Partager cet article

Médias : Désinformation

Révolution culturelle chez La Croix ?

Isabelle de Gaulmyn s'interroge sur son blog sur l'appellation à donner aux fidèles de la Fraternité Saint Pie X : intégristes ou traditionalistes ? Elle semble renoncer au premier terme :

"il devient de plus en plus difficile de qualifier tous ceux qui suivent les messes de la fraternité saint Pie X d’ «intégristes ». Terme qui en plus sous-entend une forme de violence que, de fait, ils n’ont pas…"

Ce qui fait écrire au webmestre du Metablog :

"D’où vient ce changement ? J’imagine que La Croix anticipe sur la réintégration, à terme, de la FSSPX dans les structures officielles de l’Eglise. Dans cette optique, soit La Croix continue son hostilité au traditionalisme et devient le journal d’une faction (si importante soit-elle). Soit La Croix change, et alors la Croix reste le journal officieusement officiel de l’Eglise de France, dans toutes ses composantes."

Lire aussi l'analyse de SPO.

Partager cet article

16 commentaires

  1. Il n’y a pas de “fidèles de la Fraternité St Pie X” (ou de toute autre), il n’y a que des catholiques, qui croient en la Sainte Eglise.
    C’est dans le Credo, que les catholiques récitent au moins une fois par semaine, le dimanche, à la messe.

  2. Je suis abonné à “La Croix” depuis plusieurs années. Non pas pour son orientation mais pour la qualité indéniable de ses articles.
    Devant l’appellation “intégriste” concernant la Fraternité St Pie X qui systématiquement était employée dans les article, j’ai menacé la rédaction à deux reprises de résilier mon abonnement.
    Je constate maintenant qu’il est question maintenant de “lefvrébristes”. Y-a-il une relation ? Je ne suis pas le seul à avoir réagit de la sorte.

  3. Ce changement est vraisemblablement dû
    -d’une part, au départ du rédac chef qui sévissait jusque ici
    -d’autre part au déclin d’un lectorat vieillissant. Aujourd’hui les jeunes catholiques n’adhèrent plus dans leur immense majorité au progressisme. Les enfants des progressistes ont déserté les églises ou ont rompu avec leur héritage grâce au scoutisme ou à d’autres influences. D’où des repositionnements à La Croix comme à La Vie qui vont se faire progressivement.

  4. Comme Jeanne , je suis assez partisan de l’argument “économique” et du renouvellement des générations : les jeunes générations sont moins nombreuses mais beaucoup plus “conservatrices” que les précédentes. D’où une nécessité pour la Croix ou la Vie de changer substantiellement leurs discours si ils ne veulent pas manquer cette cible.

  5. C’est l’argument économique qui prime. Je crois savoir que La Croix a effectué récemment (l’année dernière ou celle d’avant) une enquête de lectorat et s’est rendu compte du désastre. Les franges jeunes de l’Eglise lui échappent parce qu’elles sont plus rigoristes plus attachées au Vatican, plus “tradi” dans l’ensemble. D’où un virage nécessaire, dans la sémantique comme dans la mise à l’agenda. C’est une question de survie !
    Je le tiens (en off) d’un responsable du journal.
    Maintenant, vu le profil des journalistes en ce moment, ça va peut-être demander un certain temps…

  6. C’est bien connu …les girouettes prennent le sens du vent

  7. La lexicologie du « traditionalisme » catholique est un art délicat. Le terme « intégriste » n’a jamais été très heureux, parce qu’il est une tournure péjorative, même si la référence à la dénonciation du modernisme au début du XXe siècle n’est pas inopportune pour désigner ceux qui précisément – et pas toujours à tort – ont abondamment manipulé cette accusation depuis Vatican II. On ne voit pas très bien en tout cas en quoi il aurait jamais sous-entendu une quelconque « violence », sauf à être malencontreusement confondu avec l’activisme islamique récent, selon une approximation linguistique hélas répandue dans la prose médiatique contemporaine.
    L’étiquette « traditionaliste » ne saurait certes être réservée à la FSSPX, nombre de ceux qui n’en sont pas la revendiquant aussi. Cependant, la qualification « lefebvriste » est trop étroite si l’on veut désigner aussi ceux qui, rejetant le dernier concile, nient même qu’un sanction pontificale lui ait jamais été accordée. Or on sait que ce sédévacantisme est formellement dénoncé par les disciples maintenus de l’ancien archevêque de Dakar.
    On contestera aussi la mention des « catholiques se proclamant hors Eglise » ? Au contraire, un catholique ne pouvant par définition se dire étranger à l’Eglise, les intéressés seraient plutôt enclins à en rejeter leurs adversaires.
    Enfin, la journaliste de la Croix n’a pas tort de rapprocher ces difficultés terminologiques de l’étonnant latitudinarisme qui flotte dans l’Eglise depuis cinquante ans. Au fond, quelles que soient les sensibilités politiques de chacun, tout le monde se retrouve d’accord pour partager au moins une espèce de « démocratie religieuse ». Le Motu Proprio de 2007 l’aurait-il même encouragée, qui à certains égard met aux voix la liturgie dans les paroisses ?

  8. N’oubliez pas que la Croix appartient au pôle économique du Monde et autre torchon.

  9. Le vent tourne. Il n’a pas encore décoiffé golias, mais ça viendra.

  10. Le papier se vend mal, et puis le net a ses effets aussi : même des doctrinaires des plus passéistes sont obligés “d’évoluer” comme ils disent…
    Cependant ne crions pas victoire trop tôt:
    lorsque l’on voit que même chez des prélats sensés être fidèles à Rome, on rêve tout haut à la disparition des seuls Instituts Ecclesia dei…
    Comme disait le Saint Curé d’Ars: tant qu’il y a de l’homme il y de de l’hommerie”.
    Accueillons donc ce changement avec bienveillance , mais sans naïveté et accordons la priorité aux journaux authentiquement fidèles et raisonnables.

  11. Personnellement, je trouve le terme intégriste plutôt positif, car il se rapporte à une volonté d’application intégrale de la doctrine catholique.
    Pas besoin d’être à la Fraternité St Pie X pour être intégriste dans ces conditions, au contraire.
    Malheureusement, les médias ont donné une connotation très négative à ce mot, avec les musulmans. Ceci-dit les intégristes musulmans sont aussi des intégristes dans le sens que je donne à ce mot, puisque le Coran prone de manière assez claire la violence au service de leur religion.

  12. Ludovic, l’étiquette intégriste, comme il a été rappelé plus haut, est historiquement péjorative. Elle fut utilisée contre ceux qui se disaient « catholiques intégraux », et à qui était reproché au début du XXe siècle un excès de zèle dénonciateur dans la condamnation de l’hérésie moderniste entreprise sous Pie X. On peut certes imaginer de s’en réclamer comme par défi, à l’exemple des « Gueux » des Pays-Bas révoltés contre l’Espagne à la fin du XVIe siècle, ou des « Camelots du Roy » d’AF plus récemment.
    Son application à l’islam contemporain est un contresens de plumitifs, qui embrouille un peu plus la question, et surtout autorise des amalgames de propagande.

  13. à L. Cheron
    Dénier toute ou partie d’une autorité doctrinale à Vatican II ne fait pas directement un sédévacantiste. Il n’est que de voir les qualifications données par le Pape Paul VI en la matière : elles ont fait dressé les cheveux sur la tête de plus d’un expert en Droit Canon.
    Est sédévacantiste celui qui considère le siège de Pierre comme vide car celui qui l’occupe est déchu de sa charge, “latae sententiae” pourrait-on dire, du fait de ses manquements significatifs et répétés à l’enseignement constant de l’Eglise qu’il a la charge de faire perdurer.
    Cette position est rejetée avec horreur par la FSSPX. Celle-ci considère que les conditions de désignation du Saint Père, quoique elles aient évolué, sont suffisamment claire pour que l’élection soit indubitable. Sa déchéance ne pourrait survenir qu’en cas d’hérésie formelle, publique et réitérée, encore devrait-elle être entérinée par un collège de cardinaux. Sinon, un père peut être dur pour ses enfants, il n’en est pas moins père !

  14. brennou, où ai-je écrit que « dénier tout ou partie d’une autorité doctrinale à Vatican II » ferait un sédévacantiste ? Le passage de mon propos – que vous avez lu un peu vite – mettait justement en évidence la distinction des deux. J’y précisais bien que les sédévacantistes, en plus de rejeter le concile, niaient sa sanction pontificale en considérant le siège de Pierre vide depuis les errements dénoncés. Je sais bien le deuxième aspect de cette position « rejeté avec horreur par la FSSPX », et je l’ai même écrit.
    Il reste que la position de la dite fraternité n’échappe pas à toute contradiction, et que proclamer sa reconnaissance du magistère tout en l’accusant des pires turpitudes doctrinales, c’est une posture un peu tiraillée. Vous laissez entendre que la FSSPX considère depuis cinquante ans le pape comme un « père », même un peu s’il est « dur pour ses enfants ». Disons qu’alors ceux-ci le lui rendent bien, et que leurs manifestations de tendresse filiale ont été aussi un peu rudes. Comme dit le populaire, « faut s’en voir avant d’être grand-père ! »

  15. Trêve de sémantique : la tendresse comme du reste la dureté des rapports n’a rien à voir à l’affaire.
    Le véritable amour d’un père est d’assurer à ses enfants la Vérité de Dieu. Lorsque celle-ci, après sérieux examen, parait écornée, tout catholique, quelque soit son rang et son ordre, a le devoir de se lever et de dire : “Le Roi est nu!” Cela n’enlève rien à la dignité de la fonction mais cet état brouille la manifestation et la perception de son autorité.
    Tous les hérésiarques anciens et surtout modernes ont reçu admonestations temporisées, et même (“horresco…”) mises à l’écart très mesurées. Seuls ceux qui ont demandé des éclaircissements sur Vatican II, ont reçu les pires coups de crosse pour chiens galeux de l’histoire de l’Eglise. D’où cinquante ans de patience (ce qui n’est rien dans le cours de celle-ci) pour apprendre que leurs questions méritaient examen. Mais le recours exercé l’a toujours été envers le Pape et personne d’autre, quelques soient les rapports humains plus ou moins orageux. Or un climat ne fait pas la réalité du temps qu’il fait.
    Prions donc pour que, loin des clameurs ou des caquetages, la Vérité de Dieu se dresse une fois encore, immaculée, pour sa plus grande Gloire.

  16. … et ainsi nous apprenons que, depuis cinquante ans, inculper le magistère pontifical d’hérésie (la “Rome moderniste”), c’était en fait “demander des éclaircissements sur Vatican II”.

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services