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Communisme

Un Le Pen marxiste ?

Il y a des choses qu'on ne comprend plus bien chez Jean-Marie Le Pen, pourtant connu pour son anticommunisme. Il a en effet osé déclarer dimanche, en cloture de son discours tenu au Conseil national du FN :

"notre idéal, c’est le sens de l’Histoire !"

Le sens de l'Histoire est une idée typiquement marxiste. Rappelons ce que déclarait Jean-Marie Bastien Thiry à son procès :

"Il n'y a pas de sens de l'Histoire, il n'y a pas de vent de l'Histoire car ce qui fait l'Histoire, selon notre conception occidentale et chrétienne qui est vérifiée par tous les faits historiques, c'est la volonté des hommes, c'est l'intelligence des hommes, ce sont leurs passions, bonnes ou mauvaises".

Michel Janva

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24 commentaires

  1. L’idée que l’histoire puisse avoir un ‘sens de l’histoire’ n’est pas seulement typiquement marxiste : elle est récurrente à toute pensée fondamentalement naturaliste : marxisme, darwinisme, ‘démochristianisme’, libéralo-mondialisme …

  2. Il y a une naiveté chez certains catholiques de croire que Le Pen puisse représenter un choix de vote parfaitement catholique.
    Même si le programme du FN tranche sur certains points avec la plupart des partis candidats, c’est dans le fond bien plus une convergence de fait que de fond. Le Pen propose une vision de la société très idéologique marquée par un Etat fort (pas l’Etat Providence au sens marxiste certes) dans lequel la religion serait très clairement enrégimentée à son service par exemple.
    Cette citation ne m’étonne donc absolument pas, et ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les idées FN et communistes se rejoignent (cf. la position par rapport aux Etats Unis par exemple).

  3. Cette analyse me semble un peu rapide. Si la phrase est ambigüe (parce qu’elle est retirée de son contexte probablement), ce que veut dire son auteur ne l’est certainement pas quand on le connaît effectivement pour son anticommunisme. Ce n’est pas le sens de l’histoire (sous-entendu de valeur marxiste) qui est son idéal mais plutôt l’idéal de JM Le Pen qui est appelé à être la valeur sûre de notre avenir, celui qui fera l’histoire de notre pays, qui en donne le sens. Après cela, on peut disserter longtemps sur ce qui fait l’histoire. Les marxistes ont parlé de sens de l’histoire pour justifier leurs idées, les faisant passer pour inéluctables car telle devrait être l’évolution de la société. Nous savons tous qu’il n’en est rien, et JM Le Pen depuis plus d’un demi siècle, alors un peu de bon sens !!!

  4. c’est peut-être l’influence d’Alain Soral

  5. Pour la phrase de Bastien-Thiry : elle récuse à juste titre la notion marxiste de “sens de l’histoire”, mais elle tombe dans une autre erreur, typiquement maçonnique : c’est la volonté des hommes qui fait l’histoire.
    Ceci est inacceptable pour un chrétien, qui sait que c’est Dieu qui mène l’histoire jusqu’à son accomplissement.

  6. Il est ridicule d’enlever la phrase de son contexte et de faire apsser le Pen pour ce qu’il n’est pas. On a le droit au qualificatif de marxiste pour 3 mots maintenant ?

  7. ” Notre idéal c’est le sens de l’histoire”
    A bien analyser cette phrase, elle me paraît creuse …elle ne veut rien dire, surtout dans une conclusion!!!
    En ce moment je trouve bien des défauts à JMLP, mais qu’il devienne marxiste, NON. Depuis cinquante ans il a prouvé le contraire.
    Toutes ces grandes décisions parlent pour sa défense.
    Mais qui aujourd’hui l’influence dans la rédaction de ses discours?

  8. Il est évident qu’de JM LP s’amuse à retourner le sens de l’histoire marxiste en disant par là que le seul sens de l’histoire possible est celui donné par notre idéal. Et que cet idéal, je suppose qu’il parlait de la défense des nations, est le véritable, le seul sens de l’histoire utile à l’humanité.
    Mais si JM LE PEN dit un jour qu’il aime la jeunesse, je ne pense pas qu’il faudra en conclure qu’il est pédophile.
    Gardons le sens des nuances intellectuelles, qui fut longtemps un des traits de l’intelligence française : si on prend tout au pied de la lettre, on peut très facilement monter un procès d’intention. La liberté d’expression que nous réclamons, ayons là d’abord entre nous. Tout discours ne doit pas être normé ou normatif.
    Ainsi cher Michel JANVA vous citez BASTIEN THIRY (très belle phrase, célèbre) : par le choix de cet auteur, car rien n’est innocent, ne seriez vous pas enclin à préconiser l’assassinat du chef de l’Etat quand il sacrifie des vies innocentes et ne tient pas ses engagements, ou tout au moins, à avoir de l’indulgence pour ceux qui le feraient ?
    C’est exactement le procès en mépris de l’Islam qui fut fait à Benoit XVI au travers d’une citation dans son discours de Ratisbonne, où il établissait un parallèle par symétrie de raisonnement.
    On peut tout prouver, et Fouquier-Tinville ne disait il pas qu’avec une phrase il pouvait envoyer quiconque à l’échafaud ?
    Mais par pitié, ne faites pas de moi un terroriste jacobin.

  9. @ Berg :
    Si c’est la volonté de Dieu qui fait l’histoire, alors où est notre liberté ?
    Et selon vous, il y aurait prédestination dans nos actes et nos choix ?

  10. “Hardi, compagnons, le temps des Nations est revenu !
    Hardi, notre idéal, c’est le sens de l’Histoire !”
    Cette phrase vient après un développement sur le retour des nations à la faveur, si l’on peut dire, de la crise financière. Ce retour est dans le sens de l’histoire de la construction des nations.
    Il est indéniable qu’il y a un sens de l’histoire de ce point de vue, et que la construction d’un empire européen et euromondialiste est contraire à ce sens de l’histoire.
    D’autre part, il me paraît difficile de nier qu’il y ait un sens de l’histoire dans la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse. Pourtant la Bible n’est pas marxiste. Une grande partie des travaux des pères de l’Eglise consiste précisément à expliquer et souligner ce sens de l’histoire sainte, de la création à la fin du temps, de la chute à la rédemption, par la longue histoire du peuple d’Israël explicitant peu à peu la révélation du Dieu unique, jusqu’à l’apothéose de la révélation qu’est l’Incarnation.
    De même il y a un sens de l’histoire de l’Eglise, qui est de prêcher l’Evangile à toutes les nations “jusqu’à ce qu’il vienne”. C’est un retour à ce sens de l’histoire que l’insistance de Benoît XVI sur la mission après ce que l’on a connu en la matière.
    La Tradition est, aussi, sens de l’histoire.

  11. sens de l’histoire, mais dans le sens de directin inéluctable ou de signification ?

  12. Je suis toujours aussi surpris de certains commentaires.
    Si on peut ne pas être d’accord avec tout ce que dit LP, comment peut-on penser qu’il devienne tout d’un coup un vieillard sénile qui dise tout et n’importe quoi… N’avez-vous pas jamais entendu ses discours ?
    C’est un fait : Sarko, et les médias font très bien leur boulot. Ils me surprennent chaque jour un peu plus…
    Tout cela est bien mauvais pour les futures élections…

  13. Le sens de l’histoire marxiste est une version athée du sens de l’histoire chrétien, l’humanité qui avance vers le salut.
    Les religions non monothéistes n’ont pas de sens de l’histoire qui est plutôt cyclique (on retrouve l’incarnantion).

  14. il est difficile d’affirmer que le menhir,qui a prouvé dans l’action courageusement son anticommunisme,ait eu une philosophie politique structurée.j’ai assisté à bien de ses meetings et l’on était plus prés de georges BIDAULT que de JOSE ANTONIO .OUSSET OU PLONCARD D’ASSAC ne font pas partie des réferences du FN

  15. Quand le Pen déclare à Valmy qu’un des 3 grands hommes de l’Histoire de France, c’est De Gaulle, il faut s’attendre à tout…

  16. Boris demande :
    « Si c’est la volonté de Dieu qui fait l’histoire, alors où est notre liberté ?
    Et selon vous, il y aurait prédestination dans nos actes et nos choix ? »
    La réponse est contenue dans le catéchisme et la saine théologie.
    Pour voir les choses de haut :
    -la volonté divine est absolue : Dieu veut TOUT (que ce soit d’une volonté directe, ou d’une volonté de permission pour le mal). Rien n’échappe à la volonté divine. Rien de ce qui est, ne peut être sans que Dieu ne l’ait voulu et ne le veuille. Si Dieu cessait de vouloir que nous soyons, nous ne serions plus. Donc : tout événement historique (puisque nous parlons de l’histoire) est voulu par Dieu, tout entre dans sa Providence (le bien comme le mal, la paix comme la guerre, l’abondance comme la famine).
    -à cette lumière : notre liberté est donc voulue de Dieu. Donc, son existence ne peut s’opposer à la volonté divine. D’où la vanité (= non-sens) de votre première question.
    -pour la prédestination : Dieu sait TOUT. Rien n’échappe à sa science. Dieu connaît tous les actes libres que nous posons ou poserons. Dieu connaît même tous les futurs contingents (=ce qui peut arriver mais n’arrivera pas). Donc, il en va comme pour sa volonté : d’un côté rien ne Lui échappe, de l’autre nous sommes libres. Les deux choses ne s’opposent pas.

  17. Comme à son habitude, Monsieur Le Pen a lancé un lièvre d ‘ouverture, et cela marche: la meute donne de la voix!
    Il semble que cette fois-ci il agite en guise de chiffon rouge au nez nes intellectuels fatigués de gauche et de droite un concept emprunté au philisophe Oswald Spengler.
    Celui-ci utilisa également en effet le concept “du sens de l’histoire” dans son célèbre ouvrage “Le déclin de l’occident”.
    Il se trouve que ce penseur est assez gênant pour l’intelligentsia puisqu’il renvoya par son analyse marxisme et national- socialisme dos à dos, en gardant toutefois malheureusement une admiration certaine pour le très peu catholique Bénito Mussolini.
    Certes, si en dehors de ce piège réthorique désormais usuel chez son auteur, il fallait prendre cette allusion à Spengler au premier degré, ce serait peu enthousiasmant car, en sus de quelques théories hasardeuses et malgré sa juste charge contre le positivisme, la pensée de Spengler n’a pas proposé de solutions au déclin de l’occident, en dehors d’un plaidoyer pour le retour à un “état fort” condamné pour autant virtuellement à l’échec parce que précisément peu porteur de sens.
    Le “sens”, telle bien la question centrale du débat qui s’impose aujourd’hui dans toutes les sphères de la société:financier, économique, social…et qui nécessairement va continuer de désagréger , pour les redessiner par la suite ,tous les partis politiques: PS, UMP, FN (et qui sait, PC, bigre! )
    Pour autant Monsieur Le Pen, en politique et juriste qu’il a choisi d’être ne saura ni ne voudra apporter sur un plateau les solutions idoines si tant est, d’ailleurs, qu’elles puissent exister au seul niveau politique.
    Il s’est donné pour mission d’ouvrir, certes tant bien que mal selon l’étoile dont on se réclame, une brèche dans le béton de la pensée unique.
    Dès lors, il ne “reste plus qu’à ” s’y engoufrer.
    Assurément, cela ne demandera pas moins de sacrifices et de temps- c’est une litote, pour voir “le sens ” , soit l’ordre naturel, un jour rétabli.

  18. Pour beaucoup de bien pensants , voter Sarkozy suffit à leur bonheur du dimanche , on en parle à la sortie de la messe…
    Pourtant jamais un président n’est allé aussi loin que lui et ses laquais pour démanteler l’esprit de notre France catholique .
    Le Pen qui peut avoir parfois des défauts n’a jamais trahi son idéal fondé sur le droit naturel et le respect de notre héritage civilisationnel, alors stop aux fantasmes des salons, la France mérite des mesures d’urgence !!!

  19. Merci au Salon Beige de lancer de bons débats.
    On aime ou on n’aime pas JMLP mais il fait toujours un très bon score concernant les commentaires. La passion envers le FN n’est donc pas morte.

  20. Merci à Daoudal et à Berg d’avoir élevé le débat !
    Pour un catho le sens de l’Histoire est forcément chrétien. Tout comme l’est le sens de notre vie.
    Tel est le sens de la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse en passant par l’incontournable étape du Christ.
    Et pour répondre à Boris, cela n’a pas empéché le peuple élu de prendre très souvent le chemin de l’infidélité (veau d’or…) mais l’Histoire de la Bible est justement la perpétuelle patience du Père qui va rechercher la brebis perdue, l’enfant prodigue…pour la ramener à la Maison.
    Donc, y a pas que chez les marxistes que l’Histoire à un sens !
    Il y a un alpha…et un oméga.

  21. Bien entendu, le raccourci qui ferait de LE PEN un marxiste pour avoir prononcé les mots “le sens de l’Histoire” concluant le discours (excellent) de LE PEN au dernier conseil national du FN, est dans sa forme mille fois plus proche de la rhéthorique dialectique chère aux marxistes que tout ce qu’a jamais pu dire ou écrire LE PEN.
    Comme l’a bien dit Yves Daoudal, le “sens” historique invoqué par JMLP est celui du retour des Nations et de l’idéal nationaliste, face à l’échec retentissant du mondialisme financier et apatride, source de la crise économique mondiale actuelle.
    Soupsconner une seconde LE PEN d’être marxiste, après tout ce qu’il a donné dans la lutte contre le communisme, tient de l’aveuglement le plus obtu ou pire, de la provocation malsaine.

  22. bonjour,
    quelques menues réflexions
    jean marie le pen a beaucoup évolué dans sa vie. en 1956 il vantait “le sang neuf qui allait revivifier la france” à propos de la jeunesse algérienne, et après il a compris le premier les dangers de l’immigration. en 1978 il vantait le libéralisme économique avant ronald reagan et il s’en était justement vanté lors de sa toute première “heure de vérité”. après il a encore justement évolué quand il a vu ou nous menait les USA. il a évolué sur la russie aussi, en même temps que la russie évoluait elle même. sur le marxisme, JMLP n’est pas marxiste, mais je pense effectivement et comme beaucoup qu’il a subi l’influence d’alain soral sur la question du “sens de l’histoire”. il s’est fait embobiner quand celui-ci l’a comparé à de gaulle en indiquant que “même marx voterait pour lui” tant c’était dans le “sens de l’histoire”.
    maintenant, sur la question du sens de l’histoire, je ne suis pas d’accord avec certains commentaires, la vision de bastien thierry n’était en rien maçonnique (???) ni anti chrétienne, il croyait en la providence et à l’empirisme organisateur cher à Maurras, mais il n’affirmait qu’une simple vérité historique. il suffit d’ouvrir un livre d’histoire pour comprendre à quel point le héros colonel avait raison. le “sens de l’histoire” n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais du mouvement national.
    bonne journée

  23. L’histoire a un sens bien sûr !
    Relisez Joseph de Maistre : la révolution elle-même, en tant que punition, a du sens !
    Ce sont les chrétiens qui ont brisé la notion païenne cyclique du temps.
    Qui disait que Dieu écrit droit avec des lignes courbes ?

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