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Bioéthique

Vers le clonage social

Le professeur Testard a accordé un long entretien à Rue 89, dans lequel il dénonce encore les dangers de la fécondation in vitro :

"On fait une FIV, on attend environ trois jours après la fécondation que l’embryon en éprouvette ait suffisamment de cellules, à peu près huit. On en prélève deux qu’on va analyser. Ce n’est pas un problème, cela ne l’empêchera pas de se développer normalement.

Pourquoi deux ? Parce qu’on peut ainsi faire deux fois le test et si la réponse est la même, on est sûrs de ne pas s’être trompés.

Ce sont des généticiens qui vont rechercher la présence du gène indésirable. Et s’ils le trouvent, on va éliminer l’embryon et transférer un embryon sain dans l’utérus puisqu’on en a plusieurs. A ce stade, l’embryon n’est qu’une petite masse qu’on ne voit pas à l’œil nu. Il suffit de vider l’éprouvette dans l’évier. […]

Mais c’est vrai que pour moi, on risque d’avoir des individus de plus en plus semblables. Parce que si on généralise le tri des embryons, ce sera partout sur les mêmes critères. A terme, on va donc perdre de la diversité.

D’autant que de nouvelles possibilités (production massive d’ovules à partir de cellules banales, sans contrainte pour les géniteurs) devraient mener à la généralisation de la procréation en laboratoire… C’est drôle parce que quand il s’agit des animaux et des plantes, tout le monde s’inquiète mais personne ne se rend compte qu’on est en train de perdre notre diversité humaine en voulant faire des enfants de bonne qualité.

Le génome, c’est tellement compliqué. Même les « mauvais » gènes peuvent avoir un avantage. La plupart des gènes ont plusieurs fonctions contrairement à ce qu’on imaginait avant. On est dans une complexité telle, qu’en fait on agit de façon simpliste, un peu binaire. Avec cette idée qu’un gène égale un effet. Mais un gène, combiné à beaucoup d’autres, c’est peut être 150 effets. En tous cas, si on élimine les embryons qui ont les mêmes « mauvais » gènes, dans quelques générations, on peut imaginer une humanité génétiquement appauvrie par ce « clonage social »."

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8 commentaires

  1. ” On en prélève deux qu’on va analyser. Ce n’est pas un problème, cela ne l’empêchera pas de se développer normalement”
    Quel esprit malade peut dire cela ?
    Quel esprit malade peut confirmer cela ?
    Quel esprit malade peut approuver cela ?
    Quel esprit malade peut croire cela ?
    Peut être qu’il faudra attendre des progrès de la science, ou que cela est déjà connu et caché, mais il est CERTAIN que cela ne peut pas être anodin.
    Ceux qui le disent, ceux qui le font, ceux qui le croient et ceux qui approuvent ont certainement leur place en établissement psychiatrique spécialisé !

  2. “Il suffit de vider l’éprouvette dans l’évier”
    Monstrueux et de la pire espèce, celle qui ne semble même plus se rendre compte de ce qu’elle dit…
    Espérons que jamais les rats des égouts n’aient l’idée d’élever ces enfants !
    Que le corps médical puisse tolérer de telles hydres en son sein est hallucinant !

  3. “On risque d’avoir des individus de plus en plus semblables” :
    Tout à fait et c’est voulu !
    Comme pour le métissage…

  4. “production massive d’ovules à partir de cellules banales, sans contrainte pour les géniteurs”
    Il y avait fort à craindre que les agents de la culture de mort n’utilisent les avancées offertes par les cellules reprogrammées à mauvais escient. On dit que le démon ne se repose jamais.

  5. J’ai toujours pensé qu’après quelques générations ces individus seraient anormaux mais j’ignorais complètement comment.
    Voici une bonne explication.

  6. Passionnant. Et terrifiant.
    Merci pour cette revue de presse toujours intéressante.

  7. L’humain ravalé au rang de simple animal de rente. Poule pondeuse ou brebis, choisissez braves gens.

  8. Personnellement je suis sceptique sur ces techniques pour les dérives eugénistes évidentes. En revanche, justifier son opposition par la “perte de diversité” me semble inexacte. En l’état actuel (et je dis bien actuel, je ne tire pas des plans sur la comète en imaginant ce qu’il adviendrait si certaines dérives se produisaient), on “trie” les embryons selon des critères médicaux graves. Or, si ces embryons seraient pour certains effectivement viables grâce aux progrès de la médecine, les choses seraient radicalement différentes en l’absence d’aide médicale…ce qui m’amène à penser que l’on ne fait ainsi qu’appauvrir une diversité que nous avons créée artificiellement…

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