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Liberté d'expression

Quelle liberté pour la presse de demain ?

Les Etats généraux de la presse écrite, annoncés le 27 mai par Nicolas Sarkozy, seront lancés début octobre sous la direction d’Emmanuelle Mignon. La conseillère auprès du président de la République a proposé au chef de l’Etat de constituer 4 ou 5 groupes de travail chargés d’élaborer des propositions. Au programme : les métiers du journalisme, l’avenir de l’écrit et l’information ; les aspects industriels ; Internet ; le pluralisme et le développement des grands groupes ; les problèmes de lectorat ; les politiques publiques. Chaque pôle sera présidé par une personnalité du monde de la presse.

Sarkozy souhaite favoriser l’émergence de groupes de communications forts, s’attaquer au coût de l’impression et de la distribution des journaux et au problème des droits d’auteurs. Un rapport remis le 11 septembre à Sarkozy par Danièle Giazzi, secrétaire nationale de l’UMP, propose une vaste déréglementation du secteur et une intervention de la puissance publique (Les médias et le numérique : pdf 60 pages) :

  • "ouvrir le capital de l’Agence France Presse",
  • "supprimer les seuils de détention capitalistiques" imposés dans l’audiovisuel afin de "constituer des champions de taille mondiale".
  • "Professionnaliser les sites d’information en favorisant le recrutement de journalistes"
  • "Étendre les compétences du CSA (notamment aux nouveaux médias) et le saisir de la question du respect du pluralisme"

Michel Janva

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2 commentaires

  1. Pour ce qui est de la presse française, je ne sais pas ce que cela va donner, en revanche, l’irlandaise est déjà dans le collimateur de “Bruxelles” :
    En effet, la fuite d’un rapport révèle pourquoi les fonctionnaires pensent qu’ils ont perdu le référendum irlandais : c’est parce qu’il y a « trop » de liberté de la presse.
    Ce serait un euphémisme que de dire que le rejet irlandais du Traité de Lisbonne lors d’un référendum le 12 Juin dernier a causé des remous dans d’autres capitales de l’Union européenne. Les Euro-élites ont pratiquement de la mousse à la bouche tellement ils sont fâchés contre l’Irlande. Plus tôt ce mois-ci, le Irish Times a rendu public un rapport apparemment interne de la Commission européenne (CE), qui a mystérieusement fait l’objet d’une fuite.
    Le rapport fait valoir que les médias irlandais sont contrôlés par des intérêts étrangers eurosceptiques. La principale tendance, observe le rapport, est une diminution de l’objectivité de la presse écrite et audiovisuelle en Irlande, et cela pourrait avoir eu un impact sur les habitudes de vote des citoyens.
    En particulier, le rapport met en lumière le fait que de plus en plus de gens lisent la version irlandaise des journaux britanniques, comme le Irish Sun ou le Sunday Times en gaélique. Le Sun et le Sunday Times sont la propriété de Rupert Murdoch’s News International.
    Il y a également eu, déplore le rapport, une augmentation du nombre de publications religieuses en Irlande, qui sont généralement anti-UE.
    Toutefois, aux yeux de la CE, c’est sur Internet que les choses se sont emballées hors de contrôle. La montée de ce qu’on appelle le « journalisme citoyen », les blogs et autres sites Web indépendants des médias dominants, a apparemment causé de réels problèmes pour l’avenir de l’UE. Le rapport avertit que : « L’Internet a permis une meilleure communication entre les groupes de citoyens, les éloignant des sources traditionnelles que sont le gouvernement et les médias dominants ».
    Par exemple, la blogosphère, dit le rapport, a été extrêmement négative envers le traité de Lisbonne. Apparemment, alors que la campagne du « Non » a diffusé des vidéos créatifs et humoristiques ainsi que des chansons via des sites tels que YouTube, les organismes officiels, comme la Commission du référendum, ont utilisé les nouveaux médias de manière inefficace. Selon la CE, cela a rendu difficile aux fonctionnaires et militants pro-UE de rejoindre un public plus jeune branché sur Internet.
    Le rapport conclut comme suit : « Dans les six années écoulées depuis le référendum de Nice, le paysage médiatique en Irlande a changé. Les Irlandais et les leaders d’opinion ont accès à un plus grand choix de médias. La presse dominante traditionnelle, la télévision et les stations de radio sont en concurrence avec des médias occupant de nouvelles niches ».
    La CE ne peut voir cela que comme une mauvaise chose qui a nui à la cause de l’Europe en Irlande. L’évolution du « paysage des médias » a joué un rôle vital dans la montée du NON en Irlande, dit le rapport.
    Bref, les lecteurs simples d’esprit se font séduire par des messages simplistes sur des blogs et des vidéos YouTube qui, horreur des horreurs, sont indépendants du gouvernement et de sa position sur l’UE. Lorsque la CE explique que l’Internet s’est avéré être « facilement malléable », parle-t-elle vraiment de la population irlandaise, qu’elle semble considérer comme de la pâte malléable et reformatable par des vidéos humoristiques et des chroniques dans un journal appartenant à un étranger ?
    D’une part, le rapport de la CE met en garde contre un trop grand contrôle de la presse par Murdoch en Irlande, et en même temps, elle se montre mécontente de l’augmentation du nombre de sources indépendantes sur Internet.
    Le véritable message du rapport, semble-t-il, est d’affirmer que le « NON » était en quelque sorte illégitime. Vous n’avez pas à être un maître de la déconstruction de textes pour comprendre le message de ce rapport transmis à la presse irlandaise par la CE : le « NON » ne reflète pas vraiment la volonté démocratique des électeurs irlandais, dont plusieurs ont rejeté le Traité de Lisbonne non pas pour des raisons rationnelles mais parce qu’ils ont été dévoyés par des médias eurosceptiques étrangers et pernicieux ou des bloggers incontrôlables. Vu l’évolution du paysage médiatique, on ne peut plus compter sur le stupide peuple irlandais pour exprimer les bonnes opinions sur l’UE !

  2. La dernière ligne me fiche les chocottes…
    “Étendre les compétences du CSA (notamment aux nouveaux médias) et le saisir de la question du respect du pluralisme.”
    Cela voudrait-il dire qu’un site web d’information tel Le Salon Beige serait-il contraint de cirer les pompes des mouvements pro-morts et de leurs affidès politiques (UDF, UMP, PS, Verts, PC…) au motif de l’équité et du pluralisme ???
    S’il vous plait M. Sarközy, vous nous pompez notre pognon, vous déshonorez notre pays à l’étranger, vous compromettez la vie de nos compatriotes par votre politique internationale, vous laissez se dégrader la sécurité dans nos villes… Alors, laissez-nous un minimum de liberté pour que nous ayions encore le sentiment (ou au moins l’illusion) de vivre dans un pays libre…

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