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Culture de mort : Euthanasie

Mission sur l’euthanasie : prendre l’avis des gens plutôt que des professionnels

Interrogé par Le Monde, le professeur Didier Sicard, président de la commission de réflexion sur la fin de vie, explique la manière dont il envisage de mener sa mission :

S"les expériences en Belgique, aux Pays-Bas ou en Suisse sont intéressantes et il faudra aller y voir de plus près [cependant] la culture française est différente".

Il précise que son objectif est que "la réflexion augmente, plutôt qu’elle reste réduite à un raisonnement binaire". Il plaide "pour que le débat soit plus sociétal que médical". Il souhaite se "tourner vers les citoyens" pour "comprendre ce que les cadres, les ouvriers, les paysans pensent". Ce débat "permettra d’éviter une discussion figée par les positions pro ou anti-euthanasie".

"les médecins sont dans une situation paradoxale. Ils sont exécutants du soin mais leur travail comporte aussi une dimension humaine […] dans l’ensemble, [les médecins] sont hostiles à donner la mort parce que ce geste est à l’opposé de leur culture".

C'est pourquoi, pour Didier Sicard, "la question de la fin de vie [n’appartient] pas aux médecins". La population est tellement plus manipulable quand on lui présente quelques cas extrêmes pour lesquels il n'y aurait soi-disant pas de solution médicale…

Quant à la position personnelle du professeur :

"depuis dix ans, je suis de plus en plus dubitatif sur la possibilité radicale de transgresser l’interdiction de donner la mort. Cependant certains jours, je trouve inacceptable que quelqu’un disant souhaiter en finir n’obtienne pas de réponse".

"il n’est pas impossible qu’alors dans une situation individuelle totalement insupportable et face à une demande, il puisse être apporté une facilité à mourir".

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12 commentaires

  1. ça pue.

  2. Cher confrère, Je pense que ce n’est ni au cadres ni aux ouvriers ni aux paysans que l’on demandera de supprimer des vies. Il me semble donc que le débat porte d’abord sur la conscience du médecin avant d’être sociétal. Par ailleurs je trouve assez insultant de considérer le médecin comme un simple exécutant. Si les médecins sont opposés à l’euthanasie, ce n’est pas pour des raisons culturelles. C’est simplement parce que c’est contraire à leur vocation.

  3. Il faut arrêter de parler le langage des … heureux. Les soins palliatifs existent, il faudrait le rappeler, dire qu’il faut faire du cas par cas c’est de l’EUTHANASIE c’est tout. Les médecins n’ont pas leur mot à dire, donc la médecine n’existe plus en France…Relisons le petit manuel des 880 (?) propositions d’un certain (PS) qui dit qu’après 60 ans, il faut penser à l’euthanasie….l’euthanasie est un meurtre sur ordonnance.

  4. “Cette question me dépasse…Qu’on les livre au peuple…” PCC Ponce Pilate

  5. L’avis des gens lobotomisés par les médias… Un médecin consciencieux sera moins facilement manipulable par l’émotion qu’un autre téléspectateur regardant des histoires fictives sur le sujet à la télévision.

  6. l’enfumage a commencé, le professeur ès-diablerie sait qu’il peut compter sur l’Admd qui a porte ouverte chez l’orchestre rouge.
    Quant au “bon peuple ” il y a longtemps qu’il bénéficie de la “sédation palliative”, selon la langue de bois usuelle, appropriée.

  7. peut-être pourrions-nous inviter l’Eglise orthodoxe de Russie pour une “mission humanitaire” sur le sujet, ou Monseigneur Chaput,le Cardinal George ; après tout c’est très porté les “missions humanitaires”, n’est-ce pas ?
    Et puis nos rares évêques courageux sur le sujet se sentiraient un peu moins esseulés, et les autres peut-être un peu plus honteux.
    bravo Myriam !

  8. “se “tourner vers les citoyens” pour “comprendre ce que les cadres, les ouvriers, les paysans pensent””
    D’aucuns verraient là la caractéristique d’un recours à referendum pour trancher la question…

  9. D’accord avec Vincent Rouyer.
    Car bien entendu, nous les docteurs auront l’obligation de nous transformer en bourreaux pour exécuter la sentence que le peuple des cadres, ouvriers, et paysans aura décidé.
    Déjà que la directrice de mon hôpital ne sait même pas que mon droit à l’objection de conscience s’applique même aux avortements dits “médicaux” et se demande si elle ne peut pas m’y obliger.
    Ce serait un renversement complet de la pratique médicale car si la loi, rappelée par les dernières recommandations de l’HAS, oblige à l’information du patient et à obtenir son consentement, il n’a jamais été question d’un droit du malade d’imposer quoi que se soit au médecin qui reste le responsable de ses décisions.

  10. @Sancenay
    ne confondez quand même pas la “sédation palliative” des consciences du “bon peuple” que nous ne nions pas, avec la sédation analgésique que nous essayons encore de pratiquer le plus humainement possible avec nos faibles connaissances et notre science certes limitée, mais le moins souvent possible et avec une conscience droite pour la plupart.

  11. à JCM,
    ah bon cela vous reprend ? je crois avoir pourtant prouvé si tant était qu’il en fut besoin que j’avais vu clair il y a bien longtemps sur le sujet et que je confondais pas ,pour ma part, devoir d’alerte et pharisianisme politiquement convenu.
    Mais je conviens au moins d’une chose avec vous : il est assurément plus aisé et plus gratifiant de tenter vainement de discréditer les si rares réels opposants à la barbarie que de démasquer les thuriféraires mandatés et appointés de celle-ci.
    Essayez tout de même, cher Docteur, de comprendre que je respecte infiniment les difficultés que rencontrent les praticiens à visage humain dans ce domaine, et sur lesquels je ne porte ni jugement de valeur, pour lequel je ne me reconnais aucun droit, ni jugement professionnel pour lequel je n’ai pas la compétence.
    Je me bats seulement inlassablement sur le champ de la dignité humaine, y compris pour eux, au plan politique ( au sens authentique )et au besoin au plan philosophique,soit en tout au plan spirituel, selon ma (totalement )libre conscience voyez-vous .
    Je ne doute pas cependant qu’une telle position puisse déranger bien des âmes établies. A vrai dire c’est plutôt le contraire qui m’inquiéterais.
    Bien à vous et assurément toujours sans rancune.

  12. à JCM,
    je dois vous préciser que je visais ici l’expression cynique qui est apparue dernièrement pour embrouiller un peu plus les esprits :” l’euthanasie palliative” , j’aurais du être plus précis.
    bien à vous

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