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France : Société

Tout a été fait pour saborder notre industrie nucléaire : la politique gouvernementale conduit notre pays à une pénurie

Tout a été fait pour saborder notre industrie nucléaire : la politique gouvernementale conduit notre pays à une pénurie

Fabien Bouglé, auditionné par la commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables de l’Assemblée nationale, déclare au Figaro :

Il faut s’attendre à un hiver très difficile. Oui, nous allons manquer de gaz et d’électricité et, en plus, notre facture énergétique va exploser. Depuis 10 ans, nous n’avons eu eu de cesse de participer au sabotage du nucléaire français. En témoigne la vente d’Alstom et des turbines Arabelle, l’augmentation notable des sources d’électricité renouvelable intermittentes comme les éoliennes, fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, la dégradation politique de l’image du nucléaire, la perte de vision à long terme de notre politique énergétique et la destruction de notre expertise industrielle. De plus, le revirement du président de la République sur le sujet du nucléaire est beaucoup trop récente pour produire des effets immédiats.

Tout a été fait pour saborder notre industrie nucléaire qui est la base de notre production électrique. Selon les bases de données récemment publiées du ministère de l’écologie, le nucléaire a représenté en 2021, 75% de l’énergie primaire produite en France à mettre en comparaison avec les seulement 2,4% de l’énergie produite par les éoliennes. Dans le même temps, la politique gouvernementale conduit notre pays à une pénurie énergétique alors que nous disposions du meilleur modèle énergétique décarboné. Nous avons engagé des sommes folles dans les énergies renouvelables et, dans le même temps, négligé l’entretien et le développement de nos centrales nucléaires. Les arrêts de réacteurs nucléaires pour des problèmes de corrosion s’inscrivent dans ce contexte. En 2021, notre pays était exportateur d’électricité, cette année nous allons devoir énormément importer. C’est une honte. Par une absence de vision à long terme de nos gouvernants qui n’ont pas vu venir cette crise énergétique qui a débuté bien avant la guerre en Ukraine, nous sommes effectivement dans la situation des pays du tiers-monde où nous allons pour la première fois depuis 40 ans devoir envisager des rationnements d’électricité.

RTE, responsable du réseau public de transport d’électricité haute tension en France, estimait bien avant la guerre en Ukraine et la découverte de problèmes de corrosion sur plusieurs réacteurs nucléaires que le risque de pénurie est important tous les hivers au moins jusqu’en 2024. L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a-t-elle pas fait qu’aggraver une situation déjà critique ?

Tout à fait ! La question des risques de coupures d’électricité en France ne date pas de la guerre en Ukraine et à plusieurs reprises ces dernières années en particulier en hiver lors des mois de février et mars, RTE qui est la filiale d’EDF chargée de transporter l’électricité a averti de potentiels risques de coupures d’électricité. Globalement, notre pays peut parfaitement faire face à la demande d’électricité lors des mois de faible consommation comme l’été mais l’hiver, lors des période de grand froid la demande explose et nous sommes confrontés à une pénurie d’électricité lors de ces pics de consommation. C’est justement lors de périodes de grand froid que les éoliennes produisent peu et que nous sommes dans la nécessité soit d’importer de l’électricité de nos voisins soit de relancer des centrales au charbon ou au gaz. Le problème, c’est que le froid est sur toute l’Europe en même temps. Cette année le 2 avril, RTE a diffusé des messages pour inciter à la diminution de la consommation lors d’une vague de froid.

Mais le choc gazier et électrique que nous connaissons n’est pas seulement dû à la guerre en Ukraine, il prend ses racines dans le déploiement sans limite en Europe des énergies renouvelables intermittentes. Un article de Newsweek du 27 octobre 2021 titré «The wind failures behind Europe Energy crisis are a warning for America» (Les pannes d’éoliennes à l’origine de la crise énergétique en Europe sont un avertissement pour l’Amérique) expliquait comment la politique d’installation d’éoliennes en Europe avait créé le choc gazier que nous connaissons.

En effet, la reprise industrielle «postCovid» en 2021 est intervenu au moment de la chute de production des éoliennes allemandes (baisse de 14% en 2021). Cette situation a contrait l’Allemagne a augmenter fortement sa production électrique avec ses centrales au gaz ou au charbon conduisant à une explosion de la demande de ces matières fossiles. Le souci c’est que le marché de l’électricité est aligné en Europe sur le mode de production électrique le plus cher en l’occurrence les centrales au gaz. Comme le prix spot électrique des centrales au gaz a explosé, cette situation s’est répercuté sur l’ensemble des modes d’électricité y compris l’électricité d’origine nucléaire conduisant à une inflation inédite du prix de l’électricité en Europe. La guerre en Ukraine s’est ajoutée dans l’équation mais n’a pas été déterminante dans cette pénurie initiale de gaz et l’augmentation de la facture électrique. Elle a été plutôt un élément de complexification. […]

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6 commentaires

  1. Du lointain passé : la lie écolo venue d’Allemagne, “Atomkraft, nein danke !”, favorisée à outrance par des politicards complices et le monde enseignant qui a endoctriné des millions d’enfants avec l’aide du WWF et de Greenpeace. C’est si facile de faire l’amalgame entre des bébés phoques et le nucléaire dans la tête d’un enfant de 10 ans.
    Du passé proche : l’escroquerie du GIEC, soutenue par toute la classe politique. Redresser les raisonnements est devenu impossible, j’ai essayé, en vain.
    Du présent : l’Allemagne qui s’est trompée de mix énergétique va oeuvrer au pillage de la France mais ce sont les français qui vont le payer au prix fort.

  2. Les EnR sont inséparables du gaz puisque ce sont les centrales à gaz qui sont chargées de pallier le caractère aléatoire de leur production électrique. Si le gaz manque lorsque les éoliennes, faute de vent, et les panneaux solaires faute de soleil, ne produisent pas ou peu d’électricité, c’est à dire les 3/4 du temps pour l’éolien et les 4/5 du temps pour le photovoltaïque, eh bien les coupures seront inévitables et durables.
    Et alors les écolos auront beaucoup de peine pour nous vanter les bienfaits des EnR.

  3. Chaque fois que l’on fera de l’idéologie – ici de l’écolo-trotzkysme – au lieu d’agir dans l’intérêt du pays et au service du bien commun, on aboutira à des catastrophes : tel est l’avenir que nous prépare le macronisme…

  4. Le souci est qu’il n’y a aucune solution acceptable pour les déchets nucléaires qui vont poser problème pour les milliers d’années qui viennent.
    Beau cadeau pour nos descendants.

    • je n’ai pas les chiffres exactes en tête, mais les votres sont bien éxagérés, ou alors établis sur des sites peu favorables. J’ai travaillé dans cette filière, et bien géré, les énergies renouvelables sont une solution valable.

      Quand à Fessenheim, il aurait été peu prudent de la maintenir.
      La corrosion interne est inhérente à la filière nucléaire car accélérée par le flux des neutrons. Une centrale nucléaire ne peu durer plus de 30 ou 40 ans. Au delà elle devient dangereuse, ou très difficile et périlleuse à maintenir en service.
      Je ne voudrais pas être à la place des ouvriers qui devraient réparer certaines fissures près du coeur, à des nedroits où la radio-activité est trop forte pour les composants électroniques des robots !…

      L’exemple de la Navarre espagnole qui produit chaque année plus d’énergie électrique qu’elle n’en consomme grâce aux énergies renouvelables, essentiellement photovoltaïque + éolien, montre qu’il y a un bon bout de solution de ce coté là.
      L’idée est de mutualiser ces sources d’énergies par le réseau de distribution électrique qui est déjà interconnecté au niveau européen.
      Le soleil se lève plus tôt en Bulgarie ou en Pologne, et se couche plus tard en Galice ou en Irlande.
      Nos consommation d’énergie sont éxagérées. elles sont la conséquence d’une société ou carrefour a remplacé l’église, ou les biens matériels ont remplacés les biens spirituels.
      Un peu de sobriété serait bien venu.

  5. merci les écolos, on va pouvoir respirer de l’air parfumé aux particules de charbon ! j’ai connu les locomotives à vapeur, les escarbilles et la puanteur des fumées…

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