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France : Politique en France

Plus on agit sur la dépense, plus la réduction des déficits est durable

Premier président de la Cour des comptes et ancien député PS, Didier Migaud a remis au premier ministre l'audit (pdf 255 pages) et déclare :

"La France n'est pas sortie de la zone dangereuse dans laquelle elle est entrée il y a plusieurs années. Le redressement est engagé, mais l'essentiel du chemin est encore devant nous. Cela dans une zone euro fragilisée par la crise des dettes souveraines. […] Pour 2012, les risques portant sur les dépenses sont limités et peuvent être maîtrisés. La situation est tout autre pour les recettes publiques. Il risque de manquer entre 6 et 10 milliards d'euros, dont 4 à 8 milliards pour le seul budget de l'Etat. Des mesures correctrices sont indispensables afin de respecter l'objectif d'un déficit public à 4,4 % du PIB, objectif inscrit dans le programme de stabilité transmis à nos partenaires européens. 

[…] Ce que l'on constate, c'est que les déficits sont anciens. Ils concernent donc des gouvernements de droite comme de gauche. Notre pays a manqué gravement de constance dans l'effort, relâchant celui-ci dès que la conjoncture s'améliorait. […] Avec une croissance de 1 % en 2013, qui correspond à la moyenne des prévisions des économistes, il faut trouver de l'ordre de 33 milliards d'euros pour passer de 4,4 % de déficit à 3 %, compte non tenu de l'impact des contentieux sur 2013, de l'ordre de 5 milliards. […] Une des hypothèses est de faire porter la moitié de l'effort à venir sur les dépenses, en les réduisant de 16,5 milliards d'euros par rapport à leur évolution tendancielle. Cela suppose de stabiliser en volume la progression de toute la dépense publique, donc de la faire évoluer comme les prix. C'est exigeant, plus exigeant qu'en 2011 ou 2012. Mais cet effort peut être accompli sans remettre en cause le cœur de l'action publique. Pour la santé, l'éducation, la formation professionnelle, par exemple, la France dépense bien plus que des pays dont les résultats, dans ces domaines, sont pourtant sensiblement meilleurs que les nôtres. […]

Sur une longue période, une étude de l'Organisation de coopération et de développement économique [OCDE] démontre que plus on agit sur la dépense, plus la réduction des déficits est durable. La France est le deuxième pays d'Europe pour le poids des dépenses publiques. […] Lorsque l'on parle de dépenses, il ne s'agit pas seulement de l'Etat, mais aussi de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales. […]"

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6 commentaires

  1. Heureusement que c’est une “ancien député PS” qui l’écrit, cela a sans doute moins de risque d’être contesté.

  2. L’impossible équation est en train de se mettre en place. Si un plan drastique d’économie des pouvoirs publics est nécessaire, il faut être conscient que la dette n’est pas de 89% du PIB comme on n’arrête pas de nous le répéter et comme le reprend la Cour des Comptes, mais de 620% des recettes annuelles de l’Etat. 620% d’endettement, cela ne peut se résorber que par une croissance folle à condition de ne plus s’endetter, or les mesures que l’on nous annoncent n’ont d’autres ambitions que de limiter le déficit à 32% du budget, c’est à dire un accroissement de la dette, et à limiter la rentabilité des entreprises, c’est à dire limiter la croissance, ou une dévaluation d’enfer, ce qui implique non seulement une sortie mais une disparition de l’Euro ou un défaut de paiement.
    Les chiffres de la Cour des Comptes sont établis sur 0.4% de croissance en 2012, ce que conteste la BdF, et 1.7% de croissance en 2013, ce que rien ne vient confirmer pour l’instant. Plus vous taxer les entreprises, plus vous ralentissez l’économie, plus vous limitez les recettes de l’Etat…
    (http://maviemonargent.info/2012/cest-de-sa-faute-msieur/)

  3. mais comment un socialiste peut moins dépenser l’argent qui ne lui appartient pas.
    Quant à la dette , nous l’avons sans doute payée 3 ou 4 fois, alors si matamore Flamby, en avait(mais ça se saurait), il dirait tout simplement aux prêteurs maintenant ça suffit, nous avons remboursé 4 fois le capital, donc terminé, allez jouer ailleurs!

  4. première économie par la Cour des comptes:
    utiliser une mise en page couvrant plus d’espace sur la feuille .
    on pourrait réduire de moitié la pagination… Combien d’arbres épargnés?
    table des matières: on se trouve le coût de l’engagement et le provisionnement constitutif pour l’Etat des retraites envers ses subordonnés?

  5. Etonnant ! N’avons-nous pas entendu que la crise était derrière nous ?

  6. Pourquoi personne n’ose écrire ou dire que le but du jeu est de mettre financièrement à genoux les pays pour pouvoir confirmer une Europe totalitaire comme seule solution ?

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