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France : Politique en France

Reconquérir la culture de droite pour cesser de reculer

D'Eric Martin, dans le dernier numéro de Nouvelles de France :

N"L’avant-veille des élections législatives espagnoles, Ana Palacio, ancienne ministre espagnole des Affaire étrangères, a assuré qu’elle n’entendait pas revenir sur les lois légalisant l’avortement et le “mariage” homosexuel en cas de victoire de la droite. “Nous avons d’autres chats à fouetter”, a-t-elle déclaré. Encore ce satané effet de cliquet sociétal (qui existe également en matière fiscale) ! À quoi bon élire la droite si, lorsqu’elle arrive au pouvoir, elle ne revient pas sur ce qu’a décidé la gauche ? Rebâtir est certes toujours plus compliqué que détruire.

En s’engageant publiquement à revenir sur certaines mesures de gauche et dans certaines circonstances, il est permis de penser que la droite hypothéquerait ses chances de passer, tant est puissant le matraquage culturel et médiatique en faveur de l’État-providence (qui justifie la spoliation et le flicage des Français dans son entreprise totalitaire de se substituer à la famille) et du “progressisme” moral. On a la droite qu’on mérite, et les Français de droite qui ont abandonné la culture et laissé la gauche s’en emparer ne peuvent pas se plaindre, en démocratie, que la droite cherche à plaire à un plus grand nombre. Où sont les revues, les think tanks, les télévisions de droite pour expliquer au peuple de France pourquoi les idées de liberté et de responsabilité sont, plus que jamais, les solutions aux crises morales, financières et économiques que traversent tous les pays développés ? La plupart doivent encore être créés, chers lecteurs ! […]"'

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9 commentaires

  1. Quelle belle réponse à tous ceux qui pensent que ce n’est pas possible (y compris ceux qui soutiennent la position pro-avortement de Marine Le Pen) !
    Ça me rappelle l’histoire du gars qui a gravi un sommet réputé impossible parce qu’il ignorait que c’était impossible à faire…
    Quand on part avec des préjugés, on part avec un handicap lourd !

  2. Exact : quel est le think tank catholique qui tenterait de mettre en forme la pensée et la morale catholique par rapport aux grands sujets contemporains, économiques et sociaux, à part les très socialisantes et conformistes ”Semaines Sociales”. Il existe sur ces sujets pas mal de think tanks libéraux, très éparpillés et assez peu audibles, exception faite de l’Institut Montaigne, et de l’IFRAP, et rien qui soit authentiquement catholique, l’Association des économistes catholiques n’ayant quasiment aucune communication, faute de moyens et de structuration.
    De plus les catholiques se polarisent toujours sur des faits de sociétés et rappellent les exigences morales (avortement, etc…..), sans jamais réfléchir collectivement sur les réformes concrètes, juridiques, sociales et politiques, institutionnelles, économiques, etc…..qui pourraient accompagner et fonder une réforme morale : d’où le sentiment qu’ils se limitent à un moralisme et à des protestations. Des voeux pieux que l’on tente de ”vendre” au moment des élections, mais qui n’atteignent pas l’audience du peuple catholique au sens large.
    Quant à la droite dite nationale, elle oscille depuis 30 ans entre reaganisme et étatisme sans parvenir à se fixer un cap clair, faute de textes fondateurs et programmatiques permanents, qui permettraient des ajustements circonstanciels : cela pourrait favoriser d’ailleurs grandement la campagne de Nicolas SARKOZY, malheureusement.
    Mais là encore, est-ce que les partis peuvent réfléchir à long terme, si des think tanks ne leur fournissent pas la matière nécessaire ?

  3. Avant la crise morale, il y a la crise de sens. si le Parti Populaire, notamment, n’a pas plus de chance que le PSOE de faire bouger les choses c’est qu’il ne veut pas voir où est le véritable sens de l’existence de l’homme et donc ne comprend pas pourquoi il faut vraiment changer ce qu’il considère comme “une morale”, donc le fait de revenir sur l’avortement ‘mais bien au delà la contraception, puisque la contraception entraîne l’avortement. On ne peut pas refuser le droit à l’avortement qui est le résultat de l’échec de la contraception, si la contraception apparaît comme une normalité.
    Et l’on peut trouver des exemples de ce genre à toutes les activités humaines de notre époque.
    Déjà il faut vouloir honnêtement répondre à la question: quel est le sens de notre vie terrestre? et l’on aura la solution. Le problème c’est que les politiques veulent absolument considérer que la question primordiale ne fait pas partie de la sphère publique. L’on est dans un cercle vicieux et l’on ne peut que tourner en rond avec quelques soins à très court terme inutiles, sur des conséquences, mais pas un véritable diagnostic et une attaque en règle contre les causes de la maladie.

  4. “À quoi bon élire la droite si, lorsqu’elle arrive au pouvoir, elle ne revient pas sur ce qu’a décidé la gauche ?”
    la droite reconnaît donc l’autorité de la gauche en tout : complexe du dominé coupable.
    “tant est puissant le matraquage culturel et médiatique” : 94% des journalistes sont de gauche.
    “les Français de droite qui ont abandonné la culture [et l’éducation] et laissé la gauche s’en emparer ne peuvent pas se plaindre,” : Merci De Gaulle, Giscard, Chirac, Sarko
    @ PG
    “les catholiques se polarisent toujours sur des faits de sociétés et rappellent les exigences morales (avortement, etc…..)” : malheureusement non. Surtout pas la CEF qui préfère le social.
    “sans jamais réfléchir collectivement sur les réformes concrètes, juridiques, sociales et politiques, institutionnelles, économiques” : est-ce le rôle du catholicisme ? Des évêques ? Mgr Vingt-Trois est-il qualifié pour parler de la dette comme il l’a fait ?

  5. @ Admins, merci de bien lire,
    “Où sont les revues, les think tanks, les télévisions de droite (…) La plupart doivent encore être créés, chers lecteurs !”
    Il y a encore 20 ans de grands esprits, soi disant membre de l’Institut et autres entités respectables, se répandaient sur Radio Courtoisie et dans des conférences ou ils faisaient glousser les mères de famille en expliquant que “le jour où nous aurons le pouvoir, les journalistes nous obéiront”.
    Manque de chance c’est le contraire : sans journalistes, journaux, radios, cercles de réflexion, etc… nous ne gagnerons jamais. C’est l’oeuf et la poule.
    Et comme la question se pose je note que les personnes qui ont voulu créer des éléments novateurs de fond ou de forme se sont fait ridiculiser au sein même des structures où ils oeuvraient.
    Ces attitudes récurrentes, sur fond sonore de “Haha mais qui êtes vous monsieur”, ont causé le départ de nombreux jeunes de l’époque devenus des bobos cathos honteux, finalement orphelins du villièrisme et du sarkozysme, mais apeurés par leurs propres origines familiales et intelectuelles car une évocation de celles là les ferait rétrograder socialement au rang de “sales cathos” plus invités aux “petites fêtes” voire plus embauchés ou non promus.
    A titre d’illustration des limites structurelles de la mouvance, qui nécessiterait à elle seule un groupe de travail, il y a au coeur de nos groupes une incompréhension totale des possibilités technologiques offertes à ce jour et de leur pouvoir “structurant” mais aussi des dangers qu’ils font courrir à ceux qui les utilisent.
    Il n’y a qu’à citer la réussite de ce blog face à une presse catho de droite qui se perd en débats filandreux et quasi relationnels entre chapelles (animés par des beaux frères tradis mais rivaux !).
    Donc malgré cette réussite qu’est le SB notons le petit amateurisme qui permet à tout le monde de voir qui est connecté sur le blog (parfois avec le nom des entreprises ou université, à l’instant où j’écris la Sorbonne) via cette page http://www.sitemeter.com/?a=stats&s=sm9lesalonbeige&r=15&v=11 [site meter _ who’s on]. J’avais été surpris de voir des noms d’entreprises que je connaisais s’afficher içi. Rappelons les positions de Villiers ou de Jeanne Smits sur l’informatique alors qu’ils seraient aujourd’hui préférable d’arrêter de recruter dans des séminaires ou des écoles militaires pour se tourner vers des écoles d’informatique. Et une fois de plus pas obligatoirement des prix Nobel mais des gars “qui font le boulot”.
    En terme internet, cet amateurisme est un peu l’équivalent des “techniques” du docteur Dor. Courageuses et repectables mais un peu suicidaires sur le plan social !
    Il y aurait de très nombreuses choses à analyser de fond et de forme, j’ai tenté à de nombreuses reprises d’ouvrir le débat içi mais ça fait ppsscchhiitt à chaque fois.
    Il faut dire, et cela fait partie du débat, qu’à Droite on croit que des généraux recrutés depuis 81 sous Mitterrand, formés via des missions ONU, promus sous Chirac, et ayant approuvés toutes les réformes possibles, sont de nos amis parce qu’ils sont chef d’Etat major. Certains de mes récents avis sur la police furent un peu contestés avant que la réalité ne viennent malheureusement confirmer mes dires (commissaires divisionnaires incarcérés pour des affaires de drogue ou remerciés pour des affaires touchant à la politique (conseillers PS) et à des prostituées).
    A Droite en est encore au “mais que font ses parents ?” et autres classifications petites bourgeoises (alors que la grande bourgeoisie est elle structurellement de gauche libérale), et bien moi je vous réponds : “ses parents sont des suppôts de la République professant toutes les idioties, changeantes mais jamais bonnes, du pouvoir et si certes ils ont “bien réussi” et si ils vous font envie, c’est sur vos idées qu’ils ont marché pour s’élever”.

  6. Diagnostic exact, la pensée de gauche est omniprésente et oppressante. Je constate quand même un léger mieux par rapport à il y a dix ans: à la radio et (un peu) à la tv des Zemmour, Ménard, Brunet voire bourdin.. Sur internet, pléthore de sites et blogs “réacs”.
    Politiquement, la droite “populaire” et le fn sont assez forts pour s’opposer aux offensives progressistes les plus décidées.
    Les assocs catholiques manifestent.
    C’est autre chose que sous Chirac!
    Evidemment, ce n’est qu’un début d’autant que la vraie bataille est sémantique, celle de la remise à l’endroit du sens des mots et des notions morales.

  7. Une télévision: ça coûte très cher et ça ne peut être créé qu’avec des subventions.
    Il y a toujours des subventions pour la gauche, jamais pour la droite.
    Quant aux radios, il en existe une: Radio Courtoisie, 95.6

  8. @ SD-Vintage
    Je parlais de think tanks catholiques et non des évêques.
    Le combat contre la culture de mort et en faveur de la morale naturelle, qui est fondamental, aurait me semble t il plus de poids si du monde catholique sortaient des idées de réforme de la société, afin que soit corrigées les conditions et conditionnements favorisant la décadence morale. Sans la justice et la dignité, si terriblement bafouées malgré les apparences, dans notre société, il est difficile de faire croire à la Vie au plus grand nombre : si nous catholiques ne proposons pas les libertés objectives et les droits que préconisent la DSE, nous nous condamnons à l’enfermement.
    Le conservatisme sans contestation des institutions mais en revendiquant de la morale, cela ne fonctionne pas en France : la crédibilité des catholiques sur la Vie passe aussi par cette exigence de justice et de vérité.
    Il manque au catholicisme français, mais aussi à la droite nationale, les think tanks qui élaboreraient sur les sujets présent des alternatives qui soient établies, documentées, travaillées et susceptibles de convaincre dans ce sens. Ce sont les catholiques qui doivent prendre en main l’avenir d’une société qui s’effondre, comme ils l’ont toujours fait dans l’histoire européenne.
    Pour cela il faut imaginer du neuf. Et non pas rafistoler le vermoulu.

  9. @ PG
    je crois que les think tanks catholiques existent, l’un d’eux avait présenté ici ses conclusions, et il y en a d’autres (comme les 4 Vérités, qui donne souvent des articles très spécialisés, même si ce dernier s’apparente peut-être davantage à un organe de presse). Mais malheureusement ils n’ont aucune visibilité médiatique. De plus, leurs conclusions rentrent souvent en collision avec les réflexions de l’épiscopat français, ce qui pendant des années a considérablement amoindri le combat contre l’avortement par exemple. On pourrait dire la même chose des analyses sur l’islam, et tant d’autres sujets.
    Michel de Poncins ne passe jamais à la télévision, comme la plupart des penseurs catholiques ou libéraux (Raymond Bourdon par exemple, de même que Jacques Maritain n’est plus enseigné dans les universités d’État, alors que le collabo Heidegger si), et le relais politique de la pensée conservatrice ” classique” à l’assemblée nationale est quasiment inexistant : la DP, le MPF, au maximum 80 députés les bons jours, qui ont peu d’influence, discipline de parti oblige.
    Dans la presse nationale, Valeurs actuelles, et encore pas tout le temps. Quant à Présent, la sphère conservatrice le lit assez peu.
    Tout cela manque de coordination entre les organisations conservatrices. Mais malheureusement, il faut également souligner qu’il y a chez les conservateurs des courants pas toujours compatibles, ce qui rend les choses encore plus compliquées.

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