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Valeurs chrétiennes : Culture

Qui décerne le Grand Prix Catholique de Littérature ?

Qui décerne le Grand Prix Catholique de Littérature ?

Le Grand Prix Catholique de Littérature a été décerné à Xavier Patier pour son ouvrage « Demain la France. Tombeaux de Mauriac, Michelet, de Gaulle ».

Pour cet énarque, c’est l’objet de son livre, Mauriac incarne la Foi, De Gaulle l’Espérance et Edmond Michelet, son grand-père, la Charité.

Passant sur l’irresponsabilité d’un jury opaque, qui par sa décision avalise cette incarnation des trois vertus théologales, un coup de projecteur sur la charité d’Edmond Michelet s’avère révélateur.

Ministre de la Justice, qui, prenant ses fonctions, déclarait : « Je serai toujours du côté de celui qui a des menottes », il signe l’ordonnance du 4 juin 1960 rétablissant la peine de mort en matière politique. Et le 29 mai 1961, il écrit au Procureur Général Besson, représentant du Parquet au procès des généraux Challe et Zeller :

« Le code est formel : il prévoit la peine de mort. On n’aperçoit pas quelles circonstances atténuantes peuvent être découvertes. »

Le code, c’est lui qui y a introduit cette peine de mort un an auparavant. Le procureur, homme libre, ne requiert pas la peine de mort et les deux généraux sont condamnés à quinze années de détention criminelle. Edmond Michelet n’en reste pas là, il est furieux. Dans une lettre au premier ministre, il stigmatise

« le détestable réquisitoire du Procureur Général et le scandaleux verdict du Haut Tribunal Militaire ».

Mais ce n’est pas fini, le 5 juin 1961, le commandant de Saint Marc est traduit devant le Haut Tribunal Militaire. Edmond Michelet écrit au procureur général Reliquet et lui intime de requérir une peine de vingt années de détention criminelle à l’encontre du commandant du 1er R.E.P. Le procureur, lui aussi un homme libre, limite sa réquisition à 5 à 10 ans de détention criminelle ce qui conduit à une condamnation de dix ans. Comment un déporté, fût-il ministre de la Justice, peut-il demander vingt ans de détention criminelle à l’encontre d’un autre déporté qui, à Buchenwald, a connu le pire. On ne sait comment, mais Edmond Michelet l’a fait. Il n’avait pourtant pas hésité à être témoin de moralité de Jo Attia, déporté de droit commun, quand cette figure du grand banditisme était jugé après-guerre pour une série de crimes.

Voilà l’incarnation de la Charité selon Xavier Patier, incarnation avalisée par le jury du Grand Prix Catholique de Littérature.

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7 commentaires

  1. Drôle de charité.
    Ne pourrait-on pas dire aussi de de Gaulle, drôle d’espérance que l’épuration et ses 10000 morts dans procès dignes de ce nom.
    Sans oublier le sort laissé aux Harkis.

    • L’épuration fut un moment de guerre civile qui va devoir être remis sous l’éclairage. Le chiffre de 10000 vengeances populaires est faux. Le ministre de l’intérieur de l’époque dit 100 000 morts dans l’Assemblée pour alerter et montrer qu’il veut stopper la chose. Disons que les historiens pencheraient vers 40 000 à 50 000 morts sans jugement. A comparer aux bombardements américains sur les villes françaises en 1944 au moment du débarquement. A comparer au nombre de français juifs morts et au nombre de juifs en France morts pendant l’occupation. Il est évident que l’histoire enseignée et vulgarisée est tordue, fausse, idéologiquement orientée. Regardons les chiffres en face, en premier lieu.

  2. Charité bien ordonnée commence par soi-même…
    … quitte à écraser ceux qui ne sont pas d’accord avec vous.

  3. Il convient de préciser : c’est le Grand Prix … catholique au sens de Vatican II : la foi ? pas en Dieu, mais en l’Homme. L’espérance ? pas en la vie éternelle mais en un paradis ici-bas. La charité ? peut-être, mais en tous cas pas envers les catholiques tradis…

    Des trois, seul Mauriac mérite notre indulgence : il faisait partie des 55 personnalités, avec entre autres Jean Anouilh et Marcel Aymé, qui avaient signé la pétition pour demander la grâce de Robert Brasillach au Général (de division des Français)…

  4. Autre grand catholique gaulliste, l’amiral Thierry d’Argenlieu, supérieur d’un couvent de Carmes déchaussés, qui, au cours d’un repas entre politiques gaullistes et giraudistes à Alger début 1943, profère : “Cette honte (Vichy) doit être lavée dans le sang des traîtres. Il faudra édifier un échafaud sur chaque place de village.” (“De Gaulle et les communistes” par HC Giraud)

  5. Un livre que je n’achèterai pas.

  6. Pour l’avoir entendu directement, une partie de l’Église – du haut clergé en particulier – conserve une fascination certaine pour l’UE actuelle, en restant aveugle sur ses caractères manifestement païens, notamment de sacrifices humains (avortements). Il ne s’agit pas de Vatican II mais de ceux qui ont œuvré secrètement et puissamment lors de ce concile pour faire avancer “l’agenda” dont les conséquences s’observent par exemple en ce moment du côté de l’épiscopat allemand.

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