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France : Politique en France

Vote ‘catholique’ et combat pro-vie

Dans Liberté Politique, Thierry Boutet estime que le nouveau Président ne doit pas décevoir et que les catholiques ont ainsi leur rôle à jouer :

"proclamer haut et fort nos convictions. De refuser que l’on porte atteinte à ces fameux principes non négociables […]. Dés demain nous allons entrer dans la bataille des législatives. Nous ne soutiendrons pas les candidats qui font de la remise en cause des principes non négociables de la vie commune une motivation essentielle de leurs engagements publics, et un trait particulier de leur positionnement politique. Il n’y a pas de vote catholique, mais il y a une attitude catholique en politique. […] À tous les candidats qui maintenant vont se présenter nous allons nous adresser dans les jours qui viennent en leur disant qu’il ne suffit pas d’appartenir à la majorité présidentielle pour que nous votions pour eux."

Un lecteur théologien me fait part de sa réflexion sur le passage ci-dessus :

"Cela semble très insuffisant sur deux points.

  • ce n’est pas seulement les candidats "qui font de la remise en cause les PNN de la vie commune une motivation essentielle de leur engagement" qu’il faut refuser de soutenir mais tous ceux qui sans en faire une motivation essentielle ne sont fondamentalement pas hostiles à leur remise en cause […]
  • "Il n’y a pas de vote catholique, mais il y a une attitude catholique en politique." Sauf que en politique une simple ‘attitude’ sans lien à un ‘vote’ équivaut au néant : ainsi les pro vie qui votent malgré tout pour des anti vie sous prétexte de moindre mal : le poids politique de leur conviction pro vie est ipso facto réduit à néant et le combat pro vie à ce tarif là ne rentrera jamais réellement dans l’horizon politique des élus et dirigeants.

Nous n’en sommes plus à l’époque ou le refus des PNN était l’apanage en gros des partis de gauche. Le refus des PNN est devenu si sociocultrellement évident dans la ‘France d’en haut’ tous partis confondus, que la ‘droite’ ne voit même plus qu’en se laissant gangrener par cette idéologie au sens propre barbare elle a perdu ce qui pouvait encore la distinguer inconsciemment autrefois de la gauche : la morale fondamentale et basique pour la survie d’une civilisation. Autrement dit les PNN étant hors jeu du débat politique car tacitement refusée par l’ensemble des acteurs politiques, défendre les PNN au plan politique implique donc de la part des pro vie, en tant qu’électeurs, d’examiner d’abord la position des candidats et partis à l’égard de ces PNN. Si et seulement si les candidats et partis passent l’examen, fait de manière non pas probabiliste mais tutioriste (puisque l’enjeu est la vie humaine dans sa dignité créée comme telle et non un bien secondaire), alors on regarde après la suite des programmes et c’est uniquement dans cet après qu’il peut y avoir pluralisme. Pas avant. La question des PNN est d’un ordre plus fondamental que celui des grands débats politiques habituels : c’est un enjeu de civilisation ou de barbarie, métapolitique. Les PNN sont non négociables dans tous les ordres de pensée et d’action : on ne les négocie pas c’est à dire on ne les met en balance avec rien."

Michel Janva

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4 commentaires

  1. “Sauf que en politique une simple ‘attitude’ sans lien à un ‘vote’ équivaut au néant : ainsi les pro vie qui votent malgré tout pour des anti vie sous prétexte de moindre mal : le poids politique de leur conviction pro vie est ipso facto réduit à néant et le combat pro vie à ce tarif là ne rentrera jamais réellement dans l’horizon politique des élus et dirigeants.”
    Je suis entièrement d’accord avec cette analyse. Même les bons catholiques ont préféré pour le moindre mal. Tant pis pour les points non négociables. L’économie passe avant tout !
    L’avortement, la recherche sur les embryons… ne seront pas réglés que ce soit par un candidat de gauche ou de l’UMP – UDF (d’autres partis de droite peuvent changer les choses).Je connais des gens (sans absolument les juger) catholiques pratiquants (médecins, gynécologues) qui défendent la Vie, la culture de Vie et qui ont voté pour le moindre mal, et qui m’ont répondu que de toute manière cela fait plus de 30 ans que la loi sur l’avortement existe et qu’elle a évité à des femmes de souffrir ou de mourir suite à des infections. C’est vrai, mais il ne faut pas généraliser.
    Seule la doctrine sociale de l’Eglise changerait et améliorerait considérablement les choses en France et dans le monde.
    Il faut commencer (à mon avis) par responsabiliser les parents et les enseignants et former les jeunes à une saine éducation affective et sexuelle, lutter contre la pornographie (suppression d’affiches provocantes et de sites internet)… Bref, le travail ne manque pas. Il y aurait de quoi passer des heures supplémentaires !
    En ce qui me concerne, j’ai décidé de m’informer et de me former sur internet avec le site : http://www.civitas-institut.com (que je recommande d’ailleurs).

  2. Oui, Thiery Boutet nous avait habitué à mieux. Cet éditorial rejoint sur le fond celui de M-J Guillaume dans
    le dernier “famille Chrétienne” écrit après les élections où elle se félicitait de la forte participation électorale mais où elle ne disait pas un mot du vote massif des catholiques pour les candidats du “relativisme”.

  3. Pour ma part j’orienterai mon choix aux législatives différemment de celui de la présidentielle:
    – Bien entendu, je ne choisirai qu’un candidat “catho-compatible” (/PNN)
    – Ensuite, contrairement au 1er tour de la présidentielle, il n’y aura au 1er tour de ma circonscription aucun candidat (catho-compatible) ayant des chances raisonnables d’être présent au second. Mon choix de JMLP qui avait été motivé par ce point ne tient plus.
    –> Reste qu’en me demandant un choix au premier tour, l’état me demande à quel parti je souhaite lui faire donner 1,60€ par an au titre de ma voix. Entre le MPF et le FN, quel parti à le plus besoin d’argent ?
    Pour moi ce sera le MPF.

  4. Etre pro vie et voter pour des candidats qui placent les PNN aux oubliettes n’est-ce pas faire acte de paganisme ? N’est ce pas idolâtrer la richesse en invoquant le bien commun supérieur à partir de l’économie ou de la fiscalité, et idoâtrer notre confort par la mise en avant d’un moindre mal de droite ”utile” reposant sur la lenteur de celle ci à faire finalement le même mal que la gauche ?
    N’est-ce pas réellement accepter de brûler ce tout petit et minuscule grain d’encens au faux dieu impérial, celui de la démocratie comme horizon indépassable de la morale sociale ? Jean-Paul II avait bien redit la possibilité de la désobéissance civile en matière morale grave, face à des lois inacceptables, même votées démocratiquement.
    Les démocrates chrétiens conservateurs finissent toujours par rejoindre, dans l’abandon, les démo chrétiens de gauche, auxquels ne les oppose que l’artificiel clivage électoral droite-gauche : les démocrates chrétiens des deux genres sont plus démos que cathos.

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