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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Rod Dreher se défend de proposer aux chrétiens de se retirer au monde

Dans une réponse à un article publié par le P. Andreas Gonçalves Lind contre « Le pari bénédictin », qui encouragerait une nouvelle forme de donatisme, cette hérésie du quatrième siècle qui proclamait un rigorisme moral strict et niait la validité des sacrements administré par les prêtres qui n’avaient pas résisté à la persécution romaine.

DreherFR"Voici sa principale objection :

« Sans naturellement tomber dans l’hérésie, on retrouve chez Dreher l’écho de la voix de Donat : ‘Si les Eglise d’aujourd’hui veulent survivre au nouvel âge obscur, elles doivent cesser d’être normales. Nous devrons nous engager plus profondément dans notre foi et nous aurons besoin de le faire d’une façon qui semblera étrangère aux yeux de nos contemporains.  Si nous redécouvrons le passé, si nous restaurons le culte liturgie et l’ascétisme, si nous centrons notre vie sur la communauté ecclésiale et si nous renforçons la disciples de l’Eglise, nous réussirons, avec la grâce de Dieu, à redevenir ce peuple spécial qui nous aurions toujours dû être.  Cette façon de se concentrer sur la formation chrétienne donnera comme fruits non seulement des chrétiens plus forts mais également une nouvelle évangélisation parce que le sel retrouvera sa saveur’ ».

« Dans leur volonté de s’identifier à l’Eglise primitive des martyrs persécutés, les donatistes n’acceptaient pas une autre façon de vivre et de pratiquer la foi. Même dans un nouveau contexte historique dans lequel les persécutions étaient terminées, le fait de continuer à se sentir persécutés les confirmait dans leur sentiment d’être les vrais bons chrétiens ».

« Ce faisant, ces chrétiens schismatiques formèrent un petit parti de ‘personnes pures’. En opposant ‘integer’ à ‘profanus’ comme la principale différence entre ceux qui appartenaient à l’Eglise et ceux qui n’y appartenaient pas, les donatistes avaient tendance à n’admettre que des membres irréprochables ».

Voilà donc le problème – et c’est problème récurrent dans la rhétorique du Pape François. Y a-t-il des catholiques rigides, amers et extrêmes ?  Absolument.  Mais François et ses adeptes ont cette habitude détestable et profondément injuste de qualifier de « rigide » tout qui, prêtre et laïc, croit simplement dans la foi catholique et souhaite la vivre comme elle est définie avec autorité – et, dans certains cas, dans ses formes liturgies plus anciennes.

Le travail plus général de Christian Smith sur les croyances religieuses et les identités des jeunes américains – pas uniquement catholiques – révèle une tendance qui devrait inquiéter au plus haut point n’importe quel chrétien sérieux, et donc certainement le Pontife romain : « Le plupart des jeunes adultes considèrent la religion comme un entrainement pour devenir quelqu’un de bien. Et ils pensent qu’ils sont, somme toute, des gens biens. »

J’ai beaucoup voyagé aux Etats-Unis et à l’étranger pour mes recherches sur « Le pari bénédictin » et pour des conférences. A plusieurs reprises, j’ai entendu le même message, quel que soit l’endroit où je me trouvais : les jeunes adultes d’aujourd’hui qui se considèrent comme chrétiens ne connaissent pratiquement rien de la foi chrétienne, que ce soit en terme de contenu ou sur la façon de la pratique dans la vie de tous les jours.  A tel point que pour autant qu’ils aient une foi, celle-ci n’est généralement que purement émotionnelle.

Donc, quand j’entends des bureaucrates professionnels de l’Eglise comme le Père Antonio Spadaro déclare au monde entier qu’il faut calme, que tout va pour le mieux, que les inquiétudes de chrétiens comme moi « n’ont aucun rapport avec la réalité », cela me met en colère. C’est une tentative d’anesthésier les fidèles.  Il s’agit d’un mensonge cousu de fil blanc et, qui plus est, un mensonge qui met en péril l’âme de nombreuses personnes.

Malgré cela, le P. Lind s’inquiète des catholiques « rigides » qui veulent pratiquer un catholicisme orthodoxe et élever leurs enfants pour devenir des catholiques croyants et fidèles. Le P. Lind cite Saint Augustin contre les donatistes :

« Tandis que le pari bénédictin de Dreher vise à former des communautés dans laquelle la disciples serait ‘renforcée » dans le but d’assurer un christianisme présumé plus vrai et plus sain, les écrits qu’Augustin adresse aux donatistes mettent d’autres aspects en évidence comme, par exemple, la patience envers les pécheurs, notamment en ce qui concerne l’importance de préserver la communion ».

« Le pari bénédictin n’implique pas automatiquement l’arrogance qu’Augustin percevait dans l’attitude des donatistes. Toutefois, l’appel à un ‘renforcement de la disciples de l’Eglise’ renvoie à la rigidité morale donatiste.  En outre, la volonté de construire de petites communautés de ‘chrétiens forts’ pourrait occulter l’importance des vertus chrétiennes telles que l’humilité, la patience et la tolérance – qui figurent dans les textes d’Augustin -, compromettant ainsi la communion entre les croyants et la formation de relations de pour la paix dans le monde. »

C’est là que le P. Lind commet une erreur fondamentale. Il confond la croyance donatiste que l’Eglise devrait être strictement une confrérie de purs avec la croyance chrétienne catholique élémentaire que nous devons tous cheminer vers la sainteté. Tous les pécheurs sont les bienvenus dans l’Eglise parce que l’Eglise ne compte aucun membre qui soit sans péché. La vie chrétienne est un pèlerinage pour faire grandir en nous le Christ.  Nous trébuchons tous, mais c’est à cela que servent la confession et le pardon. On a parfois l’impression que des chrétiens comme le P. Lind se moquent de la sainteté.  Cela n’est certainement pas vrai mais j’avoue que je peine à comprendre ce qu’ils pensent que l’Eglise et de la vie avec le Christ doivent être. Le P. Lind poursuit :

« Une caractéristique supplémentaire de cette attitude donatiste qui a beaucoup frappé le théologien dominicain Yves Congar porte sur l’hostilité envers les institutions séculières. Les donatistes avaient tendance à refuser de collaborer avec les autorités de l’Empire qui constituaient pour eux un pouvoir païen.  Dans leur perspective théologique, la pureté de la pratique chrétienne entraînait un refus de prendre part, de collaborer ou de s’engager avec les païens dans leurs institutions non-chrétiennes. En ce sens, les donatistes constituaient dans les faits une ‘polis parallèle’. Au contraire, les catholiques comme Augustin restèrent liés à certaines institutions impériales et se sentirent forcés de considérer que les donatistes étaient des chrétiens schismatiques ».

Il s’agit là d’une falsification flagrante de mon livre. Voici comment l’idée d’une « polis parallèle » est introduite dans « Le pari bénédictin » :

« L’originalité de la contribution du dissident Tchèque Vaclav Benda au mouvement dissident, c’était l’idée d’une ‘polis parallèle’ – une société distincte mais perméable coexistant aux côté de l’ordre communiste officiel. Flagg Taylor, un philosophe politique américain expert des mouvements dissidents tchèques, affirmait que ‘Selon Benda, les dissidents ne pouvaient pas se limiter à contester le gouvernement communiste, ils devaient également promouvoir un engagement positif dans le monde. 

Au risque de se mettre en grand péril lui-même ainsi que sa famille (son épouse et lui avaient six enfants), Benda refusa la ghettoïsation. Il ne voyait aucune possibilité de collaboration avec les communistes mais il refusait la passivité, la considérant comme un échec à montrer la juste préoccupation chrétienne pour la justice, la charité et à témoigner de l’Evangile du Christ dans l’espace public. En ce qui concerne Benda, l’injonction de Václav Havel de ‘vivre dans la vérité’ ne pouvait signifier qu’une seule chose : vivre comme une communauté chrétienne.

Benda ne conseillait pas aux chrétiens de se réfugier dans un ghetto. Il insistait au contraire sur le fait qu’il fallait entendre la polis parallèle au sens d’un combat pour ‘la sauvegarde ou le renouveau de la communauté nationale dans le plus large sens du terme – en même temps que la défense des valeurs, des institutions et des conditions matérielles indispensables à l’existence d’une telle communauté’ ».

Le P. Lind voudrait faire croire à ses lecteurs que je serais en train de dire aux catholiques et aux autres chrétiens de se retirer du monde pour éviter la contamination. En fait, dans le contexte de ce que dit le livre, cette « polis parallèle » ne se justifierait que quand on ne permet plus aux chrétiens d’être chrétiens dans l’espace public.

Peut-être cela n’a-t-il aucun sens pour le P. Lind qui enseigne à l’Université jésuite de Namur en Belgique (où, par ailleurs, la foi catholique est moribonde avec un électrocardiogramme pratiquement plat). Je ne sais pas quelle est la situation concernant l’Eglise et l’Etat en Belgique.  Ici aux Etats-Unis, cependant, nous sommes entré dans une ère où les collèges et les institutions chrétiennes risquent de sérieux ennuis s’ils ne conforment pas leurs enseignements et leurs pratiques internes aux dogmes du LGBT et de l’idéologie du genre.

Comme je l’ai clairement exprimé dans le livre, il ne s’agit pas de simple spéculation. J’ai interrogé une série de professeurs de droit et d’experts dans le domaine.  Ils voient bien, eux, ce qui est en train de nous arriver, même si ce n’est pas le cas du P. Lind. Il y aurait beaucoup à dire sur son article mais conclurai avec ceci :

« Par conséquent, le pari bénédictin porte un regard pessimiste envers la société contemporaine. Bien que l’affirmation de la liberté religieuse soit essentielle si l’on veut que les chrétiens puissent pratique leur foi, Dreher ne semble pas très intéressé à montrer l’importance du véritable dialogue issu de cette dignité humaine qui est la source de toutes les libertés ».

Eh bien, il a raison sur ce point : je porte bien un regard pessimiste sur les sociétés contemporaines. Comment un chrétien orthodoxe (avec une minuscule) qui fait un tant soit peu attention pourrait-il ne pas être pessimiste ?  Bon sang, le Pape François lui-même, selon les mots de son biographe [Austin Ivereigh], est « apocalyptique » !  Bien sûr que Dreher veut parler aux autres – « Le pari bénédictin » appelle explicitement à une collaboration ouverte entre les chrétiens et tous les autres (j’ai mentionné les Juifs en particulier) qui partagent notre positionnement de contre-culture vis-à-vis du monde, sinon nos convictions théologiques – mais les idées assimilationnistes éculées des jésuites modernes ne m’intéressent pas.  Elles pouvaient sembler raisonnables en 1968 mais nous savons bien quels fruits a donné cette approche : l’effondrement.

Je suis confiant dans le fait que les catholiques qui souhaitent que leur foi survive à cette apocalypse-ci et puisse continuer à vivre chez les enfants, et chez les enfants de leurs enfants, se joindront à moi et à d’autres chrétiens de bonne volonté pour essayer de tracer une nouvelle voie pour sortir des ruines de la chrétienté contemporaine. Au risque d’en choquer beaucoup, certaines traditions de l’Eglise catholique datant d’avant 1965 ont véritablement quelque chose à dire aux catholiques d’aujourd’hui – et à tous les chrétiens.  C’est le message principal du « Pari bénédictin ».  Ma propre approche n’est pas exempte de défauts et je reste ouvert à la critique.  Mais je préfère tenter quelque chose de sérieux pour résister plutôt que d’adopter de pieuses stratégies de capitulation."

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10 commentaires

  1. Beaucoup de coquilles:
    …c’est [?] problème
    …tout qui, prêtre et laïc, croit ..
    …formes liturgi[qu]es plus anciennes.
    Sans parler des fautes typographiques.

  2. Je n’ai pas lu encore lu le livre et je vais me le procurer…
    A force de vouloir convenir aux regards des autres, du monde et des temps actuels, et aussi de considérer en premier “le plus petit dénominateur commun” il est certain que l’Eglise a perdu de sa substance et de sa consistance.
    Il y a pour ainsi dire : un problème d’identité. Il est impossible de le nier ou de le minimiser.
    Il suffit d’entrer dans une église pour le constater : elles sont quasi abandonnées.
    La plupart des Messes sont ennuyeuses. Beaucoup d’homélies ne sont pas inspirantes. Les chants sont plats et insipides… et je ne parle pas des cérémonies “pluri-religieuses” où je n’irai jamais.
    Sans manquer de respect : cela ne donne pas envie “d’y aller” vers Le Christ.
    En tous cas, c’est ce que me dit cet ami observateur qui n’est pas pratiquant, mais lucide et bienveillant.
    Par exemple, il aime bien les Messes traditionnelles, “même si elles sont en latin.”
    Il me dit que là, il se vit réellement quelque chose de l’ordre du Transcendant… dont il a l’expérience, puisqu’il est yogi depuis plusieurs décennies.
    Par ailleurs, pour ce qui me concerne, je dis toujours que l’Esprit-Saint a été perdu en cours de route… et que donc, l’approche de notre religion est surtout horizontale et dogmatique. Cette suite de procédures, est certes nécessaire, mais où sont passées les clés qui favorisent l’expérience et le vécu de la vie intérieure? Comment peut-on vivre une vraie relation avec Le Bon Dieu sans que cela ne devienne sentimental et uniquement de l’ordre du sensible ; une recherche subjectives d’expériences personnelles.
    Néanmoins, il faut tout de même “connaître le goût de la fraise”, si je puis résumer ainsi… Or, il me semble que beaucoup de personnes “pédalent” et tâtonnent toute une vie dans le noir. C’est dur!
    A force d’exclure tout ce que la Tradition a fait parvenir jusqu’à nous à travers le tamis du temps, il ne reste plus grand chose pour avancer sereinement et en sécurité, en tant que Pèlerin sur La Terre, par les temps actuels. Et c’est important de se sentir “sécurisé” dans ce domaine… où les modes et tendances de l’époque ne doivent pas prévaloir sur le fond.
    Il faut trouver un juste milieu. Il me semble que c’est la sagesse.
    Tout ceci n’est pas gratifiant et encourageant sur le chemin vers le Bon Dieu. Et c’est aussi pour çà que je me mets en mode “pause” régulièrement, pour faire le point en conscience et y voir clair. Sinon, c’est le fatras qui prédomine, la tristesse et la “prise de tête.” Or je n’ai pas le goût de la souffrance pour la souffrance…
    Bien sûr qu’il faut une ascèse, mais elle doit être équilibrée et bien comprise. Il ne faut pas mettre le manche avant la cognée, si je puis dire.
    Par exemple, le corps est un véhicule précieux qui nous permet d’avancer et d’intégrer la vie intérieure, du fait que nous ne sommes pas des purs esprits. Nous devons donc respecter notre corps!
    Il y a aussi l’application des vertus et des sacrifices à éclairer et à mieux comprendre afin que cette réalité se vive d’une manière plus harmonieuse et moins rigide… sinon, je pense aux ascètes en Inde qui ne me donnent pas envie d’avancer sur le chemin de l’intériorité.
    Bref, il y a beaucoup à dire et je n’ai pas encore tous les mots pour le faire… Je suis encore sur le mode “exploration” approfondie depuis l’ouverture de La Porte de la foi du fait de Benoit XVI…
    Ce que je peux affirmer, par contre, c’est qu’avec le Pape actuel, je n’aurais jamais envisager cet approfondissement.
    Il me crispe cet homme humainement parlant. De plus, je l’ai déjà dit : il fait de la politique politicienne… Est-ce le fait qu’il soit Jésuite?! Je me questionne là-dessus : qui sont réellement les Jésuites et quelle est leur influence véritable dans l’Eglise… ils ont été mis de côté par plusieurs Papes et par beaucoup de Rois par le passé!
    De plus, il est trop médiatisé et apprécié par ceux qui veulent détruire la chrétienté et les Peuples autochtones.
    Ils s’occupent trop des autres au détriment des chrétiens :
    – “il déshabille Pierre et Martine pour habiller rachid et…” Je n’ai pas de noms africains à l’esprit dans l’instant!
    Bref, il favorise et encourage le déplacement des gens et des Peuples et çà, ce n’est pas admissible. C’est une erreur grave de conséquences.
    Je le considère comme un manque de conscience et de hauteur de vue.
    De plus, il a un manque de culture en ce qui concerne l’Histoire et les Traditions européennes.
    Pour comparaison : en Inde, par exemple, les gens traditionnels le considèreraient comme un ignorant qui n’est même pas conscient qu’il ne faut pas violer les lois de la Nature et, par conséquent, mélanger les races et les Traditions sous peine d’entretenir le chaos, la misère, le désordre… l’ignorance et le malheur pour résumer.
    Pour ce qui me concerne, je demande au Seigneur de nous en donner un autre.
    Je n’ai pas le goût d’aller plus loin là-dessus ; il m’ennuie, pour tout dire.
    Et s’il continue, je ne le reconnaîtrais plus comme un pasteur mais comme “un mauvais Pape” qu’il faut destituer.
    Il y en a eu dans l’Histoire de l’Eglise (5 ou 6 d’après le livre “le catholicisme pour les Nuls” qui est très bien fait!)
    Heureusement, c’est Jésus qui m’importe en premier.
    Quant à vivre en communautés, pourquoi pas?! Ceux que cela interpelle doivent le faire.
    C’est vrai qu’il y a un risque de dilution dans ce monde chaotique très négatif et très stressé et stressant pour employer une terminologie actuelle.
    J’ai entendu un dicton par un prêtre lors d’une retraite qui me semble véridique :
    – “Un chrétien isolé est un chrétien en danger.”
    C’est évident, quand on devient minoritaire, on risque plus de se faire phagocyter par “l’entropie” ambiante, comme dirait aussi cet ami qui m’est bien utile pour mettre des mots sur mes constats en ce qui concerne l’état des lieux de l’Eglise catholique apostolique romaine…
    Pour être plus efficace et pointue dans mon analyse, et faire une bonne synthèse, je dois lire le livre présenté dans l’article.

  3. le livre de l’auteur mériterait sans doute une étude plus approfondie, mais quelle est la valeur de ce pari bénédictin ?
    comment admettre la disparition de la chrétienté, parler de liberté religieuse et parler de contre société ?
    s’il y a contre société, alors elle est intransigeante avec ce qui n’est pas elle, et sans tomber dans l’analyse grossière dénoncée ici, il faudrait bien savoir ce que l’auteur entend par liberté religieuse.
    Si c’est la liberté de professer publiquement n’importe quelle stupidité, du moment qu’elle est “religieuse”, ce n’est pas de la liberté qu’il s’agit, et tant pis si un concile problématique nous dit que que la liberté de conscience est cette liberté religieuse, confondant, de manière confondante, le plan social et le plan psychologique car cette liberté là n’en n’est pas une, et elle ne le sera jamais, puisqu’elle sape toute société pour livrer ses membres à tous les vents de la manipulation de masse.
    que veut-on ? former une communauté de plus ? Il y aurait les judaïsants, les mahométans, les tenants des protestantismes, et enplus la communauté catholique au milieu de bien d’autres se revendiquant du christianisme, sans compter les multitudes d’autres communautés possibles ?
    En réalité les catholiques n’ont pas le choix, soit ils sont l’âme du pays, la France, soit il ne seront plus qu’une variable d’ajustement au milieu des autres communautés.
    pour résister, il faut être catholique intégral, et non humaniste intégral, n’en déplaise à Maritain et ce catholicisme intégral comprend l’existence des notes spécifiques de l’Eglise, que l’on récite sans les comprendre le dimanche lors du Credo. la première de toute c’est l’unité, qui est d’abord l’unité de la Foi, pour être catholique il faut croire la même chose. ce n’est qu’à cette condition minimale que l’amitié réelle, l’amitié surnaturelle devient possible, et c’est cette amitié tout à la fois sociale et personnelle qui fait société.
    l’humanisme ne peut pas être le plus petit dénominateur commun entre les catholiques. C’est la fidélité à la Foi reçue des apôtres et la connaissance de cette même Foi qui permet la vie surnaturelle et donc l’amitié chrétienne, qui alors forme de fait une contre société, bien plus qui fait face à tous les sectarismes et toutes les trahisons, la seule vraie société humaine, le reste n’étant que luttes intestines, dévorations, et “dyssociété”.
    tout ce qui n’est pas intégralement catholique est une guerre sans merci faite à l’amitié ingénue, or c’est cette amitié là, cette amitié d’enfant – primesautière et jamais infantile – qui fait une guerre inexpugnable à la méchanceté, à la férocité et à la fourberie.
    on ne peut plus transiger, tant que l’on considèrera que le monde et l’esprit du monde qui le gouverne sont compatibles avec la vie surnaturelle, c’est que l’on aura encore une fois brûlé de l’encens sur son autel en croyant par là concilier ce qui reste et restera toujours inconciliable.
    les martyrs des persécutions de Dèce, de Dioclétien, et de tant d’autres bourreaux nous jugerons au dernier jour, car eux ont eu aussi à choisir entre les dieux de Rome ou de la cité, et le seul vrai Dieu et eux n’ont pas transigé. Le seul Dieu de la cité ne peut être que Jésus-Christ, il doit règner, et s’il règne sur deux ou trois réunis en son Nom, alors cette société là sera invincible et terrorisera l’enfer.
    ce n’est donc pas en disant timidement que l’Eglise a peut-être existé avant 1960, que l’on sortira de l’impasse. Tout ce qui est catholique est nôtre, et personne n’a de droit sinon nous autres baptisés et en faire l’inventaire ou de déclarer que rien n’existe en dehors des lubies d’arrière monde, de quelques gâtés pourris des années d’après guerre.
    Si les prêtres sont misérables, si les évêques se prennent pour des ethnarques, si le siège de rome lui-même a comme pierre hillard l’enseigne transigé avec les puissances du jour, et bien c’est avant tout le problème de ces prêtres là, de ces évêques là, et de ces prélats, pas le nôtre.
    on priera pour leur salut puissamment compromis, mais nous autres catholiques du pays profond, nous nous soucions de doctrine, de liturgie, de psychologie surnaturelle et par dessus le reste de la vie de la grâce surnaturelle et nous savons bien que nous survivrons à tout ces traîtres, à cette doctrine frelatée,à des moeurs corrompues et à tous les tisons de l’enfer.
    tout ce qu’il faut faire c’est prier, étudier, jamais l’un sans l’autre, et obtenir de Dieu le mâle courage, d’être catholique sachant que l’on va subir les 40ème rugissants. il faut courrir le risque de faire société, non pas simplement contre société, mais société, c’est à dire société surnaturelle.

  4. Bien d’accord avec Patricia. De plus je puis témoigner que depuis 68 ce qui intéresse les prêtres(enfin beaucoup) et comme le répète à longueur de journée malheureusement le Pape, ce ne sont pas les gens qui pratiquent d’une manière traditionaliste mais les autres, ceux qui ne vont jamais à la Messe, OK mais si ce n’est pas pour les convertir ça ne sert à rien. Ils feraient bien aussi de s’occuper de ceux qui vivent chrétiennement ou du moins qui essaient, qui veulent éduquer leurs enfants dans la tradition parce qu’ils seront le levain dans la pâte.
    Deux filles de nos amis ont fréquenté l’une un non baptisé et l’autre un musulman, ces deux filles avaient été élevées dans la tradition. Elles ont dit à leurs fiancés c’est la conversion ou il n’y a pas de mariage, les deux se sont convertis et aujourd’hui ils font d’excellents convertis et pères dé famille. C’est bien ainsi qu’un chrétien doit
    agir. Et je peux vous certifier que cela ne fut pas facile pour les deux filles mais aujourd’hui c’est le bonheur. Et quand on voit ces deux hommes rayonner, c’est formidable.
    Alors si les messes étaient de vrais Messes où l’on prie à genoux si possible etc…. peut-être que d’autres auraient envie de venir voir ce qui se passe.Malheureusement on fait beaucoup mumuse et on lance la chansonnette , il faut faire peuple et curieusement les plus jeunes à l’église sont plus proche des 70 ans que des 7 ans! alors que chez les radis comme on dit c’est l’inverse, curieux non et c’est aussi là qu’il y a des vocations ,malheureusement la plupart des évêques mettent la tête sous le sable et attendent que l’orage passe.

  5. La liberte religieuse ici est la definition utilisee couramment aux Etat-Unis: Le droits de suivre sa morale religieuse – par exemple ne pas forcer une patissiere catho a vendre ces produits pour les mariages gays or ne pas forcer les infirmieres a faire avorter des femmes.
    Son livre est tres interessant. Au final, ce qu’il propose existe deja en France…Allez vers Versailles et la region pour voir si les catholiques ne se sont pas concentres la-bas, mettent leur enfants dans des ecoles hors contrat ou catho serieuse, font vivre leur paroisses, etc..
    Dreher ne dit pas de se couper du monde. Il propose de vivre en communautes chretiennes pour permettre d’avancer dans sa foi et de transmettre sa foi a ces enfants. Si vous mettez votre gosse dans certains environnement, il est plus que probable qu’il devienne athee (ou musulman..) et qu’il soit perverti par le porno, les relations sexuelles hors mariages, etc. Il faut une foi solide pour pouvoir affronter le monde moderne.

  6. Je trouve extrêmement inquiétant pour Rod Dreher qu’il ait préconisé une alliance avec les mormons (officiellement, église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours) qui sont une secte américaine protestante hérétique abominable, issue de la franc-maçonnerie satanique (leur fondateur et premier président, Joseph Smith, était un maître-maçon). La secte satanique et franc-maçonne mormone, comme toutes les sectes protestantes hérétiques, n’est pas un mouvement chrétien mais une usurpation, une contre-façon, une imitation frauduleuse et abjecte de l’identité chrétienne. Ce sont des loups ravisseurs cruels dont le but est de mieux séduire le peuple de Dieu et de les arracher à Son Eglise. Sur ce point, l’aveuglement, voire l’ignorance de Rod Dreher sont simplement consternants, sidérants !

  7. L’hérésie immanente infiltrée au coeur de la Sainte Eglise qui se couvre des habits de l’orthodoxie et accuse ses contempteurs d’être eux-mêmes hérétiques… Vieille tactique du Malin… Prions pour en être delivrés, et pour notre conversion à tous! ça tombe bien on est en Carême!

  8. Copyright,
    j’entends bien ce que vous dites, mais là est bien le problème après près de cinquante ans de sottises “éclésialement correcte” qui a dilapidé bien des ressources et détruits des milliers de paroisses et ruiné la vie éternelle de millions d’âmes. cette description de la liberté religieuse à l’américaine ou bien à la versaillaises ne permettra jamais un retour de la chrétienté.
    il ne suffit pas de garantir que la liberté d’autrui s’arrête où celle des autres commence, cela c’est la liberté selon le libéralisme moral elle ne saurait être suffisante, le problème est qu’il n’y a qu’une vérité, qu’une société réellement humaine et que cette société ne peut être que catholique. Rome comptait bien des “communautés”, bien des dieux qui étaient les dieux tutélaires de ces communautés, cependant les chrétiens ont eu à choisir, car soit ce sont les principes du paganisme qui dirigeaient, soit ceux de la révélation du vrai Dieu.
    vous citez Versailles comme un exemple, mais Versailles n’est pas la France. Si certains catholiques ont la chance de se retrouver là-bas, tant mieux, et mille fois plutôt qu’une seule, mais il faut être réaliste, la France était le parangon de la Chrétienté, et elle est gigantesque par rapport à ce landerneau tout en étant de plus bien plus diverse et bien moins connotée socialement que le milieu versaillais.
    ce n’est pas l’entre-soi de gens sélectionner, selon des critères de bourgeoisie qui sauvera ce qu’il y a à sauver, mais l’amitié surnaturelle. le poison mortel n’est jamais à soi seul un remède.
    si ce que vous suggérez était vrai, il y aurait un Versailles dans chaque commune, dans chaque grande ville, dans chaque hameau, le catholicisme est universel par définition, il ne concerne pas seulement les chanceux qui ont encore eu droit à une éducation plus ou moins catholique et bénéficié d’une famille plus ou moins solide. Car pour beaucoup n’est catholique désormais que cette frange de la population qui fait encore partie des milieux extrêmement favorisés or la catholicisme n’est ni une religion d’élites, surtout autoproclamées, ni une marque déposées pour ceux qui habite une réserve de mohicans.
    vous me direz mais nous avons des réseaux partout ? mais l’Eglise catholique n’est pas un réseau d’influence ou encore une fois un entresoi, et lorsqu’elle devient d’abord cela, c’est que vous êtes en compagnie de pécheurs publics et d’apostat, les saints eux ont déjà quitté les lieux depuis belle lurette.
    il faut enfin mettre les pieds dans le plat, que la honte d’être chrétien disparaisse avec cette bêtise sans nom qu’est l’apostolat de l’enfouissement. nous sommes miles christi, pas des plantes vertes !
    Mâle courage et amour de la sagesse !
    il faut tout restaurer dans le Christ, Tout ou alors il n’y aura plus rien.

  9. La meilleure réponse: faire de ce livre un best seller pour couper l’herbe sous les pieds des inquisiteurs d’aujourd’hui.

  10. Pourtant, le chrétien DOIT se retirer du monde, de contemptu mundi. Le monde est le deuxième agent tentateur, le satellite de Satan… Et cette vérité ne date pas du catéchisme du concile de Trente !

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