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L'Eglise : François

Mgr Bordeyne va être nommé président de l’Institut pontifical Jean-Paul-II

Mgr Bordeyne va être nommé président de l’Institut pontifical Jean-Paul-II

Le nom complet est l’Institut pontifical théologique Jean-Paul-II pour les sciences du mariage et de la famille et la nomination n’est pas encore officielle mais elle a été annoncée par l’agence de presse italienne ANSA et confirmé par Mgr Vincenzo Paglia, grand chancelier de cet institut, et devrait pendre effet avant l’été :

« (…) L’Institut pontifical Jean Paul II sur le mariage et la famille est un département universitaire indépendant de l’Université pontificale du Latran, spécialisé dans les questions sociétales, théologiques et bioéthiques qui concernent le mariage et la famille. Fondée en 1981 par le pontife polonais, l’institution continue à explorer ses enseignements sur ces questions et porte son nom depuis 2006 (…)

Mgr Philippe Bordeyne, 61 ans, est un prêtre spécialiste en théologie morale, en herméneutique théologique du concile Vatican II et en œcuménisme. De 2006 à 2011, il a été élu à la tête du Theologicum – la faculté de théologie de Paris – avant d’être nommé doyen de l’Institut catholique de Paris (…)

Son arrivée à Rome n’est pas surprenante: il a été à de nombreuses reprises sollicité par le chef de l’Église catholique. En 2015, il a été nommé expert par le pape François durant le synode sur la famille. En 2018, le pontife a refait appel à lui pour le synode sur les jeunes (…) Il est l’auteur de plusieurs autres ouvrages sur ce thème, notamment Divorcés remariés: ce qui change avec François (Salvator, 2017). »

Le pape François a souhaité modifier la vocation de cet institut, créé en 1981 par saint Jean-Paul II, afin de mieux prendre en compte la complexité de l’existence et les situations concrètes des familles, en intégrant davantage les sciences humaines. Cette « refondation » avait entraîné une polémique comme le rapporte La Croix

« (…) Suivie en 2019 par la publication de nouveaux statuts, sa refondation avait suscité une vive polémique, d’autant qu’elle s’était accompagnée du non-renouvellement de certains professeurs historiques, dont l’ancien président Livio Melina. Certains avaient alors dénoncé une « épuration » tandis que George Weigel, biographe américain de Jean-Paul II, dénonçait un « nouveau sac de Rome » et fustigeait le « vandalisme intellectuel en cours ».

En creux, ces voix, soutenues par une partie des élèves, accusaient le pape François de solder l’héritage de Jean-Paul II et son enseignement sur la théologie du corps, pour lui préférer une approche fondée sur les sciences sociales et donc plus souple à l’égard des « situations irrégulières » – à commencer par le cas des personnes divorcées et remariées (…)

Pierangelo Sequeri, nommé président en 2016 et qui avait été chargé de la mise en œuvre de sa refonte (…) n’a pas réussi à arrêter l’hémorragie des étudiants qui a suivi le changement d’orientation de l’institut. Certains cours auraient perdu 90 % de leurs effectifs tandis que d’autres ont été supprimés faute d’inscrits suffisants (…) »

Cette nomination pourrait relancer la polémique en raison de certaines orientations intellectuelles de Mgr Bordeyne.

En 2017, Thibaud Collin avait longuement critiqué son livre du Père Bordeyne intitulé Divorcés remariés Ce qui change avec François (Salvator, 2017), en raison de la justification de l’admission à la réconciliation sacramentelle et à la communion eucharistique des fidèles remariés ne respectant pas les conditions énoncées par saint Jean Paul II dans Familiaris consortio. Voir la tribune complète sur Aleteia ou des extraits ici.

Mgr Bordeyne laisse d’ailleurs la porte ouverte dans certaines de ses interviews :

“(…) Interrogé sur le point de savoir si cette ouverture ira jusqu’à accorder la communion à des divorcés remariés, le recteur de l’Institut catholique de Paris, Mgr Philippe Bordeyne, s’est montré prudent : « Ce n’est pas un hasard si ce n’est pas écrit. La fin du chemin n’est pas indiquée », mais « rien n’est fermé » (…)” [source]

“(…) Jusqu’où aller ? Cela n’est pas dit. Et en ce sens, le pape reprend les conclusions du synode. En revanche, il explique ce qu’est un processus de discernement personnel et pastoral, un processus interactif entre le croyant et le prêtre. Quel est le terme du chemin ? D’une part, que chacun trouve la bonne place dans l’Eglise ; d’autre part, que chacun puisse trouver la paix devant Dieu. Et la paix se trouve dans le prolongement du sacrement de baptême (…)

Le chemin n’est pas terminé. Le pape dit clairement qu’il existerait un danger plus grand encore à éviter absolument, à savoir de se jeter les uns aux autres à la figure nos interprétations forcément partielles de la doctrine, et forcément divergentes. En partant du concret de la parole de Dieu et du concret des familles, on peut construire un chemin pragmatique qui permet de parvenir à des consensus (…)” [source]

Mgr Bordeyne avait également choqué en dénigrant clairement le modèle familial traditionnel dans une interview donnée à La Croix en 2016 :

“Traditionnellement, l’Église présente la famille comme « la cellule de base de la société », une formule assez abstraite (…)

La société a besoin de la famille – qui ne s’arrête pas au triangle petit-bourgeois d’un père, une mère et des enfants – parce qu’elle est le lieu où chaque individu grandit comme une personne en relation. Mépriser les familles différentes, ce serait aussi mépriser ce travail de socialisation (…)”

Toujours dans La Croix mais en 2015, il s’était opposé à l’Encyclique Humanae Vitae de Paul VI en ouvrant la voie à la contraception :

“(…) L’Église pourrait admettre une pluralité de chemins pour répondre à l’appel général à maintenir l’ouverture de la sexualité à la transcendance et au don de la vie. Lorsque les couples “ont exercé ou exercent une paternité raisonnable et généreuse” (Congar, 1968) et qu’ils ont discerné devant Dieu leur devoir d’espacer les naissances, une première voie consiste à limiter les rapports conjugaux aux périodes infécondes, telles que les méthodes de régulation naturelle des naissances permettent de les observer. (…)

L’autre voie, dont la licéité morale pourrait être admise et le choix confié à la sagesse des époux, consisterait à user des méthodes contraceptives non abortives. S’ils décident d’introduire cette médecine-là dans l’intimité de leur vie sexuelle, les époux seraient conviés à redoubler d’amour mutuel. Celui-ci est seul à pouvoir humaniser l’usage de la technique, au service d’une “écologie humaine de l’engendrement”.

Par ailleurs, c’est à l’occasion de déclarations polémiques de la militante d’extrême-gauche et membre d’EELV Alice Coffin, que l’on apprenait (avec effroi pour les catholiques) que cette dernière enseignait depuis 8 ans le journalisme au sein même de l’Institut catholique de Paris dirigé par Mgr Bordeyne.

L’institut s’est retrouvé contraint, par la pression médiatique, de la renvoyer. Sans cette polémique, elle y enseignerait sans doute encore puisque son militantisme était connu et assumé par la direction :

« (…) L’élue EELV, fervente activiste lesbienne et féministe est réputée pour son militantisme (…) enseigne l’écriture journaliste à l’Institut catholique de Paris et à l’Université Paris 1. Entre temps, l’activiste  est partie aux Etats-Unis « pour étudier le traitement des questions LGBT dans les médias », confie-t-elle au Parisien. En 2013, elle a cofondé l’Association des journalistes LGBT. A la rentrée, sortira son livre Le génie lesbien, aux éditions Grasset. » [source]

« (…) En 2018 déjà, l’Institut avait été interpellé sur Twitter concernant cette enseignante «qui crache sur l’Église, soutient les Femen et leurs actions pro-avortement». Ce qui n’avait pas fait ployer l’école d’enseignement supérieur, qui continuait de présenter Alice Coffin comme une spécialiste «dans le traitement médiatique des questions féministes et LGBT» (…) ». [source]

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14 commentaires

  1. La destruction méthodique de Bergoglio continue. L’institut reste ouvert pendant les travaux.

  2. Oui en effet les options du pape Bergo deviennent de plus en plus évidentes. Il faut une foi chevillée au corps pour maintenir notre foi dans l’Eglise. Maranatha ! Viens Seigneur Jésus. Heureusement il reste de saints prêtres, de saints évêques (si, si), de saints cardinaux qui défendent la Vérité quoi qu’il leur en coûte mais ce que vit l’Eglise est un moment d’obscurité et de désert terrible. C’est l’autre passion de Jésus condamné à mort par les hauts-dignitaires de Jérusalem.

  3. Sacré François. Il semble quand même très doué pour le double langage de type macronien. Qu’en conclure ?
    Il dénonce très durement l’avortement et EN MÊME TEMPS accepte les vaccins à base de foetus avortés jusqu’à avoir voulu obliger les membres du Vatican à se faire vacciner.
    Soi disant contre le mariage des prêtres et EN MÊME TEMPS on s’est coltiné tout le Synode amazonien qui ne parlait que de ça. Célibat sauvé in extremis et providentiellement par le livre de Benoit XVI et du Cardinal Sarah ?
    Quant aux hérésies assumées des Pachamamas vénérées dans des églises et jardins du Vatican, le relativisme religieux d’Abu Dhabi, les droits des migrants au mépris du Bien commun, les cardinaux pro mariages homos nommés ici et là, le soutien au “catholique” pro avortement Biden !… et maintenant ce Mgr Bordeyne nouveau coup de poignard dans le dos des familles… ça commence à faire très sérieusement beaucoup de Judas à Rome.

    Ne pas voir le Mystère d’Iniquité en action, semble effectivement relever d’un problème d’ophtalmologique.
    Longue vie à Benoit XVI et… Maranatha.

    • Les exemples de sa fourberie ne manquent pas !
      Il prétend condamner l’avortement mais fait l’apologie d’Emma Bonino et de Liliane Ploumen…

  4. Ma question toute simple est comment durant 8 ans on ne se pas rendu compte pour la journaliste en question

  5. Bordeyne est vraiment un sale type, une sorte de James Martin à la française, mais visiblement, sa « théologie » convient aussi bien aux évêques de France qu’au Vatican.
    De son côté, Bergoglio l’a dit lui même, il est fourbe.
    En ayant été élu au trône de Pierre, il devrait confirmer ses frères dans la foi. Mais, il n’en est rien et il fait tout pour détruire l’enseignement traditionnel de l’Eglise.
    Son règne n’est qu’une longue succession de scandales.
    Et le pire reste à venir. Quand Benoit aura disparu ou ne sera plus capable de s’exprimer, Bergoglio va se déchaîner !

    • Ce n’est certainement pas la présence du pape Benoît qui retient Bergoglio,une fois qu’il sentira que la situation lui échappe totalement il se retirera à son tour ,à moins qu’il ne soit déposé pour raison de défaillance mentale.

  6. Des journaux comme la croix, La Vie et autres qui se disent chrétiens n’ont que le nom mais combien des pages parlant de la foi ? et KTO un media TV qui sers à déverser parfois des mensonges qui troublent des chretiens

  7. “John-Paul 2 institute” … Ils ne veulent plus du latin mais ils foncent tête baissée vers l’anglais “langue de la planète” ! François va t’il nous pondre un “New Ordinary of the Mass” à usage unique pour tous les “croyants” ? Il ne faut plus s’étonner de rien.

  8. François continue son travail de sape de l’Église : il sait très bien pour cela s’entourer…

  9. Le raisonnement de Pienol est biaisé : “L’enseignement constant de l’Eglise n’est pas reçu, c’est la preuve qu’il n’est pas justifié. L’interdit du mensonge ou de la médisance n’est pas reçu, c’est la preuve qu’il n’est pas justifié…”
    Les raisons théologiques pour dénoncer la licéité des méthode contraceptive sont très fortes : il y a une différence objective entre s’abstenir pendant des périodes fertiles par un acte qui relève de la vertu de chasteté et faire obstacle à la signification procréative de l’acte conjugal par un moyen artificiel. “Dans le premier cas, les conjoints usent légitimement d’une disposition naturelle (voulue par la sagesse du Créateur) ; dans l’autre cas ils empêchent le déroulement des processus naturels (HV 16)”.
    Il y a un orgueil typiquement moderne à refuser un enseignement répété du magistère de l’Eglise, plutôt qu’accepter humblement les difficultés à en vivre et s’en confesser.
    NB : “intrinsèquement désordonné” signifie que l’objet d’un tel acte est toujours mauvais. Restant sauf l’ignorance invincible ou le conditionnement social qui peut grandement atténuer la culpabilité de la personne.

  10. Bordeyne est un disciple du relativiste Thévenot.
    Pour remettre les pendules à la bonne heure, Pascal Jacob a publié un livre salutaire: “La morale chrétienne est-elle laïque ?” en 2012. Dans la droite lignée de Veritatis Splendor.

  11. Ce qui est triste c’est que les catholiques veulent parfois savoir plus que Dieu et réformer ce que Dieu a fait dans sa création. De plus en plus de violence même dans les moyens de communication catholiques

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