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L'Eglise : L'Eglise en France

Réponse du Cardinal Ricard à son diocèse

Lahire avait rapporté les incroyables propos des laïcs bordelais qui auraient souhaité (exigé ?) une consultation du Souverain Pontife lors de la création de l’Institut du Bon Pasteur. Le Cardinal Ricard leur a répondu (ainsi qu’à la réaction violente de son vicaire général). Isolé dans son propre diocèse, l’archevêque affirme dans le journal diocésain, L’Aquitaine, diffusé aujourd’hui, :

"L’avenir dira si cette création est une initiative prometteuse ou un espoir avorté. […] Un geste généreux et exceptionnel d’offre de communion vis-à-vis d’un groupe particulier ne vient pas remettre en question le chemin que le Seigneur nous a fait vivre en Église depuis quarante ans."

De fait, il apparaît assez clairement que le Cardinal Ricard fait partie de ceux qui, en France, souhaitent en finir avec les clivages stériles des années 1970. Il est en effet temps de faire le deuil des crises qui ont émaillé le XXe siècle et d’appeler à la réconciliation dans un but d’évangélisation :

Ricard_1 "Une réconciliation véritable ne saurait s’effectuer dans un climat d’esprit de revanche, de clair obscur des convictions ou de pratique d’un double langage. […] Certes, les questions et les difficultés ne disparaissent pas pour autant. Mais la communion implique que ces questions soient partagées fraternellement, dans un climat de respect mutuel et d’obéissance filiale au Magistère, et non pas exprimées dans un climat de polémique aussi lassant que stérile. Oui, la communion implique accueil de l’autre, connaissance mutuelle, volonté de se mettre ensemble à l’écoute de ce que «L’Esprit dit aux Eglises» (Ap. 2, 29). Cet appel s’adresse vraiment à tous. Il implique une conversion de chacun.

N’oublions pas enfin que la communion est au service de la mission. L’évangélisation de notre société est le défi majeur que notre Eglise a à relever. Nul n’a la solution miracle. Cela se saurait depuis longtemps. Nous savons simplement que ni la dissolution de l’Evangile dans l’air du temps ni la constitution de ghettos chrétiens repliés sur eux-mêmes ne sont les réponses satisfaisantes à ce défi de l’évangélisation."

Le cardinal se rendra prochainement à Rome afin de "demander une information complémentaire sur ce point", à savoir le cadre de la "critique constructive" du concile Vatican II qui est l’une des spécificités de l’Institut du Bon Pasteur.

Michel Janva

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3 commentaires

  1. Je suis très favorablement impressioné par cette intervention.
    Nous découvrons avec bonheur certaines facettes méconnues de notre épiscopat.

  2. Qu’il est bon le Cardinal, quand on doit gérer les excités des deux bords, ce n’est pas évident.
    Laissons donc la Hiérarchie régler les problèmes qui se posent à elle. A chacun son métier, et les vaches seront bien gardées (Florian)
    Merci, Monsieur le Cardinal.

  3. Son Excellence le Cardinal Ricard est assurément un prélat de bonne volonté,qu’il faut soutenir.
    Car il faut du courage non pas pour “tendre la main”, ce qui rèlève de la simple charité fraternelle et de sa mission pastorale ordinaire.
    Mais il faut du courage, en abondance, pour se retrouver à peu près dans la position de l’arbre jeté en travers du torrent en furie, vis à vis de son entourage, laïc et clérical.
    N’est-il est pas assurément très difficile d’expliquer à ce que, un de leurs maîtres à penser de ceux-ci,Voltaire, (que me soit permis cet emprunt très exceptionnel)eût décrit comme une “horde” lachée, en l’occurence sur les traces du Bon Pasteur, que celle-ci s’est fourvoyée pendant des années et que son “activisme”, dénoncé encore par Benoît XVI a ruiné toute spiritualité, toute communion d’esprit et de coeur réellemnt éclésiale.
    Oui, il faut beaucoup de courage nourrie d’Espérance car il ne peut s’agir en fait, en France que du tout petit début d’un long et lent “retournemnt”, si l’on se réfère, en remontant le courant à la très longue dérive de l’Eglise effectuée depuis plus de deux siècles, et particulièremntà la fin du XIX° et au début du XX°,qui ont consacré la déroute de l’unité de la pensée catholique en France, et, partant de l’unité de L’Eglise.
    Prions donc sans réserve pour que l’entreprise du Cardinal Ricard connaisse un succès pérenne et contagieux, ici et là .
    Vous le savez, les évêchés ou les paroissent ne manquent pas ou la question est posée.
    Prions également pour la conversion de ses détracteurs.

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