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France : Société

Provocation artistique : l’art comptant pour rien pris à son propre piège

HA Hayange, il y a une fontaine. Pas très claire : elle est  ornée d'une sculpture faite d'acier et de pierre, grise et foncée, créée par l'artiste Alain Mila. Pour lui donner un peu de couleur, la municipalité FN de la ville l'a repeinte en bleu, le 21 juillet. Un bleu piscine pour le fond, et un bleu turquoise pour la sculpture. Crime de lèse-majesté, profanation de l'art officiel, vandalisme insupportable…, l'artiste soutenu par le ministre de la culture officielle est tout triste.

Le maire, Fabien Engelmann, explique au risque de choquer la nomenklatura artistique :

«Tout le monde la trouve affreuse, cette fontaine».

Horreur suprême, l'inculte maire FN (pléonasme pour nos bobos de l'oligarchie) ne fait pas la différence entre œuvres d'art et mobilier urbain:

«Il se trouve qu'on a repeint la ville, qui est sinistre ; on a peint les barrières, on a mis des fleurs, et puis, on a repeint la fontaine.»

Aurélie Filippetti (dont on attend la réaction au rapport de la Cour des comptes, notant la disparition de 32 œuvres des musées nationaux  et 675 meubles des ateliers nationaux, prêtés aux différentes résidences présidentielles) condamne :

« une violation manifeste du droit moral et des règles élémentaires du code de la propriété intellectuelle et de la protection du patrimoine ». « Cet incident est révélateur de la conception de la politique culturelle qu'ont les élus du Front national et qui appelle à la plus grande vigilance.»

CMais le FN n'est pas le seul à profaner l'art sacré de la république. A La Roche-sur-Yon, le conseil général de la Vendée s'est débarrassé d'une colonne de l'artiste vénézuélien Carlos Cruz-Diez, car elle menaçait de s'effondrer. Cette œuvre de 6 mètres, estimée autour de 200 000 euros, est partie chez un ferrailleur.

A provocation, provocation et demie !

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26 commentaires

  1. Filippetti est-elle intervenue quand, en France, des maires ont détruit des églises qui faisaient pourtant partie depuis plus d’un siècle du paysage architectural de ces communes ? S’intéresse-t-elles aux communes qui laissent se détruire leurs églises par manque de volonté de les entretenir ?
    A-t-elle dit quelque-chose sur les destruction du patrimoine religieux en Syrie et en Irak ?
    L’indignation est sélective : le non-art comme cet œuf d’Autruche mérite davantage d’intérêt.

  2. Si j’étais le maire d’Hayange, je pousserais la provocation jusqu’à publier une tribune sur le thème “Quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver à peinture”. Il pourrait aussi proposer de rendre à cet œuf sa couleur originale: brune…

  3. Que c’est dommage pour cette fontaîne c’était un signe peut-être de l’arrivée imminente des petits hommes bleus !!!
    Peuchère ils ne pourront plus se repérer c’était leur GPS!!!!

  4. Le maintien (ou non) de cette fontaine pourrait devenir un excellent sujet de référendum local à soumettre par le maire d’Hayange à ses électeurs.

  5. Une polémique savoureuse. La municipalité ne se montre-t-elle pas finalement iconoclaste ainsi que se revendique « l’art contemporain » qui n’hésite pas à provoquer, à scandaliser. Et voilà que les « artistes » et le ministre de la « culture » officielle, Mme Filippetti, qui bien sûr se veulent anticonformistes, adoptent une attitude digne du plus pur académisme oubliant leur principe de l’art pour tous et par tous. Il est vrai qu’ils se considèrent comme l’élite qui sait ce qui est beau et donc seule a le droit de décréter ce qui est de l’art et du matériel urbain.

  6. Un œuf pour une fontaine, deux symboles de vie qui passaient peut-être inaperçus, y compris pour leur auteur.
    L’œuf pour la naissance, l’eau pour la vie, peut-être conviendrait-il d’interpréter ainsi cette fontaine pour retourner les intentions d’un “créateur contemporain”, le bleu de l’eau et du ciel, le bleu marial, des couleurs bien choisies. La forme douce de l’œuf se confronte avec les propos des détenteurs de la pensée unique, bel exemple !

  7. S’ils veulent se débarrasser de ces machins divers, pourquoi ne pas les mettre en vente sur “le bon coin”? Les amateurs d’œuvres d’art pourront enrichir leur collection privée, ou Madame Filipetti dépenser l’argent de son ministère…

  8. Indignation ultra sélective en effet!
    Comme le remarque “ds” les occasions de s’inquiéter ne manquent pas à Fillipetti si elle veut se rendre utile.
    Et dire qu’elle est payée pour dire sa haine et démontrer sa partialité. Répugnante ministre.

  9. En voilà une affaire !
    Les contribuables apprécieront le prix de cette chose posée sur cette fontaine comme des cheveux sur la soupe.
    Toutes ces “œuvres” que l’on trouvent dans presque toutes villes sont des substituts alimentaires pour des pseudos artistes.
    La beauté du Château de Versailles est polluée par un ramassis de ces chefs-d’oeuvres.

  10. Le maire devrait savoir que le BRH est un outil fort commode dont l’utilisation appropriée eût réglé la question en évitant de gaspiller de la peinture !

  11. L’oeuf désormais bleu, estimé à 200 millions, combien la municipalité précédente l’a-t-elle achetée ?

  12. Tourner ces “oeuvres” en ridicule est le meilleur moyen d’ouvrir les yeux à leurs admirateurs et acheteurs.
    Le rire est très efficace mais actuellement on ne sait plus s’en servir.

  13. Au moins, çà fait de la pub à l’auteur de cet œuf.
    Comme il y a eu polémique autour de cette fontaine, peut-être que François Pinault va s’y intéresser et la racheter au maire d’Hayange pour l’ajouter à sa collection d’œuvres d’art contemporaines ?

  14. “… propriété intellectuelle…”
    Propriété, oui, mais de qui ? De la ville qui l’a payée.
    Intellectuelle ? Là, faut pas pousser mémé…

  15. Moi je trouve joli cet oeuf bleu, c’est franchement pas mal, donne un peu de lumière à la pierre de la fontaine. Si ça avait été un gaucho qui aurait eu l’idée, ils auraient tous adoré !

  16. 200 000 euros! c’est cher, l’art comptant pour rien.

  17. IL manque un Schtroumpf assis sur le haut du mégalithe!

  18. @ ds : la protection des édifices religieux suivants la loi de 1905 ne relève pas de l’Etat ou des collectivités territoriales. Ce qui explique que, la plupart du temps, les mairies ne prennent pas un grand soin de ces édifices qui (il faut bien le dire) sont coûteux à entretenir et pas toujours très appréciés des administrés. (En comparaison avec les édifices précédant 1905, qui eux le sont, notamment pour leur caractère historique ou/et culturel)
    Quand une mairie décide, néanmoins, de se préoccuper de ce patrimoine qui dépend de son bon vouloir…Elle a la possibilité de conclure des baux emphytheotiques avec les requérants, de solliciter son parlementaire (pour qu’il utilise sa réserve à cet effet) et de subventionner directement la rénovation ou/et la sauvegarde de l’édifice, si les requérants se sont constitués en association culturelle. D’où la présence de certaines expos ou concerts dans ces lieux, qui leur évitent notamment la ruine ou le désintérêt.
    La Ministre, dans le discours suivant, s’est inquiétée pour ces édifices mal aimés. Encore faut-il trouver des solutions acceptables, dans le cadre de la décentralisation, ce qui n’est pas vraiment aisé :
    http://www.culturecommunication.gouv.fr/Presse/Discours/Discours-d-Aurelie-Filippetti-ministre-de-la-Culture-et-de-la-Communication-prononce-a-l-occasion-de-la-conference-de-presse-sur-la-politique-du-patrimoine
    Pour ce qui est du patrimoine irakien, l’UNESCO a condamné les destructions commises par l’EIIL. Le directeur général des monuments irakiens s’est même rendu à Paris pour alerter celle-ci. Notre représentante, Mme Guyomarch, l’a reçu avec ses collègues. Pour rappel, la France a une convention avec l’UNESCO pour le patrimoine. Il s’agit d’une sorte de fonds en dépôts, abondé par le ministère des Affaires étrangères, le ministère de la Culture et le ministère de l’Écologie. Ce fonds sert à préserver le patrimoine…Ou bien, quand il a été détruit, à le reconstruire. Par ex, une partie des églises détruites de Géorgie ont été reconstruites de façon conforme à ce que l’orthodoxie préconise.
    http://www.oasiscenter.eu/fr/revue-de-presse/2014/07/08/le-patrimoine-irakien-est-en-danger-dans-les-zones-contr%C3%B4l%C3%A9es-par-l-eiil
    @ Robin, @ ml, @ jehan : je ne suis pas un fan de l’art contemporain, mais pouvez-vous être satisfaits d’un tel viol de la loi ? On ne peut pas considérer que le Ministère de la Culture ne doit pas s’approprier un droit de censure (en dictant ce qui est beau et ne l’est pas) et trouver normal qu’un maire s’octroie semblable droit. Ce, au détriment d’un artiste dont l’oeuvre a été achetée par un tiers (en l’espèce la mairie), mais qui garde sur celle-ci des droits d’auteur et de propriété industrielle.
    On ne peut pas, non plus, fustiger le choix de certains maires de soumettre à de jeunes lecteurs, des ouvrages « militants » et trouver merveilleux qu’un maire s’affranchisse de toute consultation de ses administrés (ou de son conseil municipal), quant au choix (ou non) de conserver une œuvre artistique.
    C’est d’autant plus stupide, que les maires FN savent parfaitement – ou devraient savoir – qu’on cherche (aussi bien à l’UMP qu’au PS) à les conduire à la faute. Nul étonnement dans le fait de voir la Ministre de la Culture se faire l’égérie de la loi, surtout quand on voit comment le PM aime à se couvrir de la toge du républicanisme parfait (même si dans la pratique, ses belles paroles s’envolent).
    @ Michel : justement, l’oeuvre s’appelle « Source de vie ». Le problème que posent ces couleurs (bleu piscine et bleu turquoise) c’est que l’oeuvre a été dénaturé, en ce qu’elle incarnait un hommage au passé minier de la région (le noir donc). A titre de comparaison, c’est comme si j’apposais sur la Bible une couverture rouge sang, faisant penser à l’enfer.
    @ C.B : il existe (encore) des lois en France. Le cas ici évoqué, peut être comparé à ce qui prévaut pour un édifice religieux, construit avant 1905. Disons une église. Bien que l’Etat soit propriétaire du lieux, il ne peut en user à sa convenance. Il doit, pour cela, avoir l’aval de l’affectataire (en l’espèce ici la paroisse), qui est donc en droit de lui refuser l’usage du lieu pour des raisons culturelles par ex. (Concerts de musique classique par ex)
    A contrario, il n’est pas permis à l’affectataire de réaliser des travaux, sans l’aval de la commune. (Et de l’Etat si le lieu bénéficie d’une protection spécifique) De la même façon, un artiste doit recevoir une autorisation pour agir dans l’espace public. C’est pourquoi, par ex, on peut enlever un tag du mur d’une maison sans problème.
    Ici, c’est la même chose. La mairie ayant donné l’autorisation à l’artiste d’exposer publiquement son œuvre, il ne peut en disposer à son goût, même s’il en est le propriétaire. S’il peut vendre celle-ci, il doit le faire avec l’aval de l’artiste et plus encore, en l’état. Aucune modification de son essence, n’est permise. La même règle vaut d’ailleurs pour les maisons d’édition ou les studios cinématographiques. Sans l’aval des héritiers de Tolkien, par ex, Jackson n’aurait pas pu réaliser « le Hobbit ».
    Bref, techniquement, vendre l’oeuvre sur le « bon coin » est possible, puisque la mairie dispose d’un droit de propriété sur celle-ci. Mais pour cela, elle doit obtenir l’aval de l’artiste. Ce que, à l’évidence, n’a pas fait le maire FN. Aggravant du reste son cas, en portant atteinte au droit d’auteur dudit artiste.
    @ ema : des goûts et des couleurs. Le maire a voulu (malheureusement) se la jouer et le résultat en est qu’il va devoir payer à l’artiste un dédommagement, chose qui n’aurait jamais pu arriver s’il y avait eu consultation (pour commencer) et obtention de l’aval de l’artiste. Qu’on aime (ou pas) ses productions.
    @ George : à Lyon, Gerard Collomb avait fait enlever « le Patineur », avant de le remettre dans un espace où sa position en déséquilibre posait des problèmes fâcheux. Il y a eu une grande mobilisation pour presser la mairie, qui portait atteinte à l’oeuvre, en l’entourant de barrières métalliques.
    Si le « bruit médiatique » est plus fort, ce n’est pas la première fois que des artistes contestent les choix communaux…Et inversement !
    http://www.michelteychenne.net/article-revue-de-presse-la-destruction-de-la-fontaine-fait-du-bruit-119373377.html
    http://www.lefigaro.fr/culture/2013/05/07/03004-20130507ARTFIG00517-la-demeure-du-chaos-fait-toujours-desordre.php

  19. La réaction de l’auteur de cette euh … fontaine vaut le détour.
    Il s’épanche dans le Nouvel Obs pour notre plus grand plaisir.
    ” Ce qu’ils ont fait de mon travail est le signe d’un réel manque de connaissances et une atteinte à mon travail d’artiste. ”
    ” Le maire d’Hayange aura beau déclarer que mon travail ne mérite pas les 8.000 euros versés en 2001, moi je peux vous dire que j’ai mis mes tripes dans cette sculpture. ”
    En plus, ce n’était pas 8000 mais 9000 euros, qu’il avait facturé sa création. Mais quand c’est de l’art et …. oh, au moins 15 heures de travail et 200 euros de matériaux, on ne va pas mégoter, n’est-ce pas ? Les tripes d’artiste, c’est comme la Merda d’Artista, ça n’a pas de prix.
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1227915-une-mairie-fn-repeint-mon-oeuvre-ma-fontaine-est-devenue-un-vulgaire-oeuf-kinder.html

  20. Une horreur reste une horreur : art ou pas !
    Il y a eu bien pire au château de Versailles !
    Mon bon monsieur, faut bien vivre !
    Si vous connaissiez la politique de certains hauts fonctionnaires, préfets et consorts en matière d’art, leur goût énarchien est affligeant, plus c’est laid, plus c’est bon, on appelle cela l’art contemporain, qu’il faut opposer à l’art tout court.
    La différence est la même entre le laid et le beau !
    L’art contemporain ne reste que la course d’escrocs après les basques de bobos, ils jouent dans la même cour !
    Les vrais artistes et il y en a beaucoup en France, ne reçoivent aucun soutien mais leurs œuvres demeureront, pas les déchets de style mobilier urbain de ces artistes autoproclamés.

  21. La municipalités aurait dû organiser une vente aux encheres et tirer quelque argent de ce “chef d oeuvre”, il y aurait bien un riche gogo pour racheter ça une fortune pour proteger le chef d oeuvre en peril des incultes ediles du FN . Qu attend Pierre Bergé? Pourquoi Jack Lang ne lance il pas une souscription ?
    Bon je vais me reconvertir en “artiste” pour arrondir mes fins de mois.

  22. @ Lurker : la réaction de l’auteur est parfaitement justifiée. Le maire FN s’est octroyé un droit – comme Gerard Collomb à Lyon au sujet du “Patineur” – qu’il ne possède pas.
    Certains s’insurgent, de temps en temps, de voir des lieux de culte exposer de l’art non religieux. Mais cela se fait (au moins) avec l’aval de l’affectataire. La commune ne fait pas prévaloir ses choix sur ceux de ce dernier. On trouverait même la chose scandaleuse.
    Il en est de même ici.
    @ Hamond : question de goût et de couleurs. Les choix communaux peuvent déconcerter certains administrés, mais ce n’est pas une raison pour trouver juste que leur travail soit dénaturé.
    Si le maire FN considérait que l’œuvre en question était une “horreur”, rien ne l’empêchait de contacter l’artiste pour lui indiquer l’intention de la vendre. Chose à laquelle il ne se serait pas opposé, dès lors que son travail (lui) n’était pas entamé.

  23. Cela s’appelle de l’art dégénéré. Tout ce que ces immondes productions de cerveaux malades méritent, c’est la casse.

  24. Se débarasser de toutes les mochetés “artistiques” subventionnées ,voilà un métier d’avenir pour une république régénérée partout en France !

  25. Le règne des cuistres !
    Toutes ces soit disant “œuvre d’art” qui n’en sont pas et n’en seront jamais participent au même système de détournement des fonds publics et de blanchiment d’argent.
    Car tous ces déchets ont coûtés très très cher !
    En tout état de cause les habitants ont payé fort cher cette “chose” devenue leur propriété ils en feront ce qu’ils veulent y compris de la concasser et l’œuf, pardon ‘l’artiste”, n’a strictement RIEN A DIRE.

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