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France : Politique en France

Nicolas Sarkozy, un président marxiste

Dans l'éditorial de Daoudal Hebdo (en accès libre), on peut lire :

"[Nicolas Sarkozy] parle des «profits » selon la vulgate marxiste. Ce qui se voit bien quand il dit que «le compte n'y est pas» pour les salariés, en dénonçant «le siphonage des profits par les actionnaires». Le «profit», selon Marx, est la «plus-value» que font les «capitalistes» grâce au «surtravail» des salariés : la part de travail non rétribuée, selon Marx, et qu'il faut donc en effet rétribuer, dit aussi Sarkozy. En économie non marxiste il n’y a aucune raison qu’une partie de l’excédent d’exploitation revienne aux salariés. Cet excédent permet de financer les investissements et de rétribuer les actionnaires (le capital) (et de payer les impôts). Comme son nom l’indique le salarié reçoit un salaire.

M Le «surtravail» de Marx est un mythe, comme on le voit de façon évidente par le fait que le même travail peut aboutir dans une entreprise à des bénéfices, et à des pertes dans une autre. Cela implique par ailleurs que l’idée de Sarkozy est injuste, car, pour un travail identique, le salarié de la première entreprise récolterait une partie des bénéfices, quand celui de la seconde n’aurait rien. En outre, distribuer aux salariés une partie des dividendes qui reviennent aux actionnaires, c'est une atteinte au droit de propriété. Certes, le droit de propriété n'est pas absolu, mais il n'y a ici aucune justification pour y porter atteinte. Il est bien évident que si les actionnaires sont dépossédés d'une partie de leurs revenus légitimes, ils placeront leurs capitaux ailleurs, ce qui sera extrêmement dommageable pour l'économie, donc pour l'emploi, donc pour les salariés. C'est ni plus ni moins que du socialisme, et l'on connaît les résultats.

La doctrine sociale de l’Eglise est très claire sur la question. Il y a le travail et il y a le capital, et le travailleur doit recevoir un «juste salaire» qui est le «fruit légitime de son travail». A cela on peut et on doit ajouter qu’il est souhaitable que le salarié, qui se considère comme «co-propriétaire» de son entreprise, le soit réellement. La véritable voie (évoquée par Jean-Paul II dans Laborem exercens) est celle de la participation des salariés au capital, qui ferait des "prolétaires" des "capitalistes". Malheureusement le gaullisme a perverti la notion de participation (en privilégiant la participation aux bénéfices, Sarkozy n’a rien inventé), et n'a pas osé mettre en œuvre la véritable et effective participation des salariés au capital telle que l'avait conçue Louis Salleron, c'est-à-dire une «diffusion du capital» aboutissant à une «propriété collective» des moyens de production qui, à l'inverse de la solution communiste, ou de Sarkozy, ne lèse personne et respecte la propriété privée."

MJ

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15 commentaires

  1. du trés bon DAOUDAL.ne sommes nous pas avec sarko dans le roman du regretté VOLKOFF :le montage ?

  2. Le Gaullisme a surtout perverti la notion de parole donnée et instauré le machiavélisme comme forme de gouvernement. Pierre De Gaulle aurait dit: ” Mon frère toujours confondu l’écume avec le bouillon !”
    A présent, le bouillon, c’est la France qui va le boire, avec 3.000 nouveaux chomeurs par jour… et cela va commencer par “l’euthanasie des rentiers”, pour ciet un économiste.

  3. Oui l’excédent d’exploitation n’a pas à revenir aux salariés.
    Oui le surtravail n’existe pas.
    Oui Marx et successeurs sont des escrocs!
    Mais tout n’est pas si simple.
    Oui, il faut un juste salaire.
    Oui il faut des temps de travail et des conditions de travail compatibles avec la dignité.
    Oui il y a, et de plus en plus, de patrons voyous.
    De plus, il ne faut pas oublier que le communisme n’existe que par le financement de certains capitalismes dont la police politique nous oblige à taire la nationalité et la religion!
    Si vous voulez savoir quels sont les vrais maîtres des sociétés démocratiques, posez-vous simplement cette question : Quels sont ceux que nous n’avons pas le droit de critiquer ?

  4. “Owners of capital will stimulate the working class to buy more and more of expensive goods, houses and technology, pushing them to take more and more expensive credits, until their debt becomes unbearable. The unpaid debt will lead to bankruptcy of banks, which will have to be nationalized, and the State will have to take the road which will eventually lead to communism.”
    ==> traduction pour ceux qui ne maitrisent pas la langue de Britney Spears:
    ” Les détenteurs du Capital stimuleront la classe travailleuse pour qu’elle achète des biens, des maisons et de la technologie de plus en plus chers, la poussant a prendre des crédits de plus en plus chers, jusqu’à ce que leurs dettes deviennent insupportables. Les dettes non remboursées mèneront a la faillite des banques, qui devront être nationalisées, et l’Etat devra reprendre la main ce qui conduira finalement au communisme.”
    Karl Marx, 1867, Das Kapital

  5. Commentaire d’un ami à qui j’ai communiqué l’article de Daoudal.
    “Poivre d’Arvor a défini Sarkozy comme étant un “petit garçon”. On ne saurait mieux dire. Un petit garçon, premier de la classe de 6ème.
    C’est une sorte de Coluche qui ferait dans un autre registre que le grand comique. Il est très intelligent, bouffi d’énergie mais il ne sait rien en Histoire et en Sciences Politiques, ni en sciences humaines, ni en philosophie. A l’entendre on comprend que le métier d’avocat a changé et que les études requises ne sont plus de la qualité de celles d’antan. Il a la vivacité d’esprit, l’à propos, la promptitude de la réplique, le courage de l’attaque. Mais il serait intéressant de lui faire passer un test de connaissances générales, nous serions …. pas surpris!
    Sarkozy marxiste? A la manière de ces chrétiens qui restent persuadés que l’islam est tolérant ou que Jésus a été le premier des marxistes.
    C’est un Tapie qui aurait un peu plus de manières dans le meilleur des cas… un Stavisky dans le pire.
    C’est un pur produit de la démocratie, ce système d’élection à bras levés – mais non héréditaire – qui renouvelle tous les 5 ans la surenchère de la flagornerie et de l’obséquiosité à très grande échelle. Le système qui a mis Jésus en croix, malgré l’opposition du bras séculier de la loi en place, pourtant représentée par un honnête homme, Pilate.”
    Maurras ! toujours Maurras…

  6. ” Ce qui se voit bien «le compte n’y est pas» pour les salariés, en dénonçant «le siphonage des profits par les actionnaires».
    IL est possible que ces déclarations relèvent de la vulgate marxiste mais, dans ma vie professionnelle au sein d’une banque, j’ai souvent constaté leur exactitude.
    Par exemple, une année où cette banque avait pratiquement doublé ses bénéfices, que croyez-vous qu’il arriva ? Hé bien, l’intéressement augmenta de moins de 2% et aucune participation ne fut distribuée. Au motif que la rémunération du capital ne le permettait pas.
    Je ne crois pas que l’économie actuelle visant uniquement au profit maximum à court terme et ce, par tous les moyens, puisse être réformée. La seule solution consiste à abandonner cet aboutissement final du capitalisme.
    Alors, qu’attend l’Eglise pour condamner EXPLICITEMENT le capitalisme ? N’est-ce pas ce que fait, implicitement sa doctrine sociale ?
    N’est-il pas suicidaire de laisser ce combat à un Olivier Besancenot ?
    [Je vous engage à lire l’encyclique Centisimus annus.
    Extraits :
    “peut-on dire que, après l’échec du communisme, le capitalisme est le système social qui l’emporte et que c’est vers lui que s’orientent les efforts des pays qui cherchent à reconstruire leur économie et leur société ? Est-ce ce modèle qu’il faut proposer aux pays du Tiers-Monde qui cherchent la voie du vrai progrès de leur économie et de leur société civile ?
    La réponse est évidemment complexe. Si sous le nom de « capitalisme » on désigne un système économique qui reconnaît le rôle fondamental et positif de l’entreprise, du marché, de la propriété privée et de la responsabilité qu’elle implique dans les moyens de production, de la libre créativité humaine dans le secteur économique, la réponse est sûrement positive, même s’il serait peut-être plus approprié de parler d’« économie d’entreprise », ou d’« économie de marché », ou simplement d’« économie libre ». Mais si par « capitalisme » on entend un système où la liberté dans le domaine économique n’est pas encadrée par un contexte juridique ferme qui la met au service de la liberté humaine intégrale et la considère comme une dimension particulière de cette dernière, dont l’axe est d’ordre éthique et religieux, alors la réponse est nettement négative.”
    http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_01051991_centesimus-annus_fr.html
    MJ]

  7. Quand réaliserons nous enfin que le “libéralisme” actuel n’est qu’un nouveau moyen du communisme.
    L’Argent est le nouvel opium du peuple.
    Rappel des 4 piliers du marxisme :
    Abolition de la nation,
    de la famille,
    de la religion
    et de la propriété
    Quasiment à la lettre la politique anti-civilisationnelle de Sarko…

  8. @ HB
    Vous ne seriez pas un fan d’Hervé Ryssen ?
    ;-)

  9. @ cosaque,
    Pas sur la forme, mais je m’interroge sur le fond!

  10. @ TONIO
    On peut rajouter à ce qu’a écrit DAOUDAL que le travail n’est pas une marchandise, qui serait la ”force de travail” vendue contre une rémunération, que MARX situe des plus en plus basse jusqu’à l’explosion économique et sociale finale. L’histoire a démontré que c’est le contraire qui s’est produit.
    Vous citez MARX pensant que cela illustre la crise actuelle : depuis la parution du CAPITAL, il y a eu au moins 5 ou 6 grandes crises mondiales, et toutes ont été surmontées par l’inventivité et la liberté des hommes et des sociétés libres. MARX s’est donc totalement trompé.
    Car en effet, le travail n’est pas une marchandise : c’est l’une des manifestations de la liberté que DIEU a donné à nos premiers parents. Le travail est devenu certes un labeur, une contrainte, du fait du péché originel, mais il est resté aussi le fruit de ce qu’est la nature humaine (intelligence, union de l’esprit et du corps, affectivité, recherche du sens, créativité, etc….). L’animal peine, les anges remplissent des fonctions, mais ils ne ”travaillent ” pas. Car le travail est aussi la somme de l’éducation, de la formation, de l’héritage de la culture reçus, dimensions qui échappent au quantitatif. Et que MARX, comme tous les étatistes et les socialistes, matérialistes par définition, n’a pas comprises.
    En travaillant l’homme ne fait pas que ”vendre” sa sueur : il participe aussi à la création en la prolongeant, et cela permet le temps du repos, les arts, la culture, la contemplation, et la prière. C’est pour cela que l’Eglise a élaboré la doctrine de la destination universelle des biens. Qui reconnait le mérite et le bénéfice matériel et financier, mais qui fixe que tous doivent par leur travail, ou le travail de tous, recevoir les conditions matérielles de leur dignité d’homme.
    MARX en réduisant le travail a une marchandise n’a rien compris de la marche du monde, et il a prédit un mensonge que seuls les communistes et leurs suiveurs socialistes ont tenté de réaliser.

  11. @ Pascal G.
    – Je ne prétends aucunement que l’analyse de MARX sur le travail soit juste, et bien au contraire je souscrit parfaitement à ce que vous en écrivez. Mais ce n’est pas exactement l’objet de la citation que j’ai placée en commentaire. La confusion est de ma faute : le lien entre le billet et le commentaire est le crypto marxisme de notre président, pas la conception du travail de ce dernier qui est l’objet principal du billet.
    – Je ne “pense” pas que cette citation ‘illustre’ la crise actuelle. Je ‘constate’ que la citation ‘décrit’ précisément ce que nous vivons, à l’exception – pour l’instant – de la finale “ce qui nous mènera au communisme”.
    Pour cette dernière, ‘qui vivra verra’.
    Pour ma part, je tâche de faire mentir Marx sur cette conclusion…

  12. @ TONIO
    Yves DAOUDAL rappelle l’une meilleure des solutions possibles pour éviter les dérives du droit de propriété absolutisé par le capitalisme moderne, solution qui passe par la diffusion de la propriété.
    Une société dans laquelle chaque corps intermédiaire a la possibilité d’une autonomie maximale par rapport à la puissance publique et par rapport à des intérêts privés trop puissants (telles que le sont devenues les organismes financiers depuis une cinquantaine d’années) présenterait un équilibre plus assuré que les sociétés industrielles modernes qui ont privilégié le statut du salarié au détriment de celui de l’entrepreneur, et qui n’ont pas juridiquement protégé le patrimoine des familles pour le pérenniser.

  13. Permettez,
    On voit clairement que ce texte émane d’une personne qui n’a jamais pris une clé en main pour gagner sa vie. Plutôt que d’y répondre point par point, je vais soulever la question de fond. Sur quel fondement évangélique peut-on justifier qu’un homme actionnaire peut user de la force de travail d’un autre, salarié ? Autrement dit, comment peut-on expliquer d’un point de vue chrétien qu’un homme crée à l’image de Dieu doive se lever le matin pour exécuter une tâche qui va produire des richesses qui enrichiront un autre qui restera lui, au lit…
    Bien entendu, c’est caricaturé mais le fond est bien ceci : les travailleurs créent eux-mêmes les richesses par les qualités de leur âme et non par un pouvoir financier qui ne vient pas de NSJC. Ces travailleurs fabriquent de leurs mains des richesses que des actionnaires vont leur revendre ensuite. N’y a t’il pas un hic quelque part ?
    Le Salaire n’est’il pas de l’esclavage prolongé tel que l’affirme Chateaubriand ?

  14. @ J-C REGIN
    Grande différence entre l’esclave dont on vend la personne (son corps ne lui appartient pas), et le salarié qui est libre de faire acte de candidature et de démissionner.
    L’actionnaire est celui qui lui apporte les fonds permettant à l’entreprise d’exister : il a donc droit à une rémunération légitime de son capital. D’où la proposition de la DSE de faire participer le salarié à la propriété de son entreprise, afin que l’opposition entre salarié et capital soit réduite au maximum, en redonnant de la liberté et de la responsabilité sur son entreprise au salarié devenu actionnaire. Dans le même état d’esprit, en Allemagne, les syndicats participent activement à la co gestion des entreprises avec leurs dirigeant et actionnaires, législation héritée du ZENTRUM catholique.

  15. @ Pascal G. vous dîtes : Grande différence entre l’esclave dont on vend la personne (son corps ne lui appartient pas), et le salarié qui est libre de faire acte de candidature et de démissionner.
    ____________________________
    Ne serait-ce que par la situation sociale (chômage, immigration, délocalisation) prétendre qu’il puisse démissionner est faux car purement théorique et nullement pratique !
    Mais je cherche à placer le débat ailleurs. Et j’affirme que de grande différence, il n’en est guère. Quand l’estomac crie famine, il faut se vendre à ceux qui peuvent donner quelques sous. C’est le principe fondamental. C’est donc en profitant d’un état de faiblesse que l’actionnaire existe. Les sous de l’actionnaire il ne les doit qu’au fait que d’autres ont crée des richesses dont il a profité (ce qui ne signifie pas systématiquement “lâchement”). Si les actionnaires cessaient “le travail”, que se passerait-il ? Ce qui se passe en ce moment, le système est branlant.
    Maintenant imaginons que les Paysans fassent grève en ne cultivant que ce qui leur est nécéssaire… Ils font quoi, alors, les actionnaires de leurs sous ?
    Attention, je ne prétends pas qu’il faille un retournement de situation bolchevique. Nullement, je pense seulement qu’il faut bien intégrer toutes les notions valables qui conduisent aux pires abominations avant de faire un jugement.
    L’actionnaire ne donne pas son argent pour son prochain, mais pour son profit personnel. Il retirera ses billes quand il sentira le vent tourner et tant pis pour les familles de travailleurs qui se retrouvent alors dans des situations dramatiques. Ce n’est pas ce que je comprends de NSJC.

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