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France : Politique en France

“Nous n’entendons jamais évoquer la nécessaire diminution des dépenses”

Michel de Poncins commente la dernière intervention de François Fillon :

"Le 17 octobre, François Fillon fut invité sur France 2 pendant un quart d'heure. Ce très court délai lui permit d'énoncer un grand nombre de fausses équations qui conduisent à un grand dérapage. […] La première erreur majeure est la véritable idolâtrie du PIB. Les vrais économistes, ceux qui ne sont pas salariés des gouvernements, savent que le PIB est une quantité tout à fait artificielle où se mélangent joyeusement la carpe et le lapin. Bien mieux, elle est trafiquée au hasard des caprices des politiques, ces trafics se produisent dans tous les pays ; or l'on prétend faire les calculs de PIB à l'échelle de l'Europe et nécessairement les ajustements obligatoires sont livrés à l'arbitraire. […]

Une autre idole universelle est à saluer : la sainte croissance, qui résoudrait tous les problèmes. Le malheur est que cette sainte croissance n'obéit pas aux ordres des gouvernements interventionnistes. L'idée folle est qu'elle pourrait aider à supprimer les déficits budgétaires. C'est alors que les journaux se remplissent de pourcentages dont nous vous ferons grâce. Si le PIB est faux par nature, les réflexions sur la croissance le sont aussi. D’autant que pour résoudre les problèmes grâce à la croissance, il faudrait des taux absolument déraisonnables étant donné les chiffres tels qu'ils sont et, ceci, malgré les manipulations du PIB. La controverse bat alors son plein entre les chiffres annoncés par Bercy et ceux que prévoit l'Europe ou d'autres : c'est un festival d'ordinateurs. […]

Le grand dérapage se poursuit avec l'énoncé du seul objectif : la diminution du déficit budgétaire. Un surplus public a existé en France, il y a fort longtemps, et il existe dans certains pays ; ce devrait être l'objectif essentiel d'une bonne gouvernance et ce n'est pas le cas. Il est question seulement de diminuer de déficit dans un avenir incertain à savoir 2012, 2013, etc. Le pouvoir a, au demeurant, tellement peur de sa propre incapacité à atteindre l'objectif qu'il milite pour l'inscription dans la constitution d'une « règle d'or » ; nous avons déjà montré que ce projet ne serait qu'une barrière de papier inopérante.

En outre, l'action sur le déficit budgétaire, certes utile, est un peu l'arbre qui cache la forêt. En effet le point essentiel est l'importance de l'endettement public global. A supposer que le déficit budgétaire soit réduit, cela n'aurait pas de conséquence si par ailleurs l'endettement global des pouvoirs publics et de toutes les succursales para publiques augmentent par la création de nouvelles dettes. […]

Le prétexte immédiat est de « sauver » la Grèce ce qui serait, parait-il, nécessaire pour éviter la propagation de l'incendie ailleurs. Ce prétexte est erroné, car les actions engagées diffusent les inquiétudes sur des pays bien plus importants ; pour prétendument « sauver » la Grèce, il est déversé des tonnes d'argent et personne n'ignore que ce sera un trou sans fond avec en prime le terrible malheur de la population victime des prétendus remèdes. […]

Le dérapage devient un véritable toboggan lorsque l'on évoque la médecine utilisée. […] Nous sommes submergés tous les jours par le vrai festival des nouveaux impôts dans une bougeotte perpétuelle. La foule est tellement imprégnée par la propagande qu'elle n'imagine pas qu'il puisse exister un autre chemin. Tout impôt quel qu'il soit est destructeur de la richesse nationale et bien entendu contraire aux objectifs officiellement annoncés. Parmi ces mesures, nous n'entendons jamais évoquer la nécessaire et massive diminution des dépenses en commençant par les plus inutiles, voire les plus stupides ; la culture de la dépense publique est fortement ancrée dans la sphère officielle et s'adosse à la richesse personnelle qu'en tirent les acteurs publics !"

 

 

 

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3 commentaires

  1. A compter du moment où le seul interêt que les politiques portent à la population est celui des recettes fiscales et, partant, de l’argent public, il n’est pas surprenant que la croissance soit élévée au rang d’idole; il y a, somme toute, peu de difference dans cette idolâtrie avec la femme publique telle qu’elle fascine certains.

  2. Le PIB est en effet un problème de fond : à “budget PIB égal” comptent en effet autant un salarié d’association culturelle, un créateur internet de pointe auteur de brevets ou un producteur agricole. S’il n’est pas question d’échelle de valeur des personnes, la nation doit bien prendre en compte sa balance commerciale et sa capacité à se projeter dans une économie inter-dépendante.
    La croissance est devenue nécessaire non en tant que telle mais en tant que capacité à s’endetter (demain je gagne plus, donc je noies ma dette) : attitude typique des années 70 à titre individuel, et devenu celui des Etats.
    Reste que la croissance est aussi nécessaire pour le rythme de l’économie. Le principe de décroissance est encore plus mortel : si ce que je veux acheter aujourd’hui est moins cher demain, j’attends et je bloque la machine tout de suite…
    Enfin, il manque partout le lien fondamental et de long terme entre profil démographique et santé économique… Innovation Vs maintien, gestion macroscopique à terme de génération (cf actuellement), etc…

  3. l’austérité à la française consiste à faire payer plus ceux qui paient déja beaucoup. Nous sommes les premiers ,à égalité avec la Suède en ce qui concerne le taux des prélèvements. La gabegie, les prébendes dont bénéficient les copains, les privilèges ,les 35 heures (15 milliards d’euros), les subventions inutiles, les fraudes restent un sujet tabou, sans parler de l’immigration qui plombe les comptes de la nation . Voila plus de 10 ans que Contribuables Associés tire la sonnette d’alarme au sujet de la dette . Les vrais responsables de la situation sont ceux qui nous gouvernent

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