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Bioéthique

S’opposer aux lois scélérates

S’opposer aux lois scélérates

J’ai récemment traduit pour le site iFamNews un remarquable article de l’historien italien Marco Invernizzi, dirigeant d’Alleanza Cattolica, importante association de fidèles catholiques. Cet historien rappelle qu’il y a 50 ans, l’Italie légalisait le divorce, malgré l’opposition du Saint-Siège, mais avec le soutien de nombreux hommes politiques démocrates-chrétiens. Et il décrit l’enchaînement de cette loi vers la légalisation de l’avortement, de l’euthanasie, vers l’imposition de l’idéologie du genre dans les écoles, etc. Pour ce qui concerne le catholicisme, il précise:

Le résultat du référendum a non seulement ouvert les yeux de tous sur le fait que les catholiques étaient devenus une minorité culturelle, mais il a également montré de façon dramatique la division au sein même de l’Église sur des questions fondamentales, comme cela avait déjà été constaté deux ans plus tôt, en 1968, à la suite de la publication de l’encyclique Humanae vitae de Saint Paul VI.

Mais il ajoute aussi:

C’est à cette époque qu’est né un mouvement pro-life et pro-famille important, courageux et jamais abattu, composé de différentes réalités opérant dans de nombreux domaines de la vie publique, qui a simultanément lutté pour défendre les principes de la vie et de la famille et a travaillé à sauver des vies et des familles par une assistance concrète. Les deux phases – l’opposition aux lois injustes et l’explication des principes de la vie et de la famille (ainsi que l’aide concrète) – semblent de plus en plus nécessaires pour défendre le peu qui reste à sauver et pour reconstruire tout ce qu’il faut restaurer, à long terme et avec beaucoup de patience.

Bien sûr, la France n’est pas l’Italie. Mais ce que décrit Marco Invernizzi vaut aussi de notre côté des monts. Pour nous aussi, aux sources de la dégradation de notre société se trouve la conception du mariage comme simple CDD et donc la légalisation du divorce (qui allait, en 1790, de pair avec l’interdiction des voeux monastiques perpétuels, selon le même principe qu’un contrat est toujours limité dans le temps, quitte éventuellement à le renouveler par tacite reconduction). Les législateurs de Marianne III, quand ils renouvelèrent la légalisation du divorce (qui avait été interdit à nouveau par la Restauration), furent en apparence moins radicaux que ceux de 1790, mais ils instillèrent des principes qui, progressivement, portèrent leurs fruits délétères. Puisque les relations interpersonnelles ne peuvent se comprendre que comme des contrats limités dans leur portée comme dans le temps, puisqu’il ne peut y avoir d’engagement définitif, ni d’identité qui ne soit pas “librement” choisie, pourquoi limiter le “mariage” à un homme et une femme? Pourquoi pas deux personnes de même sexe? pourquoi pas plusieurs personnes? pourquoi pas des mineurs? Et vous aurez remarqué que ce qui n’était pas encore légalisé est déjà “discuté” (tel député vante le “polyamour”, tel autre parle d’abaisser la “majorité sexuelle” à 13 ans, etc.) Analogiquement, la filiation devient elle aussi un contrat: avec la loi de “bioéthique” actuellement discutée, nous devrions arriver assez rapidement aux “bébés sur catalogue” (puisqu’il y aura nécessairement une banque de gamètes pour les femmes qui voudront “engendrer” sans le concours d’un homme). Et la maternité peut également faire l’objet d’un contrat, avec ce que l’on appelle désormais poétiquement la “gestation pour autrui”, mais qui, en français moins politiquement correct, s’appelle encore les “mères porteuses”. Selon cette logique, on ne voit aucune raison de ne pas légaliser l’esclavage de façon plus générale – même si les révolutionnaires sont, Dieu merci, souvent incohérents (c’est ainsi que le “progressisme” pousse d’un côté à l’interdiction de la prostitution et de l’autre à la légalisation des mères porteuses: en d’autres termes, exploiter une femme une heure, c’est mal; l’exploiter neuf mois, c’est bien, allez comprendre!).

Mais, comme le dit Marco Invernizzi, un mouvement pro-vie et pro-famille s’est levé. Oh certes, très faible. Oh certes, pas encouragé comme il devrait l’être par l’ensemble de l’Eglise – qui apparaît presque aussi divisée que la société sur ces sujets. Mais enfin, il s’est levé et il a pour lui de dire la vérité sur la personne humaine, le couple, la famille et la société – et, corollairement, de se battre avec le soutien de la doctrine catholique la plus sûre.

C’est un combat global (en ce sens qu’il touche toutes les nations occidentales et en ce sens qu’il touche toutes les dimensions de la vie).

Et c’est un combat dans lequel nous ne pouvons pas être seulement “conservateurs”: nous ne voulons pas conserver ce que les non conformistes des années 30 appelaient le “désordre établi”. Nous ne sommes pas non plus simplement “réactionnaires”, puisque nous nous battons sur bien des fronts – et pas seulement sur ceux que nous impose la gauche révolutionnaire. Nous voulons profondément être des catholiques cohérents. Nous voulons non seulement freiner l’évolution, mais renverser la loi Taubira, la loi Veil, et même la loi Naquet sur le divorce. Et, plus généralement, nous voulons restaurer une société compatible avec la vérité de la nature humaine. Que cela ne soit pas pour tout de suite n’empêche pas que ce soit notre objectif de long terme. Et nous savons que, tant que cet objectif demeure, “ils” n’ont pas gagné et que, si nous l’abandonnions, nous ne perdrions pas seulement le but profond de notre combat, mais même toute capacité à simplement freiner la décadence.

Donc, aujourd’hui moins que jamais, ON NE LACHE RIEN!

Guillaume de Thieulloy

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2 commentaires

  1. la majorité des chrétiens votent pour des gens qui s’attaquent à leurs principes moraux
    Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.

  2. Prostituer son vagin c’est très mal mais si on remonte un peu dans l’utérus la prostitution du corps devient acceptable pour ne pas dire revendiquée

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