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France : Politique en France

Sauvez-les tous !

Sauvez-les tous !

De Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique :

Il avait été sublime. Ne ménageant pas sa peine. Consolant les uns. Encourageant les autres. Les exhortant tous. Et puis, il lui avait fallu se rendre à l’évidence : la défaite était consommée. Il n’eut plus alors qu’un objectif : les sauver tous ! Tous ces enfants dont il s’était senti le père pendant tant d’années. Le navire prévu pour son évacuation s’étant approché du rivage il ne put se résoudre à choisir parmi ses enfants, à abandonner à leur triste sort une partie de ses ouailles. Bientôt submergé de chrétiens fuyant la fureur des Mamelouks l’esquif sombra. Pour avoir voulu les sauver tous, il les condamna tous à la noyade ! Ainsi disparut, au large de Saint-Jean-d’Acre, le 18 mai 1291, le patriarche latin de Jérusalem, Nicolas de Hannapes. Par une compassion aussi vive que désordonnée le patriarche ne fit en réalité qu’ajouter du malheur au drame en cours.

Sommes-nous vraiment en guerre ?

Emmanuel Macron semble, inconsciemment, avoir mis ses pas dans ceux de Nicolas de Hannapes. Le ton fut martial : « Ne pas choisir entre les malades », « Rien n’est plus important que la vie humaine », etc. Qui ne souscrirait à de telles déclarations si nous n’étions, on nous l’a assez répété, en temps de guerre ? Période pendant laquelle le médecin sur le champ de bataille choisit parmi les blessés devant être opérés, ceux qui ont des chances de survivre, et ceux pour lesquels la seule aide utile est celle de l’aumônier. Il n’y a pas de guerre sans morts, ni sacrifices, voire sacrifiés. Ainsi Léonidas et ses trois cents Spartiates, au défilé des Thermopyles en 480 av JC, firent-ils le sacrifice de leur vie afin que la Grèce ait le temps de se ressaisir face aux assauts des armées perses de Xerxès 1er. M Macron voudrait mener une guerre sans mort ni choix, douloureux, à faire. Cela est impossible. Face à la guerre virale en cours une nouvelle dictature sanitaire de salut public a été instaurée. Malgré cela, l’expérience précédente, en l’occurrence le confinement du printemps, ne semble pas avoir obtenu des résultats particulièrement probants. Nonobstant ce bilan pour le moins mitigé on prend les mêmes et on recommence avec une nouvelle variante de l’épisode des masques, le Président de la République ayant rappelé : « Nous avons tout le matériel nécessaire ». En outre on ne peut négliger le fait, avec un peu de recul, qu’un certain nombre de mesures prises semblent grosses de dommages collatéraux importants. Ainsi, de diverses sources, commencent à apparaître des chiffres manifestant une augmentation sensible du nombre des suicides. En effet, de nombreuses personnes, n’ont souvent plus, comme vie sociale, que leurs relations avec leurs amis et les activités organisées par leurs communes. L’interdiction des unes et la suppression des autres entraînent une solitude, cette nouvelle pauvreté, aux conséquences parfois fatales. De plus, est-il bien raisonnable de condamner au chômage et à l’assistanat toute une génération pour préserver « quoi qu’il en coûte » toutes les vies ? Non pas que toutes les vies ne se valent pas dans l’absolu mais simplement parce que le bon sens l’a déjà formulé, en cas de catastrophe : sauver « les femmes et les enfants d’abord », car ils sont l’avenir.

Une guerre sur trois fronts

Contrairement à ce qu’ont pu écrire certains analystes, optimistes, Emmanuel Macron ne mène pas une guerre sur deux fronts, situation déjà délicate, mais sur trois. En effet si les fronts de la crise sanitaire et du terrorisme islamiste sont évidents un troisième front n’est pas moins réel. C’est celui ouvert, par les tenants d’une idéologie libérale-libertaire, contre les héritiers, à des degrés divers, d’une conception traditionnelle de la société. Ceux que révulsent la révision des lois de bioéthique, ceux que dégoûtent le mariage homosexuel, ceux que blessent la suspension du culte public, ceux qui voient dans le mariage autre chose que l’optimisation fiscale de deux frottements d’épidermes, ceux qui pensent que l’éducation des enfants et le choix des écoles sont de la responsabilité des parents et non de celle de l’État, ceux qui paient leurs impôts et leurs amendes de stationnement ou d’excès de vitesse, ceux qui sont, a priori pour l’ordre et la police, ceux que scandalisent les caricatures pornographiques et scatologiques de Charlie-Hebdo, etc. etc. Tous ces braves gens que, dans une belle formule, Gabrielle Cluzel a appelés « La France bien élevée » ! Signe qui ne trompe pas, de ce malaise et de cette dissidence en phase de maturation, plusieurs évêques de France dont le président de la Conférence des évêques de France, Mgr de Moulins-Beaufort ont déposé un recours devant le Conseil d’État pour s’opposer à ce qu’ils considèrent comme une grave atteinte à la liberté de culte, soit la suppression des cérémonies religieuses dans les églises. Pour qui connaît la prudence, pour ne pas dire la servilité, d’une grande partie des évêques de France vis-à-vis de la puissance publique, ce geste en dit long sur l’exaspération de leurs ouailles, qui sont, par nature, à la suite de l’enseignement de saint Paul, parmi les citoyens les plus respectueux des autorités publiques. Le drame est que beaucoup de Français n’ont plus confiance dans les dirigeants de leur pays pour prendre les bonnes décisions au service du bien commun. Trop de mensonges ont discrédité la parole publique. Trop d’affirmations péremptoires, immédiatement contredites, ont été proférées. Citons Olivier Véran le 9 mars sur BFM TV : « C’est le confinement qui provoque la circulation du virus ». Chacun appréciera la cohérence entre cette analyse et la situation présente…Trop de collusions avec l’industrie pharmaceutique et la haute finance ont jeté un doute sur le bien-fondé de certaines mesures. Trop de paroles, non suivies d’actions, suite à de précédents attentats islamistes, ont jeté la suspicion sur la volonté réelle de la puissance publique de lutter contre l’hydre islamiste. Trop de marques de mépris, à l’encontre de notre héritage national, de nos Anciens, de notre histoire ont été posées par ceux qui aujourd’hui en appellent à l’union autour d’eux pour que cet appel soit recevable.

Quelle autorité ?

Il est classique de distinguer dans l’autorité deux dimensions : l’auctoritas et la potestas. On peut se soumettre à l’autorité pour deux raisons, généralement conjuguées. Soit parce que l’on a le sentiment que cette autorité prend les bonnes décisions, au bon moment, au service du bien commun, c’est l’auctoritas. Soit par ce que cette autorité dispose des moyens coercitifs en mesure d’imposer sa volonté, c’est la potestas. Au vu de l’appareil policier aujourd’hui déployé, qui d’ailleurs ne sait plus très bien si sa mission est d’empêcher les décapitations ou de veiller au port du masque, chacun aura compris dans quel type de rapport à l’autorité se trouve notre pays. Il est à craindre que tout cela ne soit la marque du délitement accéléré d’un régime dont les ultimes soubresauts risquent d’être dramatiques. Bien plus dramatiques, en tout cas, qu’un naufrage au large de Saint-Jean-d’Acre.

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2 commentaires

  1. 2 points m’interpellent au niveau de mon vécu :
    1 – la confusion anxiogène et soigneusement entretenue entre “cas positifs” et “malades dus aux Covid-19”. Comme je l’ai déjà écrit ici, il suffit d’augmenter un petit peu le nombre des cycles d’amplification sur les tests PCR pour faire monter le taux de positivité ;
    2 – la référence constante à “tous les autres pays” ne laisse-t-elle pas supposer que ce Covid-19 n’est qu’un prétexte pour préparer le “grand reset” évoqué ça et là ?
    Naturellement, “je dis ça, je dis rien”…
    😇😇😇😇😇

  2. @F. JACQUEL merci ! J’ajouterai une petite phrase que vous connaissez sans doute et qui est du Cardinal Pie :
    “Si le Christ ne règne pas par les bienfaits attachés à Sa présence, Il règnera par tous les maux inséparables de Son absence”
    Donc…..

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