Partager cet article

L'Eglise : L'Eglise en France

Notre-Dame en flammes

Notre-Dame en flammes

Un autre lecteur nous envoie ce poème écrit juste après la chute de Notre-Dame:

 

Des flammes et des hommes

 

A l’heure où le couchant annonçait sa parade,

A l’heure où les cœurs pouvaient battre chamade,

Ce n’étaient pas des flammes qui s’offraient à nos yeux,

C’était l’impossible, c’était le diable en feu.

 

Tous étaient pétrifiés sur l’ile de la cité,

Tous étaient hagards et tristes, les gorges nouées,

Et nos pleurs incapables d’éteindre la fumée

Qui sortait de l’enfer de nos vies évidées.

 

C’étaient bien des larmes et toutes rougeoyantes,

Immenses, incandescentes enrobant la charpente.

C’étaient nos âmes en feu qui sombraient à l’idée

De ce vide qui d’un coup allait nous habiter.

 

Les passants nonchalants qui erraient à six heures,

Les amoureux aussi enlacés sur le pont

Virent soudainement surgir, comme un démon,

La couleur du désastre et un très grand malheur.

 

Ils étaient innombrables à vivre ce désespoir

Unis par la mémoire de huit cent ans d’histoire

Entrés en communion, et pourtant sans se voir,

Leurs cœurs battaient. Après le rouge, le noir.

 

Sur les toits alentours, les parisiens saisis,

Pleuraient. Ils entendaient, impuissants et meurtris,

Les pierres millénaires et les poutres géantes

Crier leur effroi de ces percées béantes.

 

Paris n’était plus et la France endeuillée

Regardait, hébétée derrière le grand écran,

Son histoire et son âme balbutier le néant

Et mourir un peu plus de son Dieu oublié.

 

C’est alors que tous accourraient en renfort :

L’Italie et l’Allemagne, l’Espagne et l’Angleterre,

Et puis toute l’Europe, enfin toute la terre

Effrayés du désastre qui annonçait la mort.

 

Tandis que les hommes rouges habillés de courage

S’amassaient en nombre au pied de Notre Dame,

Les flammes inatteignables et envahies de rage

Flirtaient avec le ciel et pour que l’on se damne.

 

Au cœur de la fournaise ces serviteurs de l’ombre

Accourraient au secours de tableaux faits d’amour,

De reliques sacrées, de statues nées un jour

D’artistes, et des trésors en nombre.

 

Au milieu des cendres et sous des pluies de plomb

Emmenant à leur suite la tunique d’un roi

Ces héros engoncés, ces hommes de foi,

Ont sauvé plus encore que des œuvres de renom.

 

Au cœur de la nuit, au cœur de l’édifice,

C’est la Vierge saignante, c’est la Sainte couronne,

C’est l’homme qui se donne

Qu’ils ont sauvegardé, et jusqu’au sacrifice.

 

C’est l’eau déversée puisée à l’infini,

C’est l’eau contre le feu, comme un divin pari,

C’est l’eau d’une naissance qui dompte le malin,

C’est un nouveau baptême qui vient en ce matin.

 

Au cœur de notre nef, regardant l’autel,

Alors que le feu couve encor sous les cendrées,

La croix nous apparaît, sous son toit éventré,

Intacte et vivifiante, ainsi est son appel.

 

C’est après une nuit de la désespérance,

Ce mardi d’une semaine ou naîtra l’espérance,

Tout un peuple réuni, croyants et incroyants,

Qui se relèvera pour le monde qui attend.

 

Jacques Riché

Partager cet article

1 commentaire

  1. il ne faut que quelques heures pour que la police scientifique découvre si un feu est d’origine criminelle !
    ça fait un an qu’ils nous cachent la vérité !

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services