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France : Politique en France / Valeurs chrétiennes : Education

Vers la fin des notes dans l’enseignement

 Dans quelques années, les élèves ne seront peut-être plus évalués grâce à des notes chiffrées mais avec des smileys. Cette caricature existe déjà dans certaines écoles primaires. Les habituels zéro ou dix en dictée sont en passe d'être remplacés par une évaluation par «compétences», détaillée dans un «livret de compétences», comme «acquis», «pas acquis» ou «en cours d'acquisition». «C'est une révolution silencieuse», explique Jean-Michel Blanquer, le directeur général de l'enseignement scolaire, au ministère. Cette année, tous les collégiens de troisième sont censés être évalués de cette façon.

Certains enseignants déplorent «le jargon» de certains items et le manque de précision de l'évaluation. Joséphine Truil, professeur de physique, indique :

N «Je ne vois pas en quoi les mauvaises notes traumatisent les élèves, elles peuvent au contraire leur donner un coup de fouet et les motiver. Le problème avec l'abandon des notes, c'est que les parents ne savent plus comment situer leur enfant. Certains pensent qu'il est très fort en sciences, alors que les compétences principales du carnet ne sont pas validées.»

En outre, la mise en place des fameux «carnets» impose des réunions incessantes pour que tous se mettent d'accord sur la signification des items. Il n'est plus possible de remplir chacun sa moyenne trimestrielle de son côté.

Ce sont l'OCDE et l'Union européenne qui recommandent une telle évaluation. Et nombre de pays se sont engagés sur cette voie. Mais si ce système par «compétences » fonctionne bien en Finlande, tel n'est pas le cas du Québec ou de la Suisse. Selon un rapport de l'inspection générale datant de 2007,

«la suppression du mode traditionnel d'évaluation dans ces pays a suscité des réactions fortes, aussi bien chez les parents, les enseignants que chez les simples citoyens ; réactions qui traduisent tout à la fois le sentiment de ne plus comprendre les objectifs de l'école, de ne plus maîtriser les attentes de l'institution envers les enfants, et la crainte de voir vaciller un ensemble qui sert de repère solide à toute une société».

Et si donnait aux enseignants la liberté d'évaluation de leurs élèves, selon le principe de subsidiarité, plutôt que d'imposer par le haut un système unique ?

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19 commentaires

  1. Le seul espoir,c’est que le “Mammouth” disparaisse lors de la prochaine glaciation ou chute d’astéroïde….

  2. Ma fille est « évaluée » ainsi depuis la maternelle…
    Pour être exact, c’est tout à fait à l’image de ce qu’elle apprend. C’est-à-dire rien du tout.
    Je plains les autres élèves qui n’ont pas forcément des parents pour palier l’incompétence de l’EN…
    Ma fille a appris à lire en 2e année de maternelle : l’institutrice ne s’en est jamais rendue compte… Elle est tombée des nues en l’apprenant… à la fin de l’année.

  3. C’est déjà le cas dans beaucoup de primaire, mon ainé en CP (dans un public) à été évalué de cette façon, du coup, il n’avait aucun repère, et nous aussi en tant que parents.
    La maîtresse nous a dit que notre fils était en retard (alors qu’en rentrant en CP il savait déjà lire et écrire….).
    Notre fils était complètement étouffé et ne savait pas dans quel direction aller..
    Le passage dans un autre système (hors contrat) avec notes et classement, lui a permis de mieux s’évaluer et d’avoir un vrai positionnement par rapport à sa classe et de pouvoir, par lui même, comprendre les efforts à fournir.
    Quoi qu’on en dise les notes et les classements, ça a du bon, à condition que cela soit tourné de façon positive et vu comme un encouragement à progresser, et non pas, comme un rabaissement des mauvais contre les bons.

  4. Si je suis d’accord avec la liberté du mode d’évaluation des élèves, je dois bien avouer que la note n’est pas un absolu en soi: pour sanctionner des grosses périodes de travail avec de nombreux thèmes traités, des examens, des concours, elle est nécessaire. Pour examiner le contenu d’une petite portion de cours, pour l’apprentissage sur la durée, je reste sceptique.

  5. On marche sur la tête…

  6. La notation est le meilleur moyen pour un élève de s’apercevoir de sa progression.
    Exemple pratique de la dictée (dans les écoles primaires où les enseignants rétrogrades en font encore).
    Lorsque les notes peuvent descendre en dessous de zéro (chaque faute diminuant le nombre de points, sans limite, donc il peut y avoir des notes de moins 10, moins 12, moins 15..) l’élève s’aperçoit de sa progression même s’il reste en dessous de zéro (passer de moins 15 à moins 3 est un progrès très encourageant). Sinon, il faudra attendre que le nombre de fautes diminue suffisamment pour remonter au dessus de zéro.
    Ce qui décourage certains premiers de la classe c’est lorsqu’ils passent de l’enseignement public a l’enseignement hors-contrat : de premier de la classe ils passent souvent dans le peloton, dans la simple moyenne avec beaucoup plus d’efforts que lorsqu’ils étaient dans le public. Il faut bien leur dire qu’ils sont maintenant dans l’élite, et que le dernier de l’élite serait probablement premier dans une école normale.
    Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.

  7. Quelle hypocrisie!
    Cela me rappelle à l’université de Paris-Jussieu, dans les années 68 +, quand les collègues gauchistes proposaient, pour ne pas “stigmatiser les étudiants en difficulté” de noter (en descendant)avec des lettres : A,B,C,D,E !
    J’avais rétorqué, pourquoi pas? à conditions que tout le monde sache bien que A=admirable, B=bien, C=convenable, D=déplorable, E=exécrable! L’affaire n’alla pas plus loin.

  8. jadis, en 2ème année de licence en droit, en droit commercial, j’ai obtenu l’avant-dernière note ou la dernière au 1er partiel (je n’avais rien f… du trimestre)
    le prof m’a dit “faites très attention” en me rendant ma copie.
    je me suis fixé un but : arriver en tête au 3ème trimestre.
    gagné ! au 3ème trimestre, le total de mes 3 résultats me classait de façon très satisfaisante ;
    une mauvaise note ne traumatise pas forcément ; elle peut lancer un défi à une élève un peu paresseuse et c’est ce qui s’est passé cette année-là pour moi.

  9. Le système de notation par lettre est celui en vigueur dans les lycées américains et dans les fameuses agences de notations.
    Ces dernières ont complexifiés le système afin de prendre en compte le meilleur du meilleur du très bon avec des triples lettres AAA des ‘+’ et des ‘-‘.
    Le système classique connait:
    – non probatum, non sufficit, non rite ou insufficiente -> recalé
    – rite ou legitime -> reçu, passable
    – satis bene -> assez bien
    – cum laude -> bien, honorable
    – magna cum laude -> très bien, très honorable
    – summa cum laude -> félicitations
    De la même manière, une dissertation peut être qualifiée de:
    – opus idoneum: ouvrage idoine
    – opus laudabile: bel ouvrage
    – opus valde laudabile: très bel ouvrage
    – opus eximium: chef d’œuvre
    Le principe de notation doit être compris tant par l’enseignant que par les parents, premiers éducateurs. Il doit être lisible par l’élève. A ce titre, il doit être simple.
    Rien n’empêche d’y pondérer les fameuses compétences. Le but de ce nouveau système est de ne pas bloquer un enfant dans sa progression malgré des troubles complexes que sont la dysorthographie, la dyspraxie ou la dyslexie relevant parfois plus de l’orthophoniste que du professeur.
    La dictée est, certes, un exercice essentiel mais ce n’est pas l’alpha et l’oméga en matière de la sélection d’une élite: Napoléon III fit cinquante fautes à l’exercice proposé par Mérimée!
    Le problème de l’éducation collective, c’est son caractère collectiviste. S’il faut développer des compétences usuelles et asseoir un savoir commun, une bonne éducation doit faire éclore le génie propre de chacun.

  10. Ce système existe depuis longtemps, mes ainés qui sont étudiants en “bénéficiaient” déjà au primaire. Les élèves entre eux cherchent toujours à se positionner, pour savoir s’ils sont en tête de classe, quel que soit le système!! C’est beaucoup moins précis et plus complexe pour les enseignants, mais ils acceptent sans protester… Encore une bonne façon de promouvoir les écoles hors contrat, qui n’ont pas fini de faire la preuve de la supériorité des vieilles méthodes, tant pour les bons élèves que pour ceux qui ont des difficultés.

  11. c’est plus rapide d’evaluer un enfant, que de prendre du temps pour compter de 1 a 20 ; on fait dans le flou artistique..

  12. Vous viendrez voir les ravages de la “réforme” dans le système scolaire québécois qui a entrepris il y a quelques années de remplacer la notation par une approche “sur compétences transversales”. Une catastrophe. Et le mot est faible.

  13. Après les cours d’orthographe et de Français en première année de fac, nous aurons dans quelques années ces mêmes cours de rattrapage mais pour l’agrégation. Je dis souvent que la France est un pays en voie de sous-développement, éh bien plus ça va, plus j’y crois.

  14. Il s’agit encore de casser le thermomètre.

  15. Il y a à peu près quarante ans que le système par lettres a été tenté, pas seulement à Jussieu, mais dans toutes les classes.
    Un élève qui “marine” dans le “C” toute l’année ne voit pas s’il progresse ou non.
    Certains enseignants, pour remédier à cela avaient inventé des X+, X, X- pour chaque tranche, voire des X++ et X–!
    Un”bémol” cependant: même avec un barème très détaillé, une même copie notée par dix correcteurs différents reçoit dix notes différentes…
    Étonnant l’attachement à cette valeur numérique, alors que des informations précises sur ce qui est acquis, bien maîtrisé, à revoir… est souvent peu pris en considération.
    Et dans votre vie professionnelle, on vous note? Ca vous rend plus efficace? Plus performant? Ou bien on vous fournit des informations sur vos points forts et vos points à améliorer?

  16. Un Bémol :
    1° L’évaluation par compétence demande plus de travail à l”enseignant que la note ; c’est une vraie corvée.
    2° Ce n’est pas l’Education Nationale qui choisit, encore moins les Professeurs : c’est l’Europe et ceux qui nous ont assujettis à l’Europe, c’est à dire les naïfs qui se sont eux-même lié les mains et défaits de leur droit à s’exprimer par le vote.
    3° Les Professeurs sont les premiers à s’arracher les cheveux.
    On ne leur demande pas leur avis. Ce sont des fonctionnaires.
    A priori, un fonctionnaire fonctionne et obéit. (je sais, il y a les grèves !).
    Les commissions qui bâtissent les programmes sont plus idéologiques et politiques que pédagogiques. L’enfant passe après le message qui lui est destiné, subliminal en général.
    Une preuve : les études scientifiques montrent qu’une réalité inférieure ou égale à 1h30 hebdomadaire n’est pas prise en compte par l’esprit humain.
    Maintenant regardons les enseignements de 1h30 dans les programmes : 1 h30 de SVT en seconde ! Ca ne compte pas. De même, 1 heure de catéchisme hebdomadaire ne compte pas si une heure de Messe ne complète pas le dimanche. etc . . .
    Tous les professeurs constatent la régression mais tout le monde applaudit quand le nombre de mentions au Bac augmente, et chacun s’exclame quand son enfant n’est pas reconnu comme un génie.
    19% de la classe d’âge 1953 entre en 6ème et 50 à 60% de cette classe d’âge a obtenu le Bac ! avec des cours le samedi après midi jusque 18 h en primaire, de la grammaire et des maths 5 à 6 heures par semaine et 10 de moyenne dans chaque discipline pour passer en classe supérieure en collège …
    Qui veut revenir en arrière ? Est-ce possible ? Est-ce souhaitable ? Jusqu’où ?

  17. RectoVerso, je suis de la classe 1953 et je ne regrette rien de tout ce que j’ai vécu à l’école et au lycée, et que vous décrivez fort bien.
    Ces changements ne veulent surtout pas le Bien des enfants et des jeunes gens auxquels on fait croire que la vie sera une récréation permanente…
    On reviendra en arrière : quand on se trompe de route, on est obligé de faire marche arrière afin de reprendre le bon chemin…

  18. Les smileys on aurait pu s’en dispenser, les enfants ne sont pas infantiles ou du moins ne doivent pas être infantilisés.
    Cependant, l’évaluation de ce qui est acquis et de ce qui reste à acquérir, au lieu de fixer l’attention sur les autres (notion relative), fixe l’attention sur les savoirs et compétences à acquérir (c’est objectif et c’est l’objectif).
    Je suis parfaitement d’accord, même si, cela va donner plus de travail aux enseignants (qui devront se poser la question : que sait-il ? Que lui manque-t-il ?
    Déplorant, à plus de soixante ans, quelques lacunes dans les connaissances que j’aurais dû acquérir en primaire ou secondaire, je m’aperçois que si j’avais été noté comme cela je me serais mieux aperçu de ce qui me manquait. Alors que je regrette de m’être focalisé sur ma “moyenne”. Cela aurait orienté mon travail.
    Je suis donc tout à fait d’accord, je regrette pour le travail supplémentaire pour les enseignants, mais ils se consoleront en considérant la meilleure efficacité de la formation qu’ils prodiguent (qui prend une dimension de conseil à l’élève, de guide).
    Je ne suis pas toujours d’accord avec l’OCDE, mais ici je suis d’accord.

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