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Pays : International

Soigner les pauvres pour les empêcher d’avoir envie de se multiplier

C'est la philantropie version Bill Gates.

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6 commentaires

  1. Ma foi, s’il soigne les gens et les laissent gérer leur fécondité comme ils l’entendent, pourquoi pas ?
    Et même s’il est complètement à côté de la plaque, il y a une part de vérité dans ce qu’il dit : la pauvreté et la maladie sont un désordre objectif ; y remédier, c’est donner aux personnes plus de moyens d’être humains, ou adulte si on préfère, notamment dans le domaine de la procréation; en d’autres termes, cela conduit vers la paternité responsable.

  2. Je ne vois aucun racisme dans cet entretien de M. Gates (et je suis bien placée pour le savoir, étant moi-même africaine). Il s’agit juste d’une simple question de logique.
    Oui, mes grand-mères ont fait beaucoup d’enfants, dans l’espoir de survie d’un certain nombre d’entre eux, ma mère a eu nettement moins d’enfants que sa mère, et mes soeurs et moi sommes parties pour en faire moins. Parce que la santé s’est améliorée, que la mortalité infantile s’est drastiquement réduite, et parce qu’on veut se consacrer à un nombre réduit d’enfants, pour mieux les élever et mieux prendre en compte leurs besoins.
    Les Africains ne sont pas différents du reste du monde, ils ont envie d’offrir le meilleur à leurs enfants. Meilleure éducation, meilleures perspectives d’avenir, et on le fait plus facilement avec 2-3 enfants qu’avec 6. Mes collègues et moi (tous africains) trouvons absurdes aujourd’hui d’avoir une dizaine d’enfants, juste pour faire plaisir à quelques religieux. Et qui va nourrir tous ces enfants? Les soigner, les éduquer? Les religieux? La transition démographique va de pair avec le développement. C’est un fait.
    Par ailleurs, vous admettrez avec moi que les immigrants clandestins viennent en général de régions à famille nombreuse (Mali, Sénégal), et que pour le bien de tout le monde (surtout celui des anti-immigration), ne vaudrait-il pas mieux que nous réduisions notre taux de fécondité (toujours très élevé) pour mieux nous occuper de ceux qui sont déjà là, et leur donner d’autres perspectives que celle de prendre un bateau clandestin pour l’Europe?
    A mon avis, le racisme, ce serait de penser que les africains devraient continuer à se reproduire comme des lapins, et ne pas avoir d’autre ambition dans leur vie! Moi, je travaille dans une grande banque, bon salaire, et je n’aurais pas eu tout ça s’il n’y avait pas eu des gens comme Gates pour faire comprendre que la femme africaine n’était pas qu’un ventre!
    Maximine
    [Il est faux de croire qu’avoir moins d’enfant permet une meilleure éducation : je suis issu d’une famille nombreuse (plus de 6) et mes frères et soeurs et moi avons reçu le meilleur, malgré les moyens limités de nos parents. Votre comparaison avec les lapins est ignoble et insultant. Simplement, quand on aime, on ne compte pas.
    Ensuite, ce n’est pas parce que vous êtes africaine que vous êtes mieux placée pour ne pas voir du racisme. Bill Gates propose de réduire la population noire. Oui, c’est du racisme. Il n’y a pas d’autre mot.
    Enfin, les migrants qui viennent en Europe sont surtout ceux qui ont le courage d’affronter les difficultés de ce genre de voyage. Ce sont donc ceux qui pourraient facilement entreprendre pour leur pays et l’enrichir. Ce qui signifie que l’immigration empêche ces pays de croître.
    MJ]

  3. Je viens d’une famille nombreuse, et mes parents eux-mêmes sont issus de famille nombreuse. Mon père a dû arrêter ses études en classe de seconde, parce que ses parents n’avaient pas les moyens de lui payer le ticket de bus pour retourner à la ville après les vacances, parce qu’il y avait trop de bouches à nourir. Du côté de ma mère, il y avait 10 enfants, et seulement deux ont pu être scolarisés, et le choix a été fait complètement au hasard.
    Alors, oui, s’il y a une chose que m’a apprise l’expérience familiale, c’est bien que l’amour est important, certes, mais avoir moins d’enfants permet de mieux s’occuper de ceux qui sont là. Mes parents ont fait moins d’enfants que leurs parents, ce qui leur a permis de nous offrir une éducation et une instruction décente. J’ai été la première de ma famille à aller à l’université, et donner l’exemple à mes autres frères et soeurs. J’ai même eu la chance d’aller étudier en Europe, ce que je n’aurais certainement pas pu faire si on avait été 14 frères et soeurs. Et je suis de retour en Afrique, où je travaille et apporte davantage à mon continent, à travailler comme éconmiste plutôt que comme femme de ménage, ce qui aurait pu être mon devenir si je n’avais pas eu l’instruction reçue du fait d’une évolution des mentalités liée à la transition démographique.
    Vous pouvez le tourner comme vous voulez, mais mes parents, voisins et autres oncles, ont pu offrir de meilleures perspectives à leurs enfants quand ils en ont eu moins.
    [Les faits vous donnent tort : ce sont les familles nombreuses qui ont fait croître l’Europe et c’est depuis que les familles sont déliquescentes, depuis que l’Europe est en crise démographique, que ce continent ne croît plus et s’appauvrit.
    Il n’est de richesse que d’hommes. Croire que limiter les naissances va permettre un meilleur état de vie est une vision bien pessimiste de la vie : une vision individualiste dont on voit aujourd’hui le résultat catastrophique.
    MJ]

  4. Indépendamment de toute considération morale, Bill Gates se trompe.
    l’amélioration des conditions de vie et de santé à l’époque coloniale est un fait avéré( quelles qu’ aient été les motivations des colonisateurs); et les améliorations apportées ont eu pour résultat une forte croissance des populations locales ( baisse de la mortalité infantile, extension des terrains cultivables, développement des villes avec ses conséquences pas toujours heureuses etc.): empiriquement, cette expérience de près d’un siècle a démontré que, dans des sociétés traditionnelles ( pas seulement noires africaines), les mentalités, la tradition, ne conduisaient pas à réduire le nombre de grossesses, sauf dans les classes “bourgeoises” urbanisées.
    Dans des populations essentiellement rurales de type cultivateurs ou agro pastoraux, le solde naissance/ décès s’est finalement accru, moins d’enfants mourrant en bas âge et la durée de vie moyenne des adultes augmentant.

  5. Vous dîtes que les faits me donnent tort, mais avez-vous au moins lu ce que j’ai écrit sur mes parents? Le fait que l’avenir des enfants a été sacrifié faute d’argent? Seulement 2 sur 10 qui ont pu être scolarisés? Quelle richesse en ont-ils retiré? Ce que j’ai vécu, moi, c’est des oncles et des tantes à la charge des deux qui ont eu la chance d’être scolarisés, c’est une pauvreté massive pour eux. Quelle richesse en avons-nous tiré? Croyez-vous que mes cousins, moins chanceux, n’auraient pas aimé avoir les opportunités que j’ai eues? Aujourd’hui, ils vivotent avec des métiez mal payés. Prenez le temps de réfléchir à cet exemple réel, évident, c’est mon histoire, ma famille.
    [Ce n’est pas parce qu’on n’a pas été scolarisé que l’on est un déchet pour la société ! Ne dites pas n’importe quoi. Quand on veut on peut, et je sais de quoi je parle, ayant un handicapé dans ma famille. La scolarisation de fait pas tout.
    MJ]

  6. N’oublions pas que la chaire de “Perception publique de la science” à Oxford (occupée de 1995 à 2008 par l’anti-théiste militant qu’est Richard Dawkins) est financée par Microsoft, donc par Bill Gate.
    Or Richard Dawkins, justement surnommé le “rottweiler de Darwin”, propage évidemment les idées de ce dernier.
    Mais Darwin n’est pas le doux humaniste “fréquentable sans risques” ainsi que prétendent de nombreux intellectuels catholiques en quête de conformisme (du Professeur Belge Dominique Lambert au père Jésuite François Euvé).
    Darwin, n’est pas étranger au darwinisme social comme en témoignent ces extraits:
    – “Il est surprenant de voir comment très rapidement, un désir [exagéré] de soigner, ou des soins mal orientés, mènent à la dégénérescence d’une race domestique ; mais sauf dans le cas de l’homme lui-même, quasiment personne n’est assez ignorant pour permettre à ses pires animaux de se multiplier.” (“The descent of Man…, p.167, éd. anglaise de 1871)
    – ” je ne pense pas que vous ayez ‒ dans les faits ‒ invalidé ma principale position qui est que la civilisation et l’humanité [au sens qualificatif du terme], notre tendre affection pour la vie et notre respect pour les biens [d’autrui], n’aient eu, parmi leurs multiples influences bénéfiques et édifiantes, le vilain effet plein de malice, de préserver, de mettre dans des situations avantageuses, et de rendre possible la perpétuation de classes, d’individus, et de types d’organisations, tout à la fois : imparfaits, dégradés, faibles et malades, dans leurs caractéristiques morales et intellectuelles aussi bien que dans leurs caractéristiques physiques. Or, alors que je tiens cela pour un mal sérieux, ‒ vous, au contraire, avec votre disposition invétérée à tout voir par le truchement fumeux de la moralité ‒ maintenez que c’est un grand bien. » (Lettre à l’éditeur du journal “The Spectator”, 1868)
    Enfin, Darwin est certes anti-esclavagiste, mais il se félicite que “d’innombrables races inférieures aient été exterminées par les races de civilisation supérieure” !
    Conclusion: Tout se tient Bill Gate, Richard Dawkins, Charles Darwin : argumentaires et combats similaires !

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