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Bioéthique

Recherche sur l’embryon : la nature totalitaire du vote du Sénat

Le groupe UMP du Sénat réagit au vote des sénateurs sur la recherche embryonnaire :

"Après le vote en catimini sur l’adoption
autorisant la recherche sur l’embryon et les cellules souches, on peut
s’interroger sur le rôle du débat, sur l’influence des chercheurs
intéressés, sur le déficit éthique en politique et sur la présence d’un
dogmatisme changeant.

Réduire le sujet à une polémique est
simpliste. Il s’agit d’un mauvais drame dont l’objet est le vivant. Ce
vote est inconstitutionnel.
Il aurait dû relever d’un débat préalable à
la révision de la loi de Bioéthique de 2011. L’autorisation de la
recherche sur les cellules souches embryonnaires est une atteinte
symbolique et physique du vivant et de l’embryon. La dérogation laisse à
la recherche sa liberté d’innovation.

Après un questionnement de
l’Agence de Biomédecine, les dossiers de dérogation bien que complexes
ne semblent pas avoir rencontré de contraintes insurmontables. La
délocalisation de la recherche n’est pas un argument au vu des
compétences spécifiques françaises et de la diversité des législations
des pays concernés.
L’attribution du Prix Nobel de Médecine 2012 au Japonais Shinya Yamanaka
est une magnifique reconnaissance du chemin de la recherche sur les
cellules souches adultes, une alternative sans doute insuffisante mais
ouvrant des voies éthiques.

En matière d’éthique politique, la
transversalité du vote révèle des valeurs communes dont la faiblesse du
contenu est révélatrice d’une absence de réflexion de fond : sur le
respect, sur l’intégrité. Il devient osé de parler de « sacralité du
vivant ». Une écologie destructrice d’un sujet potentiel, voire en
devenir, me semble paradoxale. Il s’agit ici, aussi, de développement
durable.

La Cour de Justice de l’Union européenne dit que doit
être exclu de la brevetabilité un procédé qui, en utilisant le
prélèvement de cellules souches obtenues à partir d’un embryon humain au
stade du blastocyste, entraîne la destruction de l’embryon (CJUE, Arrêt
Brüstle, 18 octobre 2011).

Lorsque la loi devient violence, à la
satisfaction majoritaire, la démocratie est ébranlée. Il existe des
données qui transcendent la loi, ce que le Sénat n’a pas compris, mais
que je défendrai là-bas ou ailleurs
."

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5 commentaires

  1. Ce texte est particulièrement intéressant.
    Ce vote est particulièrement éclairant sur la grande manoeuvre en cours effectuée par la majorité présidentielle : disposant de tous les pouvoirs législatifs, elle entérine le Plan du patron.
    Comment résister ?

  2. Ce vote régressif est le fruit d’un combat d’arrière-garde face aux avancées de la science qui dans sa recherche de la vérité ne peut in fine être en contradiction avec la foi.

  3. Cette loi est anticonstitutionnelle et j’espère qu’elle sera directement attaqué devant la cours constitutionnelle.
    Mais pourquoi cette concession, objectivement fausse : “une alternative sans doute insuffisante” !?
    Où étaient les écologistes ? Où était ce sacro-saint principe de précaution ? Quelle est cette écologie qui souhaite la destruction d’embryons humains ? Quel est cet humanisme qui ne reconnaît pas son semblable dans un embryon humain ?
    Socialistes et écologistes se sont fait les premiers complice du plus affreux libéralisme, sans honte !

  4. De l’utilité, là encore, d’une bonne cure d’opposition. Car ce texte s’applique parfaitement aux multiples lois sur l’avortement, perpétrées aussi bien par la main droite que par la main gauche du même marionnettiste.
    Qui donc a bombardé Mme Veil à la plus haute dignité de la Légion d’honneur ?

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