Interrogé par Eugénie Bastié dans Le Figaro, Pierre Manent analyse l’élection présidentielle. Extrait :
Les résultats de l’élection présidentielle confirment la dépolitisation de notre vie commune. Ils donnent à voir un pays devenu incapable de se connaître lui-même. Le second tour a mis en présence un sortant qui ne courait aucun risque de perdre l’élection et une candidate qui n’avait aucune chance de la gagner. Le premier ne représentait pas une option proprement politique, il incarnait une classe sociale, la classe « en possession d’état » , celle qui par son âge, son épargne, ses compétences, possède l’essentiel des biens collectifs. Cette classe reçoit les intérêts composés de décennies d’enrichissement collectif, bien sûr inégalement partagé, d’une rente immobilière qui est devenue un facteur majeur de la division sociale, et aussi d’une éducation de qualité qui n’est plus guère disponible pour la masse des nouveaux entrants. Elle a bien sûr éminemment contribué par ses talents à la vie nationale, mais elle a assisté avec une indifférence difficile à comprendre à la liquidation d’une bonne partie de l’appareil industriel français, à la dégradation de la sociabilité, à l’affaissement du niveau des études, à la dépréciation de la langue française. Elle a refusé de mesurer le déclin des performances du véhicule collectif dans lequel elle tient une place éminente, ou, en tout cas, n’a pas fait grand effort pour y remédier.
En face d’Emmanuel Macron, que représente Marine Le Pen ? Elle représente la protestation impuissante contre l’impuissance politique dans laquelle s’enfonce la République. Je souligne, la protestation impuissante. Depuis trente ans ou à peu près, les partis « respectables » et les populistes « déplorables » mettent en scène leur confrontation titanesque, tous volontaires pour faire croire que l’extrême droite est aux portes du pouvoir… Ni le RN ni Marine Le Pen ne parviendront jamais au pouvoir. Leurs succès électoraux, d’ailleurs limités à un seul type de scrutin, ne font pas une véritable force politique. Depuis trente ans, le mouvement de la « droite nationale » a été incapable de créer le moindre syndicat, le moindre réseau associatif, la moindre maison d’édition, d’acquérir la moindre base d’influence sociale ou de prestige, que ce soit dans les médias ou les universités… Ce parti qui prétend parvenir au pinacle du pouvoir est incapable d’obtenir que ceux qui votent pour lui se déclarent pour lui. Au contraire, quiconque a la moindre position dans la société s’empresse de déclarer qu’il tient absolument à lui « faire barrage ». Le RN veut croire qu’il dit tout haut ce que les Français pensent tout bas. Lors du débat du second tour, Marine Le Pen elle-même a omis de dire tout haut ce qu’elle pensait – peut-être – tout bas. […]
LANASPRE
Remarquable de lucidité,le constat est helas accablant … et tellement desesperant.
Il est temps que Marine Le Pen (et son entourage immediat) soit degagée,elle a montré lors du debat definitivement ses insuffisances.
ROY
Très juste , je découvre le livre récent mais en quantité limitée de Roland HUREAUX (auteur de JESUS de Nazareth , ancien conseiller de SEGUIN et BALLADUR )”l’homme qui n’aimait pas la France “qui rejoint lui aussi ,avec une grande clarté, l’analyse de ZEMMOUR. Dans le pessimisme ambiant il reste un espoir , et quand l’on voit le tir d’artillerie de tout le merdia contre MUSK …
DUPORT
“Le second tour a mis en présence un sortant qui ne courait aucun risque de perdre l’élection” (sic)
Peu importe les votes l’important c’est, qui compte les votes ?
J’ajouterai : et qui peut manipuler l’opinion avec les médias
Gilles Tournier
Peu à peu, les perceptions convergent et révèlent la réalité ; le système révolutionnaire, servi par la puissance maçonnique, structure un monde asservi à ses buts. Le singleton humain, coupé de tout lien spirituel et intellectuel est un esclave du pognon pur et parfait. Trop faibles humainement pour faire face, nous plions et acceptons volens nolens les règles de l’ennemi, le suffrage universel par exemple.
Sainte Thérèse nous dit :”Il faut toujours prier comme si l’action était inutile, et agir comme si la prière était insuffisante.”
Aux prêcheurs molasses qui se battent à coup de figues molles, aux désabusés qui ronchonnent vainement, j’oppose le combat : former de jeunes “guerriers” pleins de foi et de courage, transmettre nos traditions, notre Histoire, notre bannière qui proclame “Dieu et le Roy”. Secourir les nôtres qui, nombreux, sont dans la misère et les aider en revendiquant notre catholicisme. Au quotidien, boycotter les enseignes ennemies, privilégier nos amis et les soutenir financièrement quand c’est possible : SOS calvaires, Cheméré, Éditions de Chiré, et tant d’autres qui oeuvrent pour le bien.
sivolc
Oui, très bien. Voilà pourquoi le Z prend tous les coups tordus en pleine figure: il combat en affichant la vérité or, de ce fait il nous entraîne…” à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire”. De sainte Thérèse à Corneille il n’y a qu’un pas. Oui il faut revendiquer notre catholicisme comme vous dites si bien. Je l’ai fait toute ma vie…et continue de le faire….à mes dépends mais avec de temps en temps de bien belles surprises.
cadoudal
Voltaire :
« quand la populace se mêle de raisonner , tout est perdu «
cité par Nietzsche ” humain trop humain ” §438