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France : Société

Une autre vision de la délinquance

Cusson Un essai québécois sur la délinquance vient bousculer les idées reçues, il s’intitule La délinquance, une vie choisie entre plaisir et crime (Broché), et son auteur, Maurice Cusson y applique une méthode d’analyse novatrice, très éloignée du paradigme idéologique marxisant de la plupart des sociologues français.

La thèse centrale est simple : les délinquants, loin d’être des individus à part soumis à des déterminismes sociaux qui les gouvernent, sont des hommes ou des femmes qui ont fait un choix tout à fait rationnel et payant à court terme : celui de mépriser la routine du citoyen ordinaire qui travaille, et de privilégier l’aspect festif de la vie, le plaisir, la jouissance :

"Le crime apparaît comme une bonne affaire ; il procure à son auteur les moyens de faire la bringue et de mener la vie qu’il entend vivre"

Très peu sanctionnée par un droit pénal impuissant ou des tribunaux engorgés, la microdélinquance continue de prospérer et de trouver un bénéfice rationnel dans ce mode de vie, souvent considéré avec indulgence par l’entourage, quand celui-ci n’en tire pas indirectement quelques profits. Concernant les sanctions, l’auteur est formel :

"La criminalité décroît très sensiblement quand la probabilité des sanctions croît fortement et elle croît à toute vitesse quand les sanctions sont en chute libre"

Dans la dernière partie de son essai, M. Cusson analyse les origines de la délinquance et de la violence et pose le diagnostic suivant :

"Ni apprise, ni causée par la pauvreté, la violence émerge spontanément chez l’enfant et recule sous l’influence des parents. Si ceux-ci ne jouent pas leur rôle, il arrive que les conduites agressives s’incrustent puis débouchent sur la délinquance"

Le choix de vie délinquant, écrit Cusson, "n’est ni tout à fait libre ni tout à fait contraint". Il tient donc à certaines conditions : la présence d’un milieu criminel qui donne le mauvais exemple, le mauvais encadrement éducatif, l’absence de sanctions, l’abondance des cibles, la compétence académique défaillante et un marché de l’emploi difficile.

Ces considérations sont évidemment d’une grande utilité à l’heure de prédire, de prévenir et de réprimer la délinquance.

Marie Sophrone

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