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France : Société

Plan PSA : “crime social” ou responsabilités politico-syndicales ?

Lu sur Contrepoints :

"Les politiciens et  responsables syndicaux font assaut d'indignation face au plan de restructuration de Peugeot – Citroën. L'expression "crime social" a ainsi été employée. La SA Peugeot – Citroën apparaît comme un fossoyeur de l'emploi. […] Même si Peugeot – Citroën a certes sans doute commis des erreurs stratégiques, ce plan de restructuration est aussi une illustration de l'échec de la politique économique menée par la France, et soutenue par la classe politique et les syndicats.

[…] Peugeot – Citroën est aussi victime de la politique économique. Ainsi, le groupe a pu penser pouvoir augmenter ses capacités quand le marché européen était porteur. Mais, le marché était porteur car la BCE avait une politique monétaire très accommodante. Peugeot – Citroën a notamment profité de la croissance en Espagne, provoquée par les taux bas de la BCE, et les crédits à la construction des caisses d'épargne régionale d'Espagne, qui ont entraîné une croissance économique, et des ventes de voitures. Ceci est un bel exemple de mal investissement provoqué par une politique d'expansion monétaire, tel que cela est décrit par les économistes du courant autrichien.

Le groupe Peugeot – Citroën peut aussi s'estimer victime des coûts du travail en France. La gauche a instauré les 35h, et démantèle aujourd'hui la loi TEPA, qui était une usine à gaz, mais qui avait au moins le mérite de redonner de la valeur au travail salarié, en supprimant les charges sur les heures supplémentaires. Les 35h ont à la fois augmenté le coût du travail, et augmenté l'intensité du travail pour les salariés. L'Allemagne avait ouvert la voie, mais de façon plus flexible. Et, dès que les effets néfastes sont apparus, les Allemands ont rectifié le tir, organisant une stagnation, et même une baisse des salaires. Rien de tel en France.

Les syndicats sont aussi responsables, refusant le pragmatisme économique allemand, au profit de l'idéologie, provoquant une augmentation du coût du travail finalement néfaste à l'emploi. Aujourd'hui, le gouvernement semble enfin conscient du problème du coût du travail. Mais, au lieu de diminuer la dépense, comme en Allemagne, il cherche à la reporter sur d'autres. Les entreprises paieront peut-être moins de charges, mais le consommateur en paiera plus.

[…] L'État fait beaucoup de promesses. Il contrôle plus de 50% de la richesse créée dans le pays chaque année. Et pourtant, cette politique provoque des licenciements. […] La politique économique, à base d'expansion monétaire, de déficit, et de réglementations ne serait donc pas favorable à l'emploi ? […]

Il ne reste qu'à espérer que tout cela ne soit que gesticulations. Il serait regrettable d'empêcher Peugeot – Citroën de retrouver des forces. Rappelons que ce groupe privé produit plus en France que le groupe automobile dont l'État français est actionnaire. Qu'il a une stratégie de montée en gamme pour continuer à produire en France, notamment dans les petits véhicules, alors même que Volkswagen ne produit pas la Polo en Allemagne. Un redressement de Peugeot permettrait un redressement industriel en France. L'Etat devrait accompagner ce redressement plutôt que de le fustiger. […]"

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8 commentaires

  1. C est la grande explication à la mode depuis quelques semaines sur de nombreux blogs libéraux : la crise, c est la faute aux syndicats, au coût du travail, à notre manque de pragmatisme etc. Les mêmes nous parlaient sous Sarko (qui n’y pouvait rien le pauvre….) de crise systémique, de financiers spéculateurs irresponsable etc. C’est marrant comme ils changent vite de casaque…..pas très sérieux. Un peu aux abois et à court d idées et de solutions, la pseudo droite libérale ?
    [Je ne crois pas que ce soient les mêmes qui avançaient cela. MJ]

  2. Le pire est qu’ils font la même chose avec les PME qui vont aussi avoir beaucoup de mal à joindre les deux bouts ; il ne faudra pas que l’état se plaigne de la montée du travail au noir !

  3. …et bien entendu , les politiques n’ont jamais aucune responsabilité dans la dégradation de l’économie… C’est toujours la faute des employeurs , évidemment

  4. Cette analyse est parfaite mais on peut y ajouter le scandale de base que constitue la pénalisation de la souveraineté d’un groupe privé quant aux décision économique que par ailleurs le code de commlerce lui impose: veiller à ne pas faire faillite!!!
    Or avec les appellations marxisante comme “crime social” on s’aperçoit que pour la gauche – et beaucoup de monde en France en dehors d’elle – aucune entreprise n’est prévée dés qu’elle dépasse une certaine taille (Too big to fail) et qu’il n’est pas anormal qu’un entrepreneur avisé ne veuille pas croître au delà d’un certain seuil.

  5. Oui mais on va s’en sortir puisque l’on a un ministre du redressement productif. Peugeot, Citroën, Airbus …..

  6. Ceux qui sont le plus à plaindre, ce sont les ouvriers de l’usine d’Aulnay qui sont manipulés par les politiques, les syndicats et les médias depuis plusieurs années.
    S’ils avaient un peu de jugeote, ils négocieraient avec la direction de l’usine des postes à Poissy (donc en région parisienne) avec un accompagnement adéquat (aide au déménagement, inscriptions scolaires …), des départs en retraite, des reconversions, des départs volontaires, etc…
    Ils ont deux années pour le faire,ce qui est suffisant.
    Ce ne sont pas les politiques, les syndicalistes et les journalistes qui vont les aider par leurs gesticulations et leurs outrances.

  7. Si l’état avait fait avec ses fonctionnaires ce qu’il reproche à PSA(càd le plan social massif dont il a urgemment besoin), les coûts français ne seraient pas ce qu’ils sont, et PSA n’aurait pas besoin de plan social.

  8. Le mot Patron signifie protecteur. La priorité N°1 revendiquée par PSA, (société qui fabrique des véhicules et en période de crise) c’est … Je vous le donne en mille… Alors vous avez trouvé ? Non, vous ne rêvez pas, c’est la SECURITE. Mais pas la sécurité des salaires et de l’emploi ou la pérennité française de la société, non, ces valeurs ont été depuis longtemps abandonnées, non, il s’agit de la sécurité sur les sites (Bien se laver les mains, bien marcher sur les passages piétons, bien tenir la rampe dans les escaliers, ne pas courir, ne pas monter les marches 4 à 4, bien dire tous nos petits bobos, bien rouler à la vitesse indiquée)
    Voici ce que les patrons de l’ancien temps avaient comme valeurs et qui ont été abandonnées par paresse par ces nouveaux patrons : Des magasins RAVI dans la région de Sochaux pour retenir la montée des prix, un service logement pour ses salariés, des augmentations de salaires qui dépassaient l’inflation, des services de secrétariat pour retenir trains et hôtels, des ateliers pour se faire des pièces rapidement, la signature pour sortir un véhicule de service donnée à tous les cadres, des forfaits pour les repas et hôtel payés même si non pris, etc…
    Maintenant c’est : Donnez votre sang plus facilement dans une installation du site, Suivez la Charte éthique mais qui ne contient rien sur les salaires ni sur la formation du prix, lutter contre l’homophobie, nettoyez votre bureau en 5 étapes, faites savoir vos occupations par des beaux schémas au mur, et encore beaucoup d’autres gamineries de cet acabit.
    Alors ces patrons qui ont abandonné énormément de valeurs à défendre par paresse pour ne retenir en fait que le gain à court terme et la mesquinerie du sécuritaire, gain devant d’ailleurs uniquement revenir à la haute hiérarchie, les trouvez-vous si valeureux que cela ? Auriez-vous osé mettre la sécurité comme priorité N°1 ? Auriez-vous créé un service R&D en Chine composés en grande partie de Chinois et auriez-vous demandez à ce que les services R&D français leur donnent tout leur savoir faire et en anglais s’il vous plaît ? N’a-t-on pas fait la guerre pour moins que cela ?
    Voici un point de vue sur les patrons qui me semblent tout à fait réaliste sur le lien suivant :
    http://www.journaldunet.com/economie/temoignage/temoignage/232656/la-plus-grosse-cuillere-de-confiture/

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