Partager cet article

France : Politique en France / Pays : Russie

Nouveau lapin de Nicolas Sarkozy

Lu dans Présent :

"Mais par qui donc est-il aussi mal conseillé ? Trois semaines après s‘être décommandé in extremis pour les obsèques du président polonais Lech Kaczynski à Cracovie, le 18 avril dernier, Nicolas Sarkozy vient de commettre un nouvel impair en annulant au tout dernier moment le déplacement qu’il avait promis de faire dimanche à Moscou à l’occasion du 65e anniversaire de la victoire de 1945. Des cérémonies commémoratives auxquelles les autorités russes voulaient pourtant donner cette année un lustre particulier puisqu’elles avaient invité pour la première des troupes alliées à défiler sur la place Rouge. Dimanche matin à Moscou, quelque 70 soldats du bataillon de représentation de l’armée polonaise ouvraient ainsi la marche des troupes étrangères, suivis d’un détachement des Welsh Guards, les Gallois de la garde royale, des Américains du 18e régiment d’infanterie et 75 aviateurs français du régiment de chasse Normandie-Niemen. Des soldats français défilaient à Moscou aux côtés de plus de 10 000 soldats russes et de détachements de huit pays de l’ex-URSS, l‘événement valait le déplacement.

Qu’importe après coup de savoir qui avait eu l’idée et si celle-ci était bonne ou mauvaise, mais à partir du moment où le Président français – qui est également chef des armées – avait donné son « feu vert » à cette décision très politique d’envoyer des troupes défiler à Moscou et qu’il avait accepté l’invitation de son homologue russe Dmitri Medvedev, il se devait d’honorer celle-ci. Or, samedi dernier sans crier gare, le chef de l’Etat qui n’avait cessé de réduire sa délégation et le temps passé à Moscou – quelques heures seulement – s’est finalement décommandé en prétextant la nécessité pour lui de rester à Paris pour tenter de juguler la crise de l’« eurozone » dont personne ne conteste d’ailleurs la gravité. L’ennui, c’est qu’un Conseil européen extraordinaire s‘était tenu dès vendredi soir à Bruxelles et n’avait rien réglé et que la chancelière fédérale Angela Merkel – plus polie que Sarkozy, ce qui n’est pas difficile – s’est bel et bien rendue dimanche à Moscou… où ne défilaient pourtant aucunes troupes allemandes."

Partager cet article

18 commentaires

  1. J’attire votre attention sur le fait que la capitulation allemande a eu lieu dans la nuit du 7 au 8 mai 1945 et que les Russes fetent la victoire le 9, c’est à dire qu’ils ne fetent pas la capitulation allemande mais la victoire de Staline et de ses troupes qui ont commis en Allemagne en Pologne comme ailleurs des atrocités épouvantables.
    Alors pour une fois l’impolitesse de Nicolas Sarkozy ne me dérange pas. “le diable porte pierre” disait on!
    [C’est discutable justement, puisque Medvedev venait de condamner Staline, comme aucun dirigeant français n’a osé le faire.
    Autre extrait de cet article de Présent :
    “Dans une interview fleuve accordée vendredi aux Izvestia, Medvedev fustige le régime « totalitaire » de l’URSS et les crimes « impardonnables » commis par Staline. Et il sépare parfaitement la victoire de l’armée rouge qui « avec les Alliés a libéré l’Europe » des nazis et les méfaits de l’Union soviétique qui ont suivi.
    L’Union soviétique était un Etat très compliqué, et pour être honnête, le régime qui a été mis en place « ne peut être qualifié autrement que de totalitaire », avoue-t-il, puisqu’en URSS « les droits et les libertés élémentaires étaient supprimés ».
    Quant à Staline, observe-t-il, « il a commis une quantité de crimes contre son propre peuple. Et malgré le fait qu’il ait beaucoup travaillé et que, sous son leadership, le pays ait enregistré beaucoup de succès, ce que Staline a fait à son propre peuple ne peut être pardonné ». Avant de conclure : « Tout le monde comprend que le pays aurait pu mieux se préparer à la guerre s’il n’y avait pas eu de répressions contre les chefs militaires ». Etait-ce donc vraiment le moment de snober Medvedev, en donnant ainsi l’impression de désavouer ses propos courageux ? Sans même s’en rendre compte, Sarkozy vient de commettre une lourde faute politique.”
    MJ]

  2. Que ce mufle grossier ne “représente” pas la France, notre beau pays ne s’en porte que mieux !
    Quel dourak ! comme l’avait déjà qualifié M. Poutine !

  3. Effectivement, la bonne éducation de notre président est légendaire….

  4. Encore une fois une sottise à propos de la Russie !
    Le deuxième acte de reddition (car le 8 mai 1945, deux actes ont été signés) a été signé le 8 mai 1945 peu avant minuit.
    C’est le décalage horaire entre Berlin et Moscou qui explique que la victoire est célébré le 9 mai 1945 et non le 8 et non la volonté de fêter la victoire de Staline….
    Quand à Sarkozy qui ne s’est pas rendu à Varsovie pour l’enterrement de son homologue polonais ni à Moscou pour le 9 mai, cela ne démontre pas son impolitesse mais tout simplement que tout ce qui se passe en Europe de l’Est est étranger aux Français (comme le prouve le commentaire de Benoit)…
    Ce qui explique fort logiquement que, pour un Russe (je rapporte ce qui m’ont dit des Russes) la France soit le nord du Maghreb…

  5. Le pervers narcissique n’éprouve aucun respect pour les autres, qu’il considère comme des objets utiles à ses besoins de pouvoir, d’autorité, ou servant ses intérêts. Il fait des promesses qu’il ne tiendra pas, sachant que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Pris en flagrant délit de mensonge, il est capable de nier avec un aplomb hors du commun. Charité bien ordonnée commençant toujours par soi-même, il sait parfaitement et farouchement défendre ses intérêts dont il a toujours une vision très claire. Il essaie de profiter à chaque instant de toutes les opportunités, de toutes les personnes rencontrées, et ces personnes sont systématiquement instrumentalisées pour en tirer, autant que possible, avantage pour lui. Comme pour tous les narcissiques, tout lui est dû. Il n’admet aucune remise en cause et aucun reproche…C’est bien lui !

  6. Les buts de guerre de la France en 1939 etaient de venir au secours de la Pologne; aujourd’hui encore personne ne peut expliquer pour quelle raison la France a fait alliance avec l’envahisseur de la Pologne…

  7. Certes on peut se demander pourquoi la France a fait alliance avec l’envahisseur de la Pologne (@ papon).
    Certes on peut tergiverser sur la date de la fin de la guerre en Russie (ce qui est le plus étonnant c’est que le calendrier julien utilisé par les Russes aurait pu décaler cette date, depuis 65 ans).
    Mais la Russie d’aujoud’hui n’est pas l’URSS d’hier.
    Elle est certainement plus proche, politiquement, de la Russie tsariste, avec laquelle la France a noué des liens depuis près de 1000 ans (Anne de Kiev a épousé notre roi Henri 1er en 1051).
    Mais la Russie d’aujourd’hui a montré sa volonté de réconciliation avec la Pologne, amie de la France depuis toujours.
    Alors le désistement de Sarko est mesquin.
    Le prétexte de la situation économique de l’eurozone est fallacieux.
    Car la politique précède l’économie et non l’inverse.

  8. Sarkozy a tout de l’arriviste. Il est persuadé que ça lui donne de l’importance de se décommander d’une invitation au dernier moment à cause de son emploi du temps “de ministre” (sic), alors qu’il démontre seulement qu’il est mal élevé.

  9. Autant j’approuve les posts sur les aspects d’arriviste mal élevé de notre président, autant il faut avouer que l’absence à Moscou s’explique tout simplement par l’urgence de la situation boursière… Il y a des crises qui méritent un travail immédiat au plus haut niveau. Pour une fois !!!

  10. J’en ai assez d’entendre “il a condamné le stalinisme”. Non, non et non!! On doit arrêter cette bien pensence et enfin condamner le COMMUNISME tout entier! D’accord, M.Medeved a condamné le stalinisme, mais pour moi le jour ou la Russie s’excusera, c’est quand elle condamnera la revolution rouge, Lenine, Staline, et toute cette ideologie.
    En outre, Je trouve que ce qui est dommage c’est le fait que ces presidents Obama, Sarko…) ne se soient pas déplacés à Cracovie pour les obseque du regretté Lech Kaczynski. Ils auraient pu au moins assiste à une messe. Meme cela, ils l’évitent maintenant!

  11. Son impolitesse est d’autant plus malvenue que c’est l’année de la France en Russie (et de la Russie en France) !

  12. On peut revoir ici l’intégralité de cet impressionnant défilé sur la Place Rouge :
    http://www.vesti.ru/videos?vid=271461

  13. @Papon
    Excellente observation sur notre entrée en guerre : la Russie détient toujours les territoires polonais que lui accordait le Pacte Ribbentropp-Molotov. Et l’URSS comme la nouvelle Russie ne les ont pas restitués…..
    Medvedev parle contre certains aspects du stalinisme. Mais Staline est réhabilité dans les livres d’histoire des écoles primaires russes.
    Cependant, il est incorrect de ne pas se rendre à une invitation à laquelle on avait annoncé sa venue : c’est inutilement blessant pour les Russes, même si leur réécriture du passé et leur glorification de la ”guerre patriotique” a qq chose de surfait.

  14. Nous ne pouvons pas être fiers, en tant que Français d’être aussi mal représentés.
    Mais les Français, hélas, ont voulu (sans moi) un tel “représentant” !

  15. Si la Russie était encore communiste … Gageons qu’il ne se serait jamais permis une telle désinvolture !

  16. @papon,
    Notamment, parce que la France souhaitait bénéficier indirectement du partage de la Pologne, espoir que Staline a fait miroiter à De Gaulle jusqu’en 1947.
    En effet De Gaulle pensait – bien naivement – qu’en appuyant le déplacement des frontières de la Pologne vers l’Ouest , la France se verrait récompenser par la Sarre et la Rhénanie…

  17. Petit eclaicissement:
    Si je deteste le communisme j’aime les russes et la Russie et je n’ai pas oublié que le totalitarisme s’est installé en Russie au prix d’une guerre civile atroce , contrairement au nazisme qui, lui, s’est imposé par la seduction avec l’assentiment de la majorité du peuple allemand.
    Difference essentielle à ne pas oublier.

  18. Sarkozy a froissé Moscou
    BRUNO FANUCCHI | 10.05.2010, 07h00
    C’est sur « l’Hymne à la joie » de Beethoven, l’hymne européen, que s’est achevée hier la plus grande parade militaire jamais organisée sur la place Rouge depuis la chute de l’URSS et à laquelle participaient pour la première fois des troupes étrangères : polonaises, américaines, britanniques et françaises.
    Mais curieusement, sur la tribune présidentielle drapée d’un immense drapeau russe cachant le mausolée de Lénine, Nicolas Sarkozy n’était pas, comme prévu initialement, au côté de son homologue russe Dmitri Medvedev, en compagnie des présidents chinois, kazakh, israélien, Hu Jintao, Nazarbaïev, Shimon Peres ainsi que de la chancelière allemande Angela Merkel, entre autres.
    L’absence du chef de l’Etat ressentie comme un faux pas
    La présence de Merkel rendait d’autant plus « visible » l’absence du président français qui avait invoqué, samedi, la crise de la zone euro pour annuler à la dernière minute son aller-retour à Moscou. « Comme si l’Allemagne ne subissait pas les mêmes turbulences monétaires que la France » maugrée un Moscovite. En dépit de la présence de deux des survivants français de l’escadrille Normandie-Niémen (voir ci-contre), cette absence a été ressentie au Kremlin comme un faux pas du président français au moment où Paris et Moscou font tout pour améliorer leurs relations et leurs échanges dans les domaines politique, économique, militaire et culturel.
    Avec plus de 300 manifestations communes organisées dans les deux pays, 2010 n’a-t-elle pas été baptisée Année croisée France-Russie ? D’importants contrats en cours de négociations comme la vente à la Russie (avant qu’elle ne les construise chez elle) d’un ou deux bâtiments de guerre de la classe « Mistral ». Une vente critiquée tant par les défenseurs de droits de l’homme que par certains alliés de Paris dans l’Otan, mais qui a bel et bien été annoncée lors de la visite de Medvedev à Paris en mars.
    « Il y a soixante-cinq ans, le nazisme a été vaincu et une machine d’extermination d’hommes a été arrêtée », a martelé le président russe dans un hommage aux vétérans. « Il y a eu du sang et des larmes. Il n’y avait le choix qu’entre la victoire et l’esclavage. La guerre a fait de nous un Etat fort », a-t-il lancé devant plus de 10 000 soldats, qui l’ont approuvé comme un seul homme en hurlant en choeur leur traditionnel « Hourra ! Hourra ! Hourra ! ».
    http://www.leparisien.fr/politique/sarkozy-a-froisse-moscou-10-05-2010-915918.php

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services