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France : Politique en France

UMP/FN : un fossé sur le plan des idées

Polémia a rédigé une mise en perspective des relations entre l'UMP et le FN depuis 1983. Extrait :

"En 1986, le FN et l’alliance RPR/UDF avaient des programmes assez proches. Dans la décennie 2000 tout les oppose :
– le FN reste favorable à l’arrêt de l’immigration ; l’UMP se satisfait de 200.000 entrées d’étrangers par an ;
– le FN reste un parti national ; l’UMP est rallié, comme le PS, au multiculturalisme et à la «discrimination positive» (négative pour les Français de souche) ;
– le FN reste attaché à l’indépendance nationale ; l’UMP, en connivence avec le PS, a soutenu la rentrée de la France dans l’OTAN ;
– le FN est partisan de la souveraineté monétaire française et est hostile à la constitution européenne ; l’UMP, comme le PS, défend l’euro et le Traité de Lisbonne ;
– le FN défend le principe de frontières économiques ; l’UMP, comme le PS, est aux avant-postes de la mondialisation ;
– le FN reste attaché à une conception traditionnelle de la famille ; l’UMP, comme le PS, explore de nouvelles voies de «parentalité» et s’est rallié à la «théorie du genre».

L D’Alain Griotteray à Alain Peyrefitte la vieille génération était gaulliste en politique étrangère et de droite sur le plan des valeurs. […] Tout ceci a disparu. Un Christian Vanneste ou un Xavier Lemoine, qui parlent aujourd’hui d’accords avec le FN, ne sont que les «buttes–témoins» du RPR des années 1980. Tout comme certains députés du midi aimablement qualifiés de «Pizzaïolos» par leurs collègues. Ceux qui comptent aujourd’hui et qui représentent l’UMP dans les médias sont tout autres : c’est le sémillant Benjamin Lancar, c’est l’austère Nathalie Kosciusko-Morizet ou la frivole Rama Yade : rien ne les sépare de leurs collègues du PS, si ce n’est les hasards de la carrière. Et ce sont eux que les girouettes suivent : partisans d’accords avec le FN dans les années 1980, Jean-Claude Gaudin et Eric Raoult militent aujourd’hui pour la construction de grandes mosquées avec l’argent des contribuables.

Même s’il est maintenu artificiellement comme élément du spectacle politique, le clivage droite/gauche ne correspond plus à grand-chose. Le vrai clivage oppose désormais les populistes aux fondés de pouvoir de la superclasse mondiale, qu’ils soient sous casaque UMP ou PS."

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16 commentaires

  1. Il y a erreur d’analyse : le clivage décrit en fin est artificiel. Un populiste deviendra un porte-valise du nouvel ordre mondial pour peu qu’il soit élu…
    Ainsi va la vie en république : il n’est stricto sensu pas possible d’avoir des idées fortes et de les conserver en gardant le pouvoir (sauf à garder le pouvoir par la force…).
    L’alternance obligatoire due à la manipulation des foules oblige soit à mettre de l’eau dans son vin soit à disparaître de la scène politique : un peuple éduqué à l’hédonisme ne peut choisir volontairement un maître exigeant…
    C’est d’ailleurs en substance ce qu’a compris Marine Le Pen : elle a juste pris de l’avance sur son élection…

  2. Interessant, et assez convaincant. Mais il faut quand même rappeler que le FN n’ayant pas accédé au pouvoir, il est normal que son programme et ses idées aient été moins “altéré” par la réalité du pouvoir qu’il ne l’aurait été si il avait été aux affaires.
    Par ailleurs, si alliances il y a, ce ne sera vraisemblablement pas pour les législatives de 2012, mais plutôt pour les municipales de 2014. D’ici là, le FN aura changé (que ce soit avec Marine ou Bruno), et on peut penser que certains élus pourraient tenter l’aventure.

  3. Cet ensemble UMP-PS “représente” ou plutôt trompe 85 pour cent des électeurs. Il est urgent de modifier le rapport de force UMPS-FN qui est l’explication du comportement aberrant des élus.

  4. Tout est dit dans cette excellente
    synthèse.Avis au futur Président du
    FN !

  5. Le véritable clivage est : “Qui n’est pas avec Moi est contre Moi”, il faut sortir du superficialisme.

  6. Ce texte résume assez bien, dans les grandes lignes, les différences de fond entre le bloc UMPS et le Front National.
    Effectivement, la partition mondialisme-nationalisme convient aujourd’hui beaucoup mieux à la réalité des choses que le faux clivage droite-gauche, depuis longtemps sans signification (surtout depuis que la droite a abandonné la défense de la souveraineté et de la civilisation, valeurs conservatrices par excellence, pour s’ouvrir en grand au mondialisme apatride et totalitaire).
    En ce sens, face à l’alliance, alternative ou pas mais toujours réelle sur le fond, de l’UMP et du PS, il n’existe en France plus aucun contre-pouvoir pour s’opposer à la vente au plus offrant du marché français, toutes frontières ouvertes…à l’exception unique et remarquable du Front National.
    Marine LE PEN a parfaitement expliqué les raisons qui empêchent le FN d’envisager “ni aujourd’hui ni demain” la moindre alliance avec l’UMP: “nos programmes sont fondamentalement différents”, l’UMP est mondialistes, nous pas.
    D’ailleurs l’UMP ne s’y est pas trompé, en appelant en 2008 à voter socialiste contre Marine LE PEN et Steeve BRIOS au second tour de la municipale d’Hénin-Beaumont…

  7. l’émergence du FN a été favorisée par la droitisation de certains cercles de pensée proches du gaullisme ,la stature et l’énergie du regretté STIRBOIS ,le consensus qui se fit autour de LE PEN et le jeu machiavélique de MITTERAND .si ,alors ,des élements du RPR (LE GALLOU MEGRET BLOT )avaient rallié le FN ,cela semble irrealisable aujourd’hui .Pourtant le fossé entre HORTEFEUX et le FN ,n’est pas plus grand que celui qui séparait STASI ou PASQUA(malgré ses ambiguités calculées) du FN.La prochaine présidentielle oblige l’UMP à ménager le FN et les socialistes à se servir du FN pour affaiblir l’UMP.drole de situation .

  8. Dans un enseignement à Chateauneuf de galaure , je crois , un pretre nous disait : ” aujourd’hui, il n’y a plus ni droite , ni gauche , il y a ceux qui sont pour la culture de mort et … les autres !”
    ça me parait bien résumer la situation.
    Ou sont ceux qui sont pour la culture de vie ?
    Vive le Roi !

  9. 100% d’accord avec Polémia.
    remarquez, tout ceci on le savait depuis longtemps.
    En revanche je ne suis pas d’acord avec PK: il y a bien un clivage populiste/ mondialiste ou patriote (nationaliste)/ mondialiste.
    C’est bien gentil ce que vous écrivez mon cher PK mais il faut donner des preuves: je ne vois pas pourquoi les “populistes” arrivant au pouvoir mênerait une politique niverse de ce qu’ils pronent (“mondialistes”) et pourquoi la “république” obligerait un élu à mener une politique différente…. certes ce n’est pas facile mais la politique cest l'”art de rendre possible ce qui est nécéssaire”

  10. D’accord avec polémia: Chirac a fait passer la droite parlementaire au centre-gauche que lui n’avait jamais quitté (cf loi sur l’avortement avec Giscard), sa famille politique d’origine, et Sarkozy n’a fait que reprendre le flambeau pour éviter les tirs de barrage de la presse, massivement à gauche, et des associations antiracistes.
    En désaccord en revanche sur l’expression creuse autant qu’inutile “fondés de pouvoir de la superclasse mondiale”. Le mondialisme pour le moment n’est que le délire de quelques individus ou institutions, délire superficiel qui reste surtout à la marge. Les problèmes de la France sont d’abord français, et peuvent être résolus par des Français dans le cadre actuel : politique familiale, éducation, santé, sécurité intérieure et extérieure, immigration…
    La situation actuelle en France profite d’abord aux petites élites françaises, nationales comme locales. Les accords commerciaux ont toujours existé, et la “souveraineté nationale” n’a aucun sens quand elle confisquée par une élite même si celle-ci est nationale. Enfin, sous l’ancien régime, il n’y avait pas seulement des frontières autour de la France, mais à l’intérieur de celle-ci, et personnes aujourd’hui ne demande le rétablissement des différents poids et mesures de l’ancien régime…
    Ce qui est important, c’est ce qui fonctionne.

  11. Polémia réécrit un peu l’histoire, et exagère la continuité dans le discours du FN: le FN de 1986 était bien plus libéral-conservateur qu’aujourd’hui – sa dérive étatiste fut marquée par de “grands” moments tels que la revendication du “SMIC a 7000F” au début des années 1990, jusqu’aux positions défendues par Mme Le Pen dans le débat sur les retraites.
    Quant à l’OTAN – le FN de 1986 était sans doute au moins aussi atlantiste que le RPR – le tournant a sans doute été l’opposition de JM Le Pen à la libération du Koweit, qui avait créé un certain trouble dans le parti.

  12. @ PK
    Certes on ne peut plus comme le disait NAPOLEON ”imposer au peuple le régime dont il a besoin”. mais un élu qui veut réformer profondément le peut : il y a des exemples comme celui de M. THATCHER, REAGAN, l’ex premier ministre conservateur canadien dont j’oublie le nom, BERLUSCONI dans sa première mandature, etc…..jadis en France, PINAY, voire DE GAULLE après 58, etc….
    Mais SARKOZY dans ses 6 premiers mois a semblé plus occupé par son divorce avec son ex épouse, et son remariage avec sa nouvelle compagne que par les affaires de la France. Ayant raté sa période d’état de grâce, la crise de 2008 l’a pris au dépourvu. Et depuis, il tente de surnager jusqu’en 2012, en faisant des réformes a minima, comme celle des retraites.
    Il aurait pu être le THATCHER français qu’il nous avait annoncé : rien ne l’en a empêché, si ce n’est lui-même.

  13. @ sact,
    C’est juste basé sur 2 siècles d’expérience… une paille quoi !
    Pour être élu, il faut être démagogue et caresser les instincts les plus veules du peuple : c’est incompatible avec la noblesse d’esprit.
    Sur un malentendu, une personne pourrait être élu (comme le second tour de 2002) mais elle ne pourrait pas être réélue…
    Comment lutter contre un système qui ne courtise que les instincts primaires des gens ? On ne peut pas. Ou alors, il faut détruire le système pour changer la donne…

  14. “…l’UMP se satisfait de 200 000 entrées d’étrangers par an…”.
    C’est curieux… c’est presque le nombre de petits avortés reconnus (220 000) par an dans notre pays !
    Ce parti a t-il conscience que, par une politique familiale inexistante et par l’avortement, l’héritage qui revient de droit à ces enfants de France sacrifiés est distribué gratuitement en avantages sociaux à des étrangers ?

  15. Bonne remarque de “gm”.
    C’est exactement ça, la France de Sarkozy dilapide l’héritage national dans les poches de l’invasion immigrée.
    Hors de question au Front d’envisager le moindre raprochement, ni aujourd’hui ni demain, avec ces monstres froids.

  16. A Pk:
    non il n’y a pas “2 siècles d’expérience”…
    si on se penche de plus près on constate qu’il y a eu 140 ans de République. Sur ces 140 ans, la vraie droite fut au pouvoir seulement au début de la IIIème Rébublique (Mac Mahon). seulement mais quand même une fois.
    On peut aussi compter les miliers d’excellents maires et les centaines de députés qui ont été élus au cours de cette période. Preuve que l’on peut être élu sur un bon programme et l’appliquer ensuite.
    On peut aussi rajouter les élections sous Louis XVIII (qui ont vu la victoire des “Ultras” que l’on pourrait très bien classer à l'”extrême-droite”)
    On peut aussi voir ce qui se passe à l’étranger…
    Bref, même s’il y a une part de vérité dans vos propos, malgré tout votre excessivité les déconsidère.
    Tout n’est pas aussi noir et aussi désespérant que vous le dîtes.

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