Partager cet article

Bioéthique

Selon Jean Leonetti, l’avortement est une “dérogation”

Extraits des débats hier à l'Assemblée nationale sur le projet de loi bioéthique :

"M. Jean-Yves Le Déaut : La solution retenue dans le texte final, interdire la recherche en assortissant cette interdiction de dérogations, est hypocrite. Un de vos collègues, Marc Le Fur, qui préside nos débats cet après-midi, a déclaré qu’il ne s’agissait que d’« une anesthésie pour cathos ». Il faut être clair : ou l’on autorise la recherche sur les cellules souches, ou celle-ci est interdite. Comment réagirait le grand public, monsieur le rapporteur, si on lui disait que la vitesse est limitée à cinquante kilomètres-heure en ville, mais que, par dérogation, il est possible de rouler jusqu’à soixante-dix kilomètres-heure ? […]

M. Jean Leonetti, rapporteur. Je vous rappelle que l’IVG est une dérogation… […]

X M. Xavier Breton. […] La première question concerne le diagnostic prénatal. Les amendements adoptés à l’article 9 tendaient à apporter quelque sérénité dans le dialogue entre le médecin et la femme enceinte et d’éviter la systématisation du dépistage, notamment de la trisomie 21. En effet, est-ce vraiment un progrès que de transformer les premières semaines de grossesse, qui devraient être source de joie et d’espérance partagée, en une période synonyme d’inquiétude, d’angoisse et de solitude ? De plus, je ne suis pas certain que nous ayons vraiment répondu à la question du risque de dérive eugéniste. […]

La deuxième question intéresse l’assistance médicale à la procréation. Dans ce domaine, les échanges ont été passionnés entre les uns, qui conçoivent exclusivement la filiation et la parenté comme une relation affective et éducative entre des adultes et des enfants, et les autres qui, tout en admettant l’importance de cette dimension affective, reconnaissent également une place spécifique à la dimension corporelle, à l’ancrage corporel de la filiation et de la parenté. En prolongement de ce débat se profile une question cruciale : notre société doit-elle ou non reconnaître la différence sexuelle ? Nous savons bien que l’idéologie du gender, qui nie cette différence sexuelle, cherche à s’imposer dans notre pays par tous les moyens, comme en témoigne la récente polémique sur la propagande insidieuse contenue dans les programmes de SVT au lycée. La question de la différence sexuelle est donc clairement posée, et nous aurons à y répondre tout aussi clairement.

La troisième question concerne ce que nous pourrions appeler la gouvernance de la bioéthique. Le projet de loi initial avait suscité sur ce point de nombreuses inquiétudes, puisque l’idée qui le sous-tendait était de confier les clés de la bioéthique aux seules autorités administratives. Nous avons apporté de nombreuses améliorations, en demandant par exemple que le rapport annuel de l’agence de la biomédecine fasse l’objet d’un débat devant le Parlement ou en prévoyant que des états généraux de la bioéthique seront régulièrement organisés. Le compromis qui a été trouvé, puisqu’il s’agit bien là d’un compromis, en l’occurrence une révision de la loi dans sept ans, traduit bien toute notre hésitation. Le Parlement et la société doivent-ils régulièrement débattre des questions de bioéthique, au risque que nous nous retrouvions devant ce que notre rapporteur a appelé l’angoisse de la feuille blanche, ou devions-nous supprimer cette clause de révision périodique de nos lois de bioéthique au risque de déléguer ces questions aux seules autorités administratives, experts scientifiques ? Je suis personnellement convaincu que le débat sur ces sujets de bioéthique doit être permanent et le plus largement ouvert à l’ensemble de notre société. […]"

Partager cet article

6 commentaires

  1. je profite de l’ouverture de commentaire pour vous signaler que la théorie en question fait également partie du(nouveau) programme des 1ères ES en SES ( je n’ai pas pu vérifier si cela faisait partie des anciens programmes en sociologie).
    En tous cas, dans l’édition Bréal p.150 doc 1, chez Magnard également p.189 doc 9 et idem dans tous les nouveaux spécimens, je n’ai pas les extraits mais vous pouvez peut-être vous les procurer la théorie est abondamment expliquée et comme une vérité révélée Tout cela dans le chapitre sur la socialisation avec tout le blabla sur les fonctions domestiques dévolues aux femmes etc etc pendant que les hommes lisent le journal .
    Question : qui a présidé aux nouveaux programmes , il y a bien quelqu’un qui a pris la décision .

  2. continuons à soutenir largement nos Députés qui peuvent sûrement contribuer encore à améliorer – au moins à la marge – le texte de loi.
    Soyons sûrs que nos adversaires maintiennent leur pression…

  3. les profanations d’églises catholiques qui se multiplient avec une étrange coïncidence ces temps-ci seraient-elles aussi aussi des “dérogations” à la “tolérance” selon la religion du Progrès contre l’humanité si chère à Monsieur Léonetti et à ses amis de droite , du centre et de gauche dans l’hémicycle ?
    Car n’a -t-on pas entendu davantage de vociférations de ce style fanatique anti-chrétien bien connu davantage que de protestations honnêtes et de bonne volonté de la part de ces gens-là ?
    Les chrétiens devront-ils bientôt défiler avec les Chinois de France pour être respectés ?

  4. Toujours aussi fatiguant de lire Sancenay le soir en rentrant du boulot…
    On est mal barré si tous les français sont aussi aigris…

  5. Je remercie vivement les rédacteurs de lettre ouvertes si puissantes et criantes de vérité qui ont été publiées sur le net ces derniers mois, celle de Sancenay, et plus récemment celle de Myriam Picard. Puissent vos textes toucher les esprits. La Vérité n’est pas toujours belle à entendre, mais elle nous donne à nous autres, lecteurs qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, l’espoir que l’héroisme est encore (et surtout) possible à l’heure actuelle. Allons enfants de la Matrice, l’heure est arrivée de résister !

  6. à ” il n’a pas de pitié”, sous un masque nouveau:
    cher ami,
    contrairement à vous un consciencieux parlementaire m’écrivait hier pour me remercier d’avoir fait parti des quelques centaines d’hommes et de femmes de bonne volonté qui l’avaient soutenu dans son rude combat parlementaire pour la Vie.
    Mais peut-être que bien que lui aussi ait été insulté dans l’hémicycle comme ses confrères et consoeurs les plus courageux l’aurez-vous trouvé suffisamment sans pitié ,pour les bourreaux? pour les “cannibales”comme dirait Jacques Testard ?
    Car pour faire en effet comme vous dites , comme la plupart des français : vous mettre la tête dans le sable ou le cocon mondain , ce qui est assurément plus “commode” ( de préférence Régence paraît-il…), n’est-ce pas, que de s’efforcer de se montrer raisonnable et fidèles aux exhortations du Saint-Père.
    Mais je ne vous accable pas car vous avez assurément grand mérite à avoir éveillé de ma part et à votre endroit un authentique sentiment de pitié.
    Pour conclure j’emprunterai volontiers au poète -pédophile ( voyez si pour être “aigri” je n’en suis pas moins “open “), cette phrase: “à regarder le monde s’agiter et paraître en habit d’imposture et de supercherie, on peut être mendiant et orgueilleux de l’être”

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services