Partager cet article

France : L'Islam en France

Sonia Mabrouk : face à l’islam, le déclin de la civilisation chrétienne n’est pas pour demain

Sonia Mabrouk est une journaliste franco-tunisienne. Ancienne journaliste à Jeune Afrique, elle présente, jusqu'en 2017, l'émission quotidienne On va plus loin sur Public Sénat et Les Grandes Voix sur Europe 1. Elle anime depuis 2017, quotidiennement, sur CNews, Les Voix de l'info. Sortant la tête de l'actualité quotidienne, elle publie aujourd’hui Dans son coeur sommeille la vengeance, roman sur les “lionceaux” de Dae’ch, ces enfants biberonnés à l’idéologie islamiste, pour mettre en lumière ce qu’elle perçoit comme les prémices d’un sursaut national. Elle explique dans Valeurs Actuelles :

Dans-son-coeur-sommeille-la-vengeance"Vous parlez très rapidement, dans votre roman, de la valeur chrétienne de la rédemption que Lena a héritée de sa mère… C’est une motivation étonnante aujourd’hui.

C’est le pivot de ce livre, parce qu’il fallait que mon héroïne veuille spontanément offrir une seconde chance à ces enfants. C’est cette volonté qui va la révéler à elle-même. Lena commence cette aventure comme une exilée de l’intérieur, elle ne sait plus qui elle est. Et c’est en s’accrochant à l’espérance, à la seconde chance, qu’elle redécouvre sa religion et la force de ses valeurs. La civilisation chrétienne est forte grâce à ses valeurs. Elle survivra si les valeurs chrétiennes sont défendues et portées haut et fort par les chrétiens en France et ailleurs dans le monde. […]

Dans ce roman, Lena discute avec Amra. Cette dernière lui parle de soumission, de déclin, de la disparition du christianisme. N’a-t-elle pas raison ?

Amra décrit en effet une réalité. Ce déclin et cette fragilité sont là. Mais la guerre contre l’islamisme interroge radicalement la civilisation judéo-chrétienne. En redécouvrant qui elle est et les paroles de sa mère catholique, mon héroïne trouve la force de résister à cette description apocalyptique. Certains ont tendance à voir la civilisation chrétienne et ses principes comme une immense fragilité. Je crois qu’en face de l’islam politique et conquérant, cette apparente fragilité devient au contraire une force. Mon héroïne Lena va puiser très loin dans les valeurs de cette civilisation pour résister, croire, espérer et peut-être se sauver…

La grande majorité, comme votre héroïne, a rejeté l’encens, les églises et la religion… Avez-vous vraiment l’impression d’un cheminement inverse ?

Lena a rejeté l’Église à 7 ans… et petit à petit, par ses doutes existentiels, elle en retrouve le chemin. Quelque chose me frappe quand je vois les églises partout en France : elles ne sont pas du tout vides ! J’y vois des familles, des enfants et des jeunes qui savent très bien ce qu’ils font là. Pendant trop longtemps, des émissions de télévision ont mis en avant les tenants de l’islam politique, des journaux de la presse écrite ont mis en exergue des gens au double discours, beaucoup de lumière a été mise sur ceux qui portent leur religion en étendard. En revanche, dès qu’il s’agit des catholiques, on fait comme s’ils n’existaient pas, comme s’ils étaient une minorité silencieuse… et, pis, on les rabaisse ! C’est une erreur condamnable, car ces valeurs chrétiennes peuvent constituer un projet contre l’islamisme.

Qu’est-ce qui vous fait dire ça, dans la France d’aujourd’hui ?

La récente mort d’Arnaud Beltrame m’a profondément marquée. Le mouvement unanime avec lequel la France a salué cet homme nous montre que rien n’est perdu. J’en ai la profonde conviction. Certains ont parlé, à son sujet, de sacrifice. Je pense vraiment qu’il est plutôt allé au bout de sa mission : il savait ce qu’il faisait, il s’est battu, il a voulu terrasser son ennemi. J’aime citer de Gaulle lorsqu’il dit : « Nous allons, même quand nous mourrons, vers la Vie. » C’est exactement ce qu’a fait Beltrame, en réalité. Il a opposé au terroriste islamiste ses valeurs, la mission de vie qu’il s’est assignée.

Que comprendre de sa force ?

Lorsque sa femme parle de l’acte d’un chrétien, il ne faut certainement pas le minorer. Beltrame a risqué sa vie pour en sauver une autre. Son exemple est incroyable. Il incarne, par son geste, un projet spirituel d’une puissance inouïe. Et nous, dans les médias, nous n’en parlons pas parce que nous avons peur de mettre en avant une religion, parce que les mots de “civilisation chrétienne” sont devenus des gros mots… C’est ridicule !

Qu’est-ce que cet exemple a changé, pour vous ?

Avant, les terroristes avaient un avantage considérable : ils étaient les seuls à être capables de mourir pour leurs idées, ou plutôt leur idéologie. Dans le roman, Amra le dit à Lena : « Vous, vous avez peur, vous bombardez depuis des avions sophistiqués, la mort vous effraie. Vous ne regardez pas l’ennemi droit dans les yeux, vous n’êtes même pas capables de le nommer. » Dans mon livre, Lena finit par lui donner tort. Dans la réalité, c’est Arnaud Beltrame qui l’a fait. Ce jour-là, dans le supermarché, il est allé, malgré la mort, vers la vie, vers l’absolu, vers la transcendance.

On a parfois tendance à considérer que les convictions sont personnelles et qu’elles ont toutes la même valeur, vous semblez rejeter ce relativisme.

Il est urgent de sortir définitivement du déni et donc du relativisme. Tout ne se vaut pas. Ce jour-là, le projet d’Arnaud Beltrame n’avait pas d’équivalent. Il a tout transcendé et réveillé en nous une part de résistance, que nous exprimons chacun à notre manière. Beaucoup de Français le ressentent dans leur quotidien et au plus profond d’eux. C’est pour cela que je dis que le déclin de la civilisation chrétienne n’est pas pour demain, contrairement à tous ceux qui affirment que tout est fichu et qu’une mort lente attend les valeurs judéo-chrétiennes… Je crois à l’inverse au sursaut, à la renaissance, à la continuité millénaire.

Lorsqu’elle comprend ça, Lena entre dans une église et se signe. Vous y allez fort !

Je crois que même pour les non-croyants il est difficile d’échapper, à un moment ou à un autre de sa vie, à ce que l’on est. Lorsque je reviens en Tunisie et que j’entends le chant du muezzin, cela me fait quelque chose alors que je suis croyante mais non pratiquante. Je ne pourrais pas l’expliquer, c’est de l’ordre de l’irrationnel. C’est la même chose pour Lena. Elle franchit le porche d’une église, et la vérité, sa vérité, comme une évidence, se trouve là.

Est-ce que votre Lena est, pour vous, la France ?

Oui, Lena est la France. On nous parle aujourd’hui de lutte contre le terrorisme, de restrictions, de lois, mais les moyens ne suffisent pas. Ils ne font vivre personne. Mon héroïne comprend très vite qu’il faut opposer une mystique à cette idéologie mortifère. Seulement, dans mon livre, Lena fait cette démarche toute seule. Je me demande encore comment un pays entier pourrait y arriver. Il faudrait pour cela un discours, un projet, qui mène vers cette transcendance, qui n’est pas la religion mais qui incarne la spiritualité ! Ce projet doit être porté, il manque cruellement aujourd’hui !"

Partager cet article

6 commentaires

  1. Venant d’une personne qui se dit musulmane, ce discours est très beau, très touchant, très motivant. Si seulement les journalistes “de souche” pouvaient en dire le 10ème…

  2. Cet ouvrage est effectivement un beau… roman.
    L’héroïsme de Colonel Beltrame, a beau être admiré par des centaines de milliers de français, cela ne signifie pas que les bisounours cathos ou pas, changeront leurs attitudes molles, leur refus d’avoir de vrais ennemis, leur refus d’envisager tout drame collectif (sauf l’écologique, lointain, mesuré et où ça ne saigne pas !)
    Je ne vois pas que “les valeurs chrétiennes soient défendues et portées haut et fort par les chrétiens en France ” Les églises sont de plus en plus dépeuplées, et fait que l’on y chante sur des airs beaucoup plus vifs, voire frénétiques, ne signifie pas que les paroisses soient plus ferventes.
    Les catholiques seront prêts à relever menaces et défis, lorsqu’ils cesseront de dédramatiser leur religion pour la rendre plus “cool”. Qu’ils recommencent par redécouvrir l’immensité du drame du Golgotha où un Dieu donne sa vie, non pas pour montrer “qu’il- nous-a-aimé-jusqu’au-bout” ce qui ne dit pas l’essentiel, mais pour notre Salut – thème primordial tombé en désuétude! Qu’ils redécouvrent que le péché n’est pas anodin; et que le salut n’est pas automatique ; il est vrai que comme le remarquait avec amertume Benoît XVI : “Aujourd’hui, nous nous croyons tellement bons que nous ne pouvons mériter que le Ciel !” Il est loin, le temps où le St Curé d’Ars, vu l’abondance des pénitents, confessait 16 heures par jour.
    Ce n’est que lorsque les catholiques revivront, aussi, la dimension tragique de leur foi, qu’ils pourront affronter et conjurer les drames imminents de l’Histoire.

  3. “alors que je suis croyante mais non pratiquante.”
    Votre témoignage est profond, mais tout le drame est là, vous ne pratiquez pas, votre foi est …incomplète, et ce n’est pas ainsi que vous contribuerez à défendre la Vérité révélée par Jésus.

  4. @ Bainville, il s’agit de l’auteur et si je ne me trompe elle est musulmane, il lui serait difficile de défendre la vérité révèlée par Jésus par contre elle est peut-être en chemin vers Jésus

  5. Le Christ nous l’a dit : J’ai vaincu ce monde .
    Le Christianisme aura et a déjà le dernier mot, celui de DIEU.

  6. que fait l’église de France pour convertir tous ces musulmans qu’elle demande à accueillir?
    rien!

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services