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Pays : Russie

Russie : médiocrité de la presse française

Animateur des Chroniques de la Vieille Europe sur Radio-Courtoisie, Philippe Chrystelle analyse pour Monde et Vie l’élection de Vladimir Poutine. Extraits :

"La presse française a beaucoup insisté sur la montée de l’opposition à Vladimir Poutine. Qu’en est-il?

PLe regard que portent les journalistes français sur la Russie est affecté par un effet déformant dont ils n’arrivent pas à se défaire. Ma profession m’amène à voyager dans un certain nombre de capitales européennes, et quand je vois comment la presse de ces pays traite des questions russes, je suis abasourdi de la médiocrité de la presse française. Notre petite sphère médiatique magnifie certaines figures de l’opposition, comme Gorbatchev ou Kasparov, qui sont, certes, connues mondialement – mais pas en Russie, où elles ne sont ni respectées, ni considérées, et parfois même haïes. Quant à l’opposition, réelle, qui s’est manifestée dans les grandes villes, c’est un conglomérat d’anciens communistes, de nationalistes et d’ultra-libéraux qui n’ont rien en commun. […]

Vladimir Poutine est présenté peu ou prou comme un dictateur. Qu’en pensez-vous?

Voilà dix ans qu’à chaque fois que la presse occidentale parle d’une radio d’opposition à Moscou, elle précise qu’il s’agit de l’une des « rares radios d’opposition qui subsiste ». Elles ont la vie dure ! En réalité, l’opposition, en Russie, peut se manifester librement et lorsque certains manifestants sont arrêtés, ils sont libérés au bout de 24 heures de garde-à-vue, sans avoir été roués de coups. […]

Y a-t-il des domaines où Poutine et Medvedev ont échoué ou se heurtent à des difficultés?

J’en vois deux. D’une part, l’accent a été mis sur l’énergie, mais l’industrie manufacturière accuse un certain retard et connaît des difficultés. D’autre part, la société russe reste très corrompue. On ne sort pas impunément de 70 ans de communisme suivis de 10 années d’anarchie totale. Les Européens, et particulièrement les Français, ne se rendent pas compte du traumatisme qu’a connu la Russie, au cours des années 1990- 2000… Songez qu’à cette époque, à un sondage organisé auprès des jeunes Russes sur le métier qu’ils souhaitaient faire plus tard, les garçons répondaient : « mafieux », et les filles : « prostituée » ! Faute de mesurer ce traumatisme et cette anarchie, on ne mesure pas non plus les progrès accomplis. Vladimir Poutine a redonné des perspectives à ses compatriotes, ce qui explique l’élection haut la main du parti au pouvoir. Mais combien de temps faudra-t-il aux Russes pour éradiquer la corruption? 20 ans ou 30 ans? Je l’ignore. […]

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5 commentaires

  1. Le système de corruption et de clientélisme et préférence selon certains critères pour les emplois plus forcément totalement liés aux mérites s’est aussi installer en France.
    Mais évidemment les privilégiés en France n’ont pas envie qu’on en parle.
    Et pourtant il faudrait bien balayer de sa porte avant de vouloir faire le ménage chez les autres!

  2. Je prefere un pays où on admet ouvertement que la corruption existe à un pays où on affecte de croire qu’elle n’existe pas.

  3. “…Le regard que portent les journalistes français sur la Russie est affecté par un effet déformant dont ils n’arrivent pas à se défaire…” Il aurait pu ajouter la Chine, la Syrie…

  4. En fait nos auto proclamées ‘ élites’,médiatiques et intellectuelles ,n’ont pas pardonné à la Russie son abandon du communisme.

  5. La fait que plusieurs courants manifeste leur opposition ne fait pas d’eux un ”conglomérat” : je trouve cette méthode très proche de celle de l’amalgame, technique très communiste. Faire des libéraux des ”ultra-libéraux” (là on joue sur l’affect un maximum) qui seraient alliés des communistes est un trucage assez grossier et rend cette analyse très peu équilibrée.
    Mais cet analyste (qui écrit fâcheusement sous un pseudo, sans qu’on sache qui il est et quelles sont ses qualifications pour parler de la Russie) dit des choses exactes : la corruption, et le primat des matières premières, oubliant de souligner que cette économie demeure une économie sans entreprises de production. La Russie importe la plupart de ses produits manufacturés et biens de consommation de qualité, contre l’argent du pétrole : en cela elle est plus proche de l’Arabie saoudite ou du Vénézuela que de l’Allemagne ou de la France.

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