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France : Politique en France

On peut s’interroger sur la crédibilité du Président de la République et du gouvernement dans le cadre de la consultation nationale

On peut s’interroger sur la crédibilité du Président de la République et du gouvernement dans le cadre de la consultation nationale

Parfois on crée des commissions pour enterrer des sujets, d’autres fois on organise des consultations pour étouffer une contestation…

Ludovine de La Rochère, présidente de la Manif Pour Tous, écrit dans Le Figarovox :

Dans un contexte de crise sociale majeure, le Président de la République a annoncé des mesures de court terme – hausse de la prime d’activité, baisse de la CSG pour une partie des retraités – et des mesures de moyen et long terme. L’élaboration de ces dernières – qui concerneront la transition écologique, la fiscalité, l’organisation de l’État et la démocratie – s’appuiera sur l’écoute des Français à l’occasion d’une «consultation nationale» prévue pour durer trois mois.

Voilà qui rappelle la consultation nationale organisée au 1er semestre 2018 dans le cadre du processus prévu dans le droit français pour préparer la révision de la loi de bioéthique. […]

Il est ressorti de ces États généraux de la bioéthique des résultats très nets: en ce qui concerne la procréation, que ce soit lors des réunions publiques, sur le site internet (qui a donné lieu à des centaines de milliers de votes) et lors des auditions (en prenant logiquement en compte la représentativité des organismes auditionnés) une opposition massive (à plus de 80%) à l’idée d’autoriser la pratique de l’assistance médicale à la procréation sans motif médical, ainsi qu’une opposition presque unanime (à plus de 90%) à toute mesure facilitant le recours à une mère porteuse. Et si les participants se sont aussi très largement exprimés contre l’autoconservation ovocytaire, ils sont en revanche plutôt favorables (à une courte majorité) à la levée de l’anonymat du don de gamètes.

Pour en revenir aux «gilets jaunes», on peut s’interroger aujourd’hui sur la crédibilité du Président de la République et du gouvernement dans le cadre de la consultation nationale qu’ils lancent.

En effet, à ce jour, si Edouard Philippe a reconnu «l’absence de consensus» en matière de procréation, les participants aux États généraux de la bioéthique ont aussi entendu Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, piétiner les résultats de la consultation en annonçant que la PMA sans père serait légalisée, et même remboursée par la Sécurité sociale. Certes, on a bien compris qu’il s’agissait là de son opinion personnelle et que ses propos n’engageaient ni le Président de la République ni le gouvernement.

Il n’en reste pas moins que les conditions préalables fixées par Emmanuel Macron avant d’envisager d’autoriser la PMA sans père ne sont pas remplies. La confirmation de la prise en compte des résultats de la consultation est attendue avec impatience et ce, même si le gouvernement a annoncé fin octobre le report du projet de loi de bioéthique.

Dans le contexte actuel d’une défiance d’une ampleur inédite, la crédibilité de nos dirigeants en termes d’écoute réelle des Français risque de rester bien faible tant que les conclusions des consultations publiques ne sont pas clairement reconnues. Bien avant les États généraux de la bioéthique, ce fut le cas avec le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Si une majorité favorable était bel et bien sortie du référendum local organisé, le projet a été enterré. Sans rouvrir le dossier, il apparaît aussi que les conclusions démocratiques n’ont pas été respectées.

À la veille du lancement de la consultation nationale qui se veut l’essentiel de la réponse à la crise des «gilets jaunes», la balle est dans le camp du gouvernement.

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1 commentaire

  1. Oui, on peut s’inquiéter de la prise en compte par le gouvernement des revendications qui émergeront du débat national prévu jusqu’en mars ; au passage on peut regretter qu’après l’échelon local et l’échelon régional, il n’y ai pas de discussion au niveau national (les Etats Généraux de 1789, celà ne vous rappelle rien ? ). Si le même processus se répète comme pour les Etats Généraux de la bioéthique, le gouvernement va “s’asseoir” sur les revendications, comme il s’est “assis” sur le rejet de la PMA pour femmes par 80 % des participants : c’est de mauvaise augure. En effet Grivaux, Buzin et Shiappa ont lourdement insisté que “tous les feux sont au vert” pour légaliser la PMA pour femmes ! Quant à Macron, il a abondé dans ce sens et n’a pas démenti.
    Donc méfiance, méfiance !

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