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Culture de mort : Avortement

On entend dire que la pilule contraceptive a libéré la femme. C’est faux : la pilule a clairement libéré l’homme

On entend dire que la pilule contraceptive a libéré la femme. C’est faux : la pilule a clairement libéré l’homme

Le 14 avril, par le biais d’un arrêté, le gouvernement a allongé le délai légal pour les avortements médicamenteux, qui passe de sept à neuf semaines d’aménorrhée. Agnès de Sansal, responsable de l’antenne d’écoute de Choisir la vie, est interrogée par Anne Isabeth pour Présent. Extrait :

Quels problèmes cause la prolongation de ce délai ?

Plus l’embryon est grand, plus les douleurs causées par ces avortements médicamenteux sont vives. Les douleurs sont les mêmes que celles d’un accouchement. Sans compter que les risques d’hémorragie sont importants.

J’ai suivi une jeune femme il y a un peu plus d’un mois, juste avant que le confinement ne se mette en place, alors qu’était déjà très présente cette angoisse de vivre une pandémie, cette peur par rapport à l’avenir. Cette jeune femme avait le profil type de la femme qui n’aurait jamais dû avorter, parce que croyante et contre l’avortement. Elle s’est retrouvée enceinte à l’aube de cette pandémie, avec un compagnon qui faisait pression sur elle pour qu’elle se débarrasse de l’enfant. Elle n’avait personne pour l’aider et surtout cette peur viscérale de l’avenir. Elle travaille en milieu médical : le médecin pour qui elle travaille lui a donné les cachets pour avorter, sans un mot, sans un suivi, alors qu’il était manifeste qu’elle hésitait. Mais elle s’est trouvée dans un état de panique et de détresse telles qu’elle n’était plus capable de réfléchir. Et elle a avorté.

« Je suis perdue, m’a-t-elle écrit, je ne sais même pas ce que je veux réellement. Je suis dans un état où je ne me reconnais pas. La peur s’est emparée de moi. »

Elle a très mal vécu son avortement :

« J’ai tellement souffert que j’ai cru que j’allais mourir avec mon bébé. Si c’était à refaire, je ne le referai pas »,

et elle continue :

« Je viens de faire quelque chose d’abominable, mais, mon Dieu, s’il te plaît, aide-moi. »

Je lui ai demandé ce qu’elle pensait de cet allongement du délai légal pour avorter :

« On ne m’avait pas parlé de telles douleurs. Deux semaines de plus seraient un dégât terrible pour les femmes psychologiquement et physiquement », m’a-t-elle répondu.

D’autant qu’elle a été très choquée par le fait qu’elle n’a bénéficié d’aucun accompagnement – je rappelle qu’elle a avorté avant le début du confinement – alors qu’elle s’est rendue à l’hôpital parce qu’elle se sentait très mal. Elle a tout fait toute seule et a été très heurtée par ce manque d’humanité. Aujourd’hui elle pense à cet avortement tous les jours. Elle m’a confié :

« Je me suis détestée parce que j’ai toujours dit que je ne le ferai jamais. Jamais je ne recommencerai. Le gouvernement ne prend pas en compte toutes les questions que se posent les femmes, elles ont besoin d’être entourées. »

Toute cette angoisse, ces souffrances, les femmes vont devoir les vivre et les gérer seules chez elles. Sans accompagnement et surtout sans en parler ! C’est du moins ce que demande le gouvernement en prolongeant les délais légaux.

Cet arrêté est donc, en lui-même, dangereux. Mais vous pointez également du doigt l’inconscience du gouvernement qui autorise la délivrance de ces pilules du lendemain et du surlendemain sans réel contrôle ?

Depuis des années, ce que l’on appelle la pilule du lendemain et même du surlendemain est donné aux mineures de façon anonyme et gratuite et ce jusqu’à cinq semaines de grossesse effective (ou sept semaines d’aménorrhée) et donc sans possibilité de suivi de ces jeunes filles. Il est assez surprenant de constater que tous les verrous de sécurité dont disposent tous les autres médicaments ont été levés les uns après les autres dans le cas des pilules du lendemain. Ce fait à lui seul est déjà un scandale alors que lesdites pilules sont classées comme substances vénéneuses et donc dangereuses pour la santé. Pourtant, elles sont délivrées à des mineures et sont désormais disponibles sur simple téléconsultation. En ce qui concerne ce médicament, le gouvernement s’est totalement exonéré du principe de précaution !

Que faudrait-il faire concrètement pour aider réellement les femmes, au lieu d’allonger le délai légal des IVG médicamenteuses ?

Il faut que les femmes se sentent entourées, la jeune femme que j’ai eue au téléphone l’a très bien montré. Au lieu de promouvoir l’avortement, le gouvernement devrait promouvoir une vision positive de la grossesse, de la femme enceinte et du don de la vie. On entend toujours parler de l’enfant comme d’un gêneur. Il existe des aides pour les femmes enceintes et seules, et ces aides sociales sont efficaces. L’important également est de responsabiliser les jeunes : 90 % des avortements ont lieu parce que les pères ne veulent pas de l’enfant. Vous savez, on entend dire que la pilule contraceptive a libéré la femme. C’est faux : la pilule a clairement libéré l’homme. Au bout de huit ans d’écoute, cela apparaît comme une évidence. Lorsque la femme tombe enceinte, son compagnon considère qu’elle a mal géré sa fécondité et donc qu’elle doit avorter. […]

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