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Histoire du christianisme

Un cousin de Benoît XVI euthanasié par les nazis

Benedictofbavaria Les nazis ont tué par euthanasie un cousin du pape Benoît XVI, en raison de la trisomie dont il était atteint, a déclaré lundi le frère du souverain pontife, Georg Ratzinger, confirmant ainsi une information révélée dans une récente biographie du pape par l’historien américain Brennan Purcell.

Le cousin en question, fils d’une soeur de la mère du pape, a été enlevé à sa famille en 1941, à l’âge de 14 ans. On peut lire dans l’ouvrage de Brennan Purcell :

"La famille du pape avait vigoureusement résisté, mais les médecins ont fait ordonner par la justice que l’enfant soit enlevé à ses parents".

Malgré l’horreur, on peut en tirer deux réflexions :

  • L’euthanasie était bien inscrite dans l’idéologie nationale-socialiste et était mise en œuvre. C’est chose connue mais peu dite et ça se saura mieux en le répétant (ici, ici, , etc.).
  • Pour contrer toute interprétation, rappelons que l’euthanasie est condamnée par l’Église toute entière et par tout son enseignement : voir celui de Jean-Paul II, Evangelium Vitae (Jean-Paul II, 1995), "déclaration sur l’euthanasie (Congrégation pour la doctrine de la foi,1980), etc. Il ne s’agit pas de la phobie d’un Pape qui règlerait ses comptes avec une enfance douloureuse.

Michel Janva & Lahire

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5 commentaires

  1. Que ce soit le cousin du Pape ou non, cet acte est vraiment immonde.

  2. On peut en tirer une troisième réflexion, c’est que ce drame familial, intime, n’a jamais été mis en avant au plus fort de le polémique qui a suivi la « découverte » que Benoît XVI avait servi, contraint et forcé, dans les jeunesses hitlériennes.
    Une leçon de pudeur, en somme.

  3. Oui Pol, il s’agissait avant tout d’un homme, mais je pense que LSB fait bien de relever cette information, car ça pourrait fermer le clapet (pour rester poli) de tous ceux qui nous gavent avec le passé du jeune Ratzinger dans les jeunesses hitlériennes !
    Je trouve que le fait que Benoît XI n’ait jamais invoqué ce fait face aux calomnies sur son passé, pour se justifier, montre que cet homme est pudique comme le note Ambrose et respecte la mémoire de son cousin au point de ne même pas s’en serir pour se défendre.
    Et je pense depuis longtemps que Benoît XVI se tait aussi sur la propre souffrance qu’il doit ressentir face à son vécu dans les JH. Rien à voir avec les gesticulateurs sans consistance…
    Notons aussi que le curé de la paroisse du jeune Josef était antinazi et, je crois, avait été frappé pendant une messe par des nazis.

  4. Vous écrivez “Il ne s’agit pas de la phobie d’un Pape qui règlerait ses comptes avec une enfance douloureuse”, et vous avez raison.
    Le risque de voir cette info sortie par l’AFP, c’est peut-être justement l’utilisation de cette révélation pour discréditer l’opposition du Pape à l’euthanasie, avec cet argument fallacieux de mauvais souvenirs d’enfance.
    (ce n’est pas que je vois le mal partout, mais avec l’AFP, c’est difficile à éviter)

  5. Pour compléter votre information, le cardinal Ratzinger dans une conférence donné en 1996 sur le thème « A l’image et à la ressemblance de Dieu : toujours ? Maladies mentales », donnée lors d’une rencontre internationale organisée par le Conseil pontifical pour la pastorale des Services de la Santé : La grandeur de l’être humain c’est sa ressemblance avec Dieu .
    voici un court extrait de cette conférence :”Devant le thème de cette Conférence internationale affleurent à mon esprit des souvenirs particulièrement inquiétants. Permettez moi, je vous prie, en guise d’introduction, de vous faire le récit de mon expérience personnelle, qui nous reporte à l’année 1941, c’est-à-dire, au temps de la guerre et du régime national-socialiste. Une de mes tantes, à qui nous rendions visite fréquemment, était la maman d’un enfant robuste, plus jeune que moi de quelques années, chez qui se manifestaient, progressivement, les symptômes typiques du syndrome de Down. Dans la simplicité de son intelligence “embuée” il suscitait une grande sympathie, et sa mère qui avait perdu une petite fille, prématurément, lui était très affectionnée. En 1941, les autorités du Troisième Reich, exigèrent l’hospitalisation de cet enfant en vue de le soigner plus adéquatement. Aucun soupçon ne pesait alors, sur l’opération d’élimination des déficients mentaux, pourtant, déjà commencée. Peu de temps après, arriva la nouvelle que l’enfant était décédé d’une pneumonie et que son corps avait été incinéré. Dès lors, les nouvelles de ce genre se multiplièrent. Au village, où nous habitions auparavant, nous rendions volontiers visite à une veuve, qui n’avait pas eu d’enfants, et qui était heureuse de rencontrer ceux des alentours. La petite propriété, héritée de son père, lui donnait tout juste de quoi vivre, mais elle s’en contentait, tout en éprouvant quelque crainte pour l’avenir. Plus tard, nous apprîmes que la solitude grandissante où elle se trouvait, avait progressivement obscurci son esprit: la peur de l’avenir était devenue pathologique, à tel point qu’elle n’osait presque plus manger, redoutant sans cesse le lendemain et le risque de demeurer sans nourriture à se mettre sous la dent. Elle fut alors classée comme malade mentale, hospitalisée, et pour elle, également, nous arriva bientôt la nouvelle de son décès dû à une pneumonie. Peu après, la même chose se produisit de nouveau dans notre propre village: la petite propriété contiguë à notre maison était, jusque là, confiée aux soins de trois frères célibataires, auxquels elle appartenait. On les considérait comme des infirmes mentaux, mais néanmoins, ils étaient en mesure de s’occuper de leur maison et de leur propriété. Eux aussi, disparurent, et rejoignirent un lieu d’hospitalisation; peu aprés, on apprit qu’ils étaient morts. À ce point là, ne subsistait plus aucun doute sur ce qui était en train de se passer. Il s’agissait de l’élimination systématique de tous ceux qui étaient considérés comme improductifs. L’État, s’était arrogé le droit de décider du sort de qui avait le droit de vivre et de qui devait être privé de l’existence au profit de la communauté et du sien propre, étant donné qu’il n’était plus utile ni aux autres ni à lui-même.” (…)

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