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France : Société

PSA : on organise la mort d’un secteur puis on ne comprend pas qu’il meure !

Bruno Bertez, un des anciens propriétaires de l'Agefi France, réagit sur Atlantico à la restructuration annoncée par PSA :

P"La première chose que nous assénons est que l’affaire PSA est un grand succès. Un succès pour tous ceux, socialistes, écolos, qui sont contre l’automobile. Ceux là veulent la régression de l’industrie auto. Eh bien, ils l’ont ! Par les taxes sur les carburants, par les restrictions à l’usage de l’automobile, par l’obsession sécuritaire, eh bien… ils ont réussi à faire chuter le nombre de kilomètres parcourus, C’est ce qu’ils voulaient, ils l’ont ! Par les campagnes, les agressions culturelles, la concurrence d’autres modes de déplacement, ils ont cassé l’attrait de la voiture.

Bien entendu, Gribouilles professionnels, cela ne les a pas empêché de doper périodiquement les ventes de voitures par des subventions, subterfuges, primes à la casse ou autre, ralentissant ainsi la nécessaire adaptation de l’outil de production.

Nous sommes en présence d’un cas d’école d’inconséquence des politiciens : ils veulent pour des raisons idéologiques casser l’usage de la voiture, mais ils jouent les pucelles effarouchées lorsque ladite industrie doit prendre les mesures qui découlent de sa régression. Nous assistons exactement au même phénomène du coté des bistrots et restaurants de campagne. Les gendarmes sont en embuscade à la sortie des cafés et restaurants, verbalisent, font sauter les permis et les points. Ils agissent sur instruction des préfets mais les mêmes préfets s’étonnent de la fermeture des établissements, de la désertification des campagnes, de la recrudescence de la violence provoquée par l’abus d’alcool dans les rues et à domicile.

On organise la mort de tout un secteur, mais on ne comprend pas qu’il meure ! Ah, les braves gens, heureux qu’ils sont car leur pouvoir gagne à la destruction et en plus il se renforce à la mort .

L’affaire PSA c’est pain béni pour les socialistes, constructivistes, dirigistes. Ils se paient à l’aller, en organisant la déconfiture, et au retour, en prétendant administrer les remèdes. Ils ne sont pas, mais alors pas du tout gênés par leur grands succès constructivistes antérieurs : le Plan sidérurgie qui a tué l’acier français, le Plan calcul qui a tué notre informatique, le Plan textile qui a ruiné toute la filière. Ils ne sont pas échaudés par les catastrophes du Crédit lyonnais qui a voulu jouer à la Banque industrielle, par l’IDI qui s’est transformé en une gigantesque prébende, par le CEPME  qui abandonnait ses créances au lendemain d’un prêt politique, etc.

Les communistes avaient raison qui, en leur temps, du temps ou ils avaient une pensée structurée, qualifiaient le système français de système monopolistique d’Etat, de CME. Tient, c’est le même Herzog qui est conseiller de Barnier à la commission européenne. Simple coïncidence, n’est ce pas…

Le capital français est en deuil. PSA c’était l’une des rares familles à faire partie de ce que nous appelons le capital industriel français par opposition au grand capital apatride klepto. Mais la fausse droite, les socio démos préfèrent le grand capital international apatride klepto qui assure leurs fins de mois et paient leurs déficits et frais de déplacements et notes de frais et campagnes électorales.

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6 commentaires

  1. Il ne faut pas oublier que la répression auto a atteint son apogée non pas sous la gauche, mais sous la “droite” ou celle qui ose se qualifier comme telle. La victoire (si on peut appeler cela une victoire) de la gauche, risque de faire oublier un peu vite que la “droite” précédemment au pouvoir n’était absolument pas plus reluisante: en somme: la gauche l’a rêvé, la droite l’a fait.

  2. Il faut quand même souligner que, toutes choses égales par ailleurs, PSA vient de faire entrer le loup dans son groupe pour la première fois de son histoire… Et qu’une partie désormais des décisions ne lui appartient plus lui qui avait toujours été, comme Michelin, une entreprise familiale…
    Alors, oui, le contexte n’est pas favorable mais non, PSA n’est pas blanc dans l’affaire…

  3. On nous interdit en pratique de circuler pour notre securité,pourtant jamais les français n’ont autant vecu dans l’insecurité.

  4. OUI. Et, en plus, on transforme les villes de France en zones impossibles à traverser en voiture par toutes sortes de travaux rétrécissant les rues, posant des obstacles aux carrefours, par des changements incessants de sens de circulation, par le tramway aberrant dans certaines villes. On place des pitons sur les trottoirs, soi-disant pour empêcher les gens de se garer mais ces pitons sont très dangereux pour les deux-roues. Bref, circuler en ville est devenu un parcours du combattant.

  5. Bravo à monsieur Bertez!
    Pensez que ce monsieur était propriétaire de l’Agéfi explique beaucoup de choses…et fait froid dans le dos!
    Parce qu’à ce niveau, ce n’est même plus Einstein expliquant que la bêtise humaine est avec l’univers la seule chose infinie… (encore que, pour la seconde, il disait ne pas être sûr!)
    Effarant!
    Ainsi, si l’industrie automobile est en crise, en France, c’est de la faute …des écolos!
    Là il fallait y penser!
    Peut être monsieur Bertez ignore-t-il que nous avons une frontière commune avec l’Allemagne, un pays où les écologistes, les Verts et leurs alliés de Delienke ont infiniment plus de poids que chez nous?
    Il ne sait pas non plus alors que les constructeurs automobiles allemands sont tous en excellente santé et enregistrent même des augmentations de vente!
    Alors cessons de dire n’importe quoi, même et surtout quand on se prétend analyste financier!
    La question n’est absolument pas là!
    La question est qu’on ne veut pas comprendre en France que le marché n’est pas élastique et que produire n’est pas une fin en soi: après il faut bien finir par vendre!
    On n’a toujours pas réussi à le faire admettre aux agriculteurs depuis cinquante ans…et visiblement c’est cette conception aberrante de l’activité de production qui fait maintenant tâche d’huile dans la métallurgie au nom d’un “maintien de l’emploi” qui, de toutes façons à terme ne pourra pas être maintenu: l’analyse économique n’exclut pas forcément la lucidité!
    Il y a deux ou trois ans, les américains l’ont bien compris avec Chrysler et General Motors alors en pleine faillite…
    Pourquoi les voitures allemandes se vendent-elles et pas les françaises? Là est la vraie question!
    Et ce n’est pas une question de coût comparatif du travail ou de l’influence des écologistes!
    C’est une question d’attrait, de fiabilité, bref de conception…
    Et c’est aussi une question de capacité d’exportation. Un mot tabou en France!
    Ayant, sur place, assisté à l’explosion du marché automobile en Afrique Noire, dans les années 70, j’ai vu la confiscation immédiate de ce marché au profit – à plus de 80% – des constructeurs japonais Toyota et Datsun…devant l’immobilisme des professionnels français qui serinaient dans leurs halls désertés: “Nous, on a Peugeot” !
    Ils les ont toujours leurs Peugeot!
    La proverbiale “Pigeot” du Maghreb des années soixante n’a pas eu de successeur dans la décennie suivante… ni depuis d’ailleurs!
    La faute à qui?
    Et puis, en 50 ans, on est passé en France d’une voiture pour 7 habitants à une voiture par habitant!
    Le marché intérieur français est aujourd’hui saturé: il n’y a plus de “nouveaux clients” à séduire! Il y a seulement un marché de remplacement à fidéliser…
    C’est ce qu’on ne sait visiblement pas faire face à la concurrence!
    Il est vrai que l’acharnement gouvernemental pathologique contre les automobilistes, au nom d’une politique financière “vache à lait” et surtout d’une politique “sécuritaire” aujourd’hui inquisitoriale et véritablement hystérique, n’arrange rien.
    Mais ce n’est pas cela qui explique que les français… roulent avec des voitures étrangères!
    Ce n’est pas cela non plus ce qui explique que l’on s’obstine à fabriquer, dans nos usines, des véhicules invendables…
    Tous les politiques, qui jettent des milliards d’argent public dans ce gouffre depuis des années, sont responsables de ce gâchis!
    Les socialistes ont bon dos!

  6. Vraiment d’accord avec Saint-Plaix. Il suffit de réfléchir: j’ai besoin d’une voiture un peu familiale, je prends un VW Touran , un Peugeot Partner ou une 5008 ? Il suffit de jeter un coup d’oeil dans la rue pour avoir la réponse du français moyen. Forcément , quand le modèle le moins cher est également le plus fiable, déjà ça oriente le choix. Si on y ajoute le confort et la sobriété cela commence à faire beaucoup.Il faut être très patriote pour acheter Peugeot.

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