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France : Société

Versailles, laboratoire du malaise patrimonial

Christine Sourgins, historienne de l'art, dans Magistro :

"Versailles, ce passionnant laboratoire de notre malaise patrimonial", la formule est d’Alexandre Gady, universitaire et président de la SPPEF dans une tribune libre parue dans le dernier numéro de l’Objet d’Art.
Chacun connaît la politique d’ouverture du Palais, pour ne pas dire d’entrisme, déployée au profit de l’Art dit contemporain, l’AC, officiel et financier. On a tout dit sur ces opérations de captation du patrimoine au service d’intérêts particuliers. Une pièce d’une collection privée exposée dans un lieu de prestige historique voit sa cote renforcée, ce qui pose un grave problème de neutralité au service public. Mais on nous assurait que l’opération était, comme disent les américains, "gagnant/gagnant" pour Versailles aussi. Grâce à Koons (2008), Veilhan (2009), Murakami (2010) Venet (2011), Vasconcelos (2012), Penone (2013), Lee Ufan (2014), en attendant prochainement  Anish Kapoor (du 16 juin au 1er novembre 2015), Versailles gagnait…des entrées supplémentaires… donc des euros !

Problème :le palais de Versailles a-t-il besoin de public supplémentaire ? Oui, si l’on est fonctionnaire et que l’on participe à cette course effrénée au chiffre pour faire mousser sa carrière… au détriment du château qui souffre de cet afflux de visiteurs. Au point que la sagesse serait d’établir un numérus clausus, mais la bureaucratie culturelle fait mine de ne pas comprendre que le Palais est fragile et non extensible. Si elle le pouvait, elle construirait des ailes supplémentaires, certains y pensent, n’en doutez pas : passer à la postérité comme constructeur de Versailles au XXIème siècle, quelle gloire pour l’architecte, le "mécène", l’administrateur et le politique qui conduirait la manœuvre !
Utopie ? Que nenni.
Comme Versailles étouffe, les supposés gardiens du patrimoine ont déjà prévu d’altérer le corps central pour mettre en place un système de "rafraîchissement d’air", la température dans les appartements royaux étant intenable lors des grandes affluences. D’où, s’indigne Alexandre Gady, un véritable "traumatisme" pour le bâtiment avec la "destruction d’un bel escalier du XIXème, dépose d’une partie des marbres du Salon de la Paix, gaines dans les murs, sortie de la soufflerie apparente dans les parquets".
A quand des tapis roulants dans la galerie des Glaces pour accélérer le transit des touristes ?
La politique du chiffre, et donc celle des expositions promotionnelles d’AC, se retourne contre le bâtiment et "grève ses budgets de manière sensible, comme au Louvre où l’on dépense en ce moment 70 millions d’euros pour améliorer l’accueil de la pyramide, désormais saturée".

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5 commentaires

  1. Les gens qui viennent voir le château de Versailles tiennent à se plonger dans l’atmosphère de l’époque où il a été construit ! Tomber sur des oeuvres contemporaines au même moment, gâche irrémédiablement ce plaisir !
    Quand on veut voir du Koons ou du Murakami, on va dans un musée d’art contemporain !
    On utilise un site à succès pour pouvoir dire ensuite “vous voyez, les gens ont été nombreux à aller voir du Koons !” C’est de la manipulation ! C’est un peu comme le carnaval de Nice ! On y va en famille ! Le maire se propose d’utiliser le succès de cette manifestation pour pourvoir dire ensuite que sa gaypride faite avec elle fut une véritable réussite !
    Il est vrai que le premier salon du mariage gay du 22 et 23 juin 2013 fut un véritable fiasco ! Que la gaypride à Paris du 29 juin ne fit pas le plein ! Que l’’Europride de Marseille du 10 au 20 juillet fut réduite à une simple fête de quartier ! Pourtant la Lesbian&Gay Parade de Marseille avait reçu 260 000 € de subventions pour l’organiser !
    En trichant, on peut plus facilement tromper dans les médias ! Mais combien de temps ?

  2. Bien piètre article ! Versailles n’est pas ” le laboratoire du malaise patrimonial”, mais bien le fer de lance de la destruction des valeurs de l’art et de la Civilisation européenne par cet art new-yorkais de dérision que Christine Sourgins persiste à “ignorer” tout en faisant semblant d’être du combat .. que la Coordination Défense de Versailles a engagé en 2008 et est toujours seul à mener. Il suffit de se rendre sur son site, pour s’en administrer la preuve, et de lire le Manifeste Culturel International de Versailles Contre l’Aliénation Mondiale du Métissage Colonial New-yorkais pour découvrir la vraie problématique du massacre artistique de Versailles répondant à la même haine des Valeurs que celui du patrimoine de Mossoul ! Comment peut-on encore de nos jours confondre sans vergogne “malaise” et “massacre” ? […]
    [Merci de ne pas signer sous l’identité d’un autre. Si je comprends bien, plus personne ne peut dénoncer l’art contemporain puisque CDV s’est emparé du sujet… des années d’ailleurs après Aude de Kerros… L.T.]

  3. Les rois ont fait Versailles.
    Qu’a fait la République ?
    La tour Eiffel.
    On a le chef d’oeuvre qu’on peut.

  4. Encore un effet de la démesure, de l’ibris que dénonce Olivier Rey dans “Une question de taille”. Les anciens prônaient la pondération. Les modernes ne jurent que par la croissance… au péril de destruction.

  5. Toutes ces expositions enlaidissent atrocement le chateau.
    Le maire en rajoute une couche avec son banc immonde

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