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Culture de mort : Euthanasie

Une victime collatérale de la médiatisation de l’euthanasie ?

Parce qu’elle ne supportait plus les souffrances de sa fille, elle l’a tuée. L’accusée, 66 ans, a assassiné Anne-Marie, sa fille de 26 ans handicapée motrice cérébrale, en la noyant en mai 2005. Elle comparait libre et ne nie pas les faits mais évoque l’ "impasse" dans laquelle elle se trouvait :

"Vous ne pouvez pas savoir l’angoisse que c’est d’avoir un enfant comme ça. D’être assise à côté d’elle, d’essayer d’attirer son attention pour l’occuper, sans y arriver. C’est atroce. Personne ne pouvait rien à ses souffrances."

Et la presse ose se demander "Crime ou geste d’amour". Folie, plus simplement. A force de voir des nervis demander l’extermination des souffreteux, certains en finissent par croire que c’est la seule solution et passent à l’acte : en avril 2005, la loi Leonetti avait été votée après une intense propagande pro-euthanasie (pour une loi Vincent Humbert).

Michel Janva (merci à TD)

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7 commentaires

  1. le drame de cette famille est surtout de ne pas avoir eu de place dans un institut spécialisé… tant d’années de soins si intenses, usants au quotidien, ne doivent pas reposer sur les seuls parents : le geste de cette maman est celui de l’épuisement. Nous touchons là aux cruels manquent de moyens et d’investissements qui ne sont pas mis en place dans notre société, pourtant si “prolixe” dans des domaines bien moins prioritaires.

  2. Une chose est de compatir, de comprendre, de trouver des circonstances atténuantes à tel ou tel cas particulier, une autre est de légiférer en conséquence.
    La loi se doit d’être objective et dénuée de tout sentimentalisme ou de toute émotion. Pour cela, les personnes concernées sont paradoxalement les plus mal placées pour légiférer.

  3. Autant je suis complètement opposée à l’euthanasie autant je suis choquée par votre commentaire !
    Cette femme a certes commis un geste fou (effrayant) mais, avant de l’accabler comme vous le faites, vous auriez peut-être pu souligner avec virulence l’absence quasi totale en France de lieux pour handicapés adultes. Je trouve un peu facile de jeter la pierre à une femme qui (excusez l’expression) a “pété les plombs”, vraisemblablement à bout de forces. Qui lui jettera la première pierre ?
    On ne luttera efficacement contre l’euthanasie que lorsque l’on aura mis en place toutes les structures nécessaires : soins palliatifs, centres “de qualité” (et non pas asiles dignes du M. Age) pour handicapés graves, etc.
    [Où voyez-vous la pierre ? Je m’en prends aux nervis de l’ADMD qui ne voient pas les conséquences de leurs actes. Je ne m’en prends pas à cette pauvre femme qui, comme vous l’écrivez, a pété les plombs. Folie dis-je. MJ]

  4. @ MJ
    Je me suis sans doute un peu emportée, désolée. Mais comme je vois de près, malheureusement, le calvaire des parents dont le parcours – pour soigner leurs enfants handicapés – est un parcours du combattant, une course d’obstacles (quand il n’y en pas pas assez, on en rajoute !) et que je constate que malgré les beaux discours, rien n’est vraiment fait pour aider les petits et grands handicapés (et leur famille), moi aussi je “craque” !

  5. et voilà qu’elle vient tout bonnement d’être acquittée ! Même pas une petite peine symbolique ! Gageons que cette irresponsable clémence de la justice va susciter des vocations d’assassins de handicapés…

  6. Je veux bien du “pétage de plomb”, même s’il y a d’autres moyens pour le faire. Mais, même sans avoir d’expérience en la matière, il me semble que noyer quelqu’un demande du temps & du sang-froid, c’est un geste qui exige, pardonnez-moi, de la rationnalité.
    Alors, même si le système d’aide aux handicapés est insuffisant (bien qu’il ne faille pas nier les progrès effectués en la matière), le crime de cette mère semble provenir d’une volonté d’euthanasie, plus que d’un desespoir strict. Et si ce modèle d’euthanasie parentale n’existait pas (avec le cas Humbert) & ne bénéficiait pas d’une absoute judiciaire, cette pauvre femme ne serait peut-être pas passer à l’acte.

  7. Il s’agit de l’incroyable drame humain d’une femme a bout de force et abandonnée par un système qui se devait de la soutenir.
    Il est facile pour nous de juger la situation froidement et de souhaiter la voir emprisonnée pour l’exemple, mettez-vous à sa place deux minutes. Elle a 62 ans, est sans ressource, a bout de force, désespérée. Elle aime sa fille et la voit souffrir tous les jours davantage.
    Si la main qui lui lance la pierre aujourd’hui lui avait été tendue hier, la situation serait tout autre.
    La loi n’est pas objective, elle prend en compte des facteurs qui sont soit aggravants ou atténuants. On ne tue pas un enfant handicapé pour le plaisir. C’est un acte désespéré.

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