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Liberté d'expression

Récit de l’accueil de Christiane Taubira et de la répression policière à Rennes

Un lecteur a participé à l'accueil de Christiane Taubira devant l'Institut d'études politiques de Rennes jeudi 5 décembre :

"14h – l'entrée de SciencesPo est filtrée par deux vigiles. Il faut montrer sa carte d'étudiant pour entrer dans les locaux. Sans-doute de dangereux activistes bretons songent-ils à faire sauter l’édifice ?

 

15h – la ville ferme la rue Lafond pendant 1h pour effacer des inscriptions : « NO PMA », « NO GPA », « NO GENDER ». Il ne faudrait pas que Madame le ministre s'aperçoive qu'une opinion différente est évoquée.

 

17h – 15 fourgons de CRS sont postés tout le long des rues Lafond et Louveau. Des policiers barrent le Bd de la Duchesse Anne. Et des cordons de CRS sont postés tout autour des bâtiments. Le quartier est donc bouclé.

 

Taubira 1

 

Taubira 2

Dès 18h, des militants de tous âges se réunissent pour accueillir la garde des Sceaux comme il se doit. Mais les instructions sont claires, on ne s'approche pas du ministre ! Les militants sont 50 côté rue Lafond, 50 sur le Bd de La Duchesse Anne, et une vingtaine en bas du Bd Duchesse-Anne, côté rue d’Antrain, « sous l’œil des CRS, avec qui nous échangeons et à qui nous expliquons que nous défendons nos enfants mais aussi les leurs…. »

 

Taubira 3

19h15 – Le cortège de voitures du ministre passe à quelques centimètres de la vingtaine de manifestants rue d’Antrain, qui siffle et crie des slogans. Les CRS restent calmes devant notre pacifisme évident.

Rue Lafond, le cordon de CRS qui barre l’accès de la porte est beaucoup plus armé que les autres, équipé de boucliers. Un groupe d’une quinzaine de manifestants attend là, surtout constitué de jeunes et ados, ainsi que de quelques enfants. Vouvouzélas, slogans bon enfant, chants en canons…, on se réchauffe jusqu'à 20h15, heure de fin avec les étudiants. Un photographe amateur se fait violemment prendre à partie par un CRS, et entraîner derrière le cordon pour ensuite être relâché quelques minutes plus tard. Des opposants viennent tourner autour des manifestants en criant "non au racisme, non à l'homophobie", slogans repris par les manifestants. Déconcertés, les opposants repartent. La majorité du groupe est à l’entrée de l’IEP, juste devant les CRS, qui ne leur ont jamais demandé de s’écarter.

 

20h15 – C'est par la rue Lafond que Madame le Ministre sortira, devant les personnes présentes : adolescents, quelques enfants, et leurs parents… 

En effet, brusquement, vers 20h30, « mouvement du côté des voitures de la ministre, les CRS se sont mis brutalement à nous repousser sur une trentaine de mètres, sans sommation, en formation de combat avec leurs boucliers, ils ont traîné des personnes par terre, en ont tapé d’autres ». Les CRS chargent pour repousser brutalement la foule surprise, et virer manu militari 3 jeunes assis par terre : bousculade, clef de bras… Les slogans pleuvent sur les CRS et sur les 3 voitures, dont celle contenant Madame le Ministre. Elle peut donc s'échapper tranquillement pendant que les CRS lui frayent un chemin bousculant au passage des jeunes gens, des hommes et des femmes.

 

Les voitures passent, ils continuent à repousser les manifestants. « Nous les avons arrêtés et avons demandé des explications au commandant. Nous leur avons dit que leur violence disproportionnée était inutile et honteuse, que nous sommes pacifiques et que nous ne lâcherons jamais. Et nous avons terminé sur un début de Marseillaise et un « à la semaine prochaine ! »

 

20h20 – Tout le monde rentre chez soi. Place nette on vous a dit. Madame le ministre choisit ses interlocuteurs, les autres ne doivent pas s'en approcher. Ce soir, CRS – Garde des Sceaux – Gouvernement, chacun est bien au courant que, pacifiques, on ne lâchera rien jamais, jamais, jamais."

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10 commentaires

  1. Il est nécessaire que la police soit violente pour avoir des images violentes et justifier au JT de 20 h que “de dangereux et violents extrêmistes de droite ont attaqué Taubira avec des slogans racistes, homophobes, séditieux et anti-républicains” [sic].
    C’est clair que le gouvernement veut provoquer un clash pour justifier a postériori ses inventions et affabulations.

  2. Merci à ce lecteur pour ce récit détaillé et impartial.Heureusement qu’il y a SB pour rester informé.
    Un bémol, toutefois. Si la ville a fait effacer les inscriptions NO PMA, NO GPA, NO GENDER, c’est simplement parce que l’impayable Peillon, futur ex-ministre de la Ré-éducation nationale, a exigé, sur les directives de Mou-président qui parle un français châtié, fluide, sans aucune faute de vocabulaire, de grammaire et sans liaisons hasardeuses, que les inscriptions contestataires se fassent en FRANCAIS. Enfin, quoi!
    ONLR,JJJ

  3. Une petite leçon à tirer de ce compte-rendu : savoir reprendre les slogans de nos opposants quand ils vont dans un sens que nous approuvons. Ainsi les “Non au racisme” ou “Non à l’homophobie”.
    Car c’est bien évident que nous sommes contre le racisme, le sida, ou toutes sortes de phobies…
    Alors, déconcertés, ils s’en retournent comme des péteux, désarmés !

  4. Bravo !
    C’est ainsi que les mouvements de résistance procèdent, toujours, par harcèlements qui usent comme le papier de verre et, tôt ou tard, gagnent… surtout sur des causes qui les dépassent, de l’ordre de l’idéal.
    Ici, chaque violation des libertés civiles s’ajoute à une autre, surenchérit, et cette fuite en avant insensée dans la répression est gage de victoire car elle pousse toujours plus à la faute – et à la faute fatale à l’effet boomerang terrible.
    François Hollande joue l’apprenti-sorcier.

  5. “la ville ferme la rue Lafond pendant 1h pour effacer des inscriptions : « NO PMA », « NO GPA », « NO GENDER ». Il ne faudrait pas que Madame le ministre s’aperçoive qu’une opinion différente est évoquée.”
    C’est assez étrange la légèreté avec laquelle vous traitez cette histoire de tag..
    Décidément toujours deux poids deux mesures.
    Je remarque aussi que cette fois, pas de témoignage de fonctionnaires de police anonyme qui devrait être pourtant “très favorables à vos actions”..

  6. Rennes au top comme d’hab’!
    Ils ont compris là-haut que notre ”ONLR” est et restera TOUJOURS d’actualité?!

  7. Ces informations finissent par se ressembler : un ministre ou un président hué par le peuple, les forces du désordre en nombre pour protéger leurs derrières et un pays qui sombre inexorablement !
    Rien que de très banal.

  8. Qui a écouté le discours de Manuel le gazeur à l’occasion du baptême promo de la police ???
    Ca vaut le coup. La violence n’est pas celle des banlieues, de Marseille, de la Corse. Non c’est celle des mots, c’est celle de la xénophobie.
    Personne parmi nos élites pour demander à cet imposteur d’étayer son propos.
    Conclusion amis policiers vous l’aurez compris celui sur lequel vous aurez à frapper, celui que vous aurez à interpeller c’est en priorité celui qui ne pense pas comme M VALLS et ses amis.

  9. Et dire que Madame la Ministre se compare au cœur de la République, bigre.

  10. Ils sont nus et seuls derrière leur puissance de carton pâte, des tigres de papier qui détaleront au soir des élections; cela sent la fin de règne et mars qui vient ne sera que le début de leurs déboires car pour eux la fête est finie !

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