Partager cet article

L'Eglise : L'Eglise en France

On peut discuter de la traduction du Pater en France

La Conférence des évêques de France achève une nouvelle traduction liturgique francophone de la Bible. Hier, sur Twitter, Mgr Giraud, évêque de Soissons, a proposé sa vision de la traduction controversée d'une phrase du Notre Père « Ne nous soumets pas à la tentation », ouvrant ainsi la discussion. C'est une grande première.

La traduction "Ne nous soumets pas à la tentation" est apparue dans la liturgie en France en 1966 à la place de « Ne nous laissez pas succomber à la tentation ». Or, actuellement, personne n’est satisfait de cette traduction, qui suppose une certaine responsabilité de Dieu dans la tentation qui mène au péché :

G "Le mot peirasmos pourrait certes être traduit par «épreuve» et non par «tentation». Mais «Ne nous soumets pas à l’épreuve» semble demander à Dieu que nous échappions à la condition humaine normale, marquée par l’épreuve. La traduction littérale du texte grec de Mt 6,13 devrait être «Ne nous induis pas en tentation» ou «Ne nous fais pas entrer en (dans la) tentation», «Ne nous introduis pas en tentation». Le verbe eisphérô signifie étymologiquement «porter dans», «faire entrer». La tentation est vue comme un lieu dans lequel Dieu nous introduirait. Mais Dieu pourrait-il nous «introduire» en tentation ? Ce verbe exprime un mouvement local vers un lieu où l’on pénètre. Il fait penser à Jésus, alors qu’il conduit par l’Esprit au désert pour y être tenté (Mt 4,11), ou encore à Gethsémani : «Priez pour ne pas entrer en tentation» (Mt 26,41). Or, dans tout le Nouveau testament, il n’est pas dit que Dieu tente sa créature humaine. La formule semble supposer que Dieu puisse tenter l’homme, alors que c’est le diable qui se charge normalement de cette opération. Dieu n’est pas l’auteur de la tentation. Plusieurs traductions ont été étudiées. «Ne nous soumets pas à la tentation» : cette traduction évoque l’image d’un Dieu qui fait subir la tentation et qui serait comme l’auteur de la tentation. «Fais que nous n’entrions pas en (dans la) tentation» : cette traduction cherche à dédouaner Dieu d’être l’auteur de la tentation. «Ne nous fais pas entrer dans la tentation» : certes «entrer dans la tentation», ce n’est pas nécessairement y succomber, mais c’est entrer dans cette situation critique où Satan (le Mal) commence à nous atteindre et où nous risquons, à cause de notre faiblesse, de nous laisser vaincre. Cependant elle risque de désigner encore une certaine responsabilité de Dieu dans la tentation. «Ne nous laisse pas entrer en tentation» : cette traduction serait meilleure d’autant qu’elle se rapprocherait d’une source littérale araméenne. En français «laisser faire» veut dire «ne pas empêcher». «Ne pas laisser faire» a le sens positif d’« empêcher ». Dieu peut permettre que nous entrions dans la tentation et nous donner la force de pouvoir en «sortir». Dieu ne nous tente pas, mais il nous met parfois à l’épreuve en permettant à Satan (le Mal) de nous tenter pour nous purifier. Avec cette traduction, nous supplions Dieu : «Ne permets même pas que nous entrions en tentation». Nous lui demandons d’intervenir en notre faveur pour écarter de notre route un danger redoutable, celui de prendre le risque d’être séparé de Lui et de son Peuple. La Traduction Liturgique de la Bible pourrait donc choisir de proposer «Et ne nous laisse pas entrer en tentation» appuyée par Mt 26,41. Déjà la Bible de Segond de 1964 reprenait l’expression «Ne nous laisse pas entrer en tentation», comme le fera la Bible de Jérusalem de 2000."

Dans une conférence, Yves Daoudal indiquait :

"En fait, on avait eu raison de traduire par une périphrase : Ne nous laissez pas succomber à la tentation. Pour le coup on a ici un hébraïsme, et un vrai. Et les hébraïsants sont ici précieux. Ils nous expliquent que le verbe grec traduit un verbe araméen à la forme causative. Or le causatif peut avoir un sens factitif fort, faire, faire faire, et un sens permissif, laisser faire, permettre de faire. Ce qui est le cas ici, comme en plusieurs endroits des Septante. Par exemple dans le psaume 140 qui dit littéralement, de façon très proche de la demande du Pater : N’incline pas mon cœur vers les paroles mauvaises. Le sens est : Ne laisse pas mon cœur s’incliner vers les paroles mauvaises. Du moins si l’on tient à traduire pirasmone par tentation. En fait ce mot veut dire d’abord épreuve. Le psaume 25 dit à Dieu : Tenta me, ce qui ne se traduit pas par « Tente-moi », bien sûr, mais par « Mets-moi à l’épreuve ». Sans m’y laisser succomber…"

Partager cet article

48 commentaires

  1. “Ne nous laissez pas succomber à la tentation” ! Hé bien voilà, c’est très bien : on n’y touche plus.
    Dans une impasse la seule solution est le retour en arrière.

  2. Dans le livre de Prières rédigé par le Père Gérentet de Saluneaux, au profit des Scouts Saint-Louis, on trouve:
    “ne nous laissez pas dans la tentation”.
    Ca a le mérite d’être bref et de ne pas donner à Dieu la responsabilité qu’il n’a pas. j’aime bien.

  3. Bravo pour ce bel effort d’honnêteté intellectuelle ! Plus le Notre Père sera clair et sans ambiguïté, mieux ça sera.

  4. Ce n’est pas trop tôt !

  5. Je comprends l’analyse de Daoudal, mais le fait que “ne nous laissez pas succomber” corresponde aux psaumes 24 et 140 ne signifie pas qu’il corresponde au Notre Père.
    Le latin (qui est lui-même une traduction d’ailleurs), dit “induis”. Ce mot est exactement repris en italien et signifie étymologiquement “mener dans”, de même que l’esprit conduit Jésus pour être tenté.
    La différence est la suivante : se situe-t-on à un moment où la tentation existe déjà ? Ne pas nous laisser succomber suppose que l’on est déjà tenté, comme suggéré par le Psaume cité, alors que “ne nous induisez pas” se situe plus en amont : on demande à ne pas être objet de tentation.
    Le Nouveau Testament est un progrès par rapport à l’Ancien testament. De même que la loi du talion (elle-même un progrès par rapport aux vengeances disproportionnées que l’on retrouvait dans les paganismes de l’époque) est remplacée par le pardon, il est possible que “laissez-moi entrer en tentation mais ne me laissez pas y succomber” ait été remplacé par “ne me laissez pas entrer en tentation”, donc au final “ne nous induisez pas” ou “ne nous soumettez pas”, car soumettre (mettre sous) et induire (mener dans) expriment la même idée.
    Au final, “ne nous laissez pas succomber” revient à accepter le combat, une nécessité pour le peuple juif qui attendait le Rédempteur. Nous sommes les seuls à avoir cette traduction qui reflète peut-être notre passé janséniste. Je l’aime assez d’ailleurs, mais je ne suis certain qu’elle corresponde aux textes.

  6. Le Père Carmignac, grand spécialiste du Pater sur lequel il a fait sa thèse, passionnante, considèrait que notre traduction française ancienne est la plus proche du texte araméen.
    En effet “et ne nos inducas in tentationem” qui révoltait déjà l’agnostique Maurras est presque semblable au “ne nous soumets pas” (ne nous induis pas…). Pourquoi ne pas reprendre, en effet, tout simplement “ne nous laisse pas succomber” ou alors, mais ce n’est pas très beau “ne nous rends pas soumis à la tentation”…

  7. Les travaux de Monsieur l’abbé Jean Carmignac – dont le décès prématuré remonte cette année à 25 ans – porteraient-ils des fruits au sein de l’épiscopat français? il en serait grand temps!

  8. intéressant. L’abbé Carmignac proposait : ” Garde nous de consentir à la tentation”. d’ailleurs, il n’y a pas que Mgr Giraud qui s’est inquiété de la mauvaise traduction du Notre Père. En effet, le Cardinal Barbarin dans son livre “le Notre Père”, ed Parole Silence, pages 61 et suivantes, pose clairement le problème. A lire et à méditer ainsi que le très bel opuscule de l’abbé Carmignac ” A l’écoute du Notre Père”.

  9. Cher salon beige !
    Mille mercis pour cette information ! C’est plus qu’une grande première : c’est un évènement historique spirituel de première et grande importance !
    Allez osons le mot ! C’est un changement de paradigme !

  10. Pour info, c’est chez Mgr Giraud, à Soisson-cathédrale que la Communauté Saint-Martin ouvre en septembre une nouvelle implantation (http://www.paroisses-cellettes-contres-lesmontils.fr/article-changements-dans-l-equipe-pastorale-dans-les-semaines-a-venir-74962971.html )…
    ainsi qu’à Gênes ( http://www.paroisse-nogent-le-roi.com/1/index.php?option=com_content&view=article&id=222:ciao-don-thomas&catid=62:fip )…
    Quelqu’un sait-il s’il y en a d’autre ?
    Gautier

  11. Y a qu’à le dire en latin, comme ca pas d’erreur !

  12. Le père Lebrun (liturgiste du XVII) quant à lui traduit par ” et ne nous induisez point en tentation, expliquez par les Pères et saint Cyprien comme ne souffrez pas que nous soyons tentés, ainsi on demande à Dieu qu’il ne nous laisse pas succomber à la tentation en nous abandonnant à nous mêmes. Innocent Ier explique donc que nous nous éloignons de la volonté de Dieu quand nous le refusons, et quand nous le refusons, Lui et sa Lumière de Force nous nous induisons en tentation. La grâce de Dieu est toute notre ressource pour faire le bien et pour vaincre les tentations, comme nous sommes victorieux quand Dieu nous assiste, il est nécessaire que nous soyons vaincus quand il ne nous assiste pas, ainsi si Dieu nous laisse à lui mêmes, il nous induit en tentation, non en nous y poussant, mais en nous abandonnant, dit Saint AUGUSTIN.
    Ainsi en demandant de n’être pas induit, nous demandons de ne pas être abandonnée, et qu’il ne nous laisse pas succomber à la tentation. Sachant qu’en étant fidèle à ses promesses il ne nous laissera pas tenter au delà de nos forces (non patietur vos tentari supra id quoi potestis sed faciet eliam cum tantatione proventum) et nous espérons qu’il permettra la tentation que pour nous en faire sortir avec avantage

  13. De toute manière, si nous sommes mis à l’épreuve, c’est parce que Dieu le veut. Le Tentateur n’agit que sur l’ordre de Dieu. L’épreuve n’est pas, en soi, un mal, mais plutôt l’occasion d’un bien : “…afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable qui cependant est éprouvé par le feu, ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, etc” (1 P 1,7). L’épreuve peut aussi être l’occasion de tomber, et c’est ce qui arrive invariablement si Dieu ne nous soutient pas. Voilà pourquoi nous ne demandons pas à Dieu de ne pas être mis à l’épreuve, mais de ne pas y être mis sans le secours de son invincible Grâce : “ne nous laisse pas succomber”.
    Il se pourrait aussi que, dans le Pater, l’épreuve soit envisagée comme une punition pour l’infidélité. Dans le christianisme primitif, l’épreuve, c’est d’abord la “tribulation”, c”est-à-dire la persécution, une calamité collective dont étaient menacées les églises plus ou moins relâchées (cf. les prophéties de l’Apocalypse sur les différentes églises). Dans ce cas, il serait tout à fait convenable de demander à Dieu de ne pas nous “induire” en tentation, car cela reviendrait à lui demander de nous pardonner nos fautes.

  14. J’ai tjrs dit ne nous laisses pas succomber à la tentation.Quand j’entends l’autre formule,je dis :c’est le diable qui soumet à la tentation.Je ne m’adresse pas à lui.Ne pas confondre svp.

  15. Pourquoi ne pas utiliser “épreuve”, comme le mentionne Y. Daoudal ?

  16. Pareil pour moi Cassianus!
    venant d’une famille catholique où l’on disait “ne nous laisse pas succomber à la tentation ” puis égarée dans tous les pièges du temps avant de retrouver le chemin de l’église , c’est avec horreur que j’ai entendu “ne nous soumet pas à la tentation “(comme si Dieu était devenu le diable ).
    Bref cette formule ne passait pas l’enclos de mes dents et j’en suis toujours resté à “ne nous laisse pas succomber à la tentation”.

  17. Le mieux est (1) de le dire en latin, et/ou (2) de retourner à la forme ancienne.
    “Ne nous laissez pas succomber à la tentation”.
    Peut-être que cette forme ancienne n’est pas assez grecque, ou araméenne, ou biblique ou n’importe quoi, mais elle est la plus claire et la plus compréhensible pour des Français.
    Je l’ai toujours prononcée (je me tais pendant que cette phrase est récitée par les autres fidèles) et quoique la hiérarchie décide, je continuerai ! Il ne s’agit pas d’un dogme.
    On peut quand même se demander si l’Eternel, béni soit Son Nom, n’a pas poussé à la roue pour nous induire dans cette fameuse tentation : en nous faisant rencontrer le Serpent (quoi, le diable en paradis ?), en nous laissant seuls nous débrouiller avec ce Malin, en nous interdisant quelque chose de succulent alors que nous étions programmés pour être attirés par le meilleur, en sachant d’avance qu’on y succomberait et en laissant faire, etc.

  18. et pourtant, jusqu’à nouvel ordre, la traduction liturgique française demeure “ne nous soumets pas à la tentation” ; même si cette traduction n’est pas la meilleure, et même s’il est bon de chercher la meilleure traduction possible, l’humble esprit d’obéissance à l’Eglise, ainsi que le désir de notre coeur de prier ensemble dans l’unité, ne nous laissent pas le choix : il faut prier le Notre Père avec la traduction choisie par l’Eglise : “ne nous soumets pas à la tentation” ; sinon, chacun peut choisir sa propre traduction, et chacun priera le Notre Père dans son coin ; je ne crois pas que ce soit un très beau signe de l’unité des chrétiens dans la prière que nous a apprise Jésus.
    Par ailleurs, il est certain que si cette traduction n’est pas la meilleure, il est souhaitable de chercher une meilleure traduction, pour qu’un jour, l’Eglise française fasse les modifications nécessaires, et que nous puissions prier cette prière tous ensemble, dans l’unité, avec une nouvelle traduction

  19. Heu, je suis peu être pas assez bon chrétien pour donner mon avis, mais plutôt que de cherche indéfinimement une traduction exacte, pourquoi ne pas trouver une phrase voulant exactement dire ce que l’on veut dire sans utiliser les mêmes mots ? oublions le mot succomber, en reprenant tout l’argumentaire de l’article, on pourrait arriver à un truc du genre : “protège nous contre les tentations” ou “éloigne nous des tentations”
    … Non ? “fais que nous soyons loin des tentations” ca sonne bien et ca veut dire ce que l’on veut ou je dis n’importe quoi ?

  20. Je n’ai pas attendu que Mgr Giraud se réveille en 2011. Dès que cette traduction imbécile est apparue je suis entré en Résistance et j’ai toujours, même à haute voix, récité l’ancienne supplication adréssée à Dieu et Dieu sait combien j’ai besoin qu’il m’évite de tomber. Cela fait 40 ans que je maintiens. La langue Araméenne est tout à fait claire à ce sujet mais les “Experts” réunis par Bugnini n’avaientt qu’un seul objectif faire dire des imbécilités à des Catholiques, et ça a marché tant l’esprit moutonnier a contaminé le peuple conciliaire. ah l’esprit du Concile avait bon dos!

  21. Il ne faut pas perdre de vue non plus que l’épreuve, au vrai sens du mot, c’est un test pour vérifier quelque chose – en l’occurrence, la solidité de notre foi. Ce n’est pas, comme souvent dans le langage moderne, une souffrance que l’on subit on ne sait trop pourquoi. Exemple : quand on dit à une veuve, en parlant du décès de son mari, que l’on est avec elle dans cette terrible épreuve… Nous sommes mis à l’épreuve (tentés) non seulement par des souffrances, mais aussi par des succès et toute sorte de bonnes fortunes, puisque nous sommes moins enclins à chercher Dieu quand nous avons ce qu’il nous faut pour jouir de la vie présente. Les plaisirs terrestres nuisent à la dévotion tout autant les douleurs excessives. L’épreuve dont nous devons demander à Dieu de nous faire sortir victorieux, c’est donc toute sollicitation au péché, que ce soit par des douleurs dont nous croirions sortir en reniant le Christ, ou par des jouissances que nous croirions pouvoir conserver en nous détournant des austérités de la vertu.

  22. Oui, comme le dit Jean Theis, il faut revenir à ce latin de messe “…Et ne nos inducas in tentationem…” ou au bon esprit français “Et ne nous laissez pas succomber à la Tentation…” que nous avons reçu de nos parents et que la tradition n’a cessé d’enseigner.
    la version de 1966 est un blasphème. Il a choqué bien des gens et pas que des catholiques mais aussi des protestants…
    Il est heureux que l’on en revienne.
    Le chemin sera long.

  23. C’est évident, la formule d’avant 1966 est la bonne. On demande à Dieu la force de ne pas succomber à la tentation! J’ai toujours gardé la BONNE phrase et à ce niveau, pendant un office je hausse très fort le ton, pour faire savoir à l’assistance mon opposition! Idem pour le tutoiement de Dieu. Dieu n’est pas un “pote”,c’est Dieu.

  24. Au catéchisme (années 50-60) j’ai appris l’ancien, le bon Notre Père.Celui qui se trouvait déjà, en revanche, dans les Bibles protestantes (version Segond) a été adopté, hélas, après le Concile, avec le tutoiement et les autels…abaissés, retournés, simplifiés etc. Il ne fallait pas changer, on l’a fait, brutalement ! Osons à présent retourner en arrière, réparer les fautes et rerreurs, sans attendre ! Il n-y-a pas à raisonner, à vouloir encore du changement : ils ont brutalement imposé la laide liturgie, prions pour que la belle revienne au galot ! J’ai honte de nos églises, cathédrâles protestantisées, vandalisées et quand j’assiste quand même à la messe conciliaire, je récite express à haute et intelligible voix… l’ancien, le bon Notre Père.Et j’en connais, des comme moi !

  25. problème de traduction, ou problème de concept?
    ne nous soumet pas à la tentation me parait un peu cavalier, finalement : outre l’impératif, c’est vouloir rester dans un environnement protégé…
    ne nous laisse pas sucomber est plus proche d’une demande, d’une prière, au fond,la nature humaine n’ayant souvant pas besoin d’une entité extérieure, démon ou autre, pour avoir des penchants de facilité ou de puissance
    mais où était l’origine, et surtout, dans quel esprit celà a-t-il été énoncé??
    les langages évoluent, les idées aussi, et l’environnement…
    c’est bien de réfléchir à tout celà

  26. Ne nous abandonne pas à la tentation ?

  27. “Et ne nos inducas in tentationem” se traduit par “ne nous soumet pas à la tentation”, pas mieux.

  28. “Ne nous laisse pas succomber à la tentation”
    était trés explicite et avait le mérite d’etre
    clair.D’une part on constate que Dieu sait que nous sommes en tentation et cela suppose, d’une part, qu’il reste maitre de la situation et qu’il peut y mettre un terme quand il veut, d’autre part que l’on ne peut résister au diable sans l’aide ou la grace de Dieu.C’est quand je suis faible que je suis fort !

  29. Pourquoi ne pas revenir à la formule que nous ont transmise nos ancêtres. Ils priaient simplement, humblement, répondaient même en latin dont ils ne cherchaient pas toujours le sens particulier des mots, mais connaissaient bien le sens général, à la manière des petits enfants qui estropient la langue maternelle sans se soucier du sens, et pourtant dans leur petit charabia, combien de mères répondent à leurs demandes dont elles savent le sens.

  30. Comment ne pas rappeler ici le verset de l’Épître de Saint Jacques chapitre 1 verset 13:
    “Que nul, lorsqu’il est tenté, ne dise que c’est Dieu qui le tente; car Dieu ne tente pas pour le mal, et Il ne tente Lui-même personne.”
    N’est ce pas suffisant pour juger la traduction nouvelle nulle,défectueuse et pour tout dire vicieuse?
    Elle attribue à Dieu Parfait la malice d’attirer l’homme dans la séduction du mal moral.
    Quelle présomption envers le Dieu de miséricorde souverain Bien!

  31. Enfin un évêque parle
    enfin les travaux de l’abbé Carmignac vont porter leurs fruits.
    Ce pretre n’a jamais voulu dire la nouvelle traduction du Note Père. Il a commis une étude approfondie à ce sujet.
    Il a travaillé à l’école biblique de Jérusalem pendant plus de vingt ans pour étudier à partir des écrits de Qumuran sur la datation des évangiles et leur écriture première.
    voir le site
    http://www.abbé-carmignac.org

  32. Pour ma part j’ai toujours pensé qu’il était scandaleux de dire “ne nous soumets pas à la tentation”
    Car jusqu’à preuve du contraire c’est bien le démon qui “soumet” à la tentation et non Dieu. Dieu permet le mal mais, contrairement à ce que j’ai pu lire dans un commentaire Dieu ne donne pas “l’ordre” au démon de tenter l’homme: Dieu est le “Bien absolu”: donc un “Bien absolu” ne peut pas ordonner de faire le mal…
    Dire “ne nous soumet pas à la tentation” est donc blasphématoire, ce qui est un comble venant de l’Eglise !! Ah oui c’est vrai, depuis le dernier Concile, elle est devenu “moderniste”: cela s’explique…
    Par ailleurs il faut noter que les enfants ne comprennent rien à cette formule car le verbe “soumettre” est totalement absent de leur langage courant. Enfant, lorsque j’entendais ce mot “soumets” dans le Pater, je pensais au mot “nez”, c’est dire…

  33. La chrétienté avec tous les pères et les docteurs de l’Eglise aurait attendu 1966 pour s’apercevoir que la traduction du Notre Père (prière donnée par Jésus aux apôtres) était inexacte ? A croire que l’Araméen est très difficile à traduire !
    La solution la plus satisfaisante est de revenir AU NOTRE PERE que tous les chrétiens ont récité jusqu’à la nouvelle traduction de 1966, et attendre que Jésus lui-même revienne nous donner la bonne traduction.
    Réciter le NOTRE PERE en latin éviterait aussi les polémiques et le tutoyement de Dieu (alors qu’on vouvoie Notre Dame).

  34. Les différentes traductions données dans l’Eglise sont également vraies, bien que chacune souligne une vérité particulière. L’Esprit Saint, au-dessus des savants, inspire son Eglise dans les textes liturgiques; restons humbles et tentons de comprendre la beauté et la vérité que chaque traduction permet de découvrir plutot que juger dans une belle cacophonie, comme l’illustrent bien les commentaires à ce post où chacun choisit sa petite traduction préférée.
    Que nous apprend le “ne nous soumets pas à la tentation” ? Cette traduction a le mérité de rappeler une vérité bien peu aimée de nos jours : la toute-puissance de Dieu, Lui qui seul permet au démon d’agir, de tenter. L’Ecriture en atteste.
    L’Eglise, les saints l’ont toujours enseigné.
    En permettant que nous soyons tentés, et que nous tombions parfois, Dieu éduque notre humilité. En tombant sur une faute humiliante pour nous, mais moins grave, nous pouvons devenir plus humble et éviter une faute plus grave, un endurcissement d’orgueil qui met en danger notre salut.
    Antoine

  35. « Garde-nous d’entrer dans la tentation, mais délivre-nous du Mauvais » : avec argumentaire pour les courageux ! :
    Pour la formule si controversée « ne nous soumets pas à la tentation », j’ai trouvé sur un « blog » l’intervention suivante :
    « καὶ μὴ εἰσενέγκῃς ἡμᾶς εἰς πειρασμόν
    L’aoriste grec “eisenegkeis” (“ne fais pas entrer, n’introduis pas”) employé par Matthieu (6, 13) a donné lieu à de nombreuses traductions dont aucune ne s’est révélée pleinement satisfaisante. Mais la traduction du verbe “eisnenegkein” par “soumettre” ne correspond pas au sens du verbe grec qui signifie “faire entrer quelque part”.
    Littéralement, le texte grec laisse entendre que Dieu fait entrer l’homme en tentation, en contradiction complète avec les Ecritures et notamment l’épître de Jacques (1, 13) : “Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise: C’est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne.”
    Nombre d’exégètes, comme le Père Tournay (de l’Ecole biblique de Jérusalem), ont proposé un sens permissif admis en araméen ou en hébreu biblique : “Ne nous laisse pas entrer en tentation” plutôt que : “Ne nous fais pas entrer en tentation”. Les orthodoxes francophones ont renoncé à la traduction oecuménique et se sont prononcés pour l’emploi de la formule : “Ne nous laisse pas entrer dans l’épreuve.”
    André Chouraqui traduit : “Ne nous fais pas pénétrer dans l’épreuve.”
    Mais la traduction de “peirasmos” par “épreuve” est peu satisfaisante car le deuxième membre de la phrase “mais délivre-nous du Malin” [plutôt que du Mal] poursuit sur le thème de la tentation par Satan, ce qui exclut tout contexte dans lequel il faudrait rendre “peirasmos” par “épreuve”.
    L’Abbé Carmignac, s’appuyant sur la syntaxe des négations dans les langues sémitiques, fait porter la négation sur le deuxième verbe : “faire ne pas entrer” plutôt que : “ne pas faire entrer”, et traduit : “Fais que nous n’entrions pas dans la tentation” ou plus littérairement : “Garde-nous de consentir à la tentation”. Cette traduction avait été adoptée par l’édition de 1988 de la TOB : “Fais que nous n’entrions pas dans la tentation”.
    Elle a aussi été adoptée sous une forme voisine par la Bible chrétienne (Editions Anne Sigier/Desclée) : “Garde-nous d’entrer dans la tentation”. St Augustin commente : “Dans le Pater, nous ne demandons pas à n’être jamais tentés, mais à ne pas entrer dans la tentation.” »
    Cette analyse me semble assez juste tant sur le plan exégétique que sur le plan spirituel. Notre propre expérience intérieure, confirmée par celle de la confession, ne nous montre-t-elle pas que le combat spirituel porte surtout sur le moment où l’on accepte (ou non) de consentir à ce que la tentation pénètre dans le sanctuaire de notre âme, bien plus que sur le moment ou l’on accomplit telle ou telle faute ? La traduction de l’édition de 1988 de la TOB est un peu lourde, celle de la Bible chrétienne (due à Mère Elisabeth, de Solesmes) élégante et précise, tout en restant proche : « entrer » évoque le mouvement de l’âme. Le terme « garde » porte en lui-même la négation, ce qui allège la forme, et évoque nombre de demandes dans les psaumes. Formulée ainsi, la demande sera plus juste et devrait mieux guider la prière des chrétiens.
    Maintenant pour la dernière demande : « délivre nous du mal », ne pourrait-on pas opter pour « délivre nous (ou libère nous) du Mauvais » ? Dans le catéchisme de l’Eglise catholique on met une majuscule à « Mal ». En effet si dans ce verset évangélique on peut hésiter entre le neutre et le masculin décliné en grec de la même façon au génitif : « ponèrou » (donc hésiter entre le mal et le Malin), l’autre utilisation de ce terme dans l’évangile de Matthieu (13, 19, à propos de la parabole du Semeur), décliné au nominatif, est bien un masculin (distinct du neutre), et lève donc l’ambiguïté pour désigner clairement Satan ou le Diable, ce que corroborent les synoptiques qui pour la même parabole utilisent respectivement les termes « Satan » (Mc 4, 15) et « Diable » (Lc 8, 12).
    Comment traduire ? La majuscule ne s’entend pas… Le mot « Malin » parfois proposé a l’inconvénient que l’adjectif a perdu aujourd’hui dans presque tous les cas (sauf sur le plan médical) son sens péjoratif, et qu’il est au contraire plutôt positif, comme on parle « d’un homme bien malin ». Par ailleurs cet adjectif est habituellement utilisé comme substantif, ce qui en fait un nom commun, et donc impropre pour désigner Satan. « Cet homme, c’est un malin. »
    Au contraire, l’adjectif « mauvais » est toujours péjoratif. Il n’est jamais utilisé comme substantif, sauf précisément quand on l’utilise pour évoquer Satan, ce qui en fait quasiment un nom propre et donc adapté. Surtout pour parler du démon, il ne conviendrait pas que la prière la plus répandue de l’Eglise utilise un terme qui s’applique également à d’autres, ne serait-ce que dans la littérature.
    C’est le choix fait par sœur Jeanne d’Arc dans sa traduction des évangiles couronnée par l’académie française. C’est aussi le choix de la Bible de Jérusalem (1973) et de celle du chanoine Osty.
    Cela pourrait donner pour la fin du « notre Père » :
    « Garde-nous d’entrer dans la tentation, mais délivre-nous du Mauvais »
    (ou « libère-nous »)

  36. Bonjour,
    J’aime beaucoup la périphrase “ne nous laissez pas succomber à la tentation” que les tradis revendiquent souvent, à juste titre. Toutefois, il convient de rappeler que la formule latine dont ils sont partisans, “et ne nos inducas in tentationem” signifit bien ne nous induis pas en tentation ce qui, selon moi, n’est guère différent du “ne nous soumets pas à la tentation” et est même pire selon un prêtre tradi auprès duquel je suis des cours puisque cela signifierait que Dieu est vraiment acteur dans la tentation. Je suis ouverte à toute explication pour tenter de comprendre cette incohérence.

  37. Ouf, Enfin ! ils commencent à bouger leurs cervelles ! Par orgueil ils ne vont pas revenir à la formule ancienne mais la nouvelle semble un beau progrès. Personnellement je formule toujours l’ancienne à haute voix pendant la messe, sorte de résistance, depuis toujours (j’ai 62 ans).
    Marc Philonenko membre de l’Institut et doyen honoraire de la Faculté de Théologie protestante de Strasbourg dans son livre “Le Notre Père” (en 2001) a déjà prouvé que la version moderniste est nulle en matière de traduction et presque blasphématoire. Nos évêques sont à la traine de tout…
    Après, ils vont pouvoir traiter d’autres scandales dans le même genre et vite s’ils en veulent pas finir comme le figuier …

  38. Enfin! On va s’apercevoir que cette traduction de 1966 était contradictoire avec l’Épitre de St jaques (verset 13, dans la traduction duquel le verbe “tenté” avait d’ailleurs été intentionnellement remplacé par “éprouvé” pour masquer la contradiction.)
    Que de temps et de piété perdus.

  39. 1- “ne nos inducas” ne se traduit pas par “ne nous laisse pas succomber”. C’est l’évidence. Mais si l’un est juste, l’autre est mathématiquement faux. Cependant lequel ?
    2- Paradoxe qui ne se résoud que vers le haut. Mgr Giraud nous fait clairement comprendre que le sens (biblique) littéral qu’est “ne nos inducas” est théologiquement incorrect, cependant il est évident qu’il n’était pas faux ni blasphématoire de le réciter, à bien des époques.
    3- Une périphrase sera donc sans doute plus juste théologiquement, mais laquelle ? En conséquence revenons à l’acceptation d’une traduction problématique mais bien comprise et aussi “traditionnelle”: “ne nos inducas”. Laquelle se traduit en Français par “ne nous induis pas” ou par “ne nous soumets pas”…
    Simple ! Les tradis en ont toujours fait un peut trop sur le sujet…

  40. Le mieux est de le dire en latin.

  41. “Et ne nos inducas…..” Traduction avant vatican II “ne nous laissez point succomber”.
    Encore les fumées de satan qui ont déformer les textes fondamantaux.

  42. J’ai lu, il y a longtemps, que “ne nos inducas” est en fait un hébraïsme, à la manière de dire à un médecin “ne me faites pas mourir” pour “faites que je ne meure pas”.
    Par conséquent, au lieu d’inventer encore une nouvelle phrase boiteuse, ayons le courage de reprendre “ne nous laissez pas succomber à la tentation”, qui — accessoirement — n’est pas un impératif mais une supplication.

  43. En ESPAGNOL on dit”no nos dejes caer en la tentacion”c.a.d. mot à mot:”ne nous laisse pas tomber dans la tentation”.C’est simple et clair et proche de l’ancienne formule”ne nous laissez pas succomber à la tentation”.Nous demandons à Dieu de nous retenir au bord du gouffre ,le tentateur étant le Malin.

  44. L’épître de Jacques (1;13) dit clairement “Que personne ne dise c’est Dieu qui me tente…lui-même (Dieu) ne tente personne”. Bien sûr, c’est l’Esprit qui conduit Jésus au désert où il est tenté par le diable mais ce n’est pas l’Esprit qui le tente.
    La traduction est donc mal choisie et en remplace une qui semblait meilleure. Ceci dit, c’est bien long pour réaliser cela, plus de 40 ans, pour une Eglise qui compte tant de théologiens et d’hébraisants, cela peut donner une conception de Dieu déformée à des générations de chrétiens.

  45. lebourg
    il me semble avoir lu dans la bible : “je ne suis pas un Dieu tentateur”, quelqu’un peut-il confirmer ?
    la religion Chrétienne étant une religion d’amour, le christ n’a en aucun cas pu dire : ne nous soumet pas à la tentation. Aucun Dieu d’amour ne ferait cela, ni meme une mauvaise mère.

  46. Il faut lire à ce sujet le livre de Mgr André-Mutien Léonard, “Père, que ton règne vienne” (Ed. de l’Emmanuel, 1998. 180 p.). C’est vrai, la traduction est …scandaleuse, même si j’ai toujours dit le Notre Père de cette façon.
    Au passage, il y a une autre traduction scandaleuse, dans le Credo: “de même nature que le Père”. Mgr Léonard en a parlé aussi, je ne sais plus où…je crois que c’est dans “trinité d’amour”(Ed. de l’Emmanuel), écrit à l’occasion du grand Jubilé…

  47. En fait St Jacques dit que ce n’est pas Dieu mais nos mauvais penchants qui nous tentent. Ainsi pour relier cette question à l’actualité, une personne sera tentée dans une suite d’hôtel à se jeter sur la femme de ménage en sortant de sa douche, une autre lui dira simplement d’attendre un peu. Ceci dit, chacun a un point faible et peut être amené à “craquer” et c’est peut-être ce que veut dire ce “ne nos inducas”, priant Dieu de nous éviter des situations trop dangereuses pour nous.

  48. En réalité, ce n’est pas le premier!
    Le cardinal Barbarin est venu le dire en conférence à l’IRCOM/Albert-le-Grand il y a 4 ans lors de la fête patronale de cette maison! Il avait alors remporté beaucoup de succès! Mais je crois qu’il ne l’a jamais dit ensuite en public…

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services