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Europe : politique

Trio LR aux européennes : une incapacité à définir une ligne

Trio LR aux européennes : une incapacité à définir une ligne

De François Billot de Lochner :

Là où les autres partis, faisant preuve d’un triste et banal manque d’originalité, ont désigné un candidat pour guider leur liste, le parti de Laurent Wauquiez insiste sur le choix d’un trio : en creux, on y lira surtout l’art de choisir sans choisir, le flou idéologique transformé en opération de communication, l’incapacité à trancher pour ne mécontenter personne… et laisser au bout du compte tout le monde sur sa faim.

En faisant le choix du non-choix, les Républicains s’exposent à une campagne pour le moins complexe. Rachida Dati a bien insisté : « c’est un projet collectif. » Oui, mais… chaque membre du trio est là pour veiller scrupuleusement sur les deux autres, afin d’éviter les déviances et contrôler tout écart de langage. On sait bien que le collégial est généralement le masque de la paralysie politique…

Car en fait de projet, qu’en est-il exactement ? Passons en revue trois thèmes décisifs de la campagne, sur lesquels les attentes des Français – et tout spécialement des électeurs de droite – sont grandes.

L’immigration, pour commencer. Malgré des tentatives timides de la part de Laurent Wauquiez pour briser le mur du politiquement correct, elle est reste un sujet encore largement tabou pour les Républicains. On s’interroge : qui des trois champions osera affronter ouvertement et sans langue de bois la question du drame de cette immigration incontrôlée qui est en train de détruire la France ?

L’islamisation, pour continuer. Qui des trois champions osera affronter ouvertement et sans langue de bois la question de l’islamisation rampante qui est en train de détruire la France ? L’islam aussi est un mot tabou chez les Républicains.

L’Europe, pour finir. La contradiction y est encore plus flagrante. Qui des trois champions osera affronter ouvertement et sans langue de bois la question de cette Europe dictatoriale qui est en train de détruire la France ? La seule chose que l’on sait à ce jour, c’est que la ligne officielle reste désespérément européiste depuis le conseil national de Menton en juin. A Bruxelles, les élus LR auront à siéger sur les bancs du PPE, aux côtés de Jean-Claude Juncker, président de la commission, pour ne citer que lui. Comment espérer se distinguer efficacement de la ligne macroniste dans ces conditions ?

Bref, nous avons sous nos yeux un attelage bancal qui se donne pour premier objectif de jouer les équilibristes, mais qui pourrait bien verser d’un seul coup dans le fossé… Affaire à suivre !

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6 commentaires

  1. C’est que ce parti (comme les autres d’ailleurs) veut et doit ratisser large, donc il en faut pour tous les goûts : l”important en démocrassie, c’est d’être élu et non de défendre des convictions, un programme ou des intérêts autres que ses intérêts personnels et ceux de ses commanditaires…

  2. Le parti LR est l’héritier de l’UMP et plus anciennement du RPR de Chirac puis Juppé.
    Il incarne la fausse droite, celle qui est prisonnière de la stratégie imposée par Mitterrand au milieu des années 80.
    Quel passif accumulé en un tiers de siècle!
    Wauquiez essaie de sortir le parti de cette impasse, mais la tâche s’avère colossale.
    Le trio de tête est encore flou par manque de notoriété et absence d’une ligne unitaire.
    Derrière lui les places en position éligible sont chères, puisque LR devrait selon les prévisions compter moins de dix élus.
    Dans ces conditions on comprend la fébrilité de Rachida Dati et Nadine Morano, qui ne veulent pas rester au bord du chemin.
    Les questions de l’immigration et de l’islamisation n’en font qu’une. Mais attention PAS D’AMALGAME.
    La dictature technocratique bruxelloise est effectivement un sujet central. Celui-ci est indissociable de la question des institutions de l’UE et donc de leur légitimité. Vaste chantier!

  3. Exact !
    Soit il rejoignent LREM soit ils vont disparaitre dans le vide sidéral

    • Conservateur et libéral, c’est un oxymore ; l’un annule nécessairement l’autre, et l’expérience montre que l’élément libéral (au sens culturel et sociétal) l’emporte toujours sur ce qu’une certaine droite prétend vouloir conserver, mais en reculant à tous les combats depuis deux siècles !
      Un programme économique de gauche ? Et alors ? Vous voulez relancer la natalité ? Vous voulez des familles nombreuses et épanouies ? Eh bien il faut s’en donner les moyens, avec des prestations sociales et familiales adaptées, ciblées et pour la majeure partie sous conditions de ressources…
      Oui, on peut être réactionnaire sur le plan culturel et sociétal, et progressiste sur le plan économique et social, car laisser crever des gens et des familles dans la rue, ça fait désordre pour une civilisation qui se prétend chrétienne et humaniste…pendant que les ultra-riches le deviennent davantage chaque jour que Dieu fait…
      Ce sont des choix politiques volontaristes que ne feront jamais la classe politique en place. Si cela vous semble aberrant, fou et démagogique, eh bien nous ne sommes pas dans le même camp…

  4. Non ce n’est pas clair : il suffit de regarder ce qu’ont voté les députés européens LR…

    • En effet, de la poudre de perlimpinpin pour séduire et induire en erreur les naïfs droitards, et ça marche à tous les coups ! Ce qui permet depuis deux siècles à la gauche libérale, culturelle et sociétale, d’avancer ses pions avec la complicité d’une droite réellement affairiste et libérale, et faussement conservatrice. La réalité, comme pour le macronisme, est exactement l’inverse du discours. Il suffit de voir le profil d’un Arnaud Danjean, et d’avoir la curiosité de creuser dans son passif (pro-OTAN, liens avec les dirigeants maffieux du Kosovo autoproclamé…), ou de regarder ce que vote le PPE au parlement européen (exactement ce que veulent l’eurocratie et Soros), et de faire la comparaison avec ce que vote le RN et ses alliés (en faveur des souverainetés nationales, de la famille et de la vie).
      Affirmer le contraire, c’est faire preuve d’un aveuglement qui ne peut être du qu’à de vieux réflexes électoraux périmés, par conformisme mondain, et/ou vieux réflexes égoïstes de classe… Hors, ces choix là portent en eux une violence que le peuple, y compris de “droite”, ne pardonnera pas…

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