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L'Eglise : L'Eglise en France

Rapport Sauvé : dire pardon, dire merci et dire non

Rapport Sauvé : dire pardon, dire merci et dire non

Reçu d’un ami du Salon beige:

La lecture de la synthèse du rapport Sauvé frappe comme un coup de fouet, à la fois reçu au cœur et en pleine face. 216.000 victimes mineures d’agressions sexuelles commises par des clercs de 1950 à 2020 ! Soit en moyenne 3.000 victimes par an pendant 70 ans… Environ 3000 clercs abuseurs, soit 3% de la population cléricale des 70 dernières années. Une typologie glaçante des cas d’agressions : l’abus sexuel a pu être commis en situation « paroissiale », « scolaire », « familiale », « éducative », « thérapeutique » ou même « prophétique » dans certaines communautés nouvelles. Et le rapport confirme que le cas de la France se situe dans la moyenne des pays touchés par ce fléau : Irlande, Etats-Unis, Allemagne, pour n’en citer que quelques-uns…

Le laïc que je suis ne peut détourner son regard de cette blessure affreuse, comme le prêtre ou le lévite de la parabole du bon samaritain se détournent pour ne pas voir le blessé dans le fossé . D’abord, en tant que fils de l’Eglise, je crois que si la Providence divine a voulu que ma génération affronte cette tragédie, les grâces seront données à ceux qui les demandent pour être au pied de la croix où git le Christ avec toutes les victimes. Ensuite parce que, dans ma vie d’homme, j’ai déjà été confronté trois fois à ces situations : j’ai collaboré avec deux prêtres dont les abus ont été finalement connus, l’un étant décédé, l’autre condamné et déchu de l’état clérical ; et un membre de ma famille « engagé au service de l’Eglise » purge une peine de prison pour des faits de pédophilie commis à l’étranger sous couvert d’une mission humanitaire catholique. La honte et le dégoût exprimés par le porte-parole de la Conférence des Evêques de France, je l’ai connue et elle m’habite encore quand je pense aux victimes, et la colère aussi quand je pense aux abuseurs. A toutes les victimes de ces abuseurs dont j’ai été un proche, je demande pardon comme le samaritain a versé de l’huile sur les blessures de la victime d’une agression qu’il n’avait pas commise: par compassion.

Mais le rapport Sauvé nous ouvre aussi, en creux, à une autre réalité. Plus de 80.000 prêtres, religieux et diacres se sont dévoués pour le soin des fidèles pendant 70 ans de manière vertueuse et parfois héroïque. Il ne serait pas juste de concentrer notre attention sur 3% de clercs dévoyés sans dire merci aux 97% de clercs vertueux. Ceux que j’ai connus, ou avec qui j’ai personnellement collaboré, qui entrent dans cette catégorie, se comptent par dizaines. A tous nos prêtres et religieux fidèles, je veux dire merci, comme cet autre samaritain de l’Evangile, lépreux – lui –  et guéri par le Christ, qui est revenu à son bienfaiteur pour lui rendre grâce.

Il y a enfin dans le rapport Sauvé des propositions auxquelles il faut dire non. Une méconnaissance tragique de la réalité spirituelle de l’Eglise et du message chrétien conduit les rapporteurs à suggérer d’étudier l’ordination d’hommes mariés (proposition N°4), passer au crible les règles des ordres religieux relatives à l’obéissance (proposition N°6), enseigner que le secret de la confession se subordonne à l’obligation de signalement des cas de violences sexuelles sur mineur prévue par les lois de la république (propositions N°8 et 43), enseigner que la profanation première est celle de la personne (proposition N°9) alors que l’Eglise enseigne que la faute est d’abord une offense faite à Dieu. D’autres propositions relèvent de la méconnaissance de l’Eglise, comme celle qui préconise de renforcer la place des femmes dans les sphères décisionnelles de l’Eglise (proposition N° 36), comme si l’appartenance au sexe féminin conférait un pouvoir sur les décisions de l’Eglise, ou  celle qui demande une réforme du droit canon pour faire place aux droits des victimes (proposition N° 41), alors qu’en matière canonique, c’est l’Eglise qui est la victime du délit commis par l’un des siens. La proposition N°33 est également inapplicable, qui suggère de financer les indemnités à verser aux victimes à partir du patrimoine des transgresseurs : outre qu’un prêtre sexagénaire n’a généralement acquis aucun patrimoine durant son sacerdoce, s’il en possède un, l’Eglise n’a pas d’autorité pour en disposer à sa place. De même, les propositions 31 à 33 relative à l’indemnisation financière des victimes, si elles reconnaissent que l’argent ne fera pas réparation de tout, établissement une hiérarchie où l’argent est placé, en quelque sorte, au-dessus de Dieu…

Enfin, comment ne pas s’insurger contre les propositions 23 à 30 qui veulent faire reconnaître une « responsabilité systémique » de l’Eglise, s’exerçant même au-delà du décès d’un agresseur ? Ce serait placer l’Eglise dans une situation de droit d’exception qui n’a aucun équivalent, pour aucune autre institution humaine. La responsabilité systémique de l’Eglise est d’assurer le salut des fidèles, et non de servir de bouc émissaire à l’égard des quelques 5,5 millions de personnes mineures victimes d’agressions sexuelles pendant 70 ans, selon les extrapolations de la commission, tous agresseurs confondus. On reste d’ailleurs perplexe devant l’affirmation de la prévalence des agressions sexuelles sur mineur dans les milieux d’église, devant les autres lieux de socialisation, puisqu’aucune commission indépendante n’a été créée en dehors de l’Eglise pour évaluer ce phénomène, ni à l’école ni dans le sport…

Le rapport Sauvé soulève un vrai drame, mais il présente, hélas, un certain nombre de mauvaises solutions. Les fidèles attendent maintenant que l’épiscopat français proclame une année de pénitence, comme le demanda de manière prophétique le Pape Benoît XVI à l’église d’Irlande au lendemain des révélations sur les abus commis en son sein.

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7 commentaires

  1. Les évêques de France sont doublement coupables. Ils sont coupables d’avoir laissé agir des agresseurs (comme ils ont laissé agir les mauvais prêtres qui violaient la liturgie et la doctrine de l’Eglise).
    Ils sont aussi coupables d’avoir choisi Sauvé pour dresser ce rapport. Sauvé, fidèle serviteur de l’Etat socialiste, vice président du Conseil d’Etat qui à condamné Vincent Lambert ne pouvait produire qu’un réquisitoire.
    Puissent-ils ne pas être coupables de sacrifier le secret de la confession sur l’autel de leur servilité républicaine.

  2. j’ai lu plusieurs articles d’analyse et de réactions au rapport Sauvé et je suis toujours étonnée d’une chose : tout le monde semble occulter le fait que beaucoup des actes commis l’ont été dans le cadre de véritables réseaux organisés. c’est en particulier le cas pour les religieuses victimes mais c’est aussi le cas pour les enfants. Il me semble très important de dire qu’il ne s’agit pas ici de dérives personnelles de personnes aux prises avec des pulsions, il s’agit de réseaux organisés froidement et rationnellement. il y a là une horreur qui tient du Mal. je m’étonne de ne pas lire de questionnements quant à la place de ce Mal au sein même de l’Eglise. il me semble que cela pose un problème terriblement spirituel et théologique. De même que se pose pour moi la question de tous les sacrements qui ont été donnés par ces prêtres plus que pervers, ayant vendu leur âme au Diable. à quel point l’action de ces prêtres continuant à dire la Messe, à donner l’eucharistie, a-t-elle pu à un niveau très profond salir l’Eglise, saper ses fondations ? et je dois dire que personnellement une question lancinante me hante : où était Dieu quand un de ses prêtres violait un enfant pendant une confession ? car une part de moi ne peut pas supporter que ce prêtre n’ait pas été surnaturellement frappé d’une maladie, une part de moi ne comprend pas que les mains de ce prêtre ne l’aient pas brûlé à chaque fois qu’il s’est ensuite approché de l’hostie.
    le rapport Sauvé pour moi pause la question du Mal qui s’est installé petit à petit dans l’Eglise. et ce qui se passe aujourd’hui à la tête de l’Eglise catholique ne me semble pas aller dans le sens du Bien, ni du Bon, ni du Vrai, ce qui me semble un aboutissement de ce Mal qui s’est insinué, qui s’est organisé en réseau puissant dans l’Eglise.

    • Oui a votre phrase :” ce Mal qui s’est insinué, qui s’est organisé en réseau puissant dans l’Eglise.”
      Jean-Paul II employait l’expression ‘structures de péchés’. Ne soyez pas trop inquiète, l’Eglise ‘produit’ des saints. Vous êtes sur le chemin de la sainteté avec vos interrogations. Cependant pensez au mal si répandu et si banal. L’avortement provoqué est le fait qu’une mère tue son enfant qui se développait pour lui-même, avec la complicité des lois iniques de l’Etat. L’esclavage existe, les esclavages aussi, la maladie, la mort, les crimes et meurtres et assassinats, la peine de mort aussi quand Hollande envoie tuer des djihadistes français en Syrie ou Irak. Votre prêtre de paroisse baptise-t-il à tours de bras ? Le reste, ce sont des mondanités. Par amour de ces hommes déchus Dieu-Jésus ou Jésus-Dieu est monté sur la croix pour y mourir. Paix à vous.

  3. Qui est Jean-Marc Sauvé ? Quel est son passé ? Qui a choisi et qui finance cette enquête ? Les bons évêques baptisent-ils à tour de bras ? Que confirment-ils ? Je connais des femmes pédophiles dont les victimes peuvent même devenir président d’une république. Contrairement à la logique sous-jacente manifestée par l’article, je ne suis pas coupable, pas du tout coupable. Si la justice civile de la république veut indemniser les victimes avérées, c’est son travail. Je n’ai pas honte, même en tant que baptisé, de ce que peuvent commettre des enseignants, des gens mariés, des gens ordonnés, des célibataires, des humains postadamiques. Il doit me manquer une case pour comprendre cette ambiance de honte que nous devrions manifester. J’ai la joie d’être baptisé. Quand au Samaritain et sa compassion personnelle, laissez-moi sourire : il transporte et paie l’aubergiste AVEC ses propres deniers. C’est de la vraie compassion, oui. Rien à voir avec l’assistanat social payé par les impôts ou cotisation de tous. La question simple ‘Qui paie ?’ éclaire les motivations compassionnelles des uns et des autres, aussi bien des évêques, que du pape, que des clercs et autres citoyens laïcs qui cheminent dans les patries terrestres. Qui paie ? Qui glose ? Qui baptise ?

  4. Conclusion de ce qui suit : Jésuite avorté, membre du parti socialiste. Critiqué par Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public à l’université Rennes-1, solide femme raisonnable, pour laquelle : « Ériger cette notion philosophique et morale, éminemment subjective et relative, en norme juridique est une folie ».
    Pourquoi les évêques ont-ils choisi cet homme brillant dans tous les salons français et européens ? Là est une autre bonne question.
    Selon wikipédia lu et trié à dessein : Jean-Marc Sauvé — Wikipédia (wikipedia.org)
    Jean-Marc Sauvé, né le 28 mai 1949
    De 2010 à 2018, il préside également le comité chargé d’évaluer les candidats aux fonctions de juge et d’avocat général à la Cour de justice de l’Union européenne et au Tribunal de l’Union européenne. À douze ans, il rêvait « d’abolir la peine de mort. Admis en 1971 au concours d’entrée de l’École nationale d’administration à la onzième place, juste derrière Elisabeth Guigou, il interrompt rapidement sa scolarité pour devenir jésuite, à Lyon ayant prévenu le directeur de l’école qu’il ne resterait pas. Il quitte le noviciat des jésuites à Lyon. Il repasse le concours de l’ENA trois ans après sa première réussite. Cette double réussite au concours de l’ENA, inédite dans l’histoire de cette école, contribue à asseoir sa réputation. Membre du Parti socialiste au début des années 1980, Jean-Marc Sauvé est conseiller technique au cabinet du Garde des sceaux, Maurice Faure puis de son successeur, Robert Badinter entre 1981 et 1983. Il participe à l’abolition de la peine de mort, ce qu’il affirme avoir « fait de mieux dans [sa] vie », à la suppression de la cour de sûreté de l’État, des tribunaux militaires, et à la fin des discriminations pénales de l’homosexualité. Il participe, sous des gouvernements de droite, à la rédaction et la mise en œuvre des lois Pasqua sur l’immigration et le droit d’asile et à la mise en oeuvre des accords de Schengen. Lors de l’annonce de sa nomination à la tête du secrétariat général, le porte-parole du gouvernement, François Baroin, annonce que la nomination de Jean-Marc Sauvé, politiquement proche du Parti socialiste, symbolise le « souci du président de la République de préserver l’impartialité de l’Etat ». Finalement, Jean-Marc Sauvé exerce cette fonction sous quatre Premiers Ministres différents. Mediapart révèle en 2015 que son salaire annuel s’élève à 205 000 euros bruts par an, « sans prime complémentaire ni avantage en nature » ce qui, « pour un très haut dignitaire de la République », constitue une somme raisonnable considérablement inférieure au plafond de rémunération des entreprises publiques. Jean-Marc Sauvé est réputé pour son intransigeance : il veille notamment à l’identification des magistrats administratifs qui avaient signé anonymement une tribune critiquant l’instauration de l’état d’urgence en France. Par la suite, le mandat de Jean-Marc Sauvé s’inscrit dans l’exigence d’un « dialogue nourri et confiant avec les cours de Luxembourg et de Strasbourg », via la mise en cohérence de la jurisprudence du Conseil d’État et de son organisation juridictionnelle avec leurs exigences, à rebours d’un nationalisme juridique que certains auteurs ont pu reprocher au juge administratif. Selon Jean-Marc Sauvé, « cette mise à jour a eu pour effet de replacer le Conseil d’État au centre du débat juridictionnel européen ». Lors de cette entrevue, Nicolas Sarkozy reproche au vice-président du Conseil d’État de se comporter en « militant socialiste comme tous les juges du Conseil d’Etat ». En 2010, il est nommé Honorary Bencher of the Society of the Middle Temple (membre d’honneur du Middle Temple, association britannique regroupant des juges, avocats et professeurs de droit). En novembre 2018, Jean-Marc Sauvé est nommé par la Conférence des évêques de France à la tête d’une commission indépendante chargée de faire la lumière sur les affaires de pédophilie dans l’Église depuis les années 1950 , sur la proposition de Georges Pontier. Cette désignation a lieu six jours après que la Conférence des évêques a fait part de sa décision de créer cette commission. En janvier 2014, alors que de nombreux juristes s’alarment des conséquences pour la liberté d’expression et pour les libertés publiques de l’ordonnance Dieudonné du Conseil d’État, Jean-Marc Sauvé soutient la décision de Bernard Stirn, président de la section du contentieux. Dans un entretien au journal Le Monde, il évoque des décisions dans la « continuité de la jurisprudence » du Conseil d’État face à une « situation inédite » et invoque, pour justifier ces décisions, les notions d’« atteinte à la dignité humaine » et de « cohésion nationale »86. Ces notions sont, par la suite, sévèrement critiquées par plusieurs juristes pour leur manque de clarté et leur imprécision. Cette notion de dignité humaine avait été également abondamment critiquée par Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public à l’université Rennes-1, pour qui : « Ériger cette notion philosophique et morale, éminemment subjective et relative, en norme juridique est une folie ». Elle déclarait alors que c’est au nom de cette notion que « les décisions juridictionnelles récentes les plus intellectuellement indigentes et tirées par les cheveux ont été rendues sur le fondement de cette notion fourre-tout et galvaudée ». Burkini : Il évoque également « le principe d’égalité entre hommes et femmes [qui] est un principe absolu, mais déduire d’un port de maillot de bain une violation de ce principe serait s’engager sur un terrain juridiquement fragile ». Dans cet entretien, Jean-Marc Sauvé précise également que « si le juge n’est pas “hors-sol”, ni “hors du monde”, il doit se garder d’épouser les emballements ou les passions d’une partie de l’opinion ». Jean-Marc Sauvé rappelle également que « la convention européenne des droits de l’homme est notre patrimoine commun. Elle a servi et elle sert à renforcer la garantie des droits dans les parties de notre continent qui ont vécu sous des régimes de dictature. Mais elle sert aussi à renforcer la garantie des droits dans les États fondateurs du Conseil de l’Europe […] ». Le 25 octobre 2017, le Conseil d’Etat juge contraire à la loi du 9 décembre 1905 l’installation d’une croix en surplomb d’une statue du pape Jean-Paul II érigée sur une place de la commune de Ploërmel, dans le Morbihan. Cette décision suscite de fortes critiques de la part d’hommes politiques de droite et d’extrême-droite, notamment Nicolas Dupont-Aignan ou Jean-Frédéric Poisson qui y voit du « masochisme culturel ». Interrogé par le journal La Croix, Jean-Marc Sauvé affirme « S’agissant de l’installation d’une croix, il ne pouvait y avoir d’autre décision que celle rendue. Il ne faut y voir aucune inflexion vers une jurisprudence qui serait antireligieuse. Nous devons tous nous soumettre à la loi, même si elle peut, dans un cas particulier, heurter les consciences. »
    « Il y a eu « entre 2 900 et 3 200 pédocriminels » dans l’Eglise catholique en France depuis 1950, selon le président de la commission d’enquête, Jean-Marc Sauvé », Le Monde.fr,‎ 3 octobre 2021. Jack Lang sur l’affaire Dieudonné : « La décision du Conseil d’État est une profonde régression » [archive], entretien, lemonde.fr, 13 janvier 2014. Propos recueillis par Marie-Amélie Lombard-Latune, « Jean-Marc Sauvé : Pourquoi le Conseil d’État a autorisé le burkini », Le Figaro,‎ 5 octobre 2016. « Notre pacte social contient un principe fondamental de laïcité » [archive], sur http://www.conseil-etat.fr (consulté le 9 décembre 2018). Décret du 14 avril 2017 portant élévation et nomination aux dignités de grand’croix et de grand officier

  5. vu sur ProFidéCatholica, en 1° partie de la vidéo, un regard sur ce rapport, https://www.youtube.com/watch?v=J9giTmnZZUE

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