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Bioéthique

PMA avec don de sperme : crise identitaire et préjudice moral

Une femme de 32 ans, née d’un don de sperme anonyme, a demandé à la justice de pouvoir obtenir des informations sur ses origines, une démarche présentée par son avocat comme une première en France pour une naissance par insémination artificielle avec donneur (IAD). La requérante avait saisi l’administration après avoir découvert en 2009 qu’elle avait été conçue par insémination artificielle. Elle désire recueillir des informations non identifiantes sur son père biologique (âge, description, motivation du don), mais aussi savoir si son frère, né également par IAD, est issu du même donneur.

Outre l’accès à ces informations, elle réclame au Centre d’études et de conservation des œufs et du sperme (Cecos) et au CHU où elle a été conçue, ainsi qu’à l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), dont dépendent ces structures, quelque 100 000 € de dommages et intérêts, au titre du préjudice moral et médical. La jeune femme assure souffrir d’une « crise identitaire » depuis la découverte de sa conception par don de sperme.

50 000 à 70 000 personnes sont conçues par IAD en France.

Comme, lors de sa conception par fécondation in vitro, d'autres embryons ont été conçus et sont peut-être encore congelés, elle pourrait aussi porter plainte contre cette rétention à l'égard de membres de sa famille…

Rappelons ce que dit l'Eglise sur ce sujet :

"Parmi les techniques de fécondation artificielle récemment développées, l’injection intracytoplasmique de spermatozoïdes a pris progressivement une grande importance. Elle est devenue de loin la technique la plus utilisée, à cause de sa plus grande efficacité, et parce qu’elle permet aussi de surmonter diverses formes de stérilité masculine. Comme la fécondation in vitro, dont elle est une variante, l’ICSI est une technique intrinsèquement illicite puisqu’elle réalise une totale dissociation entre la procréation et l’acte conjugal. En réalité, l’ICSI est aussi « opérée en dehors du corps des conjoints, par des gestes de tierces personnes dont la compétence et l'activité technique déterminent le succès de l’intervention : elle remet la vie et l'identité de l'embryon au pouvoir des médecins et des biologistes, et instaure une domination de la technique sur l'origine et la destinée de la personne humaine. Une telle relation de domination est de soi contraire à la dignité et à l'égalité qui doivent être communes aux parents et aux enfants. La conception in vitro est le résultat de l’action technique qui préside à la fécondation ; elle n’est ni effectivement obtenue, ni positivement voulue, comme l’expression et le fruit d’un acte spécifique de l’union conjugale».

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5 commentaires

  1. Indépendamment de la justice de la démarche de cette personne : je constate qu’aux temps passés, on n’était pas autant préoccupé de ses origines. Tout simplement parce qu’on avait une finalité : le Paradis. A partir du moment où on regarde le but, on n’accoorde pas tellement d’importance aux “origines”. C’est l’absence de ce but qui fait qu’on se met en boule sur soi-même et qu’on cherche son identité voire sa raison de vivre dans ses origines. Cela est très mauvais signe : c’est le signe qu’une civilisation meurt, un peu comme un vieillard qui ressasse tous ses souvenirs au lieu de songer à faire son salut.

  2. La grâce ne détruit pas la nature. Il est parfaitement légitime de vouloir connaître ses ancêtres. Nous n’avons donc pas à juger ni à opposer “salut” et connaître ses origines. D’ailleurs Moïse dans la Genèse nous parle de nos origines et de nos premiers ancêtres: Adam, Eve, Seth, Noé… Fallait-il les ignorer pour “faire notre salut” ?
    Selon monsieur Daoudal qui a publié un post il y a quelques temps sur la foi d’études épidémiologiques, la fécondation in vitro favorise de nombreuses maladies transmissibles. Elle est donc défavorable à la santé publique… mais très lucrative.

  3. De tout temps les humains se sont préoccupés de leurs origines. Simplement cela allait de soi et plus on était élevé socialement, plus cela avait de l’importance.
    Cela fait longtemps qu’on pouvait imaginer la réaction de ces enfants conçus de cette manière, une fois adultes.
    Les avocats ne vont pas chômer et comment se contenter d’une indemnisation pour une affaire aussi importante que de savoir qui est son père.

  4. 50 000 à 70 000 personnes sont conçues par IAD en France
    Revoyez vos chiffres : environ 30000 naissances par an par la PMA et seulement 6% de ces naissances sont dues à l’IAD ce qui en fait 1800 à peine.
    Pour info il nait en France environ 800000 enfants chaque année.

  5. 50 000 à 70 000 personnes sont conçues par IAD en France.
    @ AP, je crois qu’il faut lire 50 000 à 70 000 personnes vivantes sur les 65 000 000 de personnes vivant en France. C’est du moins ce que j’avais compris.
    Ces personnes vivent une intolérable souffrance due à l’inconscience de leurs parents.

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