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Bioéthique

Recherche sur l’embryon : l’engrenage dialectique se met en place

A quelques mois de la révision de la loi de bioéthique de 2004, les députés et les sénateurs de l’Office parlementaire des choix scientifiques et techniques (Opecst) ont présenté hier un rapport. Les deux rapporteurs, Alain Claeys (PS) et Jean-Sébastien Vialatte (UMP), se démarquent de la mission parlementaire d’information sur les lois de bioéthique, dirigée par le député Jean Leonetti, qui  recommandait de maintenir le principe de l’interdit de la recherche sur l’embryon, assorti d’une dérogation. Ce qui est déjà une atteinte à la dignité humaine.

Les parlementaires de l’Opecst se prononcent pour autoriser cette même recherche – sous réserve de strictes conditions d’application. Cela revient à lever le moratoire de 5 ans sur la recherche mis en place en février 2006 et à légiférer pour que l’Agence de biomédecine puisse délivrer les autorisations de recherche à partir de février 2011. Ils proposent que les recherches sur les cellules souches embryonnaires ne soient plus obligatoirement «à visée thérapeutique», préférant retenir comme critère d’autorisation «la finalité et la pertinence scientifique et médicale du projet de recherche». Alors que la recherche sur l'embryon est scientifiquement décevante !

Nous avons, comme d'habitude, deux propositions, qui portent toutes deux atteintes au respect de la vie, mais dont la seconde est pire que la première. C'est une façon d'obliger les récalcitrants à se rallier à la première proposition en leur faisant peur avec la seconde. Engrenage infernal de la logique dialectique.

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2 commentaires

  1. La question se résout en faisant remarquer que chacun des décideurs ne voudrait pas faire l’objet d’une expérience létale, même à visée “thérapeutique” et si, par impossible, il le voulait, cela devrait tout de même lui être interdit, car la personne humaine ne peut jamais être considérée comme un moyen, comme un être utile, mais toujours comme une fin.
    C’est cela la dignité. Cette notion s’oppose à celle d’utilité.

  2. Il faut rappeler, à temps et à contretemps, que
    -dans “l’ancien temps”, les esclaves n’étaient légalement pas des “hommes à part entière” on pouvait donc en faire ce qu’on voulait (quelle horreur, évidemment)
    -“aux heures sombres”, les juifs n’étaient légalement pas de “hommes à part entière” …
    -dans les pays de droit islamique, les non-musulmans ne sont légalement pas des … (mais on entend beaucoup moins de protestations)
    -dans les pays aux conditions sanitaires avancées, l’embryon n’est légalement pas …
    A qui le tour ensuite?

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