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Pays : Etats-Unis

Un état des lieux de la primaire du Parti Républicain américain

Les sympathisants du "Grand Old Party" (GOP) voteront, selon leur Etat, entre février et juin prochain pour concourrir en 2016 contre leur adversaire Démocrate. L'affaiblissement de Hillary Clinton, qui reste néanmoins favorite, pourrait offrir une opportunité unique à la droite américaine après 8 ans d'Obama.

La compétition au sein du GOP est déjà largement engagée – au point que deux candidats conservateurs de premier plan, l'ex-gouverneur du Texas Rick Perry et le gouverneur du Wisconsin Scott Walker, ont déjà dû quitter la course.

Configuration unique, et signe de défiance de l'électorat US envers sa classe politique, les trois candidats actuellement en tête dans les sondages ne sont pas des politiciens :

  • Unknown-3Donald Trump (autour de 23%), magnat de l'immobilier et star de la téléréalité, a fait irruption sur la scène politique en dénonçant la complaisance des deux grands partis envers l'immigration illégale. Beaucoup de conservateurs restent toutefois très méfiants envers lui sur les autres sujets: jusqu'à encore récemment, il était par exemple ouvertement en faveur de l'avortement.

 

  • Unknown-4Ben Carson (autour de 17%) est un neurochirurgien noir qui a percé médiatiquement en 2013, quand il s'est livré à un réquisitoire public contre Obama, en présence de ce dernier (vidéo). Il affiche des positions conservatrices plus cohérentes que celles de Trump, et se distingue notamment par sa dénonciation de l'Islam.

 

  • Unknown-5Carly Fiorina (autour de 10%) est une ancienne PDG de Hewlett-Packard qui a concouru sans succès à lun siège de sénateur de la Californie en 2010. Alors qu'elle n'était qu'à 1% dans les sondages à l'été, son autorité naturelle lui a permis de percer dans les deux premiers grands débats télévisés en août et septembre. Elle est montée au créneau à plusieurs reprises sur la question du respect de la vie, dénonçant notamment les subventions versées au Planning familial.

Ces trois candidats atypiques ont déjà fortement marqué le paysage politique, Trump surtout ayant amené les autres candidats GOP à raffermir leur position sur l'immigration. La plupart des observateurs doutent toutefois que l'un de ces trois candidats puisse, en fin de compte, remporter la primaire: Trump est rejeté par une majorité des sympathisants GOP et perd des points dès qu'il parle d'autre chose que d'immigration ; Carson reste inexpérimenté, notamment en matière de politique étrangère ; et le bilan controversé de Fiorina à Hewlett-Packard la rend très vulnérable.

Le vainqueur pourrait se situer parmi les candidats actuellement donnés entree 5 et 10%:

  • Unknown-6Jeb Bush (autour de 8%) était longtemps donné grand favori. Son bilan de gouverneur de Floride de 1999 à 2007 est bon, notamment sur les questions de respect de la vie et de liberté scolaire; mais ses positions sur l'immigration le rapprochent de l'aile centriste du parti. Perçu comme le candidat de l'establishment, peu convaincant lors des débats télévisés, il pourrait perdre à moyen terme ses appuis financiers s'il ne remontait pas dans les sondages.

 

  • Unknown-7Marco Rubio (autour de 10%), d'origine cubaine, charismatique sénateur de Floride, est donné comme celui vers qui pourrait se reporter le soutien de l'establishment GOP si Bush défaillait – ce qui est un paradoxe, Rubio ayant initialement percé comme l'étoile montante de la droite du parti. Ferme sur le respect de la vie, il s'est toutefois aliéné une partie de cette droite en cherchant des compromis avec la gauche sur la question de l'immigration. 

 

  • Unknown-8Ted Cruz (autour de 6%), sénateur du Texas, table sur une chute de Trump pour récupérer ses soutiens. Fermement conservateur sur tous les sujets (immigration respect de la vie et de la famille, rôle de l'Etat), il stagne dans les sondages à l'issue de prestations moyennes lors des débats mais dispose d'un excellent réseau de donateurs et d'une infrastructure de campagne parmi les plus solides.

D'autres candidats, donnés à moins de 5%, devraient avoir du mal à percer désormais:

  • Mike Huckabee, ancien gouverneur, conserve un capital de sympathie dans l'électorat évangéliste, mais ne devrait pas avoir un fort impact en-dehors de l'Iowa.
  • Chris Christie,est trop au centre pour la majorité des électeurs GOP et est affaibli par des controverses en tant que gouverneur du New Jersey.
  • Rand Paul, sénateur du Kentucky et fils du libertarien Ron Paul, a perdu l'essentiel de son soutien à l'issue de prestations médiocres lors des débats.
  • Rick Santorum, enfin, n'a pas su retrouver l'espace politique à la droite du parti qui lui avait valu un beau parcours en 2012.

De plus en plus d'observateurs pensent que la primaire pourrait in fine se jouer entre Rubio, soutenu par l'establishment du parti, et Cruz, soutenu par sa base droitiste.

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8 commentaires

  1. Ironie de l’histoire : des têtes de liste au patronyme espagnol pour le Grand Vieux Parti. Un pays ne survit que par les familles et leurs enfants. Les EU, d’abord une Amérique du Nord de civilisation latine et catholique et majoritairement sous “souveraineté” espagnole jusqu’en 1821 puis mexicaine jusqu’en 1848!

  2. Cette analyse est partielle et on ne voit pas comment avec 5% des voix on peut l’emporter contre des Trump qui paradent en tête depuis des mois?

  3. j’ai eu l’occasion, dans le cadre de mon activité profesionnelle, de rencontrer le dr Ben Carson l’an dernier à New York. Le décrire comme “un neurochirurgien noir” me semble un peu bref. Il est à sa façon, comme Obama, une incarnation du rêve américain: il a grandi dans la misère dans les faubourgs de chicago, élevée par une mère analphabète, mariée à 13 ans et issue d’une famille de 23 enfants (ou 25). Il a construit sa carrière à la force du poignet et depuis sa retraite se dévoue à sa fondation destinée à aider scolairement les enfants défavorisés. Il est ardent défenseur du mariage traditionnel et du droit à la vie. Il n’ a pas d’expérience de politique étrangère mais en politique interne, oui, puisqu’il avait été appelé George Bush pour l’aider à réformer le système de santé…. initiative arrêtée dans l’oeuf après les attentats du 11 septembre. C’est un chrétien évangéliste “droit dans ses bottes”, connu pour sa très grande bonté (plusieurs de mes collègues le connaissent bien à titre personnel, et mon entreprise finance sa fondation)

  4. De toute manière, voir un personnage comme Trump concourir dans une “présidentielle”, çà en dit long sur la représentativité de ces personnages totalement aux ordres du système.
    Pauvres USA !

  5. D’une certaine façon, un juste retour de bâton envers les WASP (White Anglo Saxon Protestant)…
    Les américains sont le résultat d’un grand melting pot où l’on trouve un peu de tout, mélangé à un gros morceau anglo-irlando-germanique… I
    l y a des communautés “ethniques” ou historiques dont les français sont largement absents…

  6. Ne pas confondre les “évangéliSTES” (Jean, Luc, Marc et Matthieu et ceux qui prêchent l’Evangile) et les chrétiens évangéliQUES, membres des églises évangéliQUES.
    Amicalement

  7. Ted Cruz est le plus cohérent et solide, même si certains autres candidats ont de bons discours et de vraies convictions ; on rêverait de voir en France des candidats dire des choses sur la vie, l’économie, la politique aussi claires. C’est loin d’être le cas car les partis français sont peu démocratiques : si la base parlait, au FN comme chez LR, la droitisation serait beaucoup plus forte. Mais la caporalisme est trop fort ; et pourtant, le caporalisme n’est pas la discipline. Un peuple discipliné n’a pas besoin de caporalisme…

  8. Concernant Donald Trump, il y a une erreur : Il a été un Pro-life depuis de longues années.
    La méfiance de certains républicains est plutôt sont côté tape-à-l’oeil et égocentrique. Surtout, il est ingérable et indépendant car il se finance lui-même.

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