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France : Politique en France

Politique étrangère de gribouille face au Mexique

Dans l'affaire Cassez, devenue affaire d'Etat, le gouvernement français avait envisagé d'annuler l'année France-Mexique, comme pour menacer le gouvernement mexicain. Mais ce dernier a pris les devants et a déclaré qu'il se retirait de l'organisation de l'année du Mexique en France :

C "A la lumière des déclarations du président Sarkozy, le gouvernement du Mexique considère que n'existent pas les conditions pour que l'année du Mexique en France soit menée à bien de manière appropriée et que soit mis en oeuvre l'objectif pour lequel elle avait été conçue […] malheureusement, le gouvernement du Mexique ne sera pas dans la possibilité de participer à ses activités".

Nicolas Sarkozy avait annoncé sa décision de maintenir l'Année du Mexique en France mais en la dédiant à Florence Cassez, tout en renouvelant sa demande d'un transfèrement de la jeune femme en France dans le cadre de la Convention de Strasbourg. Dans son communiqué, le gouvernement mexicain réaffirme que

"n'existent pas les conditions permettant de donner son accord au transfèrement de Florence Cassez en France, dans le cadre de la convention de Strasbourg, en raison des différences substantielles entre les systèmes juridiques des deux pays".

En clair : le système judiciaire français est trop laxiste et Florence Cassez ne purgerait pas sa peine… On attend que nos magistrats se drapent dans leur indignation. Le gouvernement mexicain poursuit :

"Il est vraiment surprenant qu'un chef d'Etat prenne une décision de politique extérieure affectant les liens entre deux peuples et gouvernements en consultant une personne condamnée par la justice mexicaine pour des délits de nature particulièrement grave".

"Le gouvernement du Mexique ne permettra pas que les artistes et créateurs, ainsi que les entrepreneurs et autres participants à ce programme, soient exposés à des manifestations étrangères aux objectifs qui les avaient mobilisés à l'origine et qui empêcheraient une appréciation adéquate de leurs oeuvres et de leurs contributions".

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20 commentaires

  1. vous etes sur que cela se dit, transferement ? on ne dit pas plutôt transfert ?

  2. Diable! Ce “transfèrement”! Beaucoup plus précis que “transfert”
    Et tellement plus beau

  3. Cette affaire m’inspire plusieurs réflexions:
    – La France se ridiculise, et notre président, comme souvent ces derniers temps, sombre dans un populisme de bas étage dans le seul but de garantir sa réelection, et ce au risque de compromettre des relations diplomatiques avec un grand pays.
    – Ce qui est montré du doigt dans l’affaire Cassez, c’est en particulier ce qui est aujourd’hui appelé le “simulacre d’arrestation”. Il faut noter que certes il y a eu une mise en scène, mais que d’une part cela n’enlève rien à l’éventuelle crédibilité des charges invoquées et que d’autre part, Notre cher Président, alors qu’il n’était encore que Ministre de l’Intérieur était assez friand de ses mises en scène lors de coups de filets dans les banlieues. L’idée ici étant pour le gouvernement qui opère ce genre de coup médiatique de prouver à la population qu’il agit.
    – Le Mexique n’est pas l’Iran, et il me semble que son sytème judiciaire n’est tout de même pas très criticable.
    – Pour ce qui est de l’éventuelle extradition de Cassez, je pense que la question n’est pas tellement l’éventuel “laxisme” de notre justice (elle est une des plus sévère en Europe), mais bien plus que la France remet en cause cette condamnation, et le Mexique sait de ce fait trop bien ce qu’il en serait si elle était extradée. Dans notre droit, les infractions reprochées, font partie de celles où la perpétuité réelle peut être infligée.
    – Je trouve le parralélisme avec le pb de nos magistrats hasardeux, dès lors que le populisem sous-jacents dans les deux histoires vient de la même personne, c’est à dire de Sarkozy, sachons prendre de la hauteur…

  4. Renvoyons nos soldats d’Afghanistan au Mexique pour liberer cette malheureuse !

  5. Oui, la France s’affirme chaque jour davantage comme le pays des Droits du Criminel. A l’intérieur et au dehors de son territoire…

  6. On trouve, si on cherche, le récit suivant d’une des victimes : La petite Florence aurait dit à son ami Israel vallarta qui a reconnu des enlevements et un meurtre : si tu continues à la … (en fait violer) le la tue et tu n’auras pas la rançon. Elle et son fils ont reconnu la voix de la petite Florence. Pauvres gens, Pauvre France.

  7. Ils n’ont pas fini de nous faire honte !!! Sont-ce là des hommes d’Etat ?
    Selon que vous serez médiatisable ou non : d’un côté Florence Cassez, Florence Aubenas, les journalistes en Afghanistan, Malbrunot, etc. (vous avez vu, la corporation soutient surtout des journalistes !), de l’autre des gens qui se sont engagés dans l’armée pour servir leur pays, et dont on se sert facilement au motif qu’ils ne sont pas censés avoir d’états d’âme.
    Le sens de l’Etat est de plus en plus loin.
    Je propose un embargo européen sur le Mexique, son exclusion de l’Alena et son éviction de l’ONU.

  8. Au fait, avons-nous entendu Sarkozy à propos de l’affaire Galinier ?

  9. @Jacques
    “l’éventuel “laxisme” de notre justice (elle est une des plus sévère en Europe),”
    Il s’agit d’une affirmation péremptoire et votre avis est de moins en moins partagé par les français compte tenu notamment des nombreux crimes de récidivistes.
    La France vit d’ailleurs depuis trop longtemps sur ce genre de mensonges exprimés en “formules toutes faites”.
    Voir ci-après le dernier avatar de notre “justice la plus sévère d’Europe” :
    “Nous apprenons avec horreur qu’une agression sauvage – une de plus – s’est déroulée dans le métro lyonnais en fin d’après midi ce dimanche 13 février. Un homme de 47 ans, décrit comme un marginal et connu des services de police, a donné un violent coup de cutter dans la gorge d’un jeune homme de 27 ans, absolument gratuitement, pour la simple raison que celui-ci se déplaçait alors avec son furet en cage. Ce fait banal aurait suffi à énerver l’agresseur et à le pousser à donner un coup mortel…”
    Sources :
    http://www.nationspresse.info/?p=123290
    http://news.fr.msn.com/m6-actualite/resume-du-jour/photo.aspx?cp-documentid=156126190&page=1

  10. Il existe une seule juridiction qui peut contraindre le Mexique à nous rendre Florence Cassez : la cour internationale de Justice qui peut obliger ce pays à payer par jour des astreintes très élevées s’il ne consent pas à la renvoyer chez nous.
    Le Mexique va payer très cher cette affaire et en subira les conséquences sur son économie.
    Car, sachez-le, j’aime bien le Mexique et son peuple, mais la façon comment est traité cette jeune femme m’indigne. Je ne suis peut-être pas d’accord avec ce qu’elle a fait là-bas, mais il faut trouver un terrain d’entente avec les Mexicains…
    A moins qu’une monnaie d’échange peut exister : arrêter un citoyen Mexicain qui ferait du trafic de drogue et le condamner à cent ans de prison…
    100 – 65 = 35 ans pour Florence Cassez, ce qui veut dire que ce serait une perpétuité moins longue en France.
    35 /2 = 17 ans 1/2.
    Florence Cassez va rentrer bientôt en France et peut-être le plus tôt possible, car un accord sera trouvé…

  11. C’est la qu’on peut mesurer le poids de la France…..
    Il y a quelques décennies ils nous l’auraient rendu au bout d’une semaine avec des tacos et des litres de tequila.

  12. A cause de cette politique “people”, combien de marchés avec le Mexique seront perdus?

  13. @ Sylvie, s’il est avéré qu’elle a participé à ces crimes, alors je ne trouve pas son traitement choquant.
    Je ne me sens pas franco-solidaire de mes compatriotes qui vont commettre des actes crapuleux à l’étranger : de la même façon que nous devrions pouvoir sanctionner les criminels et délinquants étrangers chez nous bien plus sévèrement qu’aujourd’hui, nous devrions aussi comprendre que le Mexique décide de punir comme il le fait.
    Si ce qui lui est reproché est fondé, alors elle a donné une mauvaise image de la France, et j’ai encore moins de mal à me sentir solidaire de notre Florence.
    Quant à Sarkozy, après avoir demandé à Obama de passer au-dessus de la justice californienne, voilà qu’il fait comme si le Gouvernement mexicain a à s’immiscer dans les affaires de la justice. Cela se passe peut-être comme ça en France, mais pas dans tous les autres pays.

  14. La décla du jour d’un pipeule :
    “Sarko va encore se faire cassez !”
    signé Brice de Nice

  15. Maintenir l’année du Mexique, mais en la dédiant à Florence Cassez : une manifestation de plus de l’insupportable arrogance française, qui s’imagine toujours éclairer le monde de ses lumières.
    Cela illustre aussi l’inclination suspecte de la France pour les criminels au détriment des honnêtes gens.
    La qualité de Français à l’étranger semblerait effacer jusqu’aux crimes les plus graves. Et c’est ce peuple qui s’élève à tout bout de champ contre “l’impérialisme américain”. Avis de connaisseur…
    Jusqu’à nouvel ordre, tout semble indiquer que Florence Cassez est complice d’un enlèvement. La prudence la plus élementaire, pour ne pas parler de la décence, consiste à ne pas lui tresser des lauriers publics comme si elle s’était livrée à je ne sais quelque acte héroïque.
    L’inversion des valeurs est complète.

  16. Franchement je ne comprends pas votre parallèle avec la justice française. Ce qui est manifestement craint par le gouvernement mexicain c’est d’une part le droit de grâce (présidentiel) et d’autre part, le système législatif français qui permet des aménagements de peine de manière très large. Cet amalgame entre les deux justices est vraiment regrettable car sinon vos interrogations sur le fond de l’affaire sont pertinentes. N’écoutez pas que les braillards qui commentent en hurlant “à mort le juge” et conservez la rigueur à laquelle vous nous aviez habitués!
    [C’est cela : le parallèle avec la justice française est fait par le gouvernement mexicain.
    MJ]

  17. Si notre justice agissait envers les criminels étrangers sur notre sol comme le Mexique agit avec cette femme, nous aurions peut-être moins de pb. Alors laissons les faire et prenons exemple…

  18. Souillez, il en restera toujours quelque chose
    La fille aînée de l’Eglise est à terre, gémissante, quelques Français se tiennent encore fièrement debout, d’autres encore ont le genou déjà posé sur le sol national. Ce n’est pas assez, il faut l’abattre, il faut abattre tout ce qui bouge encore, tout ce qui résiste. Il faut traîner la France dans la boue, lui faire perdre ses valeurs, le sens de sa mission, aussi bien dans les consciences nationales que sur la scène extérieure. et dans cette poursuite, tout moyen est bon.
    Et cela passe souvent par des petites choses, des choses à peine remarquables, tout juste acceptables.
    On nomme par exemple pour ministre de la France un individu qui n’est qu’un sinistre […]. Ce n’est pas grand-chose, mais ça marque. Ca donne l’exemple, ça met la barre très haut tout ça pour les Français qui regardent.
    Prenons les affaires judiciaires internationales, la grande spécialité de la politique étrangère de la France du jour, faire libérer des criminels pas vraiment Français « injustement » condamnés à l’étranger, pour mémoire : Polansky […] américain poursuivi pour viol sur mineure, Battisti, Italien […] , auteur de quatre assassinats criminels reconnus et autres babioles, et dernière en date, une femme directement impliquée dans plusieurs enlèvements et trafics douteux au Mexique […].
    Il est évident qu’à l’étranger, dans ces affaires, la France se ridiculise et que l’on se bidonne dans les chancéleries, sur le dos des Français qui n’y comprennent plus rien. Ce sont des criminels et on leur dit que ce sont des héros. Pour les sauver, la France est prête à tout ! elle serait même prête à entrer en guerre si cela se faisait encore.
    On fait libérer des ordures à l’étranger, et on laisse courrir les délinquants, violeurs, meurtriers, escrocs, trafiquants, en France ; Que se passe-t-il ? Il doit bien y avoir une raison, il doit bien y aller de l’intérêt supérieur du pays se disent les électeurs… Eh bien, non, c’est tout juste le petit et constant travail de sape : vous ne valez rien, Français ; vous ne comprenez rien, Français ; on fait de vous ce qu’on veut, Français.
    Ce sont des petites choses que toutes ces souillures, que toutes ces confusions, que toutes ces bassesses publiques, ces humiliations, mais ce sont des choses qui marquent profondément et durablement un inconscient collectif. Le gouvernement du jour s’y emploie à merveille.

  19. Affaire complexe… Cependant, permettez-moi de faire noter que le principal accusé, Israel Vallara, n’a pas encore été jugé. Certes, il a reconnu sa culpabilité. L’absence de jugement est troublante, toutefois…

  20. A l’attention d’Alice, Clément et autres visiteurs
    J’ai comme vous tiqué au premier “transfèrement” entendu; puis j’ai vérifié; c’est effectivement un terme juridique:
    “Le fait de transférer une personne d’un lieu de détention dans un autre.”
    http://www.cnrtl.fr/definition/transf%C3%A9rement

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