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Valeurs chrétiennes : Education

Plaidoyer contre la loi Debré pour libérer l’enseignement catholique

De l'abbé Houard dans l'Homme Nouveau :

H "Jeune professeur du second degré, avec mes collègues, je l’attendais cette loi ! Elle allait soulager l’enseignement catholique d’un poids insupportable : les charges de personnel et les frais de fonctionnement. […] On n’imaginait pas que la mise en oeuvre de la loi Debré allait à ce point changer la donne. Le dispositif qui devait sauver la liberté de l’enseignement ne l’a-t-il pas progressivement étouffée ? Les résultats sont là. Ils ont été atteints semble-t-il en trois étapes : le retrait des religieux, la marée des « mercenaires », le contrecoup du fiasco de l’enseignement public.

Le retrait des religieux s’est fait assez vite, résultat de la baisse de leurs effectifs, d’une part et aussi d’une vague de méfiance voire de mépris de certains mouvements à l’égard des « institutions » chrétiennes. Pour que l’Église ait les mains pures, le mieux n’étaitil pas de lui couper les mains ? […] Alors pour remplacer ces hommes et ces femmes d’expérience, se sont présentés de jeunes professeurs. Les premiers sont venus dans l’enthousiasme de poursuivre une oeuvre dont souvent ils avaient eux-mêmes bénéficié. Après eux beaucoup d’autres, hélas !, ne cherchaient qu’un emploi quand, d’autre part, rythmes scolaires et vacances ont attiré un grand nombre de femmes. Tous ces nouveaux venus sont souvent porteurs des « lumières » de 68. Ils se méfient de tout ce qui ressemble à l’autorité, qu’il s’agisse de savoir- vivre, de discipline ou de pédagogie. On veut mettre l’enfant « au centre de la classe»… en attendant de mettre le professeur dehors. […]

L’arrivée massive de ces laïcs qui ont appris les vertus du libéralisme et de la tolérance, la disparition des « cornettes » et des soutanes qui manifestaient une appartenance, ont fait rapidement tomber l’obstacle qui pouvait encore écarter des familles, qu’elles soient hostiles à toute espèce d’éducation religieuse ou simplement indifférentes. Rassurées, elles sont entrées en nombre dans l’enseignement catholique, n’y cherchant désormais que la garantie d’une meilleure qualité de l’instruction et de l’éducation. Malheureusement de ce fait elles ont pris peu à peu le pouvoir dans les conseils de classe, les conseils d’administration et les associations de parents d’élèves, négligeant ou rejetant même parfois toute préoccupation d’éducation chrétienne. Sans doute y a-t-il d’heureuses exceptions et on a plaisir à le reconnaître, mais il faut bien admettre que l’on assiste à une sécularisation progressive de l’enseignement privé catholique tendant à l’assimiler à l’enseignement public et laïc.

Où sont les foules de 1984 ? Le service unique contre lequel elles se sont alors levées se met en place aujourd’hui sans douleur suivant la règle du PPCD (plus petit commun dénominateur). Y a-t-il de l’insolence à se demander si un tel résultat est dû au machiavélisme des concepteurs du système, conscients du pouvoir dissolvant du nombre et de l’argent, ou à la naïveté de ceux qui ont cru y trouver le salut ? […] Quelle conclusion tirer de ce constat ? Que ce qui devait sauver l’enseignement catholique a gommé son « caractère propre » et qu’en conséquence, une seule solution se présente : le retour à la situation antérieure où, reprenant la main, l’Église, « éducatrice des peuples », puisse reprendre la place qui fut la sienne pendant des siècles au service de la foi et de la culture."

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10 commentaires

  1. Récemment je discutais avec une amie catéchiste qui me disait qu’elle assurait l’enseignement religieux à l’école catholique de notre ville.
    Comme je m’étonnais, elle me répondit que certains enseignants ne croyaient pas en Dieu

  2. Saint-Eloi faisait exception et le résultat est que l’école est fermée.
    Il faudrait vraiment militer pour l’institution du chèque scolaire, susceptible de faire le tri parmi les établissements.

  3. l’enseignement catholique sous contrat c’est du beau désormais.
    anecdote vécue dans un lycée privé sous contrat dans le 22 dans les cours distribués à nos jeunes têtes blondes
    “Pour les relatios sexuelles filles garçons il faut au moins 16 ans MAIS ATTENTION pour les relations garçons garçons il vaut mieux attendre 18 ans”

  4. On ne peut pas mieux dire !
    Dans certaines écoles catholiques les enfants peuvent s’abstenir de participer auxcours de religion. Ils sont ignorants en matière de religion !!

  5. @ minimaus
    Mais quand ils y participent, on leur inculque une religion déformée !
    Le piège vicieux s’est refermé !

  6. Janvier 1993 :
    Secrétaire général de l’Enseignement catholique, l’abbé Max Cloupet signe un accord avec le ministre de l’Education nationale (Jack Lang). Ce texte place sous la tutelle de l’Etat le système de formation pédagogique des enseignants des établissements catholiques qui ont un contrat avec l’Etat.
    A l’époque, les deux signataires savent que le gouvernement socialiste a très peu de chances de remporter les élections législatives des 21 et 28 mars 1993 [de fait, les 4/5e des députés élus sont de droite et du centre].
    Pourquoi cette précipitation à signer un tel texte ?

  7. Il y a belle lurette que des enseignants de l’ècole dite catholique ne croient en rien, j’en ai connu puisque j’ai enseigné pdt 20 ans,puis je suis parti voguer vers la liberté, qui coûte parfois cher, bref c’est mon histoire. Malheureusement on a été obligé de recruter des profs qui n’avaient pas le “profil”: catho,dévoués etc…. Quand j’y suis rentré en 71, il fallait montrer patte blanche, accepter de faire le cathé et à l’époque la plupart étaient des pratiquants réguliers, se donnaient à fond ds leur travail et donnaient le fameux caractère “catholique” à l’école. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Ceux qui divorcent par ex devraient avoir la décence de démissionner et d’aller voir ailleurs etc etc. Malgré cela il y en a toujours qui tiennent le choc, tel ou tel qui fait faire la prière le matin au début des cours, qui ne ménage pas ses heures impayées pour faire avancer les plus faibles.etc… Mais oui l’Eglise devrait reprendre en main ce qu’elle n’aurait jamais du perdre ,il est vrai qu’à l’époque pour bcp trop de curés de paroisse c’était de bon ton d’être contre l’enseignement catholique, alors l’enseignement catholique, il s’en fichaient comme de leur 1° chemise! donc il ne faut pas s’étonner si aujourd’hui bcp de choses partent à veau l’eau. A l’époque les curés de l’entourage du collège où j’étais assuraient la catéchèse en collaboration avec les profs et à part de rares exceptions ils nous soutenaient, malheureusement ils sont morts. Vivement bcp de Mgr Cattenoz pour remettre tout sur les rails mais la tache est immense!

  8. Bravo pour cet article

  9. la révolution a fait son chemin… avec les “idiots utiles” et autres “compagnons de route”.
    Les replâtrages ont vécu.
    Si l’Eglise veut se soigner, il faudra revenir aux fondamentaux qui obligent à se dissocier du système et engager la révolution contraire.
    Pas de salut non plus du côté des partis inhérents au système républicain. L’expérience l’a amplement démontré et le diagnostic de l’Abbé Houard est sans appel.
    Pour la révolution contraire et repartir des fondamentaux, il y a un site et des réseaux incontournables :
    http://www.viveleroy.fr
    contact : [email protected]
    Bon courage !, car ce qui a été démoli en des dizaines d’années ne se reconstruira pas en un jour.

  10. En Loire Atlantique, la moitié des collégiens sont dans l”enseignement catholique”. Pour le collège de mes enfants, la grande majorité des professeurs ne pratiquent plus, dont le directeur. Quelques 6ème vont au catéchisme (une dizaine sur 90 élèves), rien en 5ème, ni 4ème ainsi qu’en 3ème, à part quelques vagues cours d’histoire des religions. Les enseignements et l’APEL organisent des activités profanes sans tenir compte des fêtes liturgiques (vendredi saint: connait plus, …).
    C’est consternant et très triste. S’il fallait que tous les directeurs et la majorité des enseignants soient catholiques pratiquants, un très grand nombre d’écoles, collèges et lycées seraient en dehors des clous !
    Pourquoi alors garder le label “Enseignement Catholique” pour ces écoles ? “Enseignement privé” serait plus approprié !

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