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L'Eglise : Benoît XVI

Turquie : Benoit XVI définit le dialogue islamo-chrétien

Lors de sa rencontre avec le Président des Affaires Religieuses, Benoit XVI a rappelé ce qu’avait dit Jean-Paul II lors de sa visite en Turquie en 1979 :

"Je me demande s’il n’est pas urgent, justement aujourd’hui où les chrétiens et les musulmans sont entrés dans une nouvelle période de l’histoire, reconnaitre et développer les liens spirituels qui nous unissent, dans le but de promouvoir et de défendre ensemble les valeurs morales, la paix et la liberté".

Benoît XVI a relevé ensuite que ce contact interreligieux doit nous pousser

Alibardakoglu "à porter en avant notre dialogue comme un sincère échange entre amis. […] Les chrétiens et les musulmans, suivant leurs respectives religions, rappellent l’attention sur la vérité du caractère sacré et de la dignité de la personne. C’est celle-ci la base de notre réciproque respect et estime, celle-ci est la base pour la collaboration au service de la paix entre les nations et les peules […].

Turquie1 Comme hommes et femmes de religion, nous nous trouvons en face du défi de l’aspiration répandue à la justice, au développement, à la solidarité, à la liberté, à la sécurité, à la paix, à la défense de l’environnement et des ressources de la terre. Ceci parce que nous aussi, alors que nous respectons la légitime autonomie des choses temporelles, nous avons une contribution spécifique à apporter dans la recherche de solutions adaptées à de tels pressantes questions. En particulier, nous pouvons offrir une réponse crédible qui émerge clairement de la société d’aujourd’hui, même si celle-ci est souvent mise de coté, il s’agit de la question qui regarde la signification et le but de la vie, pour chaque individu et pour l’entière humanité. Nous sommes appelés à œuvrer ensemble, de manière à aider la société à s’ouvrir au transcendant, reconnaissant à Dieu Tout Puissant la place qui Lui revient. Le meilleur moyen pour aller de l’avant est celui d’un dialogue authentique entre chrétiens et musulmans, basé sur la vérité et inspiré du sincère désir de nous connaitre mieux l’un l’autre, respectant les différences et reconnaissant combien nous avons en commun. […]

Turquie2 La liberté de religion, garantie institutionnellement et effectivement respectée, soit pour les individus comme pour les communautés, constitue pour tous les croyants la condition nécessaire pour leur loyale contribution à l’édification de la société, dans une attitude d’authentique service, spécialement envers les plus vulnérables et des pauvres."

Michel Janva

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7 commentaires

  1. Erdogan affirme avoir reçu le soutien du pape pour l’entrée de la Turquie dans l’UE
    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-839675,0.html

  2. A chaque rencontre avec des musulmans, Benoît XVI évoque la notion de “personne” comme base commune. J’aimerais qu’il précise ce qu’il entend par là. Le père Moussali montrait que les chrétiens arabophones avaient dû emprunter un mot à l’araméen pour désigner la “personne” (tant les personnes humaines que les personnes divines) parce qu’il n’y avait pas de mot arabe adéquat (et c’est ce qui rend la Sainte Trinité – qui n’est trinité QUE de personnes – inacceptable pour les musulmans).
    Je suppose que Benoît XVI ne dit pas cela à la légère, ou pour être aimable. C’est pourquoi j’aimerais vraiment qu’il précise sa pensée. Vis à vis des chrétiens… et des musulmans.

  3. Je trouve ce discour bien alambiqué et manquant singulièrement de clarté…
    Le Saint Père cherche peut-être à protéger la communauté chrétienne de ce pays…

  4. à Yves Daoudal ,
    je trouve votre formulation “je suppose que Benoît XVI ne dit pas cela à la légère” quelque peu irrespectueuse, tant pour sa qualité de Successeur de Pierre que pour sa très grande culture des religions et de la philosophie.En l’état c’est un peu navrant.Mais peut-être ne s’agit-il que d’une maladresse dictée peut-être par une certaine peur de l’altérité ? N’oublions pas que la première menace de notre vieux monde c’est le relativisme.Pouvons-nous de surcroît, en l’état actuel des choses être en guerre, et à fortiori triompher, contre tout le monde à la fois , pour autant que cela soit réellement une nécessité ?

  5. Je crois avoir montré que je prends très au sérieux le propos (réitéré) du pape. Je ne suis donc pas irrespectueux. “Je suppose” voulait dire : je suis sûr. Bon, d’accord, puisqu’il faut tout dire au premier degré, désormais je le ferai. Pourtant un peu de légèreté ne nuit pas, surtout dans les sujets sérieux. Et je suis évidemment sérieux quand je dis que je voudrais comprendre ce que dit le pape. Précisément parce que je connais sa grande culture, y compris de l’islam. Or il ne s’agit pas ici de guerre, ni de triomphe d’un camp contre l’autre, ni d’une priorité à accorder à telle ou telle menace, mais d’une question de connaissance en profondeur des religions. Ce que Benoît XVI demande lui-même d’acquérir, au moins à ceux qui sont amenés à participer au “dialogue entre les… cultures”.

  6. Cher Monsieur Daoudal,
    Le dialogue se comprend dans la perspective d’Ecclesiam Suam de Paul VI, encyclique sur le dialogue :
    “66 – Si vraiment l’Église, comme Nous le disions, a conscience de ce que le Seigneur veut qu’elle soit, il surgit en elle une singulière plénitude et un besoin d’expansion, avec la claire conscience d’une mission qui la dépasse et d’une nouvelle à répandre. C’est l’obligation d’évangéliser. C’est le mandat missionnaire. C’est le devoir d’apostolat. Une attitude de fidèle conservation ne suffit pas. Certes, le trésor de vérité et de grâce qui nous a été transmis en héritage par la tradition chrétienne, nous devrons le garder, bien mieux nous devrons le défendre. « Garde le dépôt », c’est la consigne de saint Paul (1 Tim., 6, 20). Mais ni la sauvegarde, ni la défense n’épuisent le devoir de l’Église par rapport aux biens qu’elle possède. Le devoir lié par la nature au patrimoine reçu du Christ, c’est de répandre ce trésor, c’est de l’offrir, c’est de l’annoncer. Nous le savons bien : « Allez donc, enseignez toutes les nations » (Mt., 28, 19) est l’ultime commandement du Christ à ses apôtres. Ceux-ci définissent leur indéclinable mission par le nom même d’apôtres. A propos de cette impulsion intérieure de charité qui tend à se traduire en un don extérieur, Nous emploierons le nom, devenu aujourd’hui usuel, de dialogue.
    67 – L’Église doit entrer en dialogue avec le monde dans lequel elle vit. L’Église se fait parole ; l’Église se fait message ; l’Église se fait conversation.”
    Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que le pape tâche de faire entrer dans la conversation une notion qui peut être ignorée de l’interlocuteur.
    Le dialogue est établi en vue du progrès intellectuel et moral des interlocuteurs. Ce progrès sera différent bien évidemment pour un chrétien et pour le fidèle d’une autre religion. Par exemple pour nous ce sera un approfondissement de la notion de “personne” pour l’interlocuteur une découverte ou une redécouverte. Pour le chrétien une découverte de l’autre et donc un enrichissement etc. Cela à titre d’exemple, car la réalité est infiniment variée.
    A Monsieur Landeau : je crois que le texte est d’accès difficile parce que c’est un texte diplomatique et un texte abstrait, qui n’a d’effet que par une méditation. Cette méditation peut se poursuivre sur des années… Il est à la fois d’enseignement et destiné à ne pas “braquer” l’interlocuteur, mais il est riche de substance.

  7. A Yves Daoudal,
    Je vous remercie de votre réponse.Il me semble en effet que pour le Saint-Père, le premier degré convient mieux, gardons la “légèreté pour les adeversaires politiques.Sur le fond nous sommes entièrement d’accord à la nuance près ,semble-t-il, de la hiérarchie des priorités à choisir dans le devoir de combattre le mal sous les formes imposées du moment par le prêt-à-penser dominant.
    La réponse de Denis Merlin fait mieux que compléter ma modeste participation à la discussion.

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