Partager cet article

Homosexualité : revendication du lobby gay

Vers la fin de l’inféodation du mariage religieux au mariage civil ?

De Jacques de Guillebon dans La Nef :

C"[S]elon un article datant de 1792, […] un
ministre du culte ne peut célébrer un mariage dans son propre rite si
les deux prétendants n’ont déjà passé contrat devant les autorités
civiles représentées par le maire. Cette disposition s’entend
politiquement tant que demeure une adéquation étroite entre les deux
mariages, même s’il faut avouer qu’elle est le signe éminent de
l’accaparement de tous les aspects de la vie par l’État central.
Mais
dès lors que cet État entend gauchir de son propre chef le mariage,
révoquant toute sa tradition, il faut bien qu’en conséquence les cultes
concernés soient déliés de ce rapport vassal. Car si au-delà du mot qui
demeure le même les deux actes ne recouvrent plus du tout la même
réalité, on ne conçoit plus la légitimité de leur lien.

Cette
émancipation a été évoquée à mots couverts au début de l’année par
quelques ecclésiastiques, la presse s’en faisant faiblement l’écho.
Cependant, depuis la rentrée et l’offensive du gouvernement Ayrault sur
le sujet, elle paraît avoir disparu du débat. Sans doute peut-on louer
la prudence de nos pasteurs, qui entendent user de tous les moyens
légaux qu’ils ont à leur disposition – dialogue, interpellations,
tractations, rencontres, débats – pour faire connaître leur opposition.
Mais si le gouvernement persévère, ce qu’à Dieu ne plaise, faut-il
continuer du point de vue de l’Église catholique, et finalement de tous
les autres cultes qui y sont uniment opposés, à admettre cette
domination qu’alors plus rien ne justifiera ?

Les rédacteurs du
projet de loi, tel qu’on peut le lire pour le moment, sont eux-mêmes
conscients du caractère originellement religieux du mariage quand ils
écrivent que c’est une réalité dans laquelle « se reflètent les opinions
religieuses
» : croient-ils que leur nouveau mariage tiendra longtemps
si les divers cultes ne lui reconnaissent plus rien de commun avec leurs
propres rites, en refusant de les assujettir désormais à un acte civil ?

Dans cette bataille, même les moyens illégaux de cette espèce
peuvent être bons, tant l’enjeu est grand qui emporte avec lui une
civilisation
. Fermer a priori cette porte, refuser ce moyen de pression
simplement parce qu’il mettrait les catholiques hors-la-loi serait une
grave erreur. La défaite au moment des lois de 1905 ne fut pas complète
du côté de l’Église parce qu’elle refusa quoi qu’il lui en coûte les
inventaires
. Quinze ans plus tard, un accord fut trouvé entre le
Saint-Siège et la République. C’est peut-être de ce courage-là que les
catholiques – entre autres – auront à s’inspirer si le gouvernement
refuse de faire droit à la loi naturelle."

Partager cet article

8 commentaires

  1. en 1792 il n’est question que des ministres catholiques qui eux seuls tenaient les registres des paroisses et en aucunnement des ministres protestants juifs et à fortiori mahometistes. la peine des travaux forcés étaient et est encore réservée aux pretres catholiques .
    Actuellement il y a des mariages religieux selon les rites juif et mahometiste sans préalable civil qui ne sont pas sanctionnés par cette loi qu’il faut abroger

  2. Sur le fond, l’analyse tient;
    Toutefois, il faut se souvenir que la constitution civile du clergé, d’abord rejetée par l’Eglise a finalement été acceptée par Rome sous le nom de Concordat.
    D’autres exemples, hélas! Illustrent les victoires apparentes de la République sur l’Eglise.
    Mais même en situation servile, jamais les forces du mal ne triompheront contre elle.
    Alors ne nous trompons pas de combat; face aux provocations, même si c’est tentant, inutile de se placer en situation illégale (regardez l’exemple des commandos anti-IVG, systématiquement condamnés à verser des dommages & intérêts au… planning familial)
    Seule une condamnation officielle de l’Etat français par Rome pourrait légitimer une telle action “hors-la-loi” (cf. soulèvement vendéen, refus de la conscription)

  3. Texte de l’article du Code pénal en question :
    Article 433-21
    Tout ministre d’un culte qui procédera, de manière habituelle, aux cérémonies religieuses de mariage sans que ne lui ait été justifié l’acte de mariage préalablement reçu par les officiers de l’état civil sera puni de six mois d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende.

  4. Et à qui croyez vous qu’une telle dissociation profiterait ?
    La réponse est simple : aux imams.

  5. La constitution civile du clergé était clairement schismatique, ce que n’était pas le Concordat, évidemment.
    Ces arguments de changement doctrinal du Saint-Siège sentent fort l’argument maçonnique. Le maçons veulent prouver que la doctrine chrétienne, c’est du vent, et que le Saint-Siège lui-même est relativiste.

  6. Il ne s’agit pas de changement doctrinal, évidemment, ni de relativisme, mais plutôt de savoir, dans un contexte donné, quelle est l’attitude qui convient le mieux, en agissant conformément à la foi et aux moeurs, mais aussi avec prudence.
    Ce n’est pas parce que certains péchés sont punis d’excommunication à une époque et pas à une autre que l’Eglise se dédie: cette peine est liée au péril grave que le péché en question fait encourir à un instant donné; la notion de péril peut varier dans le temps.

  7. Chiche.

  8. ne serait-ce pas le seul moyen pour enlever à ce “mariage” nouveau cru toute crédibilité?
    Quand aux imans ils n’ont pas attendu pour le faire, et par ce fait bien des couples vivent la polygamie au frais des contribuables, dans l’hypocrisie la plus totale!

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services