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France : Société

“Madame la présidente” : mise au point de l’Académie française

Suite à l'incident opposant à l’Assemblée nationale un député à la « présidente de séance », l’Académie française a publié une note rappelant les règles qui s’imposent dans notre langue pour la formation et l’emploi de ces termes. Extraits :

"[…] Il convient par ailleurs de distinguer des noms de métiers les termes désignant des fonctions officielles et les titres correspondants. Dans ce cas, les particularités de la personne ne doivent pas empiéter sur le caractère abstrait de la fonction dont elle est investie, mais au contraire s’effacer derrière lui : c’est ce que mettait en lumière un rapport remis, à sa demande, au Premier ministre en octobre 1998 par la Commission générale de terminologie et de néologie, qui déconseillait formellement la féminisation des noms de titres, grades et fonctions officielles, par distinction avec les noms de métiers, dont le féminin s’impose naturellement dans l’usage. Ce texte marquait une grande convergence de vues avec l’Académie française et complétait utilement les déclarations sur cette question que la Compagnie avait elle-même rendues publiques. […]

La Commission générale rappelle que, si l’usage féminise aisément les métiers, « il résiste cependant à étendre cette féminisation aux fonctions qui sont des mandats publics ou des rôles sociaux distincts de leurs titulaires et accessibles aux hommes et aux femmes à égalité, sans considération de leur spécificité. […] Pour nommer le sujet de droit, indifférent par nature au sexe de l’individu qu’il désigne, il faut se résoudre à utiliser le masculin, le français ne disposant pas de neutre ». Elle ajoute que « cette indifférence juridique et politique doit être préservée dans la règlementation, dans les statuts et pour la désignation des fonctions ». Elle affirme « son opposition à la féminisation des noms de fonction dans les textes juridiques en général, pour lesquels seule la dénomination statutaire de la personne doit être utilisée. » Elle « estime que les textes règlementaires doivent respecter strictement la règle de neutralité des fonctions. L’usage générique du masculin est une règle simple à laquelle il ne doit pas être dérogé » dans les décrets, les instructions, les arrêtés et les avis de concours. Les fonctions n’appartiennent pas en effet à l’intéressé : elles définissent une charge dont il s’acquitte, un rôle qu’il assume, une mission qu’il accomplit. Ainsi ce n’est pas en effet Madame X qui signe une circulaire, mais le ministre, qui se trouve être pour un temps une personne de sexe féminin ; mais la circulaire restera en vigueur alors que Madame X ne sera plus titulaire de ce portefeuille ministériel. […]

Cependant, la Commission générale de terminologie et de néologie considère – et l’Académie française a fait siennes ces conclusions – que cette indifférence juridique et politique au sexe des individus « peut s’incliner, toutefois, devant le désir légitime des individus de mettre en accord, pour les communications qui leur sont personnellement destinées, leur appellation avec leur identité propre. » Elle estime que, « s’agissant des appellations utilisées dans la vie courante (entretiens, correspondances, relations personnelles) concernant les fonctions et les grades, rien ne s’oppose, à la demande expresse des individus, à ce qu’elles soient mises en accord avec le sexe de ceux qui les portent et soient féminisées ou maintenues au masculin générique selon le cas »."

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18 commentaires

  1. Au fait c’est monsieur le ou la sentinelle ?
    C’est Monsieur le ou la sage femme ?
    Ils feraient mieux de s’occuper de corriger les problèmes dont ils sont responsables avant de jouer au Grévisse !

  2. @Claude: alors c’est monsieur le maïeuticien (madame la sage-femme) et non, ce n’est pas discutailler du sexe des anges: la manière dont on parle structure la manière dont on pense.
    On pourrait même aller jusqu’à faire l’analogie avec “Lex orandi, lex credendi”.

  3. Passionnant cette longue mise au point pour savoir s’il faut dire “le” ou “la”.
    Par contre je ne me souviens pas que l’Académie française ait sorti quoique ce soit sur l’emploi du mot mariage, qu’elle définit comme l’union légitime d’un homme et d’une femme, pour désigner l’union d’un homme et d’un homme , ou d’une femme et d’une femme.
    Ce qui est clairement une faute de français beaucoup plus grave… si on peut employer n’importe quel mot pour désigner une chose, autant laisser tomber la langue et revenir aux coups et aux armes.

  4. Pour la sage femme il y a médecin accoucheur autant que je me souvienne. Quand à sentinelle, c’est tout simple: Monsieur X, sera “sentinelle de telle heure à telle heure ou Madame X sera sentinelle….”. Encore Madame VT ou Monsieur MV était la sentinelle de garde présente à la porte du château au moment etc…..Pas de problème me semble t’il?

  5. Et n’oubliez pas que chacun d’entre nous, quelque soit son sexe (ou son genre !), est toujours UNE personne et éventuellement UNE victime…
    Qui dit que le masculin l’emporte toujours sur le féminin ?
    C’est faux, archi-faux !

  6. C’est vraiment chercher la petite bête et couper les cheveux en quatre!

  7. …et bien que la République soit laique, ils finiront par discuter du sexe des anges alors que le navire France est entrain de sombrer

  8. L’entraineuse, la mairesse, la sapeure pompière, la préfète, la coachesse, la loufiasse, la pétasse, la gonzesse, l’égouttière, la fosse d’aisance, bref la Konne.

  9. Je suis tout à fait d’accord avec l’Académie Française, Madame l’Ambassadrice est l’épouse de Monsieur l’Ambassadeur. Et Monsieur le mari de Madame l’Ambassadeur est …??

  10. C’est effrayant que de telles harpies puissent être Président de quoi que ce soit, à part des WC.
    Et encore plus effarant que l’Académie française s’abaisse jusqu’à publier une note pour savoir comment nommer les grenouilles gonflées de suffisance qui veulent se faire plus grosses que le bœuf !
    Reconstruisons La Bastille !!!!!!!!!!!!!!!!!

  11. Cette femme est une “malade” qui n’a donc pas sa place à l’Assemblée.
    Elle n’a pas été élue pour satisfaire sa névrose mais pour s’occuper de sa région et de la France !
    J’exerce un métier qui est au masculin et lorsque je signe mes rapports, je mets Le xxx et mon nom. Sans problème. Ce qui est important, c’est que mon rapport soit bon et que la qualité de mon travail soit reconnu. Je suis payée comme mes collègues hommes, ni plus ni moins et cela me convient parfaitement.

  12. Quelqu’un comprend le sens du dernier paragraphe ?
    Moi pas.
    Alors on dirait officiellement Madame le président, et quand on s’adresse à elle pour un café on dit madame la présidente ? C’est à ni rien comprendre.
    Et les avocates, on va les appeler maîtresses maintenant ? ça va ricaner dans les prétoires…

  13. Tout ça c’est bien beau mais à la fin ils disent que finalement si l’intéressé le demande tout le monde peut transgresser la règle….C’est comme communier dans la main. Au départ c’était une déviance tolérée et puis finalement c’est devenu la règle. Alea jacta est. En Français le neutre latin qui sied bien aux fonctions a été remplacé par le masculin. À l’heure actuelle mettre en avant le masculin…c’est mal…alors…

  14. Le “mari” de même sexe de Monsieur l’Ambassadeur, c’est Monsieur l’Ambassadrice ?

  15. Je constate que concernant les femmes ayant reçue l’ “ordination” sacerdotale anglicane, on parle de femmes-prêtres, ne devrait-on pas plutôt parler de prêtresses ?

  16. Si on suit la logique de l’Académie, sa grâcieuse Majesté Elisabeth est ROI d’Angleterre, et son époux est REINE.
    God save the King !

  17. @pr tournesol : le mari de l’ambassadeur est un ambassadeur consort. Quant à l’époux REINE : de Funes avait déjà inventé le concept dans la Folie des grandeurs.

  18. Bon alors , il va pouvoir exiger qu’on lui rembourse son du ,et va-t-il porter plainte pour procédure abusive contre la pimbèche à l’Hémicycle ?

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