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France : Politique en France

Sans renouvellement des générations, le financement de la dépendance est un casse-tête

Lu dans L'Homme nouveau :

D "Ainsi, selon le scénario évoqué, d’ici cinquante ans, le nombre de personnes âgées dépendantes devrait doubler : on passerait de 1,13 million en 2010 à 2,3 millions en 2060 – étant considérées comme dépendantes les personnes bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) selon les critères actuels d’attribution. Ces derniers représentent aujourd’hui 6,7 % des 16,4 millions de Français de plus de 60 ans : ils touchent en moyenne 670 euros pour les particuliers soignés à leur domicile ou dans leur famille, 200 euros lorsque l’APA est versée à une maison de retraite.

Créée par le gouvernement Jospin en janvier 2002, l’APA a vu son budget multiplié par 2,5, dépensant 5,1 milliards en 2009 contre 1,85 en 2002. Selon les prévisions, le nombre d’allocataires devrait aussi monter à 1,6 million d’ici à 2025. Le vieillissement de la population – on estime qu’un tiers des Français aura plus de 60 ans en 2050 – fait exploser les pathologies liées à l’âge : maladie d’Alzheimer, perte d’autonomie motrice, maladies dégénératives… Dans un demi-siècle, la France devrait compter 5,4 millions de plus de 85 ans. […] Mais si le nombre de celles qui touchent l’APA et autres prestations multiples ne cesse de croître, les ressources de l’État, de l’assurance maladie et des départements (qui s’en partagent la charge) tendent à diminuer. Alors que le taux de natalité ne parvient plus depuis des lustres à dépasser le seuil de renouvellement des générations. Outre que ces allocations ne suffisent pas à couvrir le coût, pour les familles, d’une personne âgée dépendante, leur financement est en péril, sans de nouveaux impôts quasiment impossibles en l’état actuel des prélèvements obligatoires et du déficit. […]

Très controversé, le rapport Jamet, remis également en avril dernier à François Fillon, proposait de transformer l’APA en une sorte de minimum garanti, qui viendrait financer le risque dépendance des plus modestes. Au-delà d’un certain seuil, l’APA aurait comme contrepartie un prélèvement sur la future succession (pour éviter que certaines personnes âgées ne s’en privent pour ne pas spolier leurs héritiers). Chacun pourrait fixer un seuil d’allocation qui serait prélevé postmortem sur son patrimoine, ou choisir de s’en remettre à une assurance privée. « Une famille, ce n’est pas simplement un lieu pour obtenir des droits, c’est également un lieu où l’on exerce des devoirs. Et si la famille ne veut pas les exercer, la société devra pouvoir se rembourser sur un patrimoine qui n’a pas vocation à être éloigné du financement du problème de dépendance », estimait aussi Nicolas Sarkozy le 18 septembre 2007. Mais, à considérer comment il traite odieusement les droits authentiques de la famille, on n’est pas sûr qu’il entende ici ses vrais devoirs, enfermé qu’il demeure idéologiquement dans sa logique étatiste et individualiste, libéral-socialiste."

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3 commentaires

  1. il n’y a pas que les vieux pour plomber la Sécu ! Ne parler que de leur coût, conduit de facto à penser que le mieux pour eux est de libérer la place.
    Chercher qui d’autre est soigné gratuitement.
    La réversion de retraite est plafonnée à 1750 E/Mois grevée de sécu + csg+ impôts directs.
    Les députés se votent une indemnité de 5000 E/mois pendant 60 mois, quand ils ne sont pas réélus.
    j’espère qu’il ne réussiront pas à se voter une APA de complaisance, sans penser à ceux qui n’ont pas eu leurs ressources… pour préparer leurs vieux jours.

  2. C’est très significatif d’en appeler aux corps sociaux naturels, familles ou entreprises, quand il s’agit d’accroître les prélèvements, sans qu’on se pose la question de leurs droits et libertés.
    Si les salaires et patrimoines étaienet gérés de manière libre par chacun, il est évident que même un ouvrier pourrait se constituer son APA de base. Mais comme les systèmes sociaux sont gérés par des administrations pléthoriques et archaïques, les frais de gestion sont tels qu’une partie de l’argent prélevé, environ 20 % au minimum, est perdu.
    Si on joint à cela l’aberration qui consiste à faire du social un instrument de redistribution à prétention égalitaire (Ce n’est pas pour rien que ”notre modèle social à la française que tout le monde nous envie” a été conçu et institué par Maurice THOREZ), alors évidemment ce ne sont pas les besoins réels et leur prévision qui sont pris en compte, mais la vision idéologique.
    D’où la faillite sans cesse repoussée par l’augmentation des prélèvements et la baisse des prestations réelles.
    C’est cela le socialisme constructiviste : moins il y a de réalité, plus il y a d’Etat, de ”gestion”, de plans”, de ”réformes”, de ”commissions”, de ”rapports”, etc……Et plus le réel devient inatteignable : ce sont les ”’hauteurs béantes”.

  3. “Sans renouvellement des générations”
    Il faut bien plus que le renouvellement des générations pour maintenir un taux suffisant de cotisant suffisamment haut par rapport au bénéficiaire.

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