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Pays : International

Serbie : les européistes vont-ils se faire voler leur victoire ?

Toute la grande presse s’est félicitée de la victoire des européistes en Serbie. Le Figaro parle même d’"éclatante victoire". J’indiquais pour ma part qu’il n’y avait pas de majorité stable. On apprend ce soir que le parti démocratique de Serbie (DSS) de Vojislav Kostunica et le parti radical serbe (SRS) de Tomislav Nikolic (appelé par nos médias ‘ultranationaliste’) ont conclu un projet d’accord. Des entretiens sur la formation de ce gouvernement auront lieu demain avec le parti socialiste (SPS). Si ces trois formations s’entendent, elles auront la majorité absolue au Parlement et pourront donc voler la victoire au parti démocratique (DS) du président Boris Tadic, arrivé en tête des législatives. Et faire un pied-de-nez à l’Union européenne.

Michel Janva

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7 commentaires

  1. Et un joli pied-de-nez à nos médias… et toc ! Ce serait tjrs ça de pris !

  2. c’est vrai ça veut dire quoi ultra nationaliste ? Et ultra communiste ça se dit aussi ?

  3. grâce au Salon Beige, nous en sommes avertis
    je ne crois pas que nos compatriotes auront cette chance

  4. Ces formations politiques “voleront” peut-être la victoire aux européistes, mais ces formations “serviront”, eux, les intérêts de leur peuple.

  5. http://www.helsinki.org.yu/infocus_t03.html
    Victoire convaincante de l’option politique pro-européenne en Serbie.
    Sonja Biserko, Présidente du Comité Helsinki pour les Droits de l’homme en Serbie, 12 mai 2008
    Même si la Serbie n’a pas trouvé de consensus politique sur son avenir, ses citoyens semblent avoir montré plus de maturité que ses élites, et c’est la nouveauté de ces élections. Le nationalisme reste puissant mais les problèmes de l’existence redeviennent plus actuels que les questions « patriotiques » comme le Kosovo. Espérons que Boris Tadić saisira l’occasion, au lieu de faire des compromis qui détruiraient l’élan donné par ces élections.
    Le résultat essentiel des élections anticipées du 11 mai 2008 en Serbie aux niveaux parlementaire, municipal et régional, est une victoire inattendue et nette de la Coalition pour la Serbie Européenne du Président Boris Tadić. Son Parti Démocrate a gagné 103 sièges, le Parti Radical Serbe [de Nikolić et Šešelj] en a obtenu 77, la coalition du Parti Démocratique de Serbie [de Koštunica] et de la Nouvelle Serbie de [Velimir Ilić] a obtenu 30 sièges, la coalition du Parti Socialiste de Serbie et de l’Association des Retraités de Serbie en a obtenu 20, le Parti Libéral Démocrate [de Čedomir Jovanović] 13, la coalition des partis hongrois [de Voïvodine] quatre sièges, les Bosniaques [du Sandjak] 2 sièges, et les Albanais de la vallée de Preševo un siège.
    Trois facteurs clés ont contribué à un tel résultat électoral : la signature de l’Accord de Stabilisation et d’Association avec l’Union Européenne, la décision de FIAT de signer un accord préliminaire de coopération avec Zastava à Kragujevac, et peut-être de manière plus décisive, l’état d’esprit général de l’électorat qui est devenu brusquement très – rationnel.
    Le résultat mentionné plus haut est en fait un grand triomphe pour le Parti Démocrate qui, pour la première fois depuis sa création, devient le parti le plus fort au Parlement, principalement grâce à son évolution récente vers une position pro-européenne.
    En fait, au cours de sa coalition avec le Parti Démocrate de Serbie, le Parti Démocrate a failli perdre son identité, que Zoran Đinđic avait forgée. Les élections présidentielles, organisées au début de l’année 2008, ont montré que Boris Tadić n’avait gagné que grâce à son virage vers l’option pro-européenne, ayant pris ses distances vis-à-vis du camp populiste. Ce changement-là a pris le maximum de sens après la signature de l’Accord de Stabilisation et d’Association (ASA). Il faut souligner qu’il y a un mois seulement, Boris Tadić rejetait la possibilité de sa signature, considérant une telle initiative comme une ingérence dans les affaires intérieures de la Serbie. Qu’il ait changé d’avis à la dernière minute n’en était pas moins un grand pas en avant, en même temps qu’un revirement, vu l’ensemble du contexte politique et de l’état d’esprit en Serbie.
    L’ASA a galvanisé le soutien existant pour l’option pro-européenne. La crainte des citoyens d’une victoire du Parti Radical, et de la fermeture des perspectives économiques pour la Serbie ont aussi joué un rôle important dans le résultat des élections générales d’hier. C’est qu’un grand nombre d’experts économiques prédisaient un retour à la Serbie des années 90, c’est-à-dire à l’inflation et à la dilapidation des réserves de change et des économies des citoyens pour parer aux besoins sociaux, comme l’annonçait la campagne des Radicaux.
    Les premières déclarations post-électorales de Boris Tadić signalent sa résolution de continuer sur la voie pro-européenne. En même temps, cependant, Tadić n’a pas renoncé à ses cinq principes, sur quoi reposait la politique du gouvernement précédent : l’un de ces principes est que le Kosovo serait partie intégrante de la Serbie ; et ce principe sera le plus problématique dans les relations entre le Parti Démocrate et l’Union Européenne. Tadić veut se servir de ce principe, que soutient l’Académie Serbe des Sciences et des Arts[1], pour insister sur la partition du Kosovo suivant un rapport de 12 à 88 %. Parallèlement, on peut s’attendre à des tensions à cause de la position problématique du Parti Démocrate sur la Republika Srpska. En effet, dans le dernière semaine de sa campagne Boris Tadić a visité la Republika Srpska dans un effort pour faire passer auprès des citoyens le message comme quoi celle-ci était toujours importante pour la Serbie. Quant à Milorad Dodik, il a ouvertement soutenu Tadić et le Parti Démocrate lors de la dernière élection.[2]
    Le Parti Radical Serbe, sous la direction de Tomislav Nikolić, a atteint son maximum, mais il n’a pas gagné les élections cette fois-là non plus, ce qui a manifestement accru la frustration du parti et de son chef. De sorte que sa menace, juste après l’annonce des résultats électoraux, de former un gouvernement avec le Parti Démocrate de Serbie et la Parti Socialiste de Serbie, n’a pas été une surprise. Nikolić a donc vivement répliqué à la déclaration post-électorale de Boris Tadić comme quoi
    «Je ne permettrai pas la formation d’une coalition sans le Parti Démocrate, car cela représenterait une régression vers les années 90.”
    Alors que le Parti Radical Serbe appelait à un „Etat social”, et à s’en remettre au soutien de la Russie, il n’a pas réussi à convaincre les citoyens de Serbie de sa capacité à tenir ces promesses
    Le Parti Démocrate de Serbie a eu des malheurs. La coalition du PDS et de la Nouvelle Démocratie a remporté 11.3% of votes (pour 30 sièges), ce qui indique une baisse continue de ses indices de popularité. La campagne de Vojislav Koštunica a largement manifesté son fanatisme et sa position virulente contre l’Europe. Sa campagne se basait exclusivement sur le slogan «le Kosovo c’est la Serbie». Il a tenté d’utiliser la question du Kosovo pour mobiliser les sentiments nationaux en vue de renflouer son avenir politique incertain. Cependant, il est apparu que le Kosovo n’était pas réellement ce „ciment”-là, en particulier lorsqu’on offrait d’autres options aux citoyens, en particulier celle de l’Union Européenne.
    Alors que les plus grands médias étaient sous le contrôle du Parti Démocrate de Serbie (la Radio Télévision de Serbie, le journal Politika, la presse populaire, etc.) il est apparu que l’orchestration de cette campagne anti-européenne n’était pas suffisante pour assurer le succès de Koštunica. Et cet échec s’est produit alors qu’il avait le soutien de l’ensemble du camp conservateur, notamment une partie de l’Académie Serbe des Sciences et des Arts, l’Eglise Orthodoxe Serbe et de nombreux magnats (pour assurer leurs positions, ceux-ci ont soutenu financièrement l’ensemble des options politiques !), en somme, tous ceux qui partagent encore le projet de la Grande Serbie. Une bonne partie de l’élite universitaire a soutenu le concept, inventé par Koštunica, d’une «Serbie neutre s’appuyant sur la Russie.». L’accord sur l’énergie avec la Russie avait été conçu pour contrer l’ASA de l’Union Européenne mais, comme on l’a vu, ce n’était évidemment pas une carte gagnante.
    Le Parti Libéral Démocrate de Čedomir Jovanović a remporté 5.4% des voix, ce qui était moins qu’on ne s’y attendait, mais a quand même permis à ce jeune parti de franchir une fois de plus le pourcentage minimum et de montrer de la sorte qu’il avait une base stable parmi les électeurs.
    Pour l’essentiel, Čedomir Jovanović est le vainqueur moral de ces élections, car c’est grâce à ses efforts et à son engagement que s’est fait le basculement vers l’option pro-européenne, et que les questions soulevées par Zoran Đinđić ont été rouvertes. Čedomir Jovanović a joué un rôle essentiel de «correcteur» du Parti Démocrate depuis l’assassinat du Premier ministre Zoran Đinđić [en mars 2003] et c’est à lui que revient tout le mérite du retour à l’option pro-européenne du Parti Démocrate.
    Les résultats des élections de mai ont un impact stratégique et une importance à la fois pour la Serbie et pour la région. La Serbie vient en fait de passer le cap qui lui permet d’entrer dans un contexte entièrement différent. L’Accord de Stabilisation et d’Association a enfin créé le cadre qui pourrait lancer une véritable transition en Serbie, et prépare aussi l’ensemble de la société serbienne à assumer ses responsabilités pour l’avenir. Les perspectives ouvertes par l’Union Européenne sont la seule force de mobilisation authentique qui ait largement démontré sa portée et ses effets dans d’autres sociétés post-communistes.
    La Société civile (ou en tout cas une partie de celle-ci) a joué un rôle essentiel dans les pressions pour la signature anticipée de l’Accord de Stabilisation et d’Association, à savoir la signature de l’ASA avant que Ratko Mladić ait été livré. L’argument principal de la campagne pour sa signature était que les pressions exercées par le Tribunal de la Haye apportaient de l’eau au moulin de Koštunica et de sa position anti-européenne. Vojislav Koštunica est un représentant de ce nationaliste serbe radical que l’Occident n’a pas su reconnaître à temps comme tel. Et c’est seulement après que l’ASA a été signé que celui-ci s’est trouvé complètement démasqué.
    Un rôle actif de l’Union Européenne reste d’une importance essentielle pour les évolutions à venir en Serbie, car il est devenu évident qu’il n’y a pas d’alternative à la force de mobilisation de l’Union Européenne. La politique étrangère de l’Union doit être mieux coordonnée et plus concrète dans la fourniture d’une aide directe non seulement au gouvernement, mais aussi à la société civile et autres segments pro-européens de la société (telles que les entreprises petites et moyennes).
    L’électorat a montré plus de maturité que la classe politique et doit donc recevoir un soutien direct pour accroître la pression sur le gouvernement afin qu’il prenne des mesures plus décisives en vue de la réalisation des objectifs de l’ASA. La Serbie ne peut pas se démocratiser sans le soutien de l’Union Européenne, de même qu’on ne peut pas réformer l’armée sans son partenariat avec l’OTAN. Les Etats-Unis doivent continuer à jouer leur rôle en Serbie, notamment en parachevant l’indépendance du Kosovo et la complète intégration de la Bosnie-Herzégovine.
    Notes
    [1] Dobrica Ćosić, académicien et écrivain :
    “La division territoriale du Kosovo et la séparation entre les Serbes et les Albanais doit se faire sans viser à des territoires ethniquement nettoyés et avec une réciprocité pour la substance et les garanties formelles des Droits nationaux et civiques pour l’ ensemble des minorités.
    Dans une Serbie biologiquement épuisée et démographiquement déprimée, c’est en deux décennies que le Kosovo transformerait la Serbie en une fédération de deux peuples ayant des divergences et des oppositions permanentes. Vivre dans une telle société serait pénible et le progrès serait entravé.”
    Večernje novosti, 20 mars 2008.
    [2] Dobrica Ćosić:
    „C’est au renouveau de la Serbie que la Serbie devrait se consacrer, au développement de forts liens économiques et culturels avec la Republika Srpska, et à la préservation de l’intégralité du peiple serbe au moyen d’une politique démocratique et éclairée.”
    Večernje novosti, 20 mars 2008.

  6. http://www.association-sarajevo.org/spip.php?article634
    A propos d’une interview de Bozidar Djelic
    Maurice Lazar, Association Sarajevo, 13 mai 2008
    Dans une interview accordée à l’envoyé spécial du “Monde” à Belgrade, dans le journal daté du 14 mai, le vice-premier ministre du gouvernement sortant, Bozidar Djelic expose ses vues sur le résultat des élections en Serbie et les suite qu’il en attend. Candeur ou cynisme, il dit tout.
    On passera sur les enseignements qu’il tire du scrutin, comme révélateur d’une vague de fond en faveur de l’adhésion de la Serbie à l’Union européenne. Reprise par tous les médias et ceux des responsables politiques qui s’intéressent aux Balkans, cette appréciation n’en est pas moins surprenante. Elle se heurte d’abord aux résultats chiffrés des élections, aussi bien ceux des voix obtenues par les partis en lice, que ceux de leurs sièges au Parlement, 48,55 % et 128 députés pour le SRS (radicaux), le DSS (Kostunica) et le SPS (socialiste de feu Milosevic), 46,82 % et 122 députés pour tous les autres, à supposer qu’ils soient tous à ranger comme alliés potentiels de Tadic, ce qui n’est peut-être pas le cas des deux élus bosniaques du Sandjak du parti de Sulejman Ugljanin, plutôt proche de Kostunica. Ce soi-disant si fort sentiment proeuropéen est aussi démenti, ce qui n’est guère noté mais n’en est pas moins évident, par le refus de tous les partis serbes, à l’exception du LDP de Cedomir Jovanovic, de tenir compte de la décision de la grande majorité des pays de l’UE (à ce jour 19 sur 27 ) de reconnaître l’indépendance du Kosovo et de leur unanimité pour approuver l’envoi de la mission EULEX chargée d’applique le plan Ahtisaari , plan déclaré illégal par les élus des 95% du corps électoral serbe. Il faut bien constater que sur ce point, ces grands violeurs du droit international que sont les autorités européennes ne semblent pas vouloir tenir rigueur à leurs enfants prodigues de Serbie de ces graves accusations, probablement mises au compte d’enfantillages qui leur passeront : avec le temps il ne cracheront plus dans la soupe. Pour citer les propos de Bozidar Djelic sur l’intégration de la Serbie comme allant dans le “sens de l’Histoire”, les dirigeants serbes finiront sans doute un jour par admettre que ce “sens de l’Histoire” vaut aussi pour l’indépendance du Kosovo, la question étant de savoir combien de temps il leur faudra pour s’en rendre compte et combien de temps encore ils sèmeront à ce sujet le trouble dans la région.
    Mais la principale révélation de l’interview de Bozidar Djelic, qui n’en est à vrai dire pas une puisqu’elle court maintenant les médias, est celle de la soudaine métamorphose du SPS (parti socialiste serbe) de feu Slobodan Milosevic en parti respectable, devenu proeuropéen et peut-être même démocratique dans la nuit qui a suivi le scrutin du 11 mai. Le n° 2 du gouvernement sortant nous assure qu’il y a un autre point commun entre son parti DS (parti démocratique) et le SPS : ils sont tous les deux de “gauche”. Il faut le lire pour le croire : ” Nous avons la même idéologie de base : la gauche. Sauf que pour eux, le nationalisme s’en est mêlé. Mais ils ne pourront rejoindre l’Internationale socialiste, comme ils le souhaitent, s’ils s’allient aux radicaux”.Personne jusqu’à présent ne se doutait qu’il existait en Serbie un si puissant mouvement de gauche ; les voix du DS additionnées à celles du SPS donnent en effet un total de 46,32 %, de quoi faire rêver la gauche dans de nombreux pays européens.
    Pour être honnête, Bozidar Djelic indique qu’il subsiste quelques difficultés à surmonter pour que se réalise l’alliance entre son parti et le SPS, nécessaire pour constituer une majorité parlementaire, avec l’appui des partis dits “ethniques” et le LDP, qui ne semble pas, pour sa part, disposé à entériner cette combinaison. L’un des obstacles est l’apparence du SPS dont “80 % de l’électorat sont des retraités attachés à l’image de Milosevic”. L’autre “point central de divergence porte sur la coopération avec le TPIY qui n’est pas seulement un devoir au regard du droit international, c’est un impératif moral si nous voulons demander justice pour les victimes serbes”. Bozidar Djelic ne dit pas comment résoudre ce problème d’apparence ni quand seront arrêtés Mladic et consorts, mais comme il le souligne, “les lois mathématiques [appliquées à la politique] sont incontournables…”. Que l’ombre de Milosevic se dresse au-dessus de la table du Conseil des ministres à Belgrade, que Mladic continue sa cavale dans le pays, que la Serbie ne règle pas les comptes de son passé et que, de ce fait, les relations interrégionales ne soient pas apaisées, tout cela n’aurait finalement pas grande importance, pourvu que l’aide économique européenne afflue.
    Si ce point de vue n’était que celui des dirigeants serbes soucieux de gouverner leur pays selon ses intérêts ou les leurs, ce ne serait pas trop choquant. Il se trouve néanmoins que Bruxelles et les capitales européennes le partagent et l’appuient. C’est par exemple Javier Solana, “Ministre des affaires étrangères” de l’UE, qui se prononce pour un gouvernement serbe “fort et stable”, façon de dire avec la participation du SPS ou, plus explicitement encore, l’ambassadeur britannique à Belgrade qui déclare que “le SPS n’a pas à continuer de toujours exister comme le parti de Milosevic”. Du passé, donc, faisons table rase. Le satisfecit appuyé décerné par Bozidar Delic à la France laisse supposer que Paris se trouve sur la même ligne, voire même en avant. La victoire de la Serbie démocratique et européenne a décidément un drôle de parfum.

  7. Si le pauvre Tadić veut un gouvernement sans la DSS, il ne peut que compter sur l’opportunisme des dirigeants de la SPS : la LDP n’a pas assez de députés.
    Ce premier pari-là n’est pas trop hasardeux, mais pour quelle politique ?

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